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Attente

Léa attend. Chaque jour, à chaque heure, on peut la voir sur le quai, si petite et si seule, qui attend.

Immobile sur son banc au milieu du va et vient des passants et des machines à vapeur, minuscule, elle attend.

Parfois, une jeune femme en larme vient la chercher, la prend par le poignet et la ramène chez elle en sanglotant. On saisit parfois des bribes de conversation. Toujours la même chose.

" Tu n'es pas allé à l'école aujourd'hui. - Non. - Pourquoi?- J'attendais. - Attendre quoi? - Papa."

Et la femme qui pleure de plus belle. La petite fille ne comprend pas. Mais elle sait que son père n'est pas parti en vacances comme la femme le dit. Elle comprend que cet endroit, le " front " , n'est pas une belle plage ou une montagne enneigée. Elle ne sait pas ce que c'est mais n'aime pas ça. Les grandes personnes parlent d' obus, de tranchées, de poilus, tout un vocabulaire inconnu des enfants. Elle ne comprend pas ce qui se passe mais comprend que sa mère ne pleure pas pour rien.

Elle veut que son père rentre.

Alors elle attend. Tous les jours. Sur le même banc du même quai de la même gare. Elle attend son père.

Elle en est devenue partie intégrante du décor. Plus personne n'est surpris de l'y voir.

Mais on évite de passer devant ce banc, avec cette drôle de poupée de cire qui rappelle à tous qu'il y a la guerre, et qu'amis et familles sont en danger. Ce n'est plus une enfant mais le portrait d'une dure réalité. Le portrait de la guerre. Enfant seul, symbole du manque.

Et alors qu'elle attend, elle rentre chez elle de plus en plus tard, revient de plus en plus tôt, va de moins en moins à l'école. Elle ne fait plus qu'un avec son banc.

Un jour un train arrive. Si fumant, si rutilant, que c'est forcément LE train. Oui, c'est enfin lui. Comme pour le confirmer, des hommes en uniformes en sortent sous les ovations de la foule qui se presse sur le quai. Ils sont sales et estropiés comme des chats de gouttière, mais vivants, oui, vivants. Léa se lève, aux aguets. Elle cherche son père parmi ces inconnus. Elle fouille frénétiquement la foule de ses petits yeux. Monte sur le banc pour mieux voir. Mais pas la moindre trace de son père.

La petite fille se laisse tomber sur son banc. Et pleure. On évite cette petite ombre qui assombrit les retrouvailles. Enfant qui pleure, symbole de mort.

Une main se pose sur l'épaule de la petite. Elle lève la tête, pour apercevoir un visage connu. Sale. Mal rasé. Barré d'une cicatrice. Mais connu. Aimé.

Et vivant.

Elle cligne des yeux, secoue la tête.

Et se jette au cou de son père.

" Je t'attendais."

Alors ils rentrent, main dans la main. Elle sourit. Elle n'est plus une statue, ni une poupée de cire, ni un triste portrait. C'est une enfant souriante qui s'offre à présent aux yeux de tous.

Enfant qui rit, symbole d'espoir.

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