G R A I N E
Mon cœur, je sais que tu n'as pas aimé quand tu as entendu la voix impatiente du médecin à l'autre bout du
f
i
l
.
Et tu as encore moins aimé quand j'ai couru, couru, couru vers l'hôpital jusqu'à suffoquer comme le jour de ma toute première
Excuse-moi, mon cœur, de t'avoir laissé partir comme ça, lentement mais VIOLEMMENT en a r r a c h a n t de mon corps les fra/gme/nts des garçons, des filles que j'avais aimé, des étés de mes premières fois, de mes premières expériences comme un alchimiste dans son laboratoire improvisé.
Tu n'as pas vu le
v i d e
immense que ça m'a fait dans ma poitrine ; un trOu assez béant pour y planter une graine brune et recouvrir le tout de terre ou de chair, je sais plus, en attendant qu'une fleur y éclose en brillant, mille fois plus belle que moi.
Mon cœur, ne m'en veux pas trop longtemps, c'est le médecin au drôle de nom qui t'a remplacé, pas moi. On aurait pu rester encore un peu ensemble jusqu'à mourir tous les deux sur le béton brûlant, mais tu ne crois pas qu'il y a des moments où il faut savoir se dire « adieu » ?
Je sais que c'est pas toi, sous ma poitrine mais le « toi » de quelqu'un d'autre qui l'appelait « mon cœur », quelqu'un qui a peut-être aimé des garçons et des filles sans visage, que je n'ai croisé que dans mes CAUCHEMARS.
Mon cœur, jamais je n'appellerai quelqu'un d'autre de cette manière.
Jamais, jamais.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro