Echange cordiale
Je ne sais pas pourquoi, mais je perds tous mes moyens.
Je ne sais plus où se trouve les dosettes à café ni même le sucre.
– Alors j'ai...
Je trifouille dans la boîte à capsules que j'ai enfin trouvé.
– J'ai du Capuccino, de l'expresso, du Déca...
– Un expresso fera l'affaire, merci.
Je l'invite à s'assoir et fait couler son café. Je suis trop perturbée pour en préparer un pour moi.
Je pose la tasse face à lui et m'assois. Je ne sais pas trop quoi dire. Ni par où commencer. J'ai été bête la dernière fois que je l'ai vu à mon boulot. Je n'aurais pas dû agir si violemment. C'était un comportement très très puéril. Mais ça, je vais éviter de le lui dire.
– Merci encore pour mon sac. Ça me sauve la vie.
– Il n'y a pas de quoi.
J'esquisse un sourire, ne sachant pas trop quoi ajouter à cela, tandis qu'il porte la tasse à ses lèvres charnues, si rose et si belle.
Mais qu'est-ce que je suis en train de raconter ?
Je dois avouer que c'est assez étrange ce tête à tête. On ne parle pas vraiment. On est là à regarder la télé allumée sur la chaîne des informations.
Prenant mon courage à deux mains, je me lance alors en espérant encourager la conversation.
– Je suis désolée pour le milkshake. J'étais encore... sous les nerfs. À cause du boulot et tout ça.
Il sourit, mais ne dit rien. Super ! Je me suis rabaissée à ça pour une réaction aussi platonique ?
Il finit son café puis le pose sur la table. Cette tasse va devenir une relique.
Mais arrête donc de t'imaginer des choses comme ça !
– Je peux comprendre, réagit-il enfin, en me regardant droit dans les yeux, ce genre de job est fatiguant.
– Oui, surtout avec des clients comme celui qui est passé pour ses glaces.
– Ah oui, lui, rigole-t-il, il était peu enclin à te laisser respirer.
– Exactement, un peu comme toi, j'ajoute, afin de le taquiner.
– Je n'ai pas été aussi exigeant que ça ! Si ?
Je secoue la tête, un sourire idiot placardé sur mon visage.
– Ah bon ? Tant que ça ? Bon, eh bien je te présente mes plus plates excuses, à mon tour.
– Et donc, tu étais venu manger avec des amis ?
– Non, pas tout à fait.
Je fronce les yeux, pas sûr de pouvoir comprendre. Peter me fixe, qu'est-ce qu'il attend ? Une réaction de ma part ?
– J'espère que la soirée c'est bien déroulée en tout cas.
– À merveille. J'ai été plutôt bien servi.
– Cool.
Ne sachant quoi ajouter d'autre, je triture le verre à côté de moi, histoire de me donner une contenance.
– Merci pour le café. Il était vraiment bon.
– Il n'y a pas de quoi !
Il se lève et me sourit. Il range la chaise et remet correctement le bas de son tee-shirt blanc.
– Ça m'a fait plaisir de pouvoir échanger calmement. Ça change.
– Ce n'est pas faux. Ça a mal commencé, par ma faute je dois bien l'admettre.
– Non, c'est moi. J'aurais dû prévenir que je faisais des travaux. Dorénavant, je te préviendrai en priorité.
– C'est gentil.
J'ouvre la porte d'entrée et Peter sort. Je le salue d'un petit sourire alors qu'il me fait un signe de la main.
Comment ai-je fait pour être aussi ignoble avec lui ?
Trêve de rêverie. Ne prend pas tes rêves pour la réalité Charlène, ce type est inaccessible. Il est trop "presque parfait" pour être à moi. Et le garder en tant qu'ami serait un vrai supplice pour mes yeux.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro