partie unique
Cet OS est écrit pour ma participation aux jeux du hasard, merci shirokeur pour m'avoir permis de participer à cette seconde édition !
J'avais pioché les mots : drame, mariage, vampire, relique et jeongchan !
et petite info : un vampire pur-sang est un vampire né de deux parents vampires, on ne l'a jamais mordu pour qu'il se transforme. Ils possèdent des capacités en plus, comme la possibilité de rester au soleil. Cependant leur vie n'est pas totalement éternelle, et atteint un certain âge ils se fatiguent :)
bonne lecture ;)
Les neiges du mois de février s'échouaient sur la ville de Séoul, recouvrant buildings, routes et maisonnettes. L'hiver était plus qu'entamé, les arbres avaient perdu toutes leurs feuilles et les oiseaux avaient cessé de chanter.
Un fin manteau blanc recouvrait les allées d'un petit parc qui bordait l'hypercentre de la métropole. La matinée était calme, seul le bruit de pas dans la fine neige brisait le silence. Deux superbes jeunes hommes d'une beauté éclatante se promenaient dans le parc en plein milieu de cette saison glacée. Leur teint aussi blanc que la neige qui recouvrait le sol se mariait parfaitement avec le décor immaculé. L'un avait les cheveux d'un noir profond, il semblait être le plus en forme des deux et tenait fermement le bras de son compagnon, un autre jeune homme à l'air bien plus épuisé qui se tenait à son ami. Ses cheveux d'un blond glacé se fondaient parfaitement dans l'environnement. Les deux garçons partageaient un regard chaud aux teintes marron presque carmin, témoin de leur espèce : deux vampires.
Jeongin et Félix étaient deux vampires de Séoul, leurs longs manteaux noirs frôlaient le sol alors qu'ils se contentaient d'observer la beauté du parc enfermé dans la glace. Leur sang semblait presque aussi glacé que ce qui les entourait. Félix était encore un très jeune vampire âgé d'à peine une cinquantaine d'années, son aîné lui avait déjà plusieurs siècles d'existence derrière lui. Bien plus qu'un ami, Jeongin était celui qui l'avait transformé alors que le noiraud était allongé sur son lit de mort 30 ans auparavant. Le vampire avait refusé de laisser mourir ce jeune garçon qu'il visitait si souvent à cette époque, et aujourd'hui 30 ans plus tard, ils avaient encore la chance de pouvoir se tenir l'un à côté de l'autre, profitant d'une balade en plein hiver. Les siècles passaient et Jeongin se fatiguait malgré son immortalité, Félix s'occupait donc assez régulièrement de lui, même si l'homme aux cheveux blancs était encore très autonome, le noiraud pensait qu'il lui devait au moins ça, au moins la vie.
Après plusieurs minutes de balade plongée dans le silence, les deux vampires finirent par s'asseoir sur un banc qui longeait l'allée principale, profitant d'une pause alors qu'un rayon de soleil réchauffait légèrement l'atmosphère, Félix prenant sagement soin de l'éviter.
"Comment se porte Seungmin ?" retentit la voix de l'aîné
Un soupir lourd retentit.
"Il m'énerve, il refuse de se soigner. Il ne veut pas vivre sous la contrainte de son traitement, il est persuadé que je pourrais le mordre au moment venu. Mais c'est dur pour moi, je l'aime tellement, mais c'est bien plus qu'une simple morsure et il ne le comprend pas."
"Il s'agit de condamner un autre à l'éternité, il n'en est pas conscient."
"Ce n'est pas que je ne veux pas rester à ses côtés pour toujours, mais je ne veux pas lui imposer cette vie."
"Et pourtant, tu as été à sa place Félix.."
Le noiraud baissa les yeux, observant ses poings serrés sur ses cuisses. Il savait bien ce que pouvait ressentir Seungmin lui-même ayant été dans un lit d'hôpital. Mais il avait vraiment du mal avec l'idée de condamner son copain mortel à l'éternité à ses côtés.
"Je sais bien, mais j'étais conscient des risques et de ce que ça impliquait d'être immortel, j'étais suffisamment renseigné et tu as toujours été d'accord."
"J'ai vu trop de gens partir que je n'ai pas pu sauver, je refusais que ça soit ton tour."
Le regard de Jeongin se dirigea vers sa main, celle qui portait une fine alliance à son annulaire. Félix continua sa tirade sans remarquer le regard de son aîné.
"Que ferais-tu à ma place ?"
"Je suis partagé, être immortel implique beaucoup de choses, notamment énormément de tristesse et de douleur. Mais si tu le laisses partir, ton cœur sera brisé, et ça, c'est également pour l'éternité. Un cœur brisé pour l'éternité est le pire des châtiments."
Un nouveau soupir résonna entre les arbres.
"Si tu l'aimes plus que tout, sois égoïste et garde-le auprès de toi, même si cela implique de le faire souffrir. Si tu penses que son départ ne te brisera pas, sois raisonnable et laisse le partir. Mais je te le répète Félix : il n'y a rien de pire qu'un cœur brisé à jamais."
Le cadet hocha lentement la tête, il sentait que Jeongin avait raison. Et pour cause, lorsqu'il posa à son tour sur la bague qui ornait les doigts pâles et fins du blond, il comprit bien mieux ce sentiment bizarre qui l'avait envahi en écoutant les paroles presque tremblantes du vampire à ses côtés. Il ne pouvait que s'y connaître bien mieux que personne.
"Ton cœur est brisé ?"
Après un silence pesant de quelques secondes, son interlocuteur finit par hocher la tête. Pris d'un sentiment de tristesse, qui lui semblait presque inédit tant il était ancien, et d'une certaine empathie, le noiraud prit doucement la main de son ami. Il ressentait la peine immense qui serrait le cœur figé de Jeongin, mais également cette envie de sortir du silence. Il savait qu'il avait besoin d'en parler et de se confier. Il sentait que c'était un secret de plus en plus lourd à porter durant les siècles qui sont passés. Alors il resserra son étreinte sur la main glacée du vampire à ses côtés, l'encourageant à parler.
"Comment s'appelait-il ?"
Un fin sourire étira les lèvres de Jeongin, son regard mélancolique se perdit dans la neige qui sculptait l'horizon alors que les paroles attendues s'évanouirent entre les flocons.
"Chan."
Le sourire du blond contamina Félix qui sentit ses lèvres s'étirer et ses yeux s'embuer de larmes invisibles. Son ami avait soufflé ce nom avec tellement d'amour et de douceur qu'il aurait pu sentir la chaleur de ces paroles étreindre son cœur, pourtant immobile et froid. Alors qu'il ne connaissait absolument pas cet homme et sa relation avec son aîné, il était persuadé qu'il devait être la chose la plus précieuse aux yeux de Jeongin.
"Comment vous êtes-vous connus ?"
Un soupir se perdit dans le froid hivernal alors que Jeongin prit finalement la parole.
"Je suis né pur-sang, cela me donne des capacités que les autres vampires peuvent facilement jalouser, comme la possibilité de vivre sous les rayons du soleil. Durant le siècle où je suis né, les purs-sangs comme moi étaient placés en haut de la hiérarchie de notre espèce, mais cela n'a pas plus à beaucoup. Des guerres ont éclaté entre les humains, et cela a entraîné le soulèvement des vampires non nés pur-sang. J'avais à peine une cinquantaine d'années quand mes parents ont été exécutés et j'ai dû quitter la Corée pour éviter de subir le même sort. J'ai vécu comme un misérable pendant un siècle avant de trouver un moyen de retourner sur mes terres natales. La guerre était finie, je suis donc monté sur un bateau à destination de Busan, et c'est là que je l'ai rencontré."
Il fit une pause, laissant ses doigts frôler la neige qui s'était déposée à leurs côtés sur le banc. Félix, lui, l'écoutait toujours très attentivement.
"C'était un hiver un peu comme celui-ci d'ailleurs, très.. neigeux. Il était marin, et lorsque j'ai quitté le bateau pour poser un pied à Busan, j'ai su que je ne pourrais pas quitter cette ville. Je voulais rester près du port, près de l'océan, là où il demeurait."
"C'est très beau."
Le regard de Jeongin croisa celui du noiraud qui lui souriait, il hocha la tête. Tous deux étaient très émus de ces mots échangés.
"Vous êtes tombés amoureux ?"
"Oui."
Il crut voir une lueur de joie et d'affection passer dans le regard du blond, quelque chose de bien trop rare pour être simplement ignoré. Cette simple vision eut le don de faire sourire encore un peu plus Félix, l'amour allait vraiment à son aîné. Mais le cadet se mordit la lèvre, il avait bien une autre question bien plus délicate, mais il avait peur de la réponse et de blesser Jeongin par la même occasion. Finalement, il se décida à l'interroger pour briser le silence et aider son ami à s'exprimer.
"Et il savait pour.. ta condition ?"
Contrairement à ce qu'il aurait pu penser, le sourire du blond ne fit que s'agrandir à l'entente de cette question.
"Il l'a su lorsqu'on s'est rapprochés. Je suis resté comme prévu à Busan, et je passais souvent le voir sur le port, principalement pour lui amener des vivres. J'étais là à chacun de ses retours d'expédition et de voyages. Le temps passait et à chaque fois que je le revoyais, il gagnait un peu plus en âge. Moi, je m'en fichais bien, j'avais l'éternité et je ne prenais pas une ride. Mais le voir vieillir me brisait le cœur un petit peu plus à chaque fois. Je savais que le temps passait et que bientôt, il serait trop tard pour nous. Il adorait me complimenter, vanter ma beauté et ma jeunesse qui lui semblait éternelle. Il disait que j'étais aussi délicat que l'écume des eaux, aussi doux que le sable fin et encore plus beau que l'océan Pacifique. Je savais que venant d'un homme auquel le cœur appartenait à la mer et à la houle, c'étaient les plus belles des éloges. Il aimait m'enlacer, caresser ma peau fraîche, perdre son regard brun dans mes yeux carmin et embrasser mes joues pour me saluer. Et moi, j'adorais profiter de toute cette attention, je me sentais comme la plus précieuse des créatures dans ses bras, il a toujours fait preuve d'une douceur extrême envers moi. Et j'ai cru des centaines de fois sentir mon cœur battre à ses côtés. Après plusieurs mois, il m'a embrassé, caché dans la cale du bateau pour se protéger du froid de la nuit, ses mains posées sur mes hanches, enlacés contre le mur de bois. C'est ce soir-là aussi que je lui ai tout avoué, mais il s'en fichait. Il s'est contenté de me sourire et de chuchoter contre mes lèvres que cela ne me rendait que plus précieux encore."
Les mains de Félix pourraient presque trembler alors qu'il observait son ami avec une émotion tendre. Les flocons de neige qui se déposaient sur ses cheveux, se fondant dans la masse blanche, ne rendaient que la scène encore plus irréelle à ses yeux alors qu'il caressa lentement la main du blond du bout de son pouce. Il voulait lui montrer qu'il était là, qu'il ne le laisserait pas s'effondrer, même s'il semblait à bout de souffle alors qu'il n'eut jamais respiré. Son regard glissa de nouveau sur la bague de fiançailles qui ornait les phalanges de Jeongin.
" Vous vous êtes mariés ?"
Un doux rire franchit les lèvres du blond alors qu'il se leva pour recueillir de nouveaux flocons au creux de ses mains.
"Oui. Nous nous sommes aimés sincèrement et passionnément durant l'entièreté de son existence."
Il laissa un silence s'installer avant de continuer, fixant toujours les flocons qui se déposaient entre ses paumes.
"Après cette soirée où il m'a embrassé, nous sommes devenus des amants, de ceux qui couraient déjà dans les rues à cette époque. Mais nous nous savions différents, par le premier fait que nous étions deux hommes et par le second que j'étais un vampire, un monstre aux yeux des humains, mais la plus belle des pierres précieuses aux siens. Nous avons vécu une longue idylle passionnelle, nous nous cachions dans la cale de son navire ou dans les ruelles du port pour nous embrasser à en perdre le souffle. Nous avons fait l'amour pour la première fois au large et il m'a demandé en mariage sur le pont du bateau. J'ai accepté, même si je savais que ce n'était qu'une idée folle et un rêve un peu trop grand. Et pourtant, plusieurs années après, il m'a épousé lors d'une rare nuit enneigée sur les plages de Busan. Il m'a alors promis un amour qu'il pensait éternel, mais que je savais éphémère, mais je n'ai rien dit."
Le noiraud pu presque entendre un sanglot étouffé entre les paroles de son ami, sa voix tremblait. Il semblait si vulnérable debout au milieu de l'hiver, la tête baissée. Félix se redressa à son tour, le rejoignant pour lier de nouveau sa main à la sienne, dans une tentative de lui donner de la force. Finalement, Jeongin put continuer.
"Il était un électron libre, un homme qui vivait pour la mer à cette époque ne pouvait pas être "normal", il n'avait fait que rendre sa vie et l'image qu'il renvoyait à la société un peu plus étrange en se liant à un vampire. Son sang fut de loin le plus délicieux des mets que j'ai pu goûter, dans ma condition, il me laissait toujours goûter à un peu de lui à chacun de nos ébats. Je me délectais de son sang et il me chuchotait à quel point il m'aimait, c'était comme ça que ça marchait. Je n'en pensais pas moins de lui, j'étais même totalement fou amoureux de cet humain à l'existence presque aussi décalée que la mienne, celui qui rêvait grand pour avancer petit à petit. Même si je n'étais qu'un vampire d'un siècle, je savais qu'il serait l'amour de ma vie, et plus les années passaient plus je comprenais à quel point la chute allait être douloureuse. Je l'ai accompagné durant toute son existence mortelle. Il savait que je pouvais le transformer, le garder avec moi pour l'éternité s'il le souhaitait. Mais il n'a jamais voulu de cette vie-là, malgré ses nombreux rêves un peu trop grands, il était intimement persuadé que sa vie était destinée à être courte, mais remplie d'aventures toutes plus belles les unes que les autres. Et c'est lors d'une de ces expéditions où j'ai eu la chance de l'accompagner, au fin fond des terres indonésiennes, qu'il m'a dit que j'étais et serai pour toujours la plus belle de ses aventures. Et ce jour-là j'ai pleuré, des sanglots sans larmes, car contrairement à lui, je connaîtrai bientôt la fin de celle-ci."
Ce fut ces mêmes sanglots sans larmes qui secouèrent le corps du vampire. Alors, Félix n'attendit pas pour prendre immédiatement son ami dans ses bras, l'aidant à se maintenir debout au milieu de la neige. Mais l'histoire n'était pas finie malheureusement. Et lorsque les sanglots de Jeongin se calmèrent, Félix n'eut besoin d'aucun mot pour l'encourager à s'exprimer de nouveau.
"Un jour, tout ça a commencé, "le début de la fin" comme on dirait aujourd'hui. Il était à un âge avancé et il a commencé à tenir des propos totalement incohérents et à oublier certains éléments, petit à petit tous ces rêves et ces promesses qui animaient son être de cette lueur si spéciale ont disparu. Mais je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir. Je me suis contenté de rester à ses côtés, jusqu'au bout."
Un soupir tremblant s'échoua contre la peau du noiraud. Jeongin semblait si humain quand il était triste, cela était bien plus que touchant.
"Un matin, je suis allé le visiter, il neigeait dehors, beaucoup, et c'est là que j'ai su que c'était fini.
"Qui êtes-vous ?"
Nous les vampires sommes incapables de ne verser ne serait-ce qu'une larme, et pourtant, je jure qu'à cet instant, j'ai cru m'écrouler sur le sol en sanglots. J'ai passé de longues minutes à tenter de le raisonner, à lui montrer la bague qui nous liait et à lui raconter toutes ces aventures, les longues randonnées à se brûler les pieds sur le sable et les longs mois à naviguer parfois juste lui et moi sur les eaux du monde. Mais rien à faire, tout était perdu. Son regard était vide et moi, je souffrais plus que jamais. J'eus beau lui avoir promis de rester à ses côtés jusqu'à la fin, l'idée qu'il parte en ayant tout oublié m'était insupportable. Je pensais ses souvenirs, ses rêves et ses idées éternels. Mais lorsque tout ça fut perdu, je décidai alors de partir, loin de lui. Ce matin-là, je me suis retourné sans plus jamais revenir à ses côtés, et la dernière image qu'il me reste de l'homme que j'ai aimé, c'est ce regard affolé et perdu, sa bague de fiançailles laissée à l'abandon sur un côté de son lit de mort."
Un silence se fit de nouveau alors que le vampire portait son annulaire décoré à ses yeux, l'observant avec une tristesse infinie.
"La mienne, je l'ai gardée très précieusement, c'est tout ce qu'il me reste de ces années d'amour que nous avons partagé. Tout ce qu'il me reste de cette époque où je me sentais vivant. Une relique de la vie que j'ai eu"
Son regard se posa de nouveau sur son cadet, il le couvait d'un regard tendre. Il replaça une mèche de ses cheveux noirs derrière son oreille, posant sa paume froide contre sa joue tout aussi glacée dans un geste affectif, l'un des premiers. Jeongin avait rencontré Félix dans l'hôpital où celui-ci avait vécu la plupart de sa vie mortelle, le jeune garçon passionné par les vampires qu'il était avait attendri le blond qui lui avait offert la vie éternelle dans un espoir d'apaiser son malheur. Et il était fier et ému de voir le noiraud si proche du but.
"Je ne vis plus, je suis devenu ce que je suis censé être : un mort-vivant. Mais toi Félix, tu as encore une chance de vivre pour l'éternité, et c'est tout ce que je te souhaite à toi qui n'a jamais réellement vécu. Sois égoïste et saisis ta chance."
Un sanglot dénué de larmes secoua le noiraud qui serra son aîné contre lui. Félix était réellement reconnaissant envers le blond d'avoir pu lui donner cette chance, il était très sensible à sa peine et à ses blessures. À cet instant, il se disait que si essayer de vivre pouvait ne serait-ce qu'aider Jeongin à apaiser sa douleur, il le ferait. Il lui devait bien trop, pour lui refuser d'être simplement heureux. Alors il encadra le visage du vampire de ses deux mains, laissant son regard déterminé et ému se planter dans celui de son vis à vis.
"Je ne te remercierai jamais assez pour tes paroles et pour ce courage que tu as et que tu as eu Jeongin. Grâce à toi, je sais ce que j'ai à faire."
Le blond hocha la tête, ses yeux rouges brillèrent d'une lueur joyeuse alors qu'il força son cadet à le relâcher.
"Alors vas-y."
Le noiraud hocha la tête alors que ses yeux brillèrent à leur tour. Il murmura des derniers remerciements avant de disparaître en un clin d'œil sous le regard amusé de son aîné.
Jeongin resta longtemps sous la neige cet après-midi là, dans le ciel il jurait voir le visage de son bien-aimé se dessiner entre les nuages comme un signe. La neige qui tombait le rendait nostalgique de ces instants qui lui semblaient si loin maintenant. Son souhait le plus cher demeurerait de revenir des siècles plus tôt.
Il se souvint de son grand frère Minho, tué des siècles auparavant par ceux qui haïssait son espèce. Les derniers mots qu'il avait eus pour son jeune frère avaient été remplis d'inquiétude pour son avenir, et cela l'avait attristé à cette époque. Il s'était éteint en étant effrayé et persuadé que Jeongin souffrirait dans ce monde-là. Il n'avait pas tort, mais sa souffrance fut loin de celle qu'il eût soupçonnée.
Il recueillit de nouveau quelques flocons au creux de ses paumes, les observant se figer dans le temps grâce à la fraîcheur de sa peau. Les siècles passaient et le blond se fatiguait sincèrement, on disait que la vie de vampire était éternelle, mais en cet instant, il se sentait plus épuisé que jamais.
Et il lui suffit d'un dernier regard vers le ciel, d'une dernière caresse par le vent, et il disparut, emporté comme les flocons enneigés qui voltigeaient en cet après-midi de février.
Et dans la brise hivernale circula une prière, comme un fragment de dialogue entre les cieux et la terre.
"Puissent nos âmes se retrouver, et s'unir encore et encore"
"Pour l'éternité"
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