Dès qu'il eut tourné les talons Livai tenta de bouger mais la douleur était trop intense. Il pouvait seulement rester allongé et laisser Eren le secourir. Or, c'était la dernière chose qu'il désirait.
Il était possible que ce soit aussi la dernière chose qu'il ait envie de faire : Eren n'était pas le genre d'homme à prendre plaisir à jouer les infirmières. Il avait l'habitude que l'on s'occupe de lui, pas du contraire.
Si seulement il n'était pas revenu... Il souhaita soudain ne l'avoir jamais rencontré.
Il revint avec un verre d'eau et deux comprimés blancs.

(Eren) J'ai trouvé des antidouleurs puissants. Tu n'es pas allergique à la codéine au moins ?

(Livai) Non, dit-il, et il avala eau et comprimés.

(Eren) Bien. Il faut faire venir un médecin. Tu ne peux pas monter dans la Ferrari dans ton état. Connais-tu le nom de celui de Rico ?

(Livai) Les docteurs ne se déplacent pas sur la côte, Eren.

(Eren) Même pas les médecins de famille ?

(Livai) Non, même pas les médecins de famille.

(Eren) Pourquoi ?, demanda-t-il d'un air sceptique.

(Livai) Parce qu'ils ne sont pas assez nombreux. Nous avons une pénurie de personnel médical dans tout le pays.

(Eren) Alors que faites-vous quand vous avez un accident ?

(Livai) On va aux urgences, où l'on peut attendre des heures avant d'être pris en charge. Ou on appelle une ambulance en espérant qu'une fois arrivés à l'hôpital, on s'occupe de nous un peu plus rapidement. Mais je ne parierais pas là-dessus.
Comme je ne peux pas marcher, le mieux est tout de même d'appeler une ambulance.

Eren ne pouvait rien imaginer de pire que de passer des heures dans une salle d'hôpital à attendre que l'on s'occupe de Livai souffrant à son côté.
Il devait y avoir une autre solution.