En dépit de ses mots flatteurs, il aurait dû refuser cette offre. Parce qu'il était très égoïste, d'une part, et parce qu'il ne correspondait aucunement à l'idée que Livai se faisait d'une relation sentimentale. Mais, après ce qu'il venait de découvrir cette nuit-là avec lui, il en avait été incapable. Jamais il n'avait ressenti autant de désir et de plaisir. Eren avait enflammé ses sens pendant des heures.
Il l'avait comblé et conquis.
Il avait donc accepté ; dix mois plus tard, il était toujours son petit ami qui vivait avec lui. Son amant, avait dit tante Rico sans détour.
Mais pour combien de temps encore ?
C'était la 3ème fois qu'Eren lui faisait faux bond dernièrement. 15 jours auparavant, il avait annulé un week-end, dont il se faisait une joie, pour s'envoler sans lui en Nouvelle-Zélande faire de l'héliski avec ses associés.
Puis, plus grave encore, prétextant un rendez-vous important, il avait refusé de l'accompagner la semaine précédente à l'enterrement de tante Rico, décédée soudainement à 72 ans d'une attaque cérébrale. Livai avait été très peiné.
À l'église, il avait dû expliquer à sa famille l'absence d'Eren et prendre sa défense. Leur relation l'avait déjà, avant cet incident, éloigné de ses proches.
Depuis qu'ils étaient ensemble, il ne l'avait accompagné qu'à 2 réunions familiales : à Noël chez ses parents, et pour Pâques à un barbecue chez sa tante, à Wamberal Beach.
Bien que poli, il avait laissé transparaître son ennui. Et, en chacune de ces occasions, ils avaient été les premiers à partir.
Le soir, de retour de l'enterrement, Livai n'avait pu contenir ses émotions. Il avait clairement dit à Eren ce qu'il pensait de son manque de sensibilité et de soutien, puis il était parti dormir dans la chambre d'amis - où il avait attendu en vain qu'il vienne le chercher.