Attention, ceci est le chapitre 5 pour une raison que j'ignore, les chapitres se sont inversés. Lisez bien les chapitres 2, 3 et 4 qui suivent et revenez à celui-ci. Je m'excuse pour ce désagrément.

Comme à son habitude, Mary cherchait les clés dans son sac, ce fichu sac trop grand et plein de n'importe quoi.

Aujourd'hui, elle était soulagée, elle avait discuté avec l'inspecteur Loki avant-hier soir, et ce jusqu'à tard dans la nuit. Elle qui avait été gênée de son audace et du coup de téléphone qu'elle lui avait passé, était maintenant plutôt rassurée. L'enquête, bien que ralentissant légèrement, était toujours en cours et les éléments recueillis dans la voiture donneraient leurs résultats aujourd'hui normalement.

Elle ne pouvait pas oublier que son amie, sa sœur, était morte, assassinée de sang froid et cruellement.

L'inspecteur n'avait mis que quelques minutes a parvenir chez Mary. Il était fatigué mais il devait informer le docteur Cooper de l'avancement de l'enquête. Après tout, elle était la seule famille de la défunte.

Il frappa doucement à la porte et attendit que la jolie brune vienne lui ouvrir.

Elle ne se fit pas attendre longtemps. Les bruits de pas raisonnaient jusqu'à l'extérieur.

En attendant, le policier observait les alentours et vérifiait la sécurité du lieu. C'était une seconde nature. Il avait appris très tôt, durant l'école de police à être attentif aux moindres détails. C'était aussi ce qui faisait de lui un bon flic.

La doctoresse lui ouvrit, un sourire chaleureux étirait ses lèvres bien que le chagrin était toujours ancré dans ses yeux bleu marine.

- Bonsoir mademoiselle Cooper.

- Inspecteur Loki, lui avait-elle dit en faisant place pour le laisser passer. Je suis contente que vous soyez passé. J'ai... j'ai besoin de savoir ce qu'il en est, lui demanda-t-elle tout bas. C'est vraiment difficile, avoua-t-elle.

Il était entré et attendait qu'elle lui montre le chemin, ce qu'elle fit, une fois sa porte verrouillée.

Le chat avait immédiatement sauté de son perchoir pour venir se frotter aux jambes du policier.

- C'est un vrai pot de colle mais il est gentil, dit-elle en poussant gentiment le félin.

Cela faisait presque deux heures maintenant que l'inspecteur Loki expliquait le détail des indices prélevés dans l'habitacle de la voiture de Mademoiselle Evans. Il voulait que Mary soit rassurée et qu'elle sache que l'enquête était toujours en cours.

Ils avaient discuté encore plusieurs longues minutes avant que la conversation ne dévie sur son métier de médecin et qu'elle ne parle de sa journée plutôt mouvementé.

- Il s'appelle Adrian Ross, d'après le psychiatre, c'est un détraqué sexuel, lui expliqua-t-elle.

- Vous auriez dû m'appeler, lui avait-il dit. On ne sait jamais ce qui peut arriver avec ce genre de personne.

- Vous croyez qu'il peut être dangereux ? Elle avait un peu peur à présent. Vous pensez vraiment qu'il peut s'en prendre à moi ? Demanda-t-elle la voix tremblante.

- S'il n'est pas interné immédiatement, qui sait ce que ce gars peut faire. Il avait dit ça sans vraiment savoir que la pauvre femme à ses côtés avait peur maintenant. Il vit l'angoisse dans ses yeux et devait faire quelque chose pour la rassurer. Écoutez, s'il y a quoique ce soit, vous m'appelez , OK ?

- OK, lui répondit la brunette. C'est pas vraiment rassurant. J'ai pourtant l'habitude d'avoir affaire à des types bizarres. Et c'était vrai. Dans son métier, elle voyait beaucoup de monde et pas toujours des gens très "clean".

Une minute de silence s'était écoulée avant que Mary ne reprenne.

- Je suis vraiment désolée inspecteur.

- Pourquoi ? Avait-il demandé poliment.

- De vous faire perdre votre temps comme ça. Vous avez tellement de choses à faire et moi pour mon petit bien-être personnel, je me permets de vous appeler et de...de n'être... Elle avait à présent les larmes aux yeux. Épuisée et effrayée, elle en avait marre, cette journée l'avait malmenée.

- Vous n'avez rien à vous faire pardonner, lui expliqua Loki posant sa main tatouée sur l'avant-bras de Mary. Je comprends que vous soyez stressée.

Ce n'était qu'une heure plus tard que l'inspecteur avait pris congé. Il l'avait rassurée une fois encore avant de la saluer poliment et de rejoindre sa voiture garée le long du trottoir. Elle l'avait suivi du regard et ne s'était enfermée chez elle qu'une fois qu'il était hors de vue. Ce n'est qu'à cet instant que la jeune femme s'était enfin accordée un peu de repos.

Elle trouva son trousseau et remonta l'allée vers sa maison. Minou s'était montré assez rapidement, rejoignant sa maîtresse espérant trouver des croquettes dans sa gamelle.

Comme un jour sur deux, Mary récupéra le courrier avant de rentrer chez elle.

Elle avait une routine bien à elle dès qu'elle franchissait les portes de sa demeure :

Tout d'abord, une douche réconfortante afin de la détendre. Être médecin aux urgences n'était pas toujours de tout repos.

Ensuite, elle prenait le temps d'ouvrir son courrier qu'elle ne récupérait que tous les deux jours. Quand elle travaillait de nuit, elle ne rentrait que le matin tôt et n'était pas disposée à récupérer ce qui encombrait sa boîte aux lettres.

Pour finir, elle se faisait un thé et s'asseyait dans son fauteuil favori en caressant son chat qui venait réconforter sa maîtresse après son dur labeur.

Et, aujourd'hui ne dérogeait pas à la règle. Elle avait accompli sa routine quotidienne et à cet instant dégustait un thé bien chaud, son chat sur ses genoux. Elle ouvrit son courrier que plus tard alors que la nuit était déjà tombée. Elle l'avait un peu oublié pour être honnête. En même temps, ce n'était pas vraiment une priorité.

Il n'y avait rien de plus que des publicités et autre prospectus sans importance, une lettre du fournisseur d'électricité qui l'informait de travaux à venir dans sa rue et pour finir, une enveloppe qui lui semblait bien étrange.

Elle était nue, sans nom ni adresse. Une simple enveloppe blanche, rectangulaire. Mary avait trouvé ça bizarre, mais elle ne pouvait savoir ce que c'était sans l'ouvrir.

Avec précaution, elle passa son index entre le rabat et l'enveloppe et l'ouvrit d'un geste sec et sûr. Elle s'était saisie de la lettre, une feuille tout aussi blanche, pliée en trois.

Un hoquet de surprise avait franchi ses lèvres à l'instant même où son cerveau enregistrait ce qui était écrit.

Mary,

Ne crois pas que je ne vois pas clair dans ton jeu.
Je sais que tu as envie de moi comme j'ai envie de te posséder toute entière.
Nul ne pourra plus jamais t'approcher.
J'ai tué ton amie Brie, je peux recommencer.
Tu n'appartiens qu'à moi.
Tu es à moi.
Je te veux et je t'aurais, qu'importe le prix.

Pour accompagner cette affreuse lettre, il y avait une boucle d'oreille ensanglantée appartenant à Brie. Mary en était certaine, elle la reconnaissait.
Et une mèche de cheveux blonds, couverte elle aussi d'hémoglobine : les cheveux de la défunte. Elle avait lâché le tout, qui s'était écrasé au sol.

Mary en avait eu la nausée. Avec effroi elle s'était levée et avait vérifié chaque porte et fenêtre de sa maison. Le cœur battant à tout rompre, la chair de poule parcourant sa peau et des frissons remontant dans son dos, luttant contre la sensation de mal-être et de peur qui rampaient sous son épiderme.

Les larmes dévalant ses joues, elle s'était recroquevillée sur le sol de sa chambre, le téléphone à l'oreille, attendant que l'inspecteur Loki lui réponde.

Le tueur la connaissait, il connaissait Brie et il voulait qu'elle soit à lui et rien qu'à lui.

Une sonnerie et un sanglot de plus, elle avait mal au ventre et son cœur ne pouvait supporter autant de choc.

Deux sonneries et mille mercis, le policier décrocha.

- Mary ?

- Je...je...

Jamais encore elle n'avait eu aussi peur de sa vie. Qui pouvait bien lui en vouloir au point de tuer quelqu'un ?

- Que se passe-t-il ? Interrogea Loki d'une voix claire et forte. Mary répondez moi, dit-il.

- Pitié, venez, venez s'il vous plaît, réussit-elle à dire pleine d'effroi, la voix vacillante et entrecoupée de larmes.

- J'arrive.

Il voulait raccrocher et partir mais il l'entendit pratiquement crier.

- Ne raccrochez pas. Ne me laissez pas, suppliait la jolie brune désemparée.

L'homme lui avait obéi et avait filé en quatrième vitesse rejoindre sa voiture pour aller chez le docteur Cooper et enfin savoir ce qui pouvait bien lui faire aussi peur.

C'est sous une pluie battante et un froid mordant que Loki avait roulé à vive allure. Arrivé dans la rue, il avait garé sa voiture le long du trottoir devant chez la jeune femme.

À première vue, il n'y avait aucun dégât extérieur et rien ne laissait présager qu'il y avait eu le moindre incident ici. Alors qu'est ce qui pouvait à ce point terrifier la jolie brune pour qu'elle l'appelle à l'aide ainsi ?