6.
Hé mes gratins dauphinois ❤️,
Bon, on se retrouve à la fin😏.
Ce chapitre, je le kiffe ma race et le prochain 😱🔥...
Aimez, commentez, votez, détestez, supposez ...
JE VEUX TOUT SAVOIR 😂 !
***
Dans le café à Manhattan
Idriss Fall en a clairement marre de ses rencontres secrètes avec Richard Verneuil.
Il n'en peut plus de mentir à sa femme. À sa famille.
Il joue un double-jeu qu'il déteste.
Il se déteste mais en même temps, il a trop de fierté pour dire à sa famille, ses problèmes, son passé trouble.
Il ne peut pas le faire. Il n'est pas prêt à le faire. Il a bien trop peur de tout perdre. De ne pas pouvoir rattraper les pots cassés. Il a bien trop peur de briser sa famille.
Ils ont tellement une belle image de lui que ...
Non, il ne peut pas.
Le garde du corps de Richard Verneuil, qu'il commençait à connaitre, se tenait à côté de lui. Cet homme n'était pas méchant, mais il était un parfait larbin de Richard. Et ce n'était pas difficile de comprendre que Richard avait amassé une certaine fortune avec les années bien qu'il ait eu toujours une facilité financière ...
Oui, mais à quel prix ?
En tout cas, Idriss était tourmenté par les crimes qu'il avait commis depuis le retour de son ami du passé.
Oui, il n'avait pas usé une seule fois de son talent.
Richard lui avait confié trois autres missions du même type et il ne s'était pas résolu à refuser.
Est-ce qu'il avait le choix ?
Richard lui mettait une certaine pression, surtout qu'il pouvait tout révéler par surprise à la famille d'Idriss et ce n'était pas ce qu'il voulait.
Si la vérité devait éclater, c'était à lui de la révéler.
Bon sang ! Qu'est-ce qu'il fichait !?
Il lève sa tête vers le garde du corps, surnommé Gregor. Leur regard se croise et Idriss secoue la tête, avant de regarder en direction d'une porte de la réserve.
Il observe vite fait et voit un jeune homme qui en sort, après avoir tenté d'empêcher une femme d'en sortir. Et, il voit encore moins, la personne que le type regarde, car une grande plante cache la personne.
Il plisse les yeux et se demande à quoi il joue, mais le type s'en va en courant pour rattraper la personne.
Il secoue la tête encore une fois et quelques minutes plus tard, une jeune femme sort de la réserve. Il a l'impression de la reconnaitre, mais il est trop loin pour être sûr de cela.
Alors, il demande à Gregor où est son patron car il en a marre d'attendre et qu'il a envie de retrouver sa femme.
— Il arrive Monsieur Fall, répond-t-il.
— Tchiiip ! Je ne sais même pas ce que je fais ici.
— Monsieur Verneuil a beaucoup de respect pour vous, Monsieur. Il tient beaucoup à vous.
Idriss ricane.
— Faut pas me mentir à moi hein ! Toi, tu fais juste ton job, mais je connais bien Richard. T'étais même pas né quand je l'ai connu. Ou peut-être que tu étais en couche culotte, mais cet homme là, faut se méfier ! Je le connais bien même !
— Moi aussi je le connais assez pour vous dire qu'il n'est pas ce que vous croyez.
— Eh bien, c'est un truand, c'est un salopard et il m'entraine dans sa merde avec lui, réplique Idriss, irrité.
Gregor ne dit rien et Richard arrive enfin.
— Désolé mon ami, j'ai eu à faire à une dispute de couple, dit-il avant de s'asseoir.
— J'en ai rien à foutre Richard, répond-t-il. Et je ne suis pas ton ami.
Richard fait un signe de tête à Gregor, qui s'en va aussitôt.
— Pourquoi tu es comme ça avec moi, Idriss ? T'es toujours aussi mesquin et incisif !
Idriss ricane comme un fou et retire son bonnet avant de le fusiller du regard.
— Tu plaisantes Richard ? Tu te fous de ma gueule ? Je ne te dois plus rien Richard ! PLUS RIEN ! Alors, arrête ton cinéma s'il te plait. En une semaine, j'ai tué 4 hommes pour toi. 4 !
Richard lui fait signe de parler doucement et ils regardent tous les deux les alentours.
Mais personne ne prête attention à leur discussion.
— Et c'est pour la bonne cause Idriss, se défend-t-il. Je ne peux pas te dire encore pourquoi, mais tu as éliminé des hommes mauvais. Dieu ne t'en voudra pas...
— Faut pas mêler Dieu dans cette histoire ! C'est toi qui va te faire juger à ma place ? Non ! Alors, arrête ! Retourne en France. Sors de ma vie. Charlatan que tu es !
— Je ne peux pas, Idriss. Je suis venu au moment où je devais revenir. Crois-moi s'il te plait.
Richard Verneuil regarde autour de lui et s'abaisse vers son ancien ami, pour lui confier quelque chose.
— Si tu savais ce qu'il se trame Idriss, tu ne rechignerais pas à la tâche. Nous sommes dans une guerre invisible, mais dans quelques temps, tout le monde la verra.
— Tu crois qu'on est dans un film ou quoi ?
Richard le regarde longuement.
Il aimerait tellement lui dire ce qu'il sait, mais il ne peut pas. Ça les mettrait tous les deux en danger. Mais, il peut éveiller la curiosité d'Idriss.
— Tu t'en rappelles en octobre 97, quand je suis venu aux États-Unis ?
Idriss fronce les sourcils, sa curiosité est piquée. C'était la dernière fois qu'il avait vu Richard.
— Je ne vois où tu veux en venir...
— Est-ce que tu te rappelles de ce soir-là dans ce café vers Brooklyn ?
Idriss cligne des yeux plusieurs fois et essaye de se rappeler de ce soir là.
Étrangement, c'est légèrement embrouillé dans son esprit. Ses souvenirs sont très flous.
Il se souvient juste d'une discussion avec Richard qui avait été écourté par une fusillade dans le café en question. Heureusement qu'il n'avait pas été tué. Ce soir-là, il était rentré chez lui, sans avoir dit à Eva ce qu'il s'était passé.
Idriss s'était retrouvé, blessé à la tête. Il avait perdu connaissance pendant quelques minutes. Mais rien de grave.
Quant à Richard, il avait disparu sans laisser de trace, alors qu'il voulait lui présenter quelqu'un ce soir-là ...
— Tu devrais me présenter un gars ..., dit-il calmement. Mais, je ne me rappelle pas de tout. Je sais juste que la discussion était sérieuse.
— Oui, c'était sérieux Idriss, confirme Richard. C'était tellement sérieux que ça influe sur le présent.
Richard a tellement d'en dire plus, cela suinte de tous ses pores, mais il ne le fait pas.
Idriss le fixe et s'adosse à sa chaise.
— Qu'est-ce qu'il se passe, Richard ?
— Il se passe que ... que tu m'aides à réparer certaines erreurs de l'Homme. Je ne suis pas si mauvais que ça ...
— Dit l'homme qui force son ancien ami à tuer pour lui, rétorque-t-il. Mais bien sûr ! Bref. Pourquoi tu voulais me voir encore ?
— Tu es toujours aussi têtu, Idriss. Il me tarde de voir ta famille et de comprendre comment ils font pour te supporter. T'es pénible !
— C'est parce qu'ils m'aiment trop, c'est tout. Et tu ne les verras pas.
— J'ai reçu le faire-part de ta fille, je viendrais Idriss, sois-en sûr. Puis, je sais qu'ils veulent me voir aussi.
— T'es un vrai sale type, gronde-t-il.
Richard sourit et sort de sa poche une autre enveloppe. Idriss ne met pas longtemps à comprendre qu'il veut qu'il tue quelqu'un d'autre.
— Je ne peux plus faire ça Richard...
— Il faut que tu en tues un maximum, Idriss. Ce que prépare ces hommes est dangereux.
— Pourquoi des hommes influents et haut-placés ? Tu veux leur argent aussi ?
— J'en ai rien à foutre de leur argent. Tout ce que je veux, c'est aider un ... certain ami. Je veux aider ce type que tu aurais du rencontrer ce soir-là. Je veux réparer une erreur commisse dans le passé.
Idriss prend l'enveloppe et regarde brièvement la photo. Il y découvre un député républicain, vraiment connu.
— On sait que ces députés, entrepreneurs ne sont pas des bons hommes Richard, mais Dieu va régler leur compte.
— Ouais, en enfer. Mais pour l'instant, sur terre, c'est à toi de le faire. Tu sais que je prie pour toi.
— Tss. Menteur ! Tu retournes à l'église, toi ?
Oui, Richard Verneuil était de confession catholique. Il ne pratiquait pas forcément et Idriss non plus lorsqu'ils s'étaient connus.
Cependant, il n'avait jamais douté de l'existence de Dieu. Pour lui, la religion s'était dans le coeur. Ça ne le regardait que lui.
Et, il n'avait jamais eu de haine religieuses envers d'autres croyants. À vrai dire, il se rendait parfois à la synagogue ou à l'église pour prier et à une certaine époque, à la mosquée et dans des temples aussi...
Parce que Dieu entendait toutes les prières, peu importe, le lieu ou le moment.
Alors, il se demandait souvent pourquoi il y avait des conflits religieux ? Ces religions n'avaient-elles pas le même but ? Que les Hommes se tiennent à carreaux et que leur vie soit régit par de bonnes actions ? Qu'ils s'entraident et qu'ils s'aiment tous ?
Parce qu'en général, c'était ce qui revenait toujours.
L'amour. La paix. L'aide. La foi. La piété. L'honnêteté. La bonté...
— Quand je peux ...
— C'est-à-dire, jamais. Tu mens trop, Richard.
Richard rit et ne sait pas quoi dire. Idriss a toujours été insolent et provocateur. Beaucoup avait peur de Richard mais Idriss, jamais.
— J'ai viré les autre sommes dans un compte off-shore, dit-il.
— Je n'en veux pas de ton argent sale, Richard. Garde-le, rétorque-t-il en rangeant l'enveloppe dans la poche intérieure de son gris manteau.
— Mais peut-être qu'un jour, tu en auras besoin, alors tu pourras y accéder. Et ... mes jours sont peut-être comptés donc ...
Idriss masque du mieux que possible sa réaction.
Il est surpris parce qu'il vient de dire, mais en même temps, il sait que Richard s'est fait beaucoup d'ennemis avec les années.
Néanmoins, il ne lui souhaite pas la mort.
Ça a été son meilleur ami. Son pilier lorsqu'il avait débarqué en France, sans rien à l'époque.
Il n'oublierait jamais comment Richard l'avait soutenu.
Jamais.
— Ne dis pas ça. Si tu es encore ici à me faire chier, c'est que tu as encore une longue vie devant toi. Faudrait que tu te maries hein ! T'es vieux maintenant. Regarde la calvitie est là. Puis, t'es vilain. Wallaye fais vite ! Sinon personne ne voudra de ta carcasse.
Richard et lui éclatent de rire, comme au bon vieux temps. Si Idriss savait ou plutôt s'en souvenait ...
Depuis qu'il était revenu, c'était la première fois qu'ils avaient une conversation aussi détendue. Et ça leur faisait plaisir à tous les deux.
Vraiment.
— Bon, je vais y aller, balance Idriss.
— Gregor viendra te chercher et ...
— Je sais ce que j'ai à faire Richard. Mais c'est la dernière fois. Vraiment.
— D'accord. La dernière.
Idriss se lève et remet son bonnet, puis il s'apprête à s'en aller mais Richard l'arrête.
— Tu sais, tu es et tu resteras pour toujours mon frère, mon meilleur ami, Idriss. Sache-le. J'ai plus confiance en toi, qu'en quiconque dans ce bas monde. Si je meurs demain, je veux que tu saches que je tiens à toi. La vie nous a séparé et la mort le fera aussi. C'est certain. Mais, t'es un type bien. Dieu t'a donné un coeur pur. Et je l'ai corrompu, mais tu as retrouvé le droit chemin. N'en doutes pas. Et lorsque tu sauras toute la vérité, tu comprendras. Et j'espère ... que tu m'en voudras moins. Et que tu me pardonneras.
Idriss ne bouge pas, touché par ses mots.
Oui, il était touché.
Parce que Richard Verneuil, même s'il était mauvais, même s'il cachait des secrets sombres, il avait été son meilleur ami et ... il était touché.
Il fait un geste qui les surprend tous les deux : il dépose sa main sur son épaule et le presse.
Ce n'est peut-être rien, mais après autant de temps à ne pas se parler, c'était énorme.
Idriss s'en va enfin et il réfléchit.
Richard le trahirait-il ou est-ce que ça sera lui ?
***
Au sommet de l'Ordre Suprême - Dans une tour majestueuse à New-York
Drahcir se tient devant les membres avec énormément de fierté d'avoir fait une telle ascension.
Il avait éliminé Georges Castle sans que les autre sans doute.
Son enterrement avait été à son image.
Très élitiste, très luxueux et très ... Georges Castle.
Mais le deuil était passé très rapidement. Les affaires devaient être reprises et personne n'avait refusé que ça soit Drahcir qui reprenne les commandes.
C'était le bras droit de Georges, il était encore assez jeune pour ce type de gestion, un peu de la cinquantaine, ambitieux et il réaliserait la mission avec succès.
Oui, Drahcir n'avait peur de rien. C'était lui l'Ordre Suprême maintenant. Il avait été sacré par les anciens alors ...
Il pouvait faire tout ce qu'il voulait ...
Tout.
Et ça commençait dès maintenant.
— Nous allons achever les sacrifices humains la semaine prochaine, annonce-t-il aux membres sans ménagement. Je vais continuer de m'en occuper, car je ne veux pas laisser cela à des mains d'incompétents. Bien sûr, nous terminerons par ces deux jeunes femmes qui pourraient compromettre notre plan. Alors, vos inquiétudes d'humains lambda, vous pouvez les garder pour vous. Si j'ai décidé de ne pas continuer les sacrifices cette semaine, c'est pour qu'ils baissent leur garde. Je veux que ce groupe se mette à découvert pour qu'on puisse les anéantir une bonne fois pour toute.
— Allez vous choisir un président du sommet ? questionne une femme haut placée. Vous étiez vous-même président du sommet ...
— Absolument pas, la coupe-t-il avec mépris. Je peux me charger de tout. Et l'Ordre Suprême me laisse les pleins droits. Je suis à la fois leur intermédiaire, mais je suis aussi l'Ordre Suprême. Alors, ne vous permettez plus de m'interrompre.
La femme se ratatine sur place, embarrassée par le ton qu'il a pris.
Drahcir, sourit, fier de lui.
— Nous n'avons toujours aucune information de ce groupe de rébellion, ment-il sans gêne, mais l'Ordre Suprême fait avancer les choses.
Bien sûr qu'il mentait. Même les autres personnes de l'Ordre Suprême ne savait pas que Drahcir avait une taupe chez les membres du programme et c'était tout simplement Brittany Nurs qu'il avait sous sa coupe.
Drahcir agissait comme ça pour anéantir aussi les anciens de l'Ordre Suprême qui l'avait sacré. Et ils étaient au nombre de 4.
Alors, il avait une longueur d'avance sur eux, tous. Même sur les membres du programme et ce, grâce à Brittany.
Il sourit davantage, déjà vainqueur de cette histoire.
— En tout cas, les victimes ont été choisies. Alors, préparez-vous Mesdames et Messieurs, au nouveau monde qui arrive.
Les membres se regardent et finissent par applaudir Drahcir qui est tout simplement aux anges face à ses salves d'applaudissements.
Et dire qu'il les tuerait tous après, pour être le seul à pouvoir régner sur ce nouveau monde.
Cependant, un ministre européen lève sa main pour demander la parole qu'il lui accorde.
— Mais Monsieur, vous avez oublié de nous parler de la mort de quatre de nos membres durant cette dernière semaine ? Que se passe-t-il ? Est-ce normal ?
Drahcir se raidit. Mais, il ne laisse rien échapper. Les autres ne doivent pas voir le trouble de cette question.
Car oui, c'était le seul problème de Drahcir. La mort subite de quatre de ses membres.
Oui, même s'il comptait les éliminer, ce n'était pas le bon moment et les quatre membre de l'Ordre Suprême ne tarderont pas à lui demander des comptes ...
Il n'en savait rien de ces meurtres, mais une chose est sûre : c'est que ça venait forcément des membres du programme. Il fallait qu'il contacte au plus vite Brittany. Mais depuis qu'elle avait quitté l'hôpital, elle ne lui avait donné aucunes nouvelles.
L'avaient-ils tués ? Avaient-ils appris sa trahison ?
— N'ayez crainte. C'est normal. Ils ont tenté de trahir l'Ordre Suprême, alors ils ont été éliminés, ment-il une nouvelle fois. Voyez ce que peut causer à tel un affront mes chers amis.
Ils se regardent tous entre eux, inquiets.
— Restez discret et laissez aucun trace d'une quelconque relation avec l'Ordre Suprême. Est-ce clair ?
Ils hochent tous la tête.
— Bien, vous pouvez disposer. Nous vous verrons pour le sacrifice finale des deux jeunes femmes.
Tout le monde se lève et s'en va.
Du haut de sa tour d'ivoire, Drahcir Liuen-Rev regarde le paysage New-Yorkais.
Dans quelques jours, tout ça lui appartiendrait car il sera le roi, le sauveur de ce monde. Et son pouvoir s'étendra partout dans le monde.
Il lancera l'arme de destruction massive.
Tous les survivants seront à son ordre. Quiconque lui désobéirait en mourrait.
Et les femmes resteront bien sagement à leur place et seulement une poignée d'entre elles seraient parmi les grands hommes.
Elles seront là pour procréer et recréer un monde où seul les hommes auront le pouvoir. Du moins, surtout lui.
Et le nouveau monde renaitra de ses cendres comme le phénix avant lui.
Il regarde sa Rolex qui affiche l'heure.
Oui, le moment était venu.
***
Edna Fall
Nous avons passés une superbe soirée et le réveil fut difficile en ce dimanche matin.
Je laisse Billie dormir et je me décide d'aller courir un peu sous ce froid de canard.
Je croise quelques coureurs durant mon footing matinal.
Mon heure sportive ne m'a absolument pas fatiguée. Je ne comprenais plus comment mon corps fonctionnait, mais ... tout allait extrêmement bien. Je n'étais pas facilement essoufflée.
C'était bizarre mais j'étais beaucoup plus forte, beaucoup plus endurante.
Je me décide de passer dans notre café préférée pour prendre le petit-déjeuner. Il y a très peu de monde, alors je passe rapidement commande, puis je quitte le café et j'entends qu'on m'appelle.
Je me retourne et découvre Aaron, en tenue sportive.
— Hé ! lâché-je avec un sourire.
— Hé ! Tu es matinale, dis-moi, commente-t-il.
— Je l'ai toujours été, Aaron. Qu'est-ce que tu fiches ici ? Tu me suis ?
— Nan, répond-t-il en riant. Je faisais un entraînement à un jeune basketteur. C'est pour ça.
— Ah ok. C'est cool.
Il acquiesce et me sourit.
Je suis soudainement mal à l'aise. Lui parler par message et le voir en face en face, c'est bien différent. J'ai un peu du mal à le voir ou à le croiser.
Pourtant, tout est clair entre lui et moi.
— Bon, je vais y aller sinon Billie ne va jamais se réveiller ...
— Toujours à jouer la maman avec elle, dit-il. Elle a de la chance.
— Eh bien, ce n'est pas comme ça que je qualifierais notre relation, Aaron. On se protège l'une et l'autre c'est tout. Elle est ma soeur d'une autre mère.
— Je sais Ed. Je te taquine c'est tout. Dès qu'on te parle de Billie, tu te braques ...
— Parce que tu ne l'as jamais aimé Aaron, je lui fais remarquer. Et ça, je n'ai jamais compris pourquoi.
— Pas du tout, Ed. C'est juste que le courant n'est jamais passé entre nous. Et, c'est parce que ... vous étiez trop fusionnelles. Tu me lâchais pour elle, carrément. C'est arrivé au moins une centaine de fois. Même pour une connerie...
— Et c'est normal, le coupé-je. Je lâcherais toujours mon mec pour Billie, répliqué-je.
— Elliott l'accepte ? me questionne-t-il.
— Bien sûr. Et ils s'entendent très bien.
Il me scrute du regard avant d'abaisser sa tête et de s'excuser.
— C'est bon, c'est rien. On se capte plus tard.
Je le contourne, prête à m'en aller sauf qu'il m'arrête dans mon élan.
— Je suis vraiment désolé, Edna. Est-ce que ... ça te dirait un diner dans la semaine ? Avec ton futur mari bien sûr. Ça montrerait ma bonne foi. Je veux vraiment qu'on redevienne amis.
Je l'observe et je suis toujours attendrie par son visage tout mignon.
— Je suis désolée Aaron, mais ça va être difficile avec mon mariage samedi. Peut-être après. J'en parlerai à Elliott. D'accord ?
— Oh. Euh ... OK. Ça me va. Bon dimanche alors.
— Merci à toi aussi.
On se jette un dernier coup d'oeil et il entre dans le café tandis que moi, je me dirige vers la maison.
*
— Tu m'emmènes où sérieux ? Je devais regarder mon film là, râle Billie dans ma voiture.
Après être rentrée, je l'ai trouvé sur son ordinateur en train d'écrire. Nous avons mangés ensemble et je n'ai pas réussi à lui dire pour Aaron et moi. Et surtout que je l'avais croisé.
Pourtant, je voulais le faire mais ... je n'ai pas réussi.
Et, on devait se rendre au rendez-vous de son père.
Je ne lui ai pas dit, car je voulais lui réserver la surprise de notre nouvelle vie sans cet implant.
Nous en serons débarrassées ! Définitivement.
Du coup, je lui avais dit que je l'emmenais quelque part et le soir, que nous irons chez mes parents.
— Arrête d'être chiante, s'il te plait. Tu vas être trop contente.
— Si tu m'emmènes voir Douglas, je ne vais pas être contente du tout, dit-elle avec un air hautain.
Je ris tout en sachant qu'elle ment.
Elle serait trop contente, ouais.
— Rassure-toi, ce n'est pas chez lui. D'ailleurs, tu devrais le contacter, non ? Je pense qu'il ne te trompe pas.
Elle soupire et repousse ses cheveux blonds à l'arrière de son crâne.
— Je sais. Et je vais le faire. Demain.
— Génial. Parce que ... je crois qu'il est amoureux de toi.
Elle tourne sa tête vers moi.
— Comment tu peux savoir ça, hein ?
— Parce que je suis Edna, c'est tout. Crois-moi, il est clean, lui dis-je.
Elle n'a pas l'air trop convaincue et ce n'est pas grave, car nous finissons par arriver à l'adresse indiquée.
Je me gare devant la maison en question, mais elle a l'air abandonné.
Je sens le regard de Billie sur moi.
— C'est quoi ce délire ? C'est une maison hantée ou quoi ?
— Billie. Ton père va nous retirer l'implant, lui annoncé-je.
Je sors de la voiture sans attendre sa réaction, mais elle ne se fait pas attendre. Elle me tire par le bras et se poste face à moi.
— Tu es sérieuse de me le dire que maintenant Edna ?
— Pourquoi tu es énervée ? C'est génial Billie ! Ton père a trouvé une solution.
— Je ... On devrait garder cet implant. T'as bien vu qu'il ne s'est rien passé cette semaine...
— Tu plaisantes là ? la coupé-je abasourdie par ce qu'elle venait te dire.
Ses yeux verts me scrutent quelques secondes et ses épaules s'affaissent.
Je ne comprends pas comment elle peut dire ça. C'était elle qui ne voulait pas garder cet implant.
— Non ! Je suis hyper sérieuse ! Edna, écoute. Imagine qu'on enlève cet implant et que nos vies ne redeviennent pas comme avant. Imagine que ça empire. Imagine que je n'ai plus d'inspirations. Imagine que tu ne puisses plus bosser au FBI. Imagine qu'on se fasse vraiment tuer par l'Ordre Suprême ... Eh bien tu sais quoi ? On aura plus aucune force, parce qu'on aura pas d'implant magique. On sera nulles et faibles ! s'exclame-t-elle, agitée.
Je la dévisage, choquée.
— Billie, je trouve que tu exagères beaucoup. Tu remets en doute nos capacités et ...
— C'était toi qui voulait garde cet implant, me coupe-t-elle. Tu m'as motivé pour qu'on la garde.
— Oui, mais tu as vu ce que ce foutu implant provoque chez nous ? On a envie de tuer.
— Et alors ? On élimerait juste des méchants, me dit-elle, sérieuse.
Totalement ahurie, je me dirige vers la maison, ne voulant pas en écouter davantage. Elle me suit et m'arrête encore une fois, devant la porte de celle-ci.
— Je n'enlèverai pas mon implant, déclare-t-elle.
— Tu fais comme tu veux, Billie. Tu es une grande femme, alors tu fais comme tu veux.
Je pose ma main sur la poignet de la porte et elle m'arrête encore une fois. Je soupire et lève les yeux.
— Alors, tu vas me laisser seule dans cette galère ? Tu vas me laisser TOUTE SEULE, sauver le monde ? Tu vas m'abandonner, Edna ?
Ses yeux m'implorent de ne pas entrer dans cette maison. De ne pas enlever cet implant, mais je peux pas.
Je ne veux plus de cet implant qui nous cause que des problèmes. Nous n'avons rien demandé.
Rien du tout.
— Je serai toujours là pour toi. J'assurerais toujours tes arrières, Billie. Mais, je ne veux pas tuer. Je ne veux pas à faire ça.
Elle me fixe et ricane nerveusement.
— Alors, pourquoi tu fais flic ? Tu sais bien que tu as de fortes chances de tuer quelqu'un, n'est-ce pas ?
— Tu n'as pas le droit de me dire ça ...
— Tu vas faire une grave erreur, Edna.
— J'en prends le risque.
Je lui jette un dernier coup d'oeil et j'entre dans la maison qui est carrément abandonnée. Il n'y a pas un chat. Tout est sombre et délabré. Je me demande vraiment si c'est vraiment Russell qui m'a envoyé ce message.
C'est peut-être un piège.
Je sors donc mon arme de l'arrière de mon jean et tends mon bras tout en regardant les pièces. Je sais que Billie me suit et qu'elle se retient de parler. Ou de fuir. En tout cas, elle est là. Avec moi.
Je déglutis lorsque j'entends un bruit sous mes pieds.
Je tourne ma tête vers elle et elle hausse les épaules.
— Il y a certainement une cave.
— Je ne descendrai pas en bas. T'es folle ou quoi ? C'est même pour ça que dans les films d'horreurs, le personnage meurt direct.
— Eh bien, reste-là !
— Nan ! Edna ! Ne me laisse pas seule, dit-elle en s'agrippant à moi.
Je tente de la repousser, mais elle ne me lâche pas. Alors, je me dirige vers la cave qui se trouve derrière les escaliers. Nous descendons les marches doucement et le bois résonne sous nos pieds.
Il y a vraiment quelqu'un car une lumière est visible.
— On va mourir, murmure Billie.
— Tais-toi.
Nous arrivons devant la porte et je pose ma main sur la poignet, tout en tenant fermement mon arme, prête à tirer.
Je compte jusqu'à trois et j'ouvre la porte.
Russell sursaute tout comme nous et j'abaisse mon arme, rassurée de le voir.
— Vous êtes sérieux de nous foutre la trouille comme ça ? le questionné-je.
La pièce est assez exigüe et il y a tellement de matériels électroniques que je ne connais pas, que je suis perdue. Il y a surtout un gros chariot médical qui trône dans la pièce.
— Désolé, je ne vous ai pas entendu arriver. Je peaufinais les derniers arrangements, nous dit-il. Entrez ! Refermez la porte derrière vous. Personne ne vous a suivi ?
Je range mon arme et Billie se détend un peu.
— Non. Enfin, je ne crois pas. Pourquoi dans une maison abandonnée ? le questionné-je.
— Parce que je suis surveillé. Ça fait une semaine que je suis cloitré ici. Je ne sortirai d'ici que lorsque vous n'aurez plus d'implant.
Je regarde Billie qui dit :
— Je ne compte pas retirer le mien.
Son père me regarde puis la regarde et ricane nerveusement.
— Billie, je pense que c'est une mauvaise idée. Vos vies sont en danger avec cet implant en vous...
— Pour l'instant, tout va bien, dit-elle catégorique.
— Oui, mais tu es ma ...
— Ne viens pas jouer ton rôle de père avec moi, réplique-t-elle sèchement. C'est trop tard, Russell.
Son visage devient triste et un sourire mélancolique l'habille aussitôt.
Il ne dit rien et reporte son attention vers moi.
— Eh bien, je vais te retirer cet implant, Edna. Viens t'allonger, s'il te plait.
J'échange un regard avec Billie et fais ce qu'il me dit, après avoir retiré mon blouson et mon pull, que je pose sur une chaise. Il m'attache, même si je ne comprends pas trop pourquoi, mais je ne dis rien. Ensuite, Russell prend mon bras et désinfecte l'endroit où il trouve une veine.
— Vous pouvez m'expliquer la procédure ?
— Bien sûr. Je vais ralentir ton rythme cardiaque, me répond-t-il après avoir injecté l'aiguille dans ma veine. Puis-je ?
Je le regarde et je comprends qu'il aimerait poser des électrodes médicales au niveau de ma poitrine. J'acquiesce et il le fait. Ensuite, il regarde le moniteur et mon rythme cardiaque est assez rapide.
— Il faut que tu te détendes. Le liquide que je t'ai injecté va te calmer, m'indique-t-il. Quand ça sera le bon rythme, je vais te mettre ce casque. Il aura pour but de cibler précisément où les réactions de l'implant joue sur ton cortex cérébral. Une fois que j'aurai les données, je pourrai extraire l'implant, parce que j'aurai endormi cette partie de ton cerveau. Il ne faudra pas que tu ripostes. L'implant va certainement se défendre. D'accord ? C'est pour ça que je t'ai attaché.
— D'accord.
Je déglutis et Russell disparait de mon champ de vision. Je fixe le plafond, légèrement stressée, mais je sens l'effet du liquide dans mon sang. Je me sens de mieux en mieux.
Je ferme quelques instants les yeux, mais je les ouvre aussitôt lorsque je sens la main de Billie, serrer la mienne.
Je lui souris faiblement et elle me caresse le front ce qui me calme encore plus.
— Ça va aller, dit-elle.
— T'es ... sûre que tu ne veux pas le faire ? l'interrogé-je doucement.
— Je vais le faire, Edna. Parce que tu as toujours raison.
Je souris et ferme les yeux.
Je suis bien, je suis trop bien.
J'entends Russell dire que c'est le moment. Il soulève donc ma tête pour me mettre cet énorme casque.
Aussitôt, je sens une aiguille me piquer au centre de ma tête. Je grimace et je sers les doigts de Billie.
Je l'entends demander à son père pourquoi j'ai mal. Il lui explique que c'est normal et que tout va bien.
Les yeux fermés, mes sens sont décuplés. J'entends les cliquetis de ses doigts sur le clavier, j'entends mon coeur battre doucement et c'est ... surprenant. Même si j'ai les yeux fermés, je peux presque sentir les particules de poussières qui sont dans la pièce. J'entends le bruit des moniteurs et j'entends même le bruit de l'extérieur.
C'est absolument magique.
Je dois vraiment planer.
— J'ai la fréquence, dit-il. Nous allons pouvoir procéder à l'extraction de l'implant.
Aussitôt, mon coeur bat vite. Mon bras commence à me faire mal. Comme Russell l'a dit, l'implant va se défendre.
Les yeux toujours fermés, j'arrive à le sentir s'approcher de moi avec un scalpel et une seringue pour m'anesthésier localement.
À peine, tente-t-il de planter la seringue dans mon bras, que tout mon corps se crispe. Je sers encore plus les doigts de Billie.
— Elle a quoi putain ?
— C'est normal, Billie. C'est l'implant qui réagit. Il veut défendre son porteur.
Ma tête bouge dans tous les sens. J'ai l'impression de partir, tandis qu'il me stabilise et parvient à m'anesthésier localement.
Soudainement, je vois pleins d'images. Je me revois avec Billie, dans ce monde imaginaire où ils nous ont fait passés des tests. Je me revois plus petite. Je me revois plus grande. Je vois le passé défilait sous mes yeux.
J'arrive même à me voir bébé. Mes sens sont décuplés. Je ressens tout. J'entends tout.
— Elle ne va pas bien ! s'inquiète Billie.
Je me retrouve au-dessus du cube. Comme dans le monde virtuel encore une fois. Je regarde aux alentours. Il n'y a rien.
Rien du tout.
Ça me fait paniquer. Mon coeur bat de plus en plus, surtout lorsque je vois au loin, une personne s'approcher de moi.
— Edna ? Edna, tu m'entends ? Ouvre les yeux !
C'est la voix de Russell, mais je ne parviens pas à ouvrir les yeux.
La silhouette s'approche de moi et ...
OH MON DIEU !
Je me reconnais. C'est moi. Avec les yeux tout noirs.
— Edna, nous ne faisons plus qu'un, me dit mon double en tournant autour de moi. Tu ne peux pas te débarrasser de moi.
— Bien sûr que si ! Sors de ma tête !
— Mais je suis toi, Edna. C'est moi.
Je secoue la tête et ferme les yeux.
— Nous allons tuer, Edna. Nous allons combattre le mal. Nous allons éradiquer le mal. Quiconque se mettra au travers de notre chemin ...
Et soudainement, on se retrouve dans cette cave. Je me vois au-dessus de moi.
Et mon double me lance un regard qui fait froid dans le dos.
— Et nous allons commencer par Russell, dit-elle avec un sourire machiavélique.
— Non ! hurlé-je.
Je tire tellement fort sur les liens qu'ils se détachent.
Mes yeux sont ouverts et je bondis sur mon double qui tient le scalpel dans sa main. Nous tombons toutes les deux au sol. Elle me donne un coup de coude tellement violent dans l'abdomen que je suffoque presque.
Elle se relève, mais je lui attrape le pied et elle trébuche. Elle se tourne vers moi et me donne un coup de pied au visage. Je sens mon nez saigner et ma lèvre se fendre.
— Je veux le tuer et tu n'y pourras rien, me dit-elle en se relevant.
— Jamais de la vie ! m'écrié-je.
Je me relève comme elle et lui donne un coup de poing qui la fait chanceler. Elle retourne son coup et je me retrouve au sol.
— Si seulement tu acceptais ta destinée, Edna. À deux, nous sommes invincibles. Et avec Billie, c'est encore mieux. Regarde !
Elle me soulève par les bras et me propulse contre le mur.
Je tombe comme une poupée de chiffon. Le casque se barre et j'ai super mal à la tête et au corps.
— Ta force est décuplée grâce à moi, dit-elle.
Je parviens à me relever et je fonce vers elle, pleine de rage. Elle sourit et fait comme moi.
M'attendant à ce qu'on rentre en collision, je suis choquée de la voir disparaitre en moi.
J'ai à présent le scalpel dans la main et c'est elle qui contrôle mon corps.
— Allons le tuer !
J'essaye de reprendre le contrôle, mais elle se dirige vers Russell qui a l'air choqué, ébahi par ce qu'il voit.
Au lieu de fuir, il est fasciné par la situation et tient une petite caméra dans sa main.
J'essaye de lui dire de s'en aller, mais je n'arrive pas. Mon bras est levé, prête à planter Russell quand Billie me repousse violemment.
— Tu ne tueras pas mon père Edna, dit-elle, déterminée.
— Il veut nous rendre faible, rétorque ma voix intérieure.
« Je » m'approche d'elle et elle tente de me donner un coup de poing que j'arrête. Je lui flanque un coup de coude et elle tombe.
— Billie ! s'écrit son père.
« Je » m'avance vers Russell qui est inquiet pour Billie et moi aussi, je ne peux rien y faire.
Je force pour prendre le contrôle et quand je vois une issue, ma voix intérieure se débat et tente de m'étrangler. Je suffoque et lui donne un coup et nous tombons.
— Tu ne le tueras pas, répété-je.
Mon double est une nouvelle fois à l'extérieur. Je me pose à califourchon sur elle et lui donne plusieurs coup de poing d'affilés, qui l'assomme enfin.
Essoufflée et épuisée, je sombre dans l'inconscience.
*
— Edna ? Edna ? Tu m'entends ?
J'ai mal partout. De la tête aux pieds. Mes yeux papillonnent plusieurs fois et ma vue finit par se rétablir. Billie a un oeil violacé et me sourit.
— C'est toi, Edna ?
— C'est ... 100 % moi, dis-je.
Elle m'aide à me redresser et Russell apparait dans la pièce avec une bouteille d'eau à la main. Il me la tend et je le remercie doucement avant de la boire d'une traite.
— Comment te sens-tu ?
— Douloureuse.
— Eh bien, je n'en doute pas.
— Est-ce qu'on peut rentrer ? Il est quelle heure ? interrogé-je Billie.
— On a juste le temps de rentrer à l'appartement pour nous changer, avant de retrouver tes parents, me dit-elle.
— Oh. On devrait peut-être ... annuler.
— Non. Ça va nous faire du bien.
J'acquiesce et elle m'aide à remettre mon pull et mon blouson.
Russell nous regarde et j'ai tellement de questions à lui poser, mais je ne le fais pas.
Ce qui m'est arrivé est juste invraisemblable.
Une fois prête, Billie aide à porter mon poids, parce que je souffre et balance à son géniteur.
— Tu viens avec nous, rétorque-t-elle.
— Quoi ? Mais ...
— Prends juste tes affaires et ramène-toi.
Il est surpris, mais fait ce que sa fille lui demande et nous quittions la cave pour gagner ma voiture.
Billie m'installe à l'arrière de la voiture et se place au volant.
J'ai juste envie de me rendormir. Ce qui me retient, c'est le paysage qui défile sous mes yeux.
Et le fait que je sente que je vais mourir.
***
Billie Fernandez
Nous sommes tous les trois silencieux durant le trajet.
L'idée de mon père a lamentablement échoué.
L'implant ne peut pas quitter notre corps aussi facilement.
Ça aurait été trop facile.
Ce qu'il s'est passé dans cette cave dépasse l'entendement.
Je n'ai jamais vu quelque chose de semblable. Je n'ai jamais vécu quelque chose de semblable.
Edna se battait contre quelque chose d'invisible qu'elle seule ne pouvait voir. Et en lui infligeant des coups, elle s'infligeait elle-même les coups et c'était ...
J'en reste encore choquée.
Sa force était irréelle. Et, elle avait deux voix différentes. Une plus gutturale et l'autre, c'était clairement elle.
C'était comme si elle était possédée.
Un frisson me parcourt tandis que j'accélère.
Ça veut dire que je suis comme ça ?
"Bien sûr que tu es comme ça "...
Je chasse bien vite la voix dans ma tête pour rester concentrée. Ma voix intérieure avait eu aussi envie de prendre le contrôle de ma personne, mais je ne m'étais pas laissée faire.
Edna était tellement concentrée sur elle-même qu'elle n'avait pas vu, que ... la même chose m'était arrivée. Mais avec moins de force. Moi, c'était plus ... intérieure.
Je soupire et je sens mon père me regarder.
— Je ... Je voulais te remercier Billie, dit-il.
Mon regard croise celui d'Edna dans le rétroviseur. Elle avait l'air d'être complètement à fond dans ses pensées, ce que je comprenais.
— Pourquoi ? Tu veux me remercier de t'avoir sauvé la vie ?
— Euh ...
— Ce qui nous arrive, tu en es en partie responsable. Si Edna ou plutôt l'implant t'aurait tué, ça aurait été de ta faute. Alors, ne me remercie pas.
Je sais, je suis froide. Je suis méchante mais comment réagir ?
J'aurais pu la laisser faire. Ma voix intérieure attendait cela, mais je ne pouvais pas.
Il était quand même ... mon père.
Il acquiesce et soupire.
— Je vais trouver une autre solution.
— Ça ne sert à rien, balance Edna. C'est trop tard. On subira juste les conséquences. Et ... pourquoi vous aviez une caméra ?
— Parce que je devais filmer ce qu'il s'est passé. C'est très important pour plus tard et pour comparer avec les précédentes candidates.
Je croise une nouvelle fois, le regard d'Edna qui s'affale contre le siège.
— Elles sont toutes mortes. On mourra aussi. L'implant prend trop de place en nous, fait-elle.
— Ça, je ne le crois pas. Je pense que vous êtes ... les candidates parfaites. Même si vous avez encore du mal à gérer la puissance de l'implant, vous êtes quand même très fortes. Je ne pense pas que les autres candidates aient vécues aussi longtemps avec l'implant. Et, vous n'avez encore tué personne, alors vous pouvez gagner et j'y crois. J'y crois, répète-t-il plus doucement.
Je ne dis plus rien et Edna non plus.
*
En arrivant chez les Fall, ils étaient surpris de nous voir avec Russell.
Et, ils nous avaient interrogés sur nos bleus au visage.
Edna avait dit que nous étions partis à un cour de boxe.
Bien sûr, ils y avaient cru à moitié, mais nous n'avions pas tardé à manger, une fois que ma mère et mon beau-père Ray Vergas se soient joint à nous.
Le diner se déroula sous une bonne hospice et Idriss avait l'air d'être normal et de ne rien cacher à sa famille. Il était toujours aussi fou, alors peut-être qu'il avait juste eu un rendez-vous professionnel.
Russell parle avec Idriss et Ray. Mon géniteur s'entend plutôt bien avec mon beau-père qui est tout simplement un amour donc c'est normal et je l'en remercie. De toute façon, il n'y a que moi, qui peut lui en vouloir.
Nous sommes au dessert, lorsque Zack se lève de table et demande le silence, tandis qu'Edna fait des bisous à son beau gosse de neveu.
Elle semble avoir retrouvé sa bonne humeur, depuis notre retour.
— Alors, ma très chère femme et moi, avons une chose à vous annoncer ..., débute-t-il avec un large sourire.
Il fait durer le suspens ce qui énerve bien vite Monsieur Idriss Fall.
— Oh là ! C'est quoi ? T'as gagné au loto ?!
— Mais non, papa !
— Bon, c'est quoi ? Vous, les enfants d'aujourd'hui, vous aimez trop le suspens là ! Vous êtes bêtes hein ! On est pas des blancs ! Désolé les amis hein, dit-il en s'adressant à mes parents et Ray.
Tout le monde rigole à ses conneries.
— Idriss, le reprend sa femme.
— Je déconne ma chérie ! Bon, accouche Zack.
— Eh bien ...
— Maman va avoir un bébé ! s'écrit Jamal.
Tout le monde se fige et Zack râle comme un bébé parce que son fils a gâché la surprise.
Jamal éclate de rire face à la tête de son père et tout le monde se met à hurler de joie.
— Hé Dieu ! Merci ! Merci ! commence Idriss. Mon coeur ! Mon coeur est content. Félicitation mon fils ! Félicitation ma fille ! fait-il en allant étreindre son fils et sa belle-fille. Ahhhhhhh ! Je suis très très très content !
Eva est émue et embrasse très fort son fils ainsi que Fatima. Nous, avec Hanna, ont fait pleins de bisous à Jamal qui va être un grand-frère bientôt.
— Qué buena noticia ! Todas mis felicitaciones ! s'écrit ma mère tout aussi contente.
— Si c'est une fille Zack, je veux que tu l'appelles Hanna, dit Hanna.
— J'ai peur qu'elle soit moche comme toi, répond son frère tout en lui faisant un câlin.
— Hé ! Insulte pas ma princesse hein ! le menace Idriss. Faut pas croire que je ne peux pas te frapper !
Tout le monde rigole encore une fois, et Edna et moi, lui faisons une étreinte et nous passons à Fatima.
— On va être encore tata ! dis-je à Fatima.
— Les meilleures du monde en plus. J'attends votre tour aussi les filles !
— Ces vieilles peaux vont rester ici sans mari, commente Idriss, ce qui me fait rire.
— Mais non ! Regarde Edna se marie et elle a un copain ! lui rappelé-je.
— Oh mais ça, c'est faux. C'est un détail, Billie. On veut du concret, du vrai.
— C'est ce que je dis tout le temps à Billie, ajoute ma mère. Je n'en peux plus. Elle parle de ses actores là ! Russell, maintenant que tu es revenu, fais quelque chose avec ta fille.
La joie s'évapore peu à peu, tandis que ma mère comprend qu'elle a gaffé.
Je ne lui en tiens pas compte, car elle sait que nous sommes arrivées avec lui, donc elle se fait des fausses idées.
Il décide malgré tout d'intervenir.
— Eh bien, je suis sûr qu'elle trouvera le bon. Elle est parfaite, Maria. Et très forte.
J'ancre mon regard à celui de mon père et ... je suis touchée par ce qu'il dit. Il a l'air sincère.
— Merci Russell, dis-je avec un sourire en coin. Et mama, laisse-moi avec mes acteurs.
— Billie, ma fille. Eux là, c'est faux ! réplique Idriss.
— Laissez-les tranquille voyons, nous défend Eva. Je ne m'inquiète pas pour elles. Nos filles sont belles. Elles ont toute la vie devant elles pour se trouver un mari, digne de ce nom.
Edna et moi, on se regarde.
On a pas besoin d'échanger de mots pour savoir, que ... ça ne sera pas forcément le cas.
*
Le Jour J : le mariage.
Je vous épargne la semaine.
Il n'y a rien eu de mystique. Mon père ne nous avait pas parlé de ce qu'il s'était passé et il dormait chez les parents d'Edna. Pour plus de sureté.
Bien sûr, sa famille ne savait toujours rien et encore moins ma mère.
S'ils savaient ... ils en feraient un syncope général.
Bref !
Nous nous étions remises rapidement de cette épisode pour nous concentrer sur le mariage d'Edna.
Tout était prêt.
Le grand jour est arrivé.
Laissons place aux festivités ...
***
« Le mariage pourpre vous connaissez ? Eh bien, informez-vous avant de vous embarquer dans ce genre de festivités risquées. Vous risquez d'y laisser votre âme et vos larmes. » JFL.
***
Hello ! It's me ... 😏
Nan sérieux ! Je suis trop fière de moi et de mon chapitre ... Vous le sentez aussi que votre JFL ne se sent plus et qui fait la danse de la joie là 🤔😎😂 ?!
Nan franchement, je suis contente de ce chapitre. Vous êtes un peu perdu et c'est normal. Je vous assure qu'à la fin de ce tome 2, vous comprendrez tout !
Et vous verrez tous les indices que j'avais savamment disséminé partout 😏 You know what I'm sayin'
Bref ! Donnez-moi votre ressenti, votre théorie du prochain chapitre ... Il sera certainement très long. Donc soit je le coupe en deux, soit je le fais basculer sur le chapitre 8 🤔. Je réfléchis encore.
Et, j'ai pas voulu trop détaillé la semaine avant, parce que ça niquait le "mood" du truc sinon. 😊
Merci merci merci pour tout. ❤️😘
PEACE AND LOVE-
-JFL
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