chapitre 14
Il s'était écoulé quelques jours sans que rien ne se passe. L'enquête piétinait et ça exaspérait l'inspecteur au plus au point. Cette enquête l'avait poussé très loin dans ses retranchements, ses réflexions et ses états d'âmes. Il avait pourtant l'habitude des complications et autres retournement de situation, mais là, chaque nouvel indice l'envoyait vers un autre indice et une autre spéculation sans jamais trouver quoi que ce soit de concret.
Il voulait aider Mary, conclure cette affaire et trouver le gars qui s'en était pris à elle. Ross n'y était définitivement pour rien. Ça, c'était une réalité. Mais qui alors ? Loki se doutait que la personne qui s'en prennait à la jolie doctoresse était proche, plus près qu'il ne le pensait. Cet enfoiré devait être là, à rigoler de les voir s'agiter comme ça.
Cependant un sourire naquit sur son visage au souvenir de cette nuit passionnée qui les avait liés tous les deux.
Bien malgré lui, Loki avait craqué et il ne pouvait plus détacher sa bouche des lèvres pulpeuses de la brunette dans ses bras. Il avait envie de la satisfaire, de l'aimer et de lui offrir tout le plaisir charnel qu'elle méritait.
Rapidement, il l'avait poussée vers le couloir menant à la chambre, alors que les premiers vêtements rejoignaient déjà le sol. Sa chemise déjà tombée, il avait retiré avec délicatesse et avidité le t-shirt du corps fébrile de Mary, caressant chaque centimètre de sa peau qu'il pouvait enfin toucher. Embrassant son cou et ses épaules fines et sensuelles, avant de regagner sa bouche, se délectant de chaque gémissement qu'elle pouvait bien lui offrir.
Ils étaient arrivés dans la chambre, et l'inspecteur l'avait poussée doucement sur le lit, avant de la rejoindre en ôtant son pantalon.
Sa bouche gourmande embrassait le corps sucré et enivrant de la brune avant qu'il ne lui retire le bas, admirant ses courbes de diablesse envoûtante.
C'est avec douceur qu'il avait profité de chaque bruit de satisfaction qu'elle lui offrait, de chaque souffle, et il ne pouvait rêver mieux. Elle était un trésor, le plus merveilleux des cadeaux à ses yeux.
Excité du plaisir qu'il lui donnait, il ne pouvait que lui offrir tout l'amour qu'elle méritait, et c'est ce qu'il fit.
Ils avaient fait l'amour plusieurs fois ce jour-là, se donnant l'un à l'autre. Comme si les cœurs brisés se réparaient au contact de cet amour intarissable. Ils s'étaient aimés, bien plus qu'ils ne l'avaient jamais fait auparavant.
Mary avait repris le travail. Les urgences, les journées à courir et à prendre soin des autres, lui permettaient de ne plus penser, d'oublier pendant quelques heures tous ses tourments.
Elle savait qu'elle était poursuivie et persécutée par un fou dangereux mais elle savait aussi qu'à l'hôpital elle ne risquait pas grand chose. Un agent de la sécurité la raccompagnait à sa voiture à chaque fin de service.
Elle ne pouvait toujours pas retourner chez elle, premièrement parce que c'était encore trop difficile psychologiquement et deuxièmement pour des raisons d'enquête et de sécurité aussi. Du coup elle s'était installée chez Loki le temps de trouver une solution. L'inspecteur ne voulait pas qu'elle y retourne mais à quoi bon essayer de l'arrêter, elle était dévouée à son travail.
Rien que le fait de la laisser toute seule, toute la journée à l'hôpital central ou encore chez lui pour qu'il puisse aller au poste pour enquêter avait le don de faire grimper sa pression artérielle.
Mary avait revu John à l'hôpital mais il était froid et distant. Elle n'avait pas bien compris pourquoi. Elle savait que le jour de la visite de l'inspecteur, quand elle avait été hospitalisée, avait vraiment brisé quelque chose entre eux mais, comme elle se l'était déjà dit, elle n'avait rien promis à son collègue de travail, absolument rien même si elle savait pertinemment qu'il avait bien plus que de l'amitié à son égard.
C'est vrai, elle avait accepté son aide pour l'appartement et l'enterrement de Brie, c'est vrai elle avait accepté son invitation à sortir pour se changer les idées mais ce n'était pas pour autant qu'il pouvait agir comme ça avec elle.
Elle était chagrinée de le voir faire ainsi, ne lui adressant la parole que très rarement et que s'il en était obligé.
- Mary ! Avait crié une infirmière, la sortant de ses pensées. Une femme avec un trauma crânien salle douze!
- J'y vais!
Immédiatement, elle avait enfilé son stéthoscope autour de son cou avant de se précipiter vers la salle.
Elle avait croisé le docteur Wilson dans le couloir et son regard lui avait glacé le sang. Elle ne méritait pas un tel châtiment. Elle n'avait rien fait mais son attitude lui avait serré le cœur.
- Bonjour. Je suis le docteur Cooper, avait-elle annoncé à la patiente.
Elle avait enfilé des gants chirurgicaux avant d'hosculter la femme devant elle. Tout en vérifiant les plaies et autres meurtrissures sur le crâne de la pauvre dame, elle ne pouvait s'empêcher de penser à John. Elle devait lui parler avant la fin de la journée. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire, rester dans cet état d'esprit n'était pas ce qui pouvait l'aider à avancer.
Les heures s'étaient écoulées et Mary avait fini son service. Elle s'était dirigée d'un pas ferme et déterminé vers la salle de pause afin d'avoir la conversation tant redoutée avec son collègue de travail. Le docteur Wilson devait finir en même temps qu'elle. C'était une sacrée coïncidence.
Mais elle était arrivée bien trop tard, l'homme était passé devant elle, alors qu'elle s'apprêtait à entrer, sans même un regard ni un seul mot. Elle avait alors décidé de le suivre jusqu'à sa voiture et d'avoir enfin cette conversation.
Elle voulait vraiment lui parler, réellement savoir ce qu'il en était et pourquoi était-il aussi désagréable ?
Rapidement, elle avait enfilé son manteau et récupéré son sac sans même se changer. Elle récupérerait ses vêtements après.
Elle avait couru comme une dingue dans les couloirs pour rejoindre son collègue de travail, bousculant sans le vouloir quelques patients et médecins au passage. L'homme de la sécurité l'avait vue passer mais elle lui avait vite expliqué qu'elle devait discuter avec le docteur Wilson. Alors le baraqué l'avait regardé courir, sous la neige, après l'autre praticien.
Son ami, boudeur, était garé loin de la porte d'entrée et en retrait dans le parking, s'était suffisant pour que la pauvre soit complètement trempée de neige fondue quand elle était arrivé à hauteur du 4x4 de son collègue.
- John ! Avait-elle crié en le rejoignant tout près de sa voiture. Il lui tournait le dos, déverrouillant sa portière. Tu ne peux pas... Mais sa phrase avait été coupée quand son ami s'était retourné.
Le regard sombre et véhément qu'il lui avait lancé, sous la lumière fantomatique de la lune, avait suffit à la faire taire et reculer d'un pas. Elle n'avait jamais eu peur du docteur Wilson mais là, il n'était plus le John doux et attentionné qu'elle connaissait. Non, il avait une colère en lui qu'elle ignorait depuis tellement longtemps.
- Laisse moi Mary, avait-il dit avec colère. Je n'ai rien a te dire.
- John mais...
- NON ! avait crié l'homme faisant sursauter la pauvre femme. J'EN AI MARRE DE PASSER AU SECOND PLAN. ALORS DÉGAGE ET LAISSE MOI TRANQUILLE ! Il s'était approché faisant par cette action reculer la brunette contre une voiture toute proche. RETOURNE RETROUVER TON INSPECTEUR ET FOUS MOI LA PAIX ! Avait-il craché au visage de la brunette, la pointant de son index.
Elle en était bouche bée. La pauvre ne comprenait pas pourquoi l'homme devant elle était à ce point énervé. Elle le connaissait depuis longtemps et jamais encore il ne lui avait parlé comme ça.
- Mais John... Et encore une fois il l'avait interrompu.
- Non Mary! Avait-il dit en faisant demi tour pour rejoindre son véhicule. Stop ! Je ne veux plus te parler si ce n'est que pour le boulot.
Puis sans un mot de plus, il s'était engouffré dans sa voiture avant de claquer la portière et de démarré.
Abasourdie, elle avait regardé les phares briller dans la nuit jusqu'à disparaître au carrefour quelques mètres plus loin.
C'est peinée et en colère qu'elle avait rejoint l'hôpital avant de se rendre dans les vestiaires au pas de course. Elle ne voulait pas pleurer, pas devant tout le monde, pas comme ça, pas encore... Elle avait évité ses autres collègues, et s'était excusée auprès d'un patient qu'elle avait poussé sans le vouloir.
Elle était détruite de l'intérieur. Ce n'était pas que sa dispute avec John, mais bien un ras-le-bol de tout : trop d'énigmes sans réponse, trop de traumatismes, de stress, de morts, trop de choses en si peu de temps. Elle allait définitivement craquer. Tout ça la rendait folle, hystérique.
Elle s'était dépêchée de récupérer ses affaires sans même se changer, récupérant ses vêtements à la va-vite, les serrant en boule contre elle. Puis elle était partie en courant jusqu'à la sortie. Faisant un signe de tête à l'agent de sécurité, lui signifiant qu'elle voulait être seule.
C'était trempée, tremblante, à bout de nerfs et encore sous le choc des propos de John, qu'elle s'était rendue à sa voiture, la déverrouillant rapidement avant de s'installer sur son siège.
Les doigts serrés autour du volant à s'en faire blanchir les phalanges, elle s'était laissée aller à sa détresse et ne s'était plus retenue, criant et pleurant, expulsant sa rage et sa peine, jusqu'à en avoir mal à la gorge. Frappant de toutes ses forces, les poings serrés, sur le cuir du tableau de bord.
C'était dans cet état d'esprit qu'elle avait pris la route, la neige tombant en millions de flocons tourbillonnant.
D'innombrables traînées salées avait dévalé ses joues une fois de plus. Alors que sa vision se faisait trouble, elle ne voyait pas plus loin que son capot mais rien n'y changeait. Elle était rongée par le colère et ce sentiment d'injustice. Enragée, elle en voulait à la terre entière.
Quand elle s'était engagée dans le carrefour désert à cette heure, elle n'avait rien vu ni entendu. Le choc avait été si violent que sa voiture s'était retournée plusieurs fois sur elle-même, faisant des tonneaux avant de se stopper contre un arbre.
Elle avait perdu connaissance avant même que son véhicule s'immobilise.
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