19.
JIMIN
J'essaye de repousser la fatigue de fin de semaine, presque affalé sur la barrière en métal, reconnaissant d'avoir mon nouveau manteau sur les épaules avec les fortes rafales de vents qui soufflent sans relâche.
- Putain, mais qu'est ce qu'ils foutent, s'impatiente Taehyung devant moi, le corps secoué de tremblements.
Je l'avais pourtant prévenu de prendre un manteau avant de partir, mais il m'avait complètement ignoré, argumentant qu'ajouter un manteau à sa tenue allait gâcher le look.
Au moment où l'oméga allait ouvrir la bouche pour formuler une énième plainte, trois silhouettes émergent d'un coin de rue, se dirigeant vers nous au pas de course. Quand le groupe de personnes passe sous la lumière blafarde d'un lampadaire, je reconnais immédiatement Hoseok et Namjoon ainsi que mon frère.
- C'est pas trop tôt, s'écrit Taehyung quand ils sont à porter de voix.
Je vois Jin lever les yeux au ciel, et sans attendre, je me précipite dans ses bras, la culpabilité me ronge depuis ma conversation avec Hoseok. Je sens mon frère hésité, un peu surpris par cette étreinte soudaine et précipité, avant de passer un bras réconfortant autour de mes épaules.
Je viens poser mon front contre son épaule, et murmure contre le tissu de son manteau, de manière qu'il soit le seul à l'entendre :
- J'aurais besoin de te parler en privé, quand on aura du temps.
Mon frère se tend entre mes bras, avant que je ne le sente hocher la tête, créant ainsi une friction entre nos joues, collées l'une contre l'autre.
Je m'extirpe finalement de son étreinte, presque à contrecœur, et suis le reste du groupe à l'intérieur du bâtiment.
Hoseok et Namjoon nous avaient contactés en début de semaine, pour nous inviter à leur compétition annuelle de rap amateur. L'événement est apparemment assez important et reconnu, le gagnant remporte des prix tels que du matériel de musique dernier cri, ou des voyages de luxes. Et ils participent, avec Yoongi, chaque année, y performant une nouvelle chanson qu'ils ont composée ensemble.
Cela fait apparemment deux années consécutives que mes amis remportent le premier prix, ayant acquis grâce à leur performance sur cette scène une base importante de fans, assez pour qu'ils puissent lancer leur tout premier album.
Le bâtiment ressemble plus à un entrepôt qu'une véritable boite de nuit, tellement la hauteur sous plafond est incroyable, avec des poutres immenses disposées çà et là, et l'espace au sol est démesuré. Mais malgré l'immensité des lieux, il est difficile de se déplacer parmi la foule dense et excitée, les corps en sueurs déjà en train de danser et se déplacer au rythme de la musique assourdissante.
Namjoon et Hoseok sont immédiatement interpellés et sollicités par la foule, certains connaissent personnellement les rappeurs ou d'autres se présentent comme étant des fans. Ils sont très vite escortés par la sécurité vers une porte près de l'entrée, interdite d'accès au public, nous laissant Taehyung, Jin et moi complètement perdu dans cet environnement immense et peu familier.
On avise les deux bars, tellement bondés qu'il est rendu impossible de s'y rendre sans jouer férocement des coudes, alors on profite que la compétition n'est pas encore commencée pour se diriger vers la scène, et avoir par la même occasion les meilleures places aux premiers rangs.
Manque de chaise, Taehyung s'assoit à même le sol, sur le goudron brut du hangar, toujours amer à l'idée de ne pas pouvoir tremper ses lèvres dans un peu d'alcool.
Je lève les yeux au ciel face à son comportement puéril et me laisse tomber à ses côtés, attendant ainsi sagement le début de la compétition. Jin vient nous rejoindre et après quelques minutes d'attentes, quand minuit sonne ses cloches, les lumières aveuglantes des énormes projecteurs disposée tout autour de nous viennent se tamiser lentement, jusqu'à complètement s'éteindre. Désemparé par la soudaine obscurité, et presque apeuré par le mouvement de foule qui se forme l'instant d'après, semblable à un troupeau déchaîné se ruant vers nous, je me lève précipitamment du sol en entrainant Taehyung dans mon mouvement.
Les acclamations du public viennent résonner dans la pénombre de l'entrepôt, l'embrasement de la foule rajouté au suspens de ce qui pourrait se passer la seconde suivante plonge les environs dans une espèce de tension électrisante, tellement euphorisante qu'elle semble s'accrocher à chaque parcelle de la peau, et faire dresser les poils derrière la nuque.
Puis tout devient silencieux quand une voix, grave et imposante résonne dans la pénombre.
- Mesdames, Messieurs, bienvenue à la 14e édition du Seoul Underground Rap Battle, s'exclame l'inconnu, laissant supposer par le léger grésillement et la portance de sa voix qu'il parle à travers un micro.
La déclaration est aussitôt accueillie par les exclamations de la foule, majoritairement jeune, avant que la voix poursuive, sans attendre que l'effervescence ne se calme :
- 16 rappeurs, un unique podium, un seul et ultime prix... FAITES DU BRUIT POUR VOS ARTISTES.
La foule se met à acclamer, voire hurler, les noms de leurs rappeurs préférés, asseyant sûrement de se faire entendre ou de couvrir les voix de leurs rivaux. Je remarque que le nom « Cypher » revient plusieurs fois, et je devine par la ferveur de leurs acclamations, le favoritisme évident de la foule pour ce groupe.
Je sursaute quand la voix grave et profonde de Taehyung résonne à mes côtés, se joignant avec enthousiasme aux chants des supporteurs :
- Cypher, Cypher, Cypher.
Un peu perdu, je tapote l'épaule de Taehyung, et dois m'y prendre à plusieurs reprises pour finalement attirer son attention.
- C'est qui, Cypher ?
Il baisse des yeux incrédules dans ma direction.
- Ba, c'est le nom de scène de Hoseok et Namjoon Hyung... et aussi Yoongi.
Je me détourne, de nouveau face à la scène, toujours plongée dans la nuit, et me mets à taper dans mes mains absentement.
Je n'étais même pas au courant que mes amis avaient un nom de scène officiel, et c'est seulement il y a quelques semaines que j'ai appris que Namjoon, Hoseok et Yoongi rappaient et composaient de la musique.
Soudainement, les premières notes d'un beat agressif, déversés par les énormes enceintes disposées tout autour de la scène, viennent emplir l'espace et presque couvrir les cris de la foule.
- Ladys, gentlemen, veuillez accueillir en tout premier, notre bad girl préférée... JESSYYYYY.
Les énormes projecteurs LED viennent la seconde d'après éclairer de nouveau les lieux, balayant cette fois l'espace de rayons bleutés. Les spots de lumières viennent se déplacer dans l'entrepôt, caressant les visages, et voyageant à travers la foule jusqu'à se réunir au centre de la scène.
Je retiens un hoquet de surprise en reconnaissant la rappeuse, un body très peu couvrant épousant parfaitement ses courbes généreuses.
Des cris d'excitations se font entendre dans la foule, les fans de la chanteuse se mettent à acclamer son nom, jusqu'à que les notes de musique s'apaisent, et que sa voix, rauque et sexy, ne prenne le relais.
Elle déverse des paroles toutes plus agressives et provocantes les unes que les autres pendant quelques minutes, alternant à la perfection le rythme et l'intensité de sa voix, jusqu'à finir sur quelques notes plus douces et finalement sortir de scène sous les applaudissements de la foule.
Les artistes s'enchaînent, et je me surprends à me laisser absorber par l'ambiance, autorisant Taehyung à passer un bras excité autour de mes épaules. Je préfère normalement des rythmiques plus lentes, moins syncopées, mais les artistes présents ce soir mettent littéralement le feu à la scène.
Puis une voix, semblable à un grognement, résonne à nouveau entre les murs en béton, parvient jusqu'à mes oreilles de la plus délicieuse des façons et je comprends, en sentant ma peau se recouvrir de frissons, que cette voix appartient à Yoongi.
Je ne suis apparemment pas le seul à le comprendre, car la seconde d'après, les cris enthousiastes s'intensifient, et le mot « cypher » prend de l'ampleur dans la foule, se propageant parmi les fans telle une vague d'ovations.
Et après quelques secondes d'obscurité totale, les projecteurs s'allument à nouveau, balayant cette fois les lieux de sillons rouges. On pourrait se croire dans un film d'action, les lumières semblables à des rayons infra-rouges nous scannant de la tête aux pieds, dans cet entrepôt en béton, immense et presque terrifiant.
Derrière les flashs de lumières, trois silhouettes émergent de l'ombre et avancent rapidement vers le centre de la scène, avant que les spots ne se rejoignent et éclairent en rouge les trois rappeurs. Les fans crient de plus belle, avant que Taehyung ne se mette à sautiller sur place, se joignant aux autres. Son bras, toujours autour de mes épaules, vient me secouer dans son mouvement, mais je suis incapable de réagir, complètement cloué au sol par l'apparence de Yoongi.
Si je pensais que Yoongi est sexy avec un simple t-shirt noir, alors je ne sais pas comment le décrire sur le moment, avec son pantalon slim noir, serré à la taille par une ceinture de luxe, un simple t-shirt blanc recouvert par une veste bomber kaki, dont l'intérieur semble orange. Des sangles en cuir noir s'enroulent autour de la veste, certaines raccrochées entres elles par des petits anneaux en argent, donnant un style assez provocant à sa tenue sinon simple.
Et quand il relève la tête, ses yeux noirs viennent balayer la foule avec un petit sourire en coin bien trop provocant, voire prétentieux, pour être légal, comme s'il se délectait sournoisement de l'exaltation de ses fans.
Les premières notes d'un rythme lent, mais entrainant résonnent, et viennent noyer les cris d'excitation de Taehyung à mes côtés.
Bien trop absorbé par la vue de l'alpha pur-sang, c'est seulement quand le rythme de la musique accélère et que les lumières rouges viennent clignoter en synchronisation avec le tempo, que je remarque Namjoon, une veste bleue assortie à sa couleur de cheveux.
Sa voix résonne clairement dans l'air chargé d'électricité, suivie bientôt par la voix plus aigu, mais tout aussi incroyable d'Hoseok. Je reste bouche bée devant le talent indéniable de mes amis, ayant jusque-là honteusement sous-estimées leurs capacités.
En même temps, Hoseok n'a pas arrêté de répéter que le rap était pour lui plus un passe-temps qu'un véritable talent. Mais je peux juger par l'aisance et l'harmonie dans sa voix, qu'il m'a tout simplement menti. Ou qu'il se sous-estime gravement.
Ils enchaînent les couplets entres eux, pendant quelques longues mais captivantes minutes, jusqu'à qu'ils s'arrêtent subitement de rapper. Le temps d'une minute de silence, seulement déranger par le beat endiablé de la musique, je vois Yoongi arrêter ses petits hochements de tête, et se métamorphoser en une tout autre personne.
Les coins de sa bouche fine, d'habitudes horizontaux et sérieux, se relèvent en un petit, mais très dangereux sourire en coin, et puis soudainement, il se met à bouger, amène le micro à ses lèvres et vient presque grogner dedans.
Il est tellement captivant à regarder. Il rap avec tellement de passion, que s'en est presque violent, la façon dont il se penche avec le micro, qu'il se relève l'instant d'après pour sauter sauvagement en rythme avec le beat, ou sa gestuelle, la manière dont il bouge sa main libre devant lui, qu'il accompagne chaque parole avec son corps.
Comme s'il ne fait plus qu'un avec la chanson, au final.
Et il rap tellement vite, avec tellement de précision, et de ferveur dans le micro que ça voix monte dans les aigus à certains moments, mais ce sont des petits écarts toujours parfaitement placées, parfaitement contrôlés.
Et c'est ainsi, totalement captivé et bouche bée devant son talent, que je me demande si je ne suis pas en train de tomber éperdument et irrémédiablement amoureux de Min Yoongi.
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C'est comme si les symptômes s'étaient mis sur pause pendant toute la durée du show, qu'ils avaient enfin décidé de m'accorder un peu de répit. Mais dès que les derniers artistes quittent la scène et que les lumières reviennent à la normale, je sens honteusement ma lubrification se remettre à couler entre mes cuisses. Je serre les jambes dans une tentative pathétique d'arrêter le flux, mais mes efforts restent vains, et comme pour me le prouver, mon ventre se tord violemment.
Les pulsions sexuelles maintenant rendues familières m'assaillent, et seul le besoin d'être pénétré persiste, clignotant telle une petit lumière signalisatrice de danger derrière mes paupières.
Taehyung me fixe, ahurie quand j'enlève mon manteau, la chaleur du tissu rajouté aux bouffées de chaleurs manquant sérieusement de me faire tourner de l'œil.
- Qu'est-ce que tu fais ? Il fait super froid.
Bien que nous soyons en intérieur, l'entrée de l'entrepôt consiste en une immense ouverture, sans portes ni protection, exposant les lieux à la température extérieure. Et durant le show, la proximité et la chaleur humaine, rajoutées à l'excitation, permettaient de rester au chaud, mais maintenant qu'un bon nombre de spectateurs sont partie, et que les autres se sont dispersé, la fraîcheur de la nuit vient s'infiltrer désagréablement entres les tissues des vêtements.
Je m'apprête à courir jusqu'aux toilettes, la gêne dans mon pantalon étant devenue bien trop inconfortable, quand une odeur familière et absolument exquise emplie l'espace, se déposant tel la meilleure des drogues sur ma langue et manquant presque de me faire baver.
Mais l'odeur me paraît plus forte, plus sucrée, encore plus envoûtante que d'habitude. Je ferme les yeux, dos aux effluves, presque apeuré de me retrouver face à face avec ses phéromones, presque trop bonnes pour être supportables.
Mais quand j'ouvre à nouveau les yeux, je suis accueillie par la vue de mon frère, un regard suspicieux planté sur mon visage. Alors, pour éviter de déclencher une énième scène en public, je me retourne et reste surpris en constatant que l'alpha est à quelques mètres de moi, presque trop loin pour être à portée de voix, et pourtant je peux percevoir son odeur comme s'il se tenait à seulement quelques centimètres.
Et c'est seulement, et uniquement là que je comprends.
Yoongi, jusque-là en grande discution avec un groupe de rappeurs, tourne subitement la tête vers moi, manquant par la même occasion de se claquer un muscle.
Et que Dieu, ou n'importe qui, est pitié de moi....
Car la seconde d'après, son regard prend la couleur du sang, une lueur perçante et purement primitive vient consumer les dernières étincelles de lucidité et d'humanité.
Je prends une grande inspiration, les yeux plongés dans les siens, mais comme s'il n'en pouvait plus, mon corps relâche soudainement la pression et j'expire bruyamment.
C'est presque instantané.
Quand les dernières traces d'air quittent mes poumons, je sens quelque chose éclater en moi, comme un petit élastique qui vient de lâcher, après avoir été tendu de force pendant trop longtemps. La sensation inconnue dans ma poitrine, jusque là prisonnière de ma cage thoracique, profite de mon moment de faiblesse pour s'échapper, et se répandre dans tout mon corps, voyageant aléatoirement sur ma peau, l'embrasant sur son passage, jusqu'à se réunir sous une forme d'extrême chaleur au creux de mon ventre. Je suis incapable de retenir la coulée de lubrification qui s'en suit, tellement abondante que je la sens traverser mon caleçon pour venir directement tâcher mon jean.
Et je comprends. Je suis en train d'avoir mes premières chaleurs. Ici, en public, avec une centaine de personnes aux alentours.
Oui, je sais maintenant.
Et il sait aussi.
Car, la seconde d'après il se rue littéralement sur moi, sa démarche est précipitée, et ses poings sont serrés le long de ses flancs.
Il enchaîne de longues enjambées dans ma direction, sans jamais me quitter de ses yeux prédateurs, analysant chaque parcelle de mon corps, comme s'il réfléchissait au meilleur angle pour m'attaquer.
Plus il s'approche, plus la lueur destructive dans ses yeux est évidente, la façon dont ses mèches noires rebondissent à chaque pas, la manière dont sa mâchoire est contractée au point d'exploser, ou ses narines, qui flairent l'espace comme s'il avançait à l'aveugle, seulement guider par l'odeur de ma lubrification.
Et telle une proie, je le regarde avancer dans ma direction, incapable de bouger, totalement soumis à ses phéromones de pure dominance.
- Alphaaaa..., je gémis, la plainte semble s'éterniser, résonner infiniment dans ma tête, comme si mon cerveau, à présent totalement déconnecté de la réalité, avait du mal à en saisir le sens.
Mais lui, de son côté, semble en avoir compris la signification, car la seconde d'après il se met à accélérer.
Enfin si prêt de moi...
Je tends la main, il plisse les yeux, un pas, deux pas...
Et puis plus rien.
Les contours de son corps deviennent flous avec la force de l'impact, Namjoon l'emmène de force hors de mon champ de vision, et je m'entends gémir de frustration.
Je tourne légèrement la tête à droite, pour voir à travers le brouillard, Yoongi se débattre férocement entre les bras de plusieurs alphas, les yeux toujours rivés sur moi. Ils le retiennent du mieux qu'ils peuvent, mais malgré la puissance de leurs poignes, elles ne suffisent pas à immobiliser Yoongi.
Il semble possédé, comme si une entité avait pris possession de son corps et ses mouvements, et comme pour le prouver, sous les cris d'épouvante des spectateurs, ses longs doigts se transforment en griffes et ses yeux prennent un tout autre éclat, tellement primitif, tellement inhumain que c'en est véritablement terrifiant.
Et sachant que c'est moi, qu'il fixe de ce regard mortel, tellement dangereux, tellement affamé qu'on peut se mettre à douter de ses intentions, venir à se demander s'il ne serait pas capable de me faire du mal, dans l'état qu'il est.
- Jimin, putain... Jimin vient ici.
La voix de Yoongi est réduite à un grognement menaçant, tellement guttural qu'il sonne bestial.
Oui, plus rien ne semble humain chez Yoongi, à présent. Et s'il me restait un minimum de présence d'esprit, j'aurai pris la fuite avec les autres.
Et je n'aurais surtout pas l'irrépressible envie de lui obéir, de me soumettre totalement, et le laisser me faire ce que bon lui semble, quels que soient les désirs malsains qui animent la bête en lui.
Mais mon humain m'en empêche, me force à le regarder donner des coups de pattes impitoyables à ses propres amis, à les griffer au visage et au torse jusqu'au sang, et certains commencent à battre en retraite, jusqu'à que seuls deux autres alphas, Namjoon et Hoseok représentent l'unique barrière entre Yoongi et moi.
- JIN, EMMENE TON FRÈRE LOIN D'ICI BORDEL !
J'entends Namjoon crier, et la seconde d'après je suis tiré en arrière. Mais je refuse de bouger, mes pieds restent fermement plantés au sol, et la force du mouvement me fait tomber en arrière, contre une surface dure et chaude.
- PUTAIN, MAIS YOONGI, CALME-TOI.
Je crois reconnaître la voix d'Hoseok cette fois, mais je ne suis plus sûre de rien à ce point.
Je geins bruyamment lorsqu'un torse apparaît devant moi, cachant Yoongi de ma vue. Mais je n'ai pas le temps de plus protesté, car je suis soulevé du sol et jeter sur l'épaule de quelqu'un.
D'un même mouvement fluide, la personne se retourne et m'éloigne de l'alpha à chaque nouvelle enjambée. Je vois, en relevant la tête, Yoongi se débattre de plus belle, la fureur guidant à présent ses coups de griffes, quand il comprend qu'on essaye de m'éloigner de lui.
- Jimin !
Yoongi gronde une deuxième fois, avec toute l'autorité dont il est capable. Autant dire, beaucoup trop pour que s'en soit sain.
J'ai besoin de lui.
Sur le moment, cette pensée est tellement intense, que je préférerais sérieusement mourir plutôt que d'être emmené loin de l'alpha.
Alors je viens abattre des coups-de-poing argueux dans le dos de la personne, comme essayant de répondre à l'appel de l'alpha, mais cette dernière ne ralentit pas pour autant.
Je finis par arrêter de me débattre après quelques secondes infructueuses, et relève une dernière fois la tête, pour planter mes yeux dans ceux de Yoongi, la poitrine comprimée par l'injustice et le manque, avant qu'il ne disparaisse au coin d'un tournant.
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