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24.

Hey, 

Un chapitre de presque 4000 mots pour me faire pardonner de l'attente :)

Bonne lecture !!

Ps : C'est mon chapitre péféré perso. 

⋅•⋅⊰∙∘☽༓☾∘∙⊱⋅•⋅

YOONGI

Sana est mignonne.

Elle est tout l'inverse de ce que je suis, c'est peut-être pour ça. Des cheveux flamboyants, des yeux pétillants, une personnalité originale, et cette tendance bien à elle à effectuer la plus insignifiante des chose de la plus adorable des façons, de son habitude à me saluer avec un petit mouvement de main timide, à celle de se farcir les joues de pop-corn, au point de ressembler à un hamster à l'agonie.

Elle me fait un peu penser à Hoseok, et je passe des moments vraiment agréables en sa compagnie. De nos sorties au cinéma régulières, à nos promenades au bord du fleuve Han.

Seulement voilà... Bien que l'idée de partager ma vie avec Sana ne me parait pas si désagréable, car elle est doit bien être la seule personne à être capable de me faire rire trois fois de suite dans la même soirée, j'ai beaucoup de mal à m'imaginer engager une relation romantique avec elle.

Mes peurs se sont confirmées au moment où ses lèvres se sont posées sur les miennes, dans l'obscurité de la salle de cinéma.

Dès que le générique du film apparaît à l'écran, et que les lumières reviennent à la normale, Sana est déjà debout, sa main dans la mienne, et avec une force surprenante, elle me lève de mon siège et m'entraîne joyeusement vers la sortie.

Je la suis, les yeux rivés sur nos mains entrelacées. Tout d'un coup, voir sa petite main engloutie par la mienne, me parait presque mal, le pressentiment qu'elle n'est pas à la bonne place devient presque étouffant. J'essaye de chasser cette pensée intrusive, mais échoue au moment où une décharge électrique désagréable vient me traverser le bras, et m'oblige à retirer instinctivement ma main de la sienne.

Sana s'arrête dans sa progression, pour me jeter un regard confus par-dessus son épaule. J'essaye de lui sourire, et malgré le manque de sincérité qui déforme le rictus que je lui offre, elle me le retourne, celui avec des étoiles tout autour, avant de me suivre en dehors du bâtiment.

Elle s'arrête devant ma moto presque en sautillant, et quand elle se retourne, le bout de son nez est déjà rougi par le froid extérieur. J'ai du mal à réprimer le sentiment de culpabilité qui m'assaille soudainement, de la voir ainsi si sincère et si heureuse en ma compagnie, alors que tout ce qui m'anime de mon côté n'est autre que le doute et un certain...ennui.

Bang Chan avait vu juste, quand il m'avait présenté Sana il y a de cela un mois. Il avait tenu sa part du marché, celle de me présenter une alpha qui pourrait correspondre aux attentes de ma famille.

C'est une alpha, issue d'une riche famille. Je suis sûre que mes parents approuveraient mon alliance à Sana, et qu'ils arrêteront enfin de constamment me pousser dans les bras de Soojin.

Mais pour une raison dont je suis bien trop conscient, je ne l'ai toujours pas fait, comme si mon intuition me l'en empêchais.

Pas encore. Attends encore un peu, elle me chuchote.

Ouais, mais attendre quoi, bordel ? Je lui réponds à chaque fois.

Je n'ai jamais obtenu de réponse.

- Merci Yoongi Oppa pour le repas, et le cinéma.

Je lui offre un autre rictus proche d'un sourire, mais trop peu sincère pour être considéré comme tel, qu'elle semble mal interpréter puisqu'elle s'approche soudainement très près. Beaucoup trop près.

Je comprends instinctivement ce qu'elle s'apprête à faire, et même si j'aimerais la repousser, je n'en fais rien et ferme les yeux, me préparant mentalement à l'impact.

Et malgré la douceur de ses lèvres, le contact me fait bel et bien le même effet qu'un impact. Ce même sentiment dérangeant, que les lèvres qui m'embrassent ne sont pas les bonnes, refait surface, et est tellement puissant cette fois que je ne trouve pas la force de faire preuve de pitié quand je la repousse doucement.

Cette fois vient se mélanger à la confusion une certaine blessure au fond de ses grands yeux bruns.

- On devrait rentrer. Il commence à faire vraiment froid, je murmure, avant de lui tendre mon casque.

Je vois bien qu'elle s'apprête à dire quelque chose en l'acceptant, mais je ne lui en laisse pas le temps et monte sur ma moto. 

Elle finit par pousser un petit soupir imperceptible, que mes oreilles d'alpha pur-sang sont tout de même capables d'intercepter, avant de monter à son tour.

Plus tard dans la soirée, allongé dans mon lit, je me demande ce qui cloche chez moi.

Sana à tout pour elle, pourtant. Alors qu'est-ce qui me retiens ? Qu'est-ce qui fait que je suis incapable de ne ressentir rien de plus que de l'affection pour la petite alpha aux cheveux de feu ?

Malgré les nombreuses tentatives pour repousser l'évidence qui s'impose à moi, la réponse ultime à tous ses questionnements, je suis bien obligé de me faire une raison.

Je grogne et me retourne presque violemment entre les draps, essayant à tout prix de chasser de mes pensées une paire d'yeux noisette et de lèvres charnues.

⋅•⋅⊰∙∘☽༓☾∘∙⊱⋅•⋅

Enfin les vacances.

Je sors de mon dernier entraînement de l'année avec ce qui ressemble fortement à du soulagement. Et puis, je me souviens de mes plans pour les vacances...et le soulagement disparaît subitement, remplacé par un mélange d'impatientes, d'appréhension, et un trop-plein de sentiments contradictoires que je préfère ignorer.

Je passe rapidement chez moi pour me doucher, et me changer dans une tenue confortable, optant presque sans réfléchir pour un jogging gris et un sweat-shirt blanc.

En y repensant, l'oméga ne m'a jamais rendu celui que je lui ai prêté...

L'idée de ne pas pouvoir porter le vêtement me laisse indifférent, mais...l'idée d'imaginer le petit oméga se tortiller entre les tissus imprégnés de mon odeur, essayant à tous les coup de mélanger nos phéromones entre elles, me laisse tout sauf indifférent.

La vérité est que si je continue d'y penser, je vais me mettre à bander.

Je secoue la tête, et pars sans prendre la peine de coiffer mes cheveux mouillés.

Après une quinzaine de minutes de route, je descends sans grande conviction de ma moto, et me dirige en pestant vers la maison de mon capitaine, déjà noire de monde.

Comme une tradition, Chan organise chaque année une fête chez lui pour célébrer le début des vacances de Noel. Je suis chargé de mon côté d'organiser le réveillon, et chaque fois, je commence une nouvelle année avec une petite collection d'amendes pour tapage nocturne sous le coude.

Je déteste les fêtes.

Si ça ne tenait qu'à moi, je resterais cloîtré dans mon appart ou au studio, à travailler sur mes projets et dormir.

Mais l'exception s'appelle Hoseok. Essayer de négocier avec lui, c'est impossible. Il possède une force de persuasion mortellement efficace... il sait comment travailler les gens, choisir l'arme ultime qui fera plier sa victime au moindre de ses désirs.

Moi, il me travaille à l'usure. Et ça marche à tous les coups.

Tête de cheval.

Je l'insulte mentalement tout en m'engouffrant dans la foule, les mains dans les poches, sans toutefois manquer de jeter des coups d'œil mortels à quiconque ose m'effleurer.

J'ai à peine le temps de passer les grandes baies vitrées qui donnent sur le jardin, qu'une voix criarde et bien trop familière époumone mon nom par-dessus la musique. Je tourne la tête vers la voix, avant d'apercevoir sans surprise Hoseok, occupé à me faire de grands signes de mains excessifs.

Je grogne en découvrant Jimin aux côtés de mes amis, la tête baissée et recroquevillé sur lui-même, à presque se cacher derrière la carrure imposante de Namjoon.

Je me dirige tout de même vers le groupe, les salue en marmonnant, sans toutefois manquer de lancer un regard noir à Hoseok quand ce dernier se dirige vers moi avec l'évidente intention de me prendre dans ses bras. Il semble comprendre la signification de mon regard, ses bras grands ouverts retombent mollement le long de son corps fin, et ses yeux pétillants viennent rouler dans leurs orbites.

Jin apparaît quelques minutes plus tard parmi les étudiants, presque essoufflé, tenant une bouteille de Soju contre son torse, la serrant contre lui comme s'il tenait entres les bras la 8ème merveille du monde.

- Vous ne savez même pas ce que j'ai dû faire pour obtenir cette bou...ha, Yoongi...

Le bêta s'interrompt soudainement, une lueur évidente venant durcir la douceur de son regard à l'instant où il m'aperçoit.

Rien qui ne s'apparente à de l'animosité, ou de la colère, juste quelques choses qui ressemble fortement à un soudain besoin de protéger, ou alors de la méfiance.

Je ne peux pas lui en vouloir, après tout. Si Jungkook était un oméga et avait failli se faire attaquer par un alpha complètement hors de contrôle devant mes yeux, j'aurais réagi de la même manière.

Non... actuellement, l'alpha serait sans aucun doute en train de pourrir au fond des eaux croupies de la Han river.

Alors je me contente de détourner le regard. Le silence inconfortable qui s'installe alors sur le groupe est sauvé par Hoseok, qui arrache la bouteille des mains du bêta, et entreprend de nous servir un verre en s'étalant sur des sujets de conversation inintéressante.

C'est sans écouter mes amis que je sirote mon verre de Soju, le regard soudain attirer par des petits mouvements derrière Namjoon. Jimin, à moitié caché derrière le corps de l'alpha depuis mon arrivée, se retourne subitement quand un bêta vient tapoter son épaule pour le saluer, m'offrant par la même occasion une vue imprenable sur son derrière.

J'aurai été capable de détourner le regard...enfin, je pense...si l'oméga avait été habillé d'un simple jean.

Mais celui-ci... est tout sauf banal.

Il moule les jambes de l'oméga telle une seconde peau, laissant deviner à travers le tissu noir chaque courbe de ses hanches, et venant dessiner à la perfection les muscles de son cul.

Je suis incapable de détacher mes yeux de son corps, reluquant sans gêne la façon dont les tissus viennent comprimer les muscles de ses cuisses. Et ainsi, malgré tous les fantasmes et scénarios qui ont failli me rendre fou, impliquant Jimin retourné dans toutes les positions possibles, je me surprends à imaginer pour la première fois ô combien la sensation de mes canines plantées dans la peau sensible de ses cuisses doit être exquise.

Je cligne plusieurs fois des yeux, essayant sans succès de détourner le regard, et finalement, ce que je redoutais le plus arrive inévitablement. L'oméga se retourne vers le groupe après avoir salué le bêta, et aussitôt, une couleur pourpre vient colorer ses joues et son cou.

De la façon dont ses narines viennent renifler l'air ambiant, à la manière dont ses petits doigts potelés s'accrochent presque désespérément à son verre, je comprends qu'il vient de remarquer le changement soudain dans mes phéromones, preuve plus que subjective des pensées impures qui me traversent l'esprit.

Hoseok et Jin continuent de discuter entres eux, incapable en tant que bêtas de discerner les phéromones entêtantes qui viennent saturer l'air autour d'eux, pourtant, je comprends que je n'ai pas été très discret à la façon dont Namjoon et quelques étudiants aux alentours commencent à me dévisager.

Je grogne et me détourne, échappant avec réticence au regard vitreux que me renvoie l'oméga, et avec soulagement au regard curieux des autres.

Je savais pourtant que venir ici était la pire chose à faire. Et maintenant, je me mets à douter sérieusement. Si, ainsi en public, je suis si peu capable de me contrôler, que va-t-il en être pendant ses deux semaines de vacances, constamment entouré du petit l'oméga et perdu en plein milieu de la forêt ?

Je compte sérieusement sur mon grand-père. Après tout, il représentera la seule barrière entre nous deux.

Je pense être sérieusement maudit par la vie quand une touffe de cheveux flamboyants atterrie dans mon champ de vision. Une enjambée de plus et mes peurs se confirment. Dans le canapé du salon, est assise Sana, accompagnée de Chan et Soojin, et d'autres membres de mon équipe de basket.

Je m'apprête à faire demi-tour, je préfère autant me faire sermonner par Namjoon, et juger par les autres plutôt que de devoir confronter Chan et son groupe, pourtant une voix que je méprise par-dessus tout ne m'en laisse pas le temps.

- Mais regardez qui voilà...notre shooting guard préféré.

Je lève les yeux au ciel, parfaitement capable de déceler la pointe d'ironie non-cachée dans la voix du capitaine.

Je me dirige vers Sana et Soojin pour les saluer, ce sont bien les deux seuls personnes que j'apprécie parmi eux.

- Bonjour, Yoongi oppa.

La voix habituellement joyeuse et espiègle de Sana n'est qu'un murmure éteint quand elle me salue. Depuis notre dernière sortie au cinéma, nous ne nous sommes pas reparlés, et je sais que même d'un point de vue extérieur, l'ambiance tendue entre nous est palpable.

Maudit soit Chan, mais l'alpha semble s'en réjouir.

- Quel beau couple vous faites, les amis. Je suis fière de vous avoir présenté. Il se tourne alors vers Soojin, avant de lui tapoter l'épaule. N'est-ce pas, mon amour ?

Je dois me retenir de vomir à l'appellation, et serre les poings pour éviter de lui refaire le portrait.

Qu'est-ce que j'en rêve....

Soojin me renvoie un regard désolée avant de frapper le bras du capitaine, comme pour le sermonner. Ce dernier lui renvoie un regard faussement confus, avant de se détourner et de ricaner dans sa barbe.

C'est la goutte de trop.

- Soojin, ça fait longtemps que tu n'es pas venue manger à la maison. Mes parents n'arrêtent pas de me demander quand ils vont pouvoir te revoir.

Je revêts une mine indifférente, mais regrette aussitôt mes paroles en voyant du coin de l'œil le regard paniqué de Soojin, puis Sana baisser la tête sur ses mains.

Pourtant, mes paroles ont l'effet escompté, le capitaine se redresse dans les coussins, toute trace d'amusement ayant désormais déserté son visage.

- Yoongi, on avait un accord.

Je l'ignore royalement et m'apprête à partir, mais une main calleuse et puissante ne m'en laisse pas l'occasion. Je baisse les yeux sur la main enroulée autour de mon poignet, puis le relève sur le visage de son propriétaire, le regard menaçant.

Chan me lâche immédiatement, sans toutefois paraître impressionné.

- On a passé un accord, toi et moi. Je te présentais Sana, et toi, tu laissais Soojin tranquille.

Je penche la tête sur le côté, adoptant la même expression suffisante que l'alpha revête chaque fois.

- Je t'avais pourtant prévenu de ne pas passer de marché avec moi...

Le torse musclé de l'alpha se gonfle avec la puissance de son inspiration, je suis capable de sentir le changement s'effectuer dans son comportement. Son habituelle nonchalance s'effrite lentement sous mes yeux, me laissant apercevoir derrière une indifférence feinte beaucoup d'animosité.

Pourtant, au moment où je m'attendais à ce qu'il explose et commence à me crier dessus, il reprend d'une voix étrangement calme, quoique froide et presque tremblante de colère :

- Tu vas aussi inviter Jimin à manger ? Ça m'étonnerait que tes parents aient envie de le voir, lui.

C'est évident que l'alpha regrette immédiatement ses paroles, de la manière dont ses yeux s'écarquillent au changement radical de comportement, son expression passant d'un battement de paupière de la rage à la panique.

Je mets de mon côté un moment à enregistrer les paroles de Chan, la révélation de l'alpha tourne en boucle dans ma tête, puis finalement, mon cerveau décide de rattacher les pièces de puzzle entres elles, et c'est finalement quand tout prend sens, qu'un grognement sourd m'échappe sans prévenir. Je me surprends moi-même du bruit que je viens d'émettre, qui ne sonne en rien humain, et semble retranscrire toute la fureur que j'essaye tant bien que mal de contenir.

Les quelques conversations s'arrêtent immédiatement, la pièce devient silencieuse au moment où les étudiants prennent conscience des phéromones acides qui planent autour d'eux.

- Qu'est-ce que tu insinues, exactement ?

Ma voix sonne étonnamment calme, composée alors qu'à l'intérieur, l'envie barbare de lui faire du mal et la raison se livrent férocement bataille.

Je sais que mes yeux sont à présent rouge, et que mes griffes menacent de sortir à tout moment vue la manière dont le bout de mes doigts me démange.

L'alpha, malgré le visage crispé par l'appréhension, doit juger qu'il ne tient pas à la vie puisqu'il continue :

- Ba tu sais, le faite que Jimin et toi soyez âme-sœurs.

Il hausse soudainement la voix, tous les étudiants dans la pièce sont capables de l'entendre, et je regrette aussitôt de l'avoir provoqué au lieu de le faire taire quand j'en avais l'occasion.

Je décide de remédier à mon erreur, et c'est avec bonheur que mon poing percute finalement le visage de Chan. Je sens à peine la douleur quand mes phalanges viennent heurter la pommette seyante de l'alpha, et colorer la seconde d'après nos peaux de rouge.

J'essuie rapidement ma main tachée de son sang sur mon jean, pour venir abattre la seconde d'après une multitude de coups sur le visage, le torse et le ventre de l'alpha. Je le martèle de toutes mes forces, sans lui laisser de répits, jusqu'à qu'il finisse allonger au sol, après avoir essayé tout de même de riposter, les bras à présent lever faiblement devant son visage dans une tentative pathétique de protection.

Je suis incapable de m'arrêter, la frustration accumulée toutes ses années, cette envie de le tabasser se voir enfin comblé me laisse dans un état de pures exaltations. Peut-être qu'en possession d'un minimum de bon sens, je me trouverais moi-même taré, de prendre autant de plaisir à le voir perdre connaissance sous la puissance de mes coups.

J'entends au loin des voix hurler mon nom, me supplier de choses que je ne comprends plus, seul reste le bruit du sang venant pomper violemment contre mes temps et une petite voix sombre, malsaine qui m'ordonne de le frapper encore et encore et encore.

Mais...il y a bien ce son, bien que très lointain, qui vient me déranger dans ma folie meurtrière. Il devient impossible à ignorer quand il se répète, toute mon attention se détourne alors de l'alpha gisant au sol pour se concentrer sur l'origine du son.

Je fonce à l'aveugle vers la voix, ma vue brouillée arrivant tout de même à distinguer la petite forme vers laquelle je me dirige rapidement.

La seconde d'après je percute violemment une surface fragile et la force à reculer jusqu'à la presser contre une surface dure.

Je ne sais pas ce qui m'attire autant chez la forme, peut-être est-ce la chaleur qui s'en dégage, la douceur qui la recouvre, l'odeur divine qui l'entoure, ou peut-être cette voix, qui répète encore et encore.

- Alpha, calme-toi.

La phrase tourne en boucle dans ma tête, et même si je suis encore incapable d'en saisir le sens, la bestialité qui m'habitait la seconde précédente est remplacés par une sensation étrange et incroyablement apaisante. La voix est tellement près à présent, je peux l'entendre me susurrer des paroles intelligibles au creux de mon oreille, qui viennent résonner dans ma tête comme la plus douce des mélodies.

Je sens la tension quitter mon corps, mes poings se desserrer, mes griffes jusque-là plantées dans mes paumes laisser sur leur sillon des traînées de mon propre sang, mais plus rien n'a d'importance mise à part la surface chaude et réconfortante qui m'entoure, me protége de moi-même.

Un sentiment de profonde sérénité m'enveloppe tout entier, et la seconde d'après je me sens rependre progressivement conscience. Les bruits alertés, les pleurs, l'agitation qui règne dans la pièce arrive à percer l'abysse obscur et effroyablement silencieux qui m'enveloppais, le monde recommence à tourner, mais je m'en fiche, car ce même corps, ses mêmes bras continuent de me tenir fermement entre eux.

Les sensations sont les prochaines à revenir : des petites mains qui s'accrochent désespérément à mes épaules, un torse ferme et chaud pressé contre le mien, la surface froide d'un mur sous mes mains.

Puis enfin, quand j'ouvre à nouveau les paupières, je suis accueilli par l'obscurité et la chaleur d'un corps. Une longue inspiration m'indique que j'ai actuellement le visage enfoui dans le cou de quelqu'un, d'une personne en particulier dont je saurais reconnaître l'odeur entres toutes.

Je comprends finalement, le visage ainsi pressé contre les glandes odorantes de Jimin, que depuis le début,  l'oméga diffuse des phéromones réconfortantes dans le but de me calmer.

Je me détends complètement contre son corps, et impossible cette fois d'accuser mon état d'inconscience quand je viens délibérément poser mes mains sur ses hanches pour le presser un peu plus contre moi, mon nez collé contre les glandes au niveau de son cou.

Je continue de frotter lentement mon visage contre sa peau, le marquant au passage de mon odeur, mais cet acte est tellement rassurant que je ne trouve pas la force d'arrêter.

J'entends le souffle de Jimin se bloquer dans sa gorge, avant qu'il ne vienne murmurer contre mon oreille :

- C'est bien, Yoongi. C-comme ça.

Encouragé par les paroles de l'oméga, je continue d'aspirer chaque phéromone apaisante qu'il m'offre, jusqu'à en devenir presque drogué. C'est le paradis sur terre, cet endroit. Je voudrais y rester toute ma vie.

Je cajole cependant une dernière fois la peau sensible de l'oméga avec le bout de mon nez, avant de m'extirper à contre-cœur de la zone chaude et accueillante.

Nos regards se croisent alors presque naturellement, mais contrairement aux autres fois, quelque chose me retient de les détourner. Nos regards restent ancrés l'un dans l'autre, le moment est tellement intense, la flamme qui brille dans les yeux de l'oméga est tellement vive, que j'ai l'impression de voir au plus profond de son être, de pouvoir toucher son âme du bout des doigts.

Et c'est ainsi, perdu dans son regard, que tout change. Je sens les barrières tomber une à une, le désir de le posséder sexuellement s'ouvrir à une autre dimension, quelques chose de plus grand, de plus profond. Le sentiment est pareil à une porte, elle s'ouvre sur un autre univers et me laisse en deviner timidement l'autre côté. Mais même si je pouvais, jamais je n'aurais osé l'ouvrir complètement, car je sais ce qu'elle referme, je peux déjà en sentir les prémices. Mon cœur qui s'accélère, le creux de mon ventre qui s'agite étrangement, se réchauffe agréablement.

Et cette sensation de voir Jimin d'un œil nouveau, de le découvrir véritablement pour ce qu'il est et non pas pour ce qu'il représente. Je suis capable pour la première de voir en lui plus qu'un simple petit oméga à l'odeur alléchante et aux beaux yeux.

Et je suis effrayé. Car je sais ce que tout cela signifie.

Je me détache du corps de l'oméga, les gestes rendus fébriles par la panique, et même si mon loup me hurle de ne pas abandonner Jimin, je pivote et fonce sans un regard en arrière à travers la foule. Je ne m'arrête qu'une fois dehors, sur le trottoir et enfin seul.

Ce que je ne sais pas encore, toutefois, c'est que ce moment, si court et pourtant si révélateur, va changer les choses à jamais.

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