Elle vivait a coté d'une forêt. Une grande forêt assez sombre, dont tout le monde avait peur. Sauf elle. Pourquoi ? Alors là....

Elle y était entrée pour la première fois vers ses cinq ans. Une fois où les enfants du village s'étaient un peu trop moqués d'elle, et de ses yeux rouges. Des yeux d'animaux.

Ce jour là, elle cherchait juste un endroit où se cacher, pour leur échapper, à eux et à ces adultes qui ne faisaient rien. A ces regards méprisants et ces moqueries incessantes. Donc elle avait couru, droit dans la forêt. Et elle s'était endormie là, sous un arbre immense, sur un lit confortable de mousse et de feuilles. Elle s'était réveillée bien plus tard, au matin, pour se retrouver nez a museau avec un animal étrange, qui était devenu son meilleur ami, même au milieu du troupeau.

Elle n'avait jamais beaucoup parlé. A quoi cela lui servirait-t-il, alors que ces mêmes mots lui faisaient si mal ? Alors qu'on ne l'écoutait pas ?

Après ça, elle est devenue presque muette. Les animaux avec qui elle passait le plus clair de son temps s'enfuyaient au moindre bruit fort, alors elle chuchotait. Elle murmurait des paroles sans sens, des mélodies inachevées. Juste pour eux. Ses amis, sa famille. Plus que cette famille qui la craignait, elle, l'enfant fantôme, la maudite.

Comme ils ressemblaient a des squelettes de chevaux, donc plus sombres, elle les appelait sombraux. Combien de fois avait elle volé sur leur dos ? Un milliard de fois. Elle perdait la notion du temps, quand elle volait. Elle oubliait tout, jusqu'à son nom.

Un jour, une seule fois, elle a volé sans eux.

Ce jour là, elle est morte.

Tombée d'une falaise, après avoir fui ses pensée, ou cherché a attraper un oiseau.

Elle est tombée, est morte, et elle s'est relevée fantôme.

Ce jour là, elle a perdu son nom, en même temps que sa vie.

En temps que fantôme, elle a pu voir beaucoup de choses.

Les humains ont commencés a l'appeler "le petit fantôme de la forêt".

Et puis, un jour, elle n'était plus seule.

Depuis le jour de sa mort, elle n'avait jamais vraiment eu conscience de son age physique. Elle était morte vers onze ans, et avait gardé le même corps depuis.

Lui était le contraire d'elle.

Là ou elle avait la peau pale, les cheveux presque blancs et les yeux rouges, lui avait une belle peau couleur chocolat, des cheveux foncés et crépus, et des yeux bruns chaud. Là où elle était plutôt silencieuse, lui ne cessait de parler, de chanter, voir juste de fredonner un air inconnu.

Iels étaient fantômes, mais pouvaient se toucher. Se câliner, se prendre la main. Pour les vivants, il était effrayant de voir ces deux fantômes cote a cote. Une fillette très pâle, plutôt petite, proche d'un grand jeune homme efflanqué. Mais ça les faisaient rire.

Au fil du temps, iels s'étaient donnés des noms. Lyall et Aya. Deux noms courts, venants chacun d'une culture différente, mais qui leur allais si bien...

On peut encore les trouver là, dans leur forêt, main dans la main, près des sombraux. A chanter, en créole et en vieil anglais, voir carrement polynésien, des chansons douces et belles, de leurs voix si différentes.

Ou mat e matagi

Ou loto maimana toa

Manatu atu

Taku pelepele

Manatuatu

On peut entendre, dans les environs, une voix douce et féminine chanter en coeur avec une voix plus grave, tendre et claire.

Dans ces moments là, les anciens disent "Ce sont les fantômes qui chantent".

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Première histoire de fantômes, vous avez remarqué ? Je les aime bien, ces deux là. Ils sont a la fois en rapport avec le créole ( langue de coeur dont je me rappelle pas) et le celte ( mes racines, en gros). Et puis, ils sont mignons... ( et je suis très fière d'avoir fait un truc a la fois en rapport avec HP et très éloignés.)

En ésperant que ça vous ai plu

Nighty