Vent glacial
Je reviens tard ce soir-là. Je suis claquée. Je ne pense qu'à rejoindre l'être que j'aime le plus au monde : mon lit. Mon fidèle ami qui me cajole chaque nuit.
Bon d'accord, ce n'est pas un être humain en soit, mais au moins, il a le mérite d'être toujours présent.
La soirée a été harassante, ce boulot m'épuise moralement et physiquement. J'y vais à reculons à chaque fois que je dois aller travailler. Si ça continue comme ça, je sens que mon job est en sursis pour les prochaines semaines.
Je me dois tout de même de sortir mon chien. Il le faut. Tel un zombie, je me dirige le pas traînant vers le chemin où j'ai l'habitude de le promener.
Il est environ vingt-trois heures trente je dirais, prête à entrer dans le hall de l'immeuble, je suis interpellée par un type dans mon dos.
Non sans surprise, je reconnais mon cher voisin. Bon dieu de bonsoir ! Je suis en pyjama et c'est à ce moment précis qu'il faut que je tombe sur lui ? Il me veut quoi mon karma ? Il souhaite que je finisse ma vie seule ? À force de me faire ces coups-là, je vais réellement finir comme ça !
Je suis en bombe toute la journée, et les seuls instants qu'on se croise, je suis habillée comme une plouc ! Vachement sexy...
– Salut, lancé-je, toute patraque.
– Comment tu vas ?
– Fatiguée. Et toi ?
– Hormis le fait que je finis de plus en plus tard, je vais bien.
Il passe devant moi et sort ses clés afin d'ouvrir la porte du hall d'entrée. Je le regarde ne sachant quoi faire, quand je comprends très vite qu'il n'arrive pas à tourner sa clé dans la serrure.
– J'en aie une comme ça aussi. C'est assez barbant.
— Oui. Le problème, c'est que je n'ai pas eu le temps d'aller récupérer mes badges.
Il tente maintes et maintes fois de tourner sa clé mais rien n'y fait, je sors alors mon badge qui ouvre automatiquement la porte. Il me lance un sourire embarrassé et me remercie en s'engouffrant dans le hall. C'est bizarre, il semble distant aujourd'hui, qu'est-ce qui lui arrive ?
– Bonne soirée.
– Merci, à toi aussi.
Puis sans s'étendre plus, il rentre chez lui comme si nous n'étions que deux voisins banals qui se parlent que lorsque l'on se croise.
Il faut vraiment que j'arrête de me faire des idées et de croire aux pays des merveilles. Les gens sont lunatique, c'est incroyable ! Je dois me reprendre en main et stopper cette relation ambiguë qui, finalement, ne mène à rien, si ce n'est qu'à me plonger dans une humeur déprimante et paranoïaque.
Après tout, qu'il reste avec sa pseudo copine ou colocataire, qu'il fasse ses soirées avec elle et qu'il m'oubli. Je suis las d'être visible quand il le souhaite.
Le lendemain, je fais une ballade dans le quartier, ne sachant quoi faire de ma journée libre. Il fait beau, mais pas très chaud, c'est le temps parfait pour moi.
Je me suis assise sur les escaliers à l'extérieur de mon immeuble, je surf sur le net sur plusieurs réseaux sociaux pour me tenir au courant des actualités de mes amis, mais aussi de la vie des stars que je follow, sans oublier de passer par la case Wattpad.
Un véhicule arrive en trombe sur le parking. C'est complètement imprudent de rouler aussi vite. Je ravale mon ramassis d'insultes que j'étais prête à dégainer, quand je me rends compte que c'est Peter. Forcément ! Je ne pouvais pas tomber plus mal, moi qui essaye de passer à autre chose.
Il se gare juste en face de moi et descend de son camion. Il récupère comme à son habitude quelques affaires dans son coffre, et le referme. Sans mot dire, il jette un œil à sa boite aux lettres. Moi, je reste là sans rien ajouter non plus. Mais en observant son comportement, je comprends qu'il semble très pressé.
Il me regarde enfin, mais ne dit rien de plus. Enfin, juste après un long moment.
– Bonjour.
– Salut, dis-je froidement.
Il entre dans l'immeuble. Décidément, il ne semble pas très bavard ces derniers jours.
Mon voisin ressort un quart d'heure plus tard, des sacs plein les mains. On dirait qu'il compte partir quelques temps.
– Excuse-moi, demande Peter alors que je suis dans le passage.
Je me pousse afin qu'il puisse passer tous ces bagages, je le regarde l'air effacé, mes yeux figés sur sa stature.
Il lance tout dans son immense coffre et le ferme. C'est alors qu'il se retourne et me toise enfin. Je pensais être devenu un fantôme entre temps tellement qu'il m'avait zappé.
– Ça va ?
– Oui.
– Je pars deux jours chez moi. Je veux dire, voir mes parents et certains amis.
– Ah, cool.
– Je passerai te voir quand je serais de retour. Si tu le veux, bien sûr.
– On verra, oui.
– Super. Bon eh bien, bonne journée à toi. Je te tiens au courant.
– Pas de soucis, rétorqué-je, tendu comme un string.
Non mais sérieusement, il pense vraiment que je vais être au garde à vous quand monsieur sera rentré de son petit weekend chez papa maman ? Que neni ! Je vais continuer ma vie comme si je ne l'avais jamais connu. Pire même ! Il est temps que je passe la deuxième et que je commence à me faire, moi aussi, des petits weekend improvisés bien sympathoche.
Sur ces mots, il me sourit à la va vite et s'éloigne, démarrant au quart de tour, il sort à une vitesse folle du parking.
On va bien voir qui passera la meilleur fin de semaine.
Que le jeu commence.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro