Je dors profondément. Je rêve d'une vie idéale, sans soucis, moi courant avec mon chien au milieu d'un champs d'herbes hautes, comme dans '' La petite maison dans la prairie ''. Je sens un sourire se dessiner sur mon visage quand plusieurs bruits sourds font sauter les images de mon rêve. L'impatience monte en moi et je me redresse en sursaut, me prenant au passage l'étagère de livres au-dessus de ma tête.

– Oh pu... naise, crié-je d'un coup.

Je me redresse difficilement avec une fulgurante douleurs au front. Ça fait un mal de chien bon Dieu !

Sur le point de me rallonger, de nouveaux coups me parviennent du salon, là où se trouve ma porte d'entrée. C'est pourtant mon jour de repos aujourd'hui, et on ne peut même pas rester tranquille deux minutes !

Je me lève de mon lit et traîne des pieds jusqu'à la porte où on frappe à tue-tête.

J'ouvre avec fracas, agacée d'être dérangée de cette façon.

Oooh quelle surprise ! C'est mon idiot de voisin...

– Bonjour, claironne-t-il, un petit sourire gêné aux lèvres.

Pourquoi il serait gêné ? On se mène la vie dure mutuellement !

– Tu es parti précipitamment l'autre soir à ton boulot.

J'ai l'ouïe qui fonctionne bien ou il ose continuer à me tutoyer ?

Les sourcils arqués, j'attends la suite, ne voyant pas du tout où il veut en venir.

– Vous m'avez donné une glace dégueulasse.

– Je ne vois pas où est le problème ?

– Pardon ? m'écrié-je, ahurie.

– Non. Enfin, ce n'est pas ce que je voulais dire. Je ne sais pas où toi tu veux en venir.

– C'est une blague ?

Je regarde vers la cage d'escaliers, c'est peut-être une farce, qui sait, un autre mauvais coup de sa part.

– Non ! Je viens en paix.

Son air moqueur me donne envie de vomir et de lui refermer la porte au nez.

– Je ne sais pas pourquoi tu dis qu'elle était dégueulasse, c'est ça que je ne comprends pas.

Et bien ! Il en a de la patience lui pour m'expliquer son incompréhension.

– Euh...

Je ne vais quand même pas lui dire que je lui ai vendu une glace salie par un torchon !

– Laissez tomber.

– Je suis venu pour te rendre quelque chose qui, je pense, t'appartient. Sauf erreur de ma part.

Il me tend un sac à main XXL noir. Je regarde le machin hébétée.

– Mon sac ! Oh merci, merci, merci !

Je lui saute au cou, je suis tellement heureuse d'avoir retrouvé mon précieux !

Mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? Ce n'est pas vrai bordel ! Qu'est-ce qui me prend !

Je me recule d'un coup et le plus loin possible de mon voisin. Je me sens gênée et honteuse comme jamais !

– Hum... Merci. C'est gentil.

On reste là, à se regarder, puis à regarder en l'air et enfin à admirer nos chaussures. C'est devenu trop, trop gênant là.

– Bon et bien, bonne journée à vous.

Il me vouvoie ? En fait, je préfère quand il me tutoie.

Charlène, ressaisi toi enfin !

– Bonne journée.

Je devrai peut-être...

– Au fait, moi c'est Charlène.

Il remonte les quelques marches descendues quelques secondes auparavant.

– Peter, enchanté.

– Enchantée. Euh... on se tutoie, ou tu préfères...?

Il rigole et son timbre de voix me donne le frisson. Non pas qu'il me fait peur, mais il est carrément... sexy !

À quoi tu joues Charlène ?

– Maintenant qu'on a fait connaissance, on peut bien évidemment se tutoyer.

– Avec plaisir, acquiesce-t-il.

Je suis en train de divaguer, de me noyer, de me perdre, de mourir...

– Pour la peine je t'invite, tu veux boire un café ?

– Je veux bien, oui, sourit-il à son tour.

***

Petit chapitre aujourd'hui mais je voulais absolument en publier un pour vous. Je l'approfondirai, pour le moment, je ne sais pas trop ce qui pourrait se passer après cette improbable invitation et se retournement de situation.

En ce qui concerne le prénom du voisin, je ne suis pas encore sûre, il risque de changer dans les jours à venir.

Et vous, vous avez des idées de prénoms pour le moins craquant ?