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12.

YOONGI

- Yoongi, heureux que tu ai pu venir.

Notre capitaine Bang Chan vient me donner une grande tape dans le dos.

- Ouais, mais je ne pourrais pas rester très longtemps.

Je le vois froncer les sourcils de mécontentement.

- Mais tu ne peux pas rater la soirée de début de saison, toute l'équipe t'attend.

Chan n'a pas le temps de faire un pas vers le salon que je le retiens par le bras, la poigne ferme et autoritaire.

- Je suis venu te demander un service.

L'expression confuse de l'alpha se transforme sur le champs en un sourire narquois.

Je le déteste. L'envie de lui mettre un bon coup de poing dans la gueule me démange depuis notre enfance. Mais je n'ai jamais pu, la famille Bang fait partie de notre meute. Donc, garder de bonnes relations avec leur fils est mon devoir de futur leader.

- Tiens, tiens le grand Min Yoongi vient demander mon aide. Qu'est-ce que je peux faire pour toi, mon ami ?

Le dernier mot est prononcé avec une ironie non cachée. Je serre les poings pour éviter qu'ils partent à l'encontre de son visage parfait.

- Je sais que tu vends des suppresseurs, j'en aurais besoin.

Son habituel sourire suffisant retombe subitement, un voile de surprise passant furtivement sur ses traits.

- Oui, j'en vends...mais tu sais qu'ils ne font effet que sur les Omégas, hein ? Si tu veux de la drogue qui marche sur les Alphas, j'ai d'autres trucs en stock.

Il ne prend même pas la peine de chuchoter, toute l'équipe est au courant qu'il s'adonne à des activités pas très légales pendant son temps libre.

Mon regard s'assombrit. Je n'aime pas qu'on me désobéisse et je perds très vite patience quand on ne me donne pas ce que je veux sur-le-champ.

- Ne pose pas de question, et donne-moi ce que je te demande. Je te payerai comme il se doit.

Je fais exprès de baisser la voix, l'avertissant très clairement de ne pas discuter ma demande.

Il hausse les sourcils et se racle la gorge, paraissant vraiment curieux.

Les suppresseurs ont un effet direct sur les phéromones Omégas, une petite pilule et leurs odeurs disparaissent pour une journée entière. Mais elles ont été, il y quelques années, interdit à la vente par les gouvernements du monde entier, après s'être rendu comptes qu'un nombre croissant d'Omégas commençaient à en prendre deux par jours, parfois plus. En plus grande quantité, les suppresseurs se transforment en drogues, plaçant sa victime dans un état second, avec des hallucinations et des effets secondaires très dangereux pour la santé.

Mais beaucoup d'Omégas en sont devenues accros et le trafic illégal de ses petites pilules s'est vite développé.

Si j'arrive d'une façon ou d'une autre à convaincre Jimin de les prendre, je n'aurai plus cette envie incontrôlable de le faire mien à chaque fois qu'on se retrouve dans la même pièce. Parce que, oui, j'ai accepté le fait que nous allions nous recroiser, c'est inévitable.

- Je dois encore en avoir en stock, je vais aller voir...

Je hoche la tête, un sourire satisfait en coin qui, je vois bien, agace fortement l'alpha devant moi. Nous avons tous les deux des personnalités de leader, devoir se plier aux ordres ou à l'autorité de quelqu'un d'autre n'est pas dans nos gênes. Et quand je lui rappelle à qui il doit obéir, il ne manque jamais de me lancer un regard noir avant de capituler.

Après tout, je suis le futur leader de la pure blood pack. Il me doit respect et allégeance.

Je le retiens une deuxième fois par le bras quand il s'apprête à partir.

- J'ai aussi besoin que tu te renseignes sur Kim Taehyung. Sur sa famille, ses amis, ses connections, tout....

Il récupère vivement son bras, la mâchoire contractée au possible.

- Je le connais. Qu'est-ce que tu lui...

Il se tait quand il aperçoit mon haussement de sourcils, ayant visiblement compris le message.

- Tu fais ça, et je te paierai correctement.

Je m'apprête à passer devant lui, mais cette fois, c'est lui qui me retient.

- Je...cette fois j'aurai besoin que tu me paies autrement.

Je grogne devant son audace, mais il ne se laisse pas décourager.

- J'ai besoin que tu me rendes un service en contrepartie.

- Ha oui ?

Mon ton se veut moqueur.

- Qui t'a dit que tu étais en position de négocier avec moi ?

Sa mâchoire est maintenant sur le point d'exploser face à la pression, ses poings contractés le long de ses flancs.

- Depuis que tu as décidé de faire affaire avec moi.

Je plisse les yeux. Il a raison, ce con.

- Je veux que toi et ta famille laissiez Soojin tranquille. Je sais que tu ne veux pas l'épouser, donc convainc tes parents d'abandonner l'idée, c'est tout que je te demande.

Je marque un temps d'arrêt après sa demande, pour ensuite exploser de rire. Un rire grave et moqueur.

- Tu crois que je n'ai pas déjà essayé, idiot ?

Il inspire de colère face à mon insulte, et essaye de garder son calme quand il reprend :

- Je connais quelqu'un, et je pourrais te la présenter. Elle correspond à tous les critères que t'es parents attendent de ta future épouse, et crois moi, tu l'apprécieras tout autant.

Je reste silencieux, réfléchissant à sa proposition. Pourquoi pas ?

Je hoche lentement la tête.

- Marché conclue.

Je ne vois que des avantages à cet accord. D'un côté, je vais pouvoir me débarrasser de l'oméga et récupérer mon frère, et d'un autre, avoir une deuxième chance de rencontrer une Alpha qui pourrait peut-être mieux me correspondre.

- Qu'est-ce que tu ne ferais pas par amour, toi.

Je ricane méchamment, avant de lui donner une tape sur l'épaule.

- Passez un marché avec Min Yoongi.

Je retrouve subitement son sérieux et plonge mes yeux dans ceux de l'alpha.

- Ta pas intérêt à me décevoir.

Il déglutit difficilement avant de hocher lentement la tête, ses yeux ne fuyant pas une seule fois l'intensité des miens.

- Yoongiiiii, une voix plus aigüe, féminine met un terme à notre échange.

- Tiens, en parlant du loup.

Je ricane à ma propre blague et vais saluer la troisième alpha dans la pièce.

Soojin, ses longs cheveux noirs encadrant un visage parfaitement rond, arbore un sourire rouge sanglant absolument renversant. Elle est magnifique, entourée d'une aura sensuelle et confiante, qui lui vaut d'avoir n'importe qui à ses pieds.

Elle m'offre une accolade amicale et sincère. Elle est une des rares personnes avec qui le contact physique n'est pas désagréable.

Elle, et...

- Alors, qu'est-ce que tu voulais à mon copain ? me questionne t-elle en m'entraînant vers le cœur de la fête.

Mes coéquipiers me saluent chaleureusement avant qu'elle ne m'entraîne vers le comptoir en marbre noir de l'immense cuisine.

On s'assoit ensemble, les quelques personnes présentent dans la pièce nous jetant des regards en biais, observant nos moindres faits et gestes.

Partout, où que j'aille, j'ai l'impression d'attirer ce même genre de regards à la fois effrayés et curieux, cette attention malsaine et insistante. Ça avait le don de me mettre hors de moi, et je piquais souvent des crises en public, mais j'ai appris à les ignorer en grandissant, à vivre avec cette constante attention sur moi.

- J'ai besoin de son aide. Je ricane en voyant la lueur intéresser derrière ses longs cils noirs. Mais rien qui ne te regarde....

Elle fait une moue adorable, sa lèvre inférieure peinte de rouge s'avançant dramatiquement.

Je secoue la tête, amusé et entreprends de me servir un verre d'un alcool non identifié traînant sur le comptoir.

- Je ne savais pas que Bang Chan et toi étiez si amoureux.

Je prends une gorgé de la boisson et grimace en sentant le liquide amère me brûler la gorge.

- C'est dégueulasse, ce truc.

Elle ricane, le ton moqueur avant de se servir un verre à son tour.

- Je n'irais pas jusqu'à dire que nous sommes amoureux. Mais disons que nous nous correspondons un peu plus.

Je hoche lentement la tête.

- Tiens, ce que tu m'as demandé, je me retourne vers Chan, un sac en plastique plein en main.

J'y jette un coup d'œil discret, me tournant dos à Soojin pour éviter son regard un peu trop curieux et me lève d'un bond après avoir identifié le contenu du sac.

- Bien, je dois vous laissez.

Je salue les autres invités, et m'extirpes précipitamment de la foule.

Une fois dehors, je prends une grande bouffée d'air frais, heureux d'être enfin seul et rentre chez moi, la solution à mon plus gros problème ballottant dans un sac en plastique.

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