(Livai) Oh, Eren...

(Eren) Je t'en pris, ne pleure pas.

Livai combattit ses larmes. Il souffrait pour lui.
Cela devait être épouvantable de découvrir si jeune que l'on n'avait aucun espoir de mener une vie longue et heureuse, de se savoir condamné à un futur où l'on ne reconnaitrait personne, où l'on ne se souviendrait de rien. C'était déjà difficile à envisager en vieillissant mais à 50 ans...
Il devait trouver un moyen de remplir de bonheur les années qu'il restait à Eren.

(Livai) Si tu n'avais pas été porteur de ce gène, te serais-tu marié et aurais-tu eu des enfants ?

(Eren) La question ne se pose pas, Livai. J'ai ce gène, et rien ne peut changer cela.

(Livai) En es-tu sûr, es-tu absolument sûr ? As-tu fait des tests ?

Eren baissa la tête. Il n'avait pas fait de tests car il n'en existait pas de fiable à l'époque. Mais ses recherches avaient fait apparaitre d'autres exemples dans sa famille. Face à ces preuves supplémentaires, il avait fait le nécessaire pour éviter de transmettre le gène.

(Eren) Non, répondit-il enfin.

(Livai) Pourquoi ?

Il haussa les épaules.

(Eren) Cela m'a semblé..., inutile.

(Livai) Comment peux-tu dire une chose pareille ? On sait que les gènes sautent des générations !

(Eren) Pas dans ma famille apparemment.

(Livai) Peut-être, mais les miracles existent, Eren ! Je croyais que tu ne tomberais jamais amoureux de moi. Mais c'est arrivé, n'est-ce pas ?

Il leva les yeux vers Livai. Il ne pouvait plus lui mentir.
Il méritait au moins de savoir qu'il l'avait aimé.

(Eren) Oui.

Pour la première fois en 20 ans, il sentit des larmes piquer ses paupières. Mais pleurer était impensable.