Il sortit puis gravit rapidement l'allée et les marches du perron. Avant même qu'il sonne, la porte s'ouvrit. Sa mère lui fit face, l'air très contrariée.

(Kuchel) J'avais perdu tout espoir de te voir, lança-t-elle agrément.

(Livai) Mais je t'ai appelée pour te dire que j'arrivais !

-Je ne comprends pas pourquoi tu as attendu le dernier moment, répliqua sa mère, mordante. Ce n'est pas comme si tu travaillais.

Livai ne sut que répondre. Après tout, ce n'était pas faux.

(Livai) Je suis désolé, maman, s'excusa-t-il comme il l'avait fait toute sa vie. Nous nous sommes couchés tard et levés tard. Donne-moi les clés, et je file.

Kuchel fit une grimace en se tournant pour attraper 2 jeux de clés sur la console.

(Kuchel) Les voilà. Le second jeu est celui de la voiture de Rico. Elle t'appartient aussi, on dirait.

(Livai) Vraiment ?

Livai en fut heureux. Il n'avait possédé qu'une seule voiture, une guimbarde rouillée qu'il s'était acheté à 18 ans quand, ayant pris un travail de serveur le soir, il en avait eu besoin pour effectuer les trajets. Ses parents avaient refusé de lui laisser utiliser un de leurs véhicules, et n'avaient pas proposé de lui en acheter un - ce qu'ils avaient fait pour chacun de ses frères.
Toutes ses économies, difficilement amassés depuis qu'il avait commencé les petits jobs, adolescent, étaient passés dans cet achat. Et le vieux tacot avait rendu l'âme quelques semaines plus tard... Livai avait alors décidé de se passer de voiture tant qu'il ne pourrait pas s'en offrir une bonne. Depuis, il n'avait plus postulé que pour des emplois dans des lieux desservis par les transports publics.