Malheureusement, son père avait vendu la maison quand Eren avait seize ans. Ensuite, il avait passé ses vacances dans différents camps destinés à apprendre aux garçons à survivre dans la nature. Il ne s'y était pas plu. La maison sur la plage lui manquait.
Rien ne valait les vacances au bord de l'océan.
L'été, réctifia-t-il aussitôt, parcouru par un frisson. Ce n'était pas si bien en hiver ; surtout dans veste chaude.
Eren allait rentrer quand il aperçut un homme grand et bien bâti qui courait sur la plage avec un petit sac à dos. Ce devait être Dietrich, même s'il n'était pas encore 17 heures.
Eren le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière la maison voisine, puis, descendit en courant et ouvrit la porte..., juste au moment où le joggeur entrait dans la cour.
En bas de survêtement et veste coupe-vent, il ne ressemblait pas du tout à un homme d'affaires prospère. Ses cheveux un peu long et son visage mal rasé offraient un aspect plus rude que celui auquel Eren s'attendait, et il crut lire la désapprobation dans ses yeux.

(Ian) Hitch m'a demandé de déposer ce sac pour Livai, dit-il en lui tendant.

Ian Dietrich avait visiblement une opinion préconçue sur lui, et pas des meilleures.
Eren pouvait comprendre qu'il le prenne pour un goujat, parce qu'il en était un. Mais il était un goujat gentil-homme, car si son père lui avait appris une chose, c'était les bonnes manières.

-C'est très gentil à lui, et extrêmement aimable de votre part de l'avoir apporté, répondit-il poliment. Merci beaucoup. Je suis Eren Yeager.

Il s'était présenté en tendant la main à Dietrich. Celui-ci hésita un instant avant de la lui serrer.

-Ian Dietrich, répondit-il. Alors, comment va Livai ? Êtes-vous certain que sa cheville soit cassé ?

(Eren) Non, mais il ne peut pas s'appuyer dessus. J'en saurai plus ce soir en allant le voir à l'hôpital.

(Ian) Tenez-nous au courant, s'il vous plaît. Hitch est inquiète.

(Eren) Je le ferai. Et remerciez encore votre femme de ma part.

-Je n'y manquerai pas, répondit Dietrich un peu plus chaleureusement.

Eren le regarda s'éloigner et emporta le sac dans la maison. Elle était de plus en plus froide et sombre. Il se demanda s'il montait mettre le chauffage ou filait chercher un endroit chaud où manger avant d'aller voir Livai.
Comme l'image de son visage souriant se matérialisait dans son esprit, une vague de remords le balaya. Pas étonnant que les proches du jeune homme aient une mauvaise opinion de lui.
(Vous devriez avoir honte), lui avait dit Rico Roberts à quelques mètres seulement de l'endroit où il se tenait.
Qu'aurait-elle dit si elle avait été témoin de sa conduite aujourd'hui ? Il n'était vraiment pas fier de lui...
Par sa faute, Livai était à l'hôpital, seul, sans personne pour lui tenir la main et lui assurer que tout irait pour le mieux.
Il n'aurait probablement pas voulu de sa main. Il n'était bon à rien à ses yeux. Ce qui n'était pas entièrement vrai : il était capable de s'occuper de lui financièrement, s'il l'acceptait.
Le temps de fermer la maison et de partir, Eren s'était promis de faire tout son possible pour convaincre Livai d'accepter son aide pendant sa convalescence. Il avait failli accepter un appartement de cinq millions de dollars, alors il consentirait sûrement à ce qu'il en paye quelques milliers pour une infirmière à domicile.