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5.

Hey mes pêches 😌❤️, 

En tout cas, merci de votre amour ! JE VOUS AIME TROP TROP TROP ❤️. On est ensemble 😘. 

Allez, je vous laisse lire ! N'oubliez pas de voter, de commenter, d'aimer, de détester et de faire ce que vous voulez, pardi ! 

Des bisous plein d'amours ! 

PEACE AND LOVE-

-JFL 


*** 


Une semaine avant le mariage

Billie Fernandez

Il reste une semaine avant le mariage d'Edna et tout à l'air plus normal que normal.

C'était comme si tout était en suspens.

Je bossais normalement. Les gamins étaient adorables, même s'ils tentaient de me provoquer avec leurs bêtises. Sauf que je pouvais être pire qu'eux alors ...

Leur prof, Henry Wilson était toujours aussi gentil avec moi. Même si je voyais que je le mettais mal à l'aise. Il rougissait pour un rien, le pauvre. Il suffisait que je lui demande de l'aide ou que je l'utilise comme cobaye pour qu'il soit dans tous ses états.

C'était très mignon, je dois l'admettre.

Cependant, il avait appris que j'étais en couple avec Douglas Foley, parce que Monsieur était venu me chercher pour déjeuner, alors il tentait de prendre ses distances. Mais pour moi, la seule façon pour qu'il m'oublie vite, c'était qu'il fallait que je lui montre que nous pouvions être de très bons collègues.

Oui, oui, je sais. Henry Wilson m'aimait plus que bien, mais il n'y avait que Douglas dans mon coeur.

Alors, désolée Monsieur Professeur Sexy, tu trouveras la bonne, j'en suis sûre, mais ce n'est pas moi.

Trêve de plaisanteries, reprenons les choses sérieuses.

Edna, quant à elle, peaufinait les derniers préparatifs de son mariage, tout en étant un jeune agent du FBI. Là, elle était carrément à fond dedans. Elle se donnait au maximum, parce qu'apparemment, dans le services où elle bossait, ses collègues lui rappelaient qu'elle n'avait pas forcément sa place légitime comme les autres.

Et ça, ça la désolait et ça lui rappelait un peu Brittany, qui d'ailleurs avait disparu de la surface de la planète, après avoir retiré sa plainte à l'encontre d'Edna.

Ce qui était un soulagement.

Et, à ma grande surprise et à celles des filles, elle était une ... bonne petite-amie.

Non non non ! Croyez pas un seul instant que je doutais de ses capacités, mais son seul mec fut Aaron, donc reprendre une vie sentimentale à 25 ans, ce n'était pas facile. Enfin, je pense.

En tout cas, elle était très présente pour Gideon qui était rassuré de jours en jours sur leur relation, même s'il m'avait confié qu'après le mariage, il avait une crainte de vraiment la perdre.

Et il y a Elliott que j'aime de plus en plus.

Ce mec est juste trop marrant et tellement gentil que je me demande comment il a pu être méchant avec Edna. Ça a du être vraiment difficile pour lui, parce que ça se voit qu'il n'est absolument pas méchant. Ce n'est clairement pas dans sa nature. Au contraire ! Il était bienveillant et essayait d'être là pour Edna dès que possible ...

D'ailleurs, je suis sûre et certaine, qu'il l'apprécie bien bien bien, si vous voyez ce que je veux dire.

Il fait genre que tout va bien entre eux trois. Mais, ce n'est qu'une mascarade les amis !

Il tuerait pour être à la place de Gideon, rien que quelques heures. 

Ah là là ! Je suis contente d'être la seule femme dans la vie de Douglas et qu'il soit le seul dans ma vie.

La situation d'Edna est juste nulle à chier. Après, elle n'a d'yeux que pour son Deon chéri, alors elle ne voit pas qu'Elliott n'est pas très à l'aise avec cette situation.

Sinon, leur enquête avançait lentement. Oui, parce qu'Edna travaillait dessus, mais en tant qu'agent du FBI. J'espère que vous comprenez.

Et, il n'y avait pas eu de nouveau sacrifice ce qui ne rassurait pas Edna et Jessica. Surtout qu'Edna sentait qu'il y en aurait un dans pas longtemps.

Moi, je mettais sur le compte du stress.

Me concernant, je n'ai pas eu de douleurs mystiques au bras et encore moins de visions.

Je sentais juste que j'étais ... différente. J'avais des meilleurs réflexes, j'étais plus rapide pour certaines choses et moins fatiguée.

Et, il n'y avait pas eu de tentatives d'attaques à notre encontre. Jessica nous avait averti qu'après le mariage, elle lèverait certainement la surveillance, si tout allait bien.

Ouais, tout va trop bien pour que ça soit normal.

D'ailleurs, mon géniteur n'avait donné aucun signe de vie, sauf à ma mère en prétextant qu'il avait du boulot.

J'espère vraiment qu'il pourrait nous aider quand même. Si cet implant pouvait disparaitre de nos vies, ça serait génial.

Mais, il ne fallait pas que je rêve trop non plus ...

Ah ! Et mon historie avance étonnement bien. Très bien. J'ai pleins d'idées donc je ne m'inquiète pas pour la suite.

Quant au père Patrick, ça faisait longtemps (bon, pas si longtemps que ça) que je ne l'avais pas vu. Il me manquait un peu quand même. Alors, je compte aller lui rendre une petite visite, dès que j'en aurais la possibilité.

Bref ! Je suis actuellement dans un café non loin de notre appartement.

J'avais décidé de m'y réfugier pour laisser Edna et Gideon passer un moment ensemble. Bien entendue, ils m'avaient retenu, mais comme hier, Edna m'avait laissé l'appartement avec Douglas, je me sentais redevable.

Ouais, je sais, je suis super gentille.

Et puis, j'avais beaucoup d'inspirations dans ce café. Alors, c'était parfait.

Je prends une petite pause et regarde à l'extérieur.

Les passants passent et repassent sans qu'il n'y ait vraiment d'accalmie. En même, c'est bientôt les fêtes de Noël, alors la population commence déjà à préparer les achats, pour ce moment de l'année tellement attendu. Moi aussi je devrais m'y mettre, sinon je vais galérer comme chaque année et tout le monde me reprocha que je ne fais jamais d'effort. Ce qui va m'énerver alors ...

Au moment où je compte replonger dans mes écrits, car une idée de scène me vient, je vois mon père de coeur, Idriss Fall. Il a l'air tracassé.

Il regarde son téléphone et attend, impatient.

Tiens ! C'est étonnant de le voir vers chez nous. Peut-être qu'il va passer chez nous. 

Mais, ça voudrait dire que ...

Je sors immédiatement mon téléphone pour prévenir Edna que son père risque d'arriver.

Elle décroche très rapidement.

— Ed ! Papa Idriss va peut-être passer à l'appartement. Alors, c'est mieux tu vires ton mec avant que vous ne vous retrouviez à l'hôpital tous les deux.

— Ah bon ? Comment ça ?

Elle glousse pour je ne sais quoi et je devine qu'elle n'est absolument pas concentrée sur ce que je dis.

— T'es bête ou quoi ? Je suis au café et il est dans mon champ de vision là !

— Euh ... Billie, je viens d'appeler mon père, pour savoir s'il avait prévu un nouveau diner avec Richard Verneuil, mais il m'a dit que ce n'était pas le cas et qu'il était chez un ami, m'explique-t-elle. D'ailleurs, la rencontre avec ce type se fera probablement le jour de mon mariage. Il est vraiment occupé. Et mon père sait que je suis avec Gideon. C'est lui qui a répondu.

Je reste silencieuse face à ce qu'elle vient de me dire.

Est-ce que c'est normal que je pense qu'il y a anguille sous roche ?

Non, ce n'est pas normal.

Je range donc mes affaires, tout en ne quittant pas Idriss du regard.

— Billie ? Tu m'écoutes ?

— Oui oui Edna. Écoute, je me suis trompée. Il ressemblait tellement à ton père. C'est pour ça, ricané-je faussement. Je devrais consulter l'ophtalmologue.

— Ouais, je vais te prendre un rendez-vous Billie Jean, me charrie-t-elle.

— Arrête de trainer avec Edward, répliqué-je en balançant mon sac sur mon épaule, prête à sortir du café. D'ailleurs, c'est bon pour le maquillage du mariage ? Vous avez trouvé le bon ?

— Oui, c'est bon. Edward est trop doué. Je veux être tellement sensationnelle que même toi, tu voudras m'épouser. Je suis super contente qu'il me maquille et ...

Je n'écoute pas vraiment Edna, distraite par un mec habillé d'un long manteau noir et de lunettes de la même couleur, tel un Men in Black, s'approcher d'Idriss qui le reconnaît, mais qui ne lui sourit pas.

— Ouais, moi aussi, répondé-je sans réfléchir. 

— Tu n'as même pas écouté ce que je t'ai dit Billie ! me fait-elle remarquer.

— Oui parce que Douglas m'appelle là. Je te rappelle.

Je raccroche sans plus attendre et quitte le café, après déposé un billet de 10 dollars sur la table.

Je slalome entre les passants en faisant attention de ne pas me faire repérer par Idriss.

Je ne sais pas pourquoi je fais ça et je sais que je ne devrais pas le faire, mais mon instinct me pousse à le faire.

Le type l'incite à entrer dans une berline noire et il semble hésiter avant de le faire à contre coeur.

Il regarde autour de lui et j'ai juste le temps de me cacher derrière un couple qui s'embrasse, pour qu'il ne me voit pas.

La voiture démarre quelques secondes plus tard et je ne calcule même pas le couple qui me regarde comme si je faisais du voyeurisme.

Comme si j'avais que ça à foutre d'étudier leur baiser même pas beau, plein de langues et de baves.

Eurk !

Je n'hésite pas à prendre un taxi et demande de suivre la voiture en question.

Le chauffeur de taxi me regarde comme si j'étais folle et c'est peut-être le cas.

Je n'ai jamais fait ça de ma vie et si Edna ou Idriss l'apprennent, je suis foutue.

Après une dizaine de minutes de route, nous arrivons à Manhattan, dans les quartiers littéralement huppés et très chers.

La berline noire s'arrête et Idriss en sort quelques minutes plus tard avec le même homme, puis il entre dans un café très chic.

C'est le genre de café où tu payes le verre d'eau à 25 dollars, comme si cette eau allait te donner l'immortalité.

Le garde de corps attend près d'Idriss qui est assis, en écoutant ce qu'il se dit dans son oreillette. Et lui, il se triture les doigts, stressé et regarde par la fenêtre. De là où il est, il ne peut pas me voir dans le taxi.

Et franchement, je ne savais même pas qu'Idriss Fall pouvait stresser. Il avait tellement d'assurance en lui que je ne comprenais pas et je connaissais pas cet homme assis, à attendre, inquiet.

J'avoue que là, je ne sais pas trop quoi faire.

Je continue ou pas à le regarder comme une idiote ? Après, ça ne me regarde pas ...

Continue...

La petite voix résonne en moi comme un murmure et ce n'est pas facile de ne pas y céder.

Puis, mon bras commence à me picoter. Ça faisait un moment que ça ne m'était pas arrivé. 

Finalement, je paye le chauffeur de taxi et entre à mon tour dans le café, après avoir mis mon bonnet jusqu'à mes yeux pour qu'il ne me reconnaisse pas, au cas où.

Je le cherche discrètement du regard et une fois que je repère Idriss à la table, tout seul, attendant je ne sais qui, j'ai le coeur qui bat davantage.

Son visage est strié d'inquiétude et de colère. Il a l'air dépassé par la situation.

Et si je le prenais en flagrant délit de tromperie ?

OH MON DIEU ! Je ne m'en remettrai pas.

Père ou pas père d'Edna, je serai obligée de le frapper.

Il peut pas faire ça à ma tendre, Eva. Ma deuxième mère.

Juste le fait d'imaginer cela, j'en ai la nausée et une colère m'envahit doucement.

Au moment où je me dis que je vais aller prendre place discrètement, je pivote ma tête vers la droite et au bon moment. Ce que je vois, me laisse littéralement sans voix.

Et j'en suis bouche bée. Parce que je ne m'attendais pas à le voir ici.

C'est tout simplement Douglas qui sort de la réserve alimentaire du café. Il est avec quelqu'un et il relève la tête en sentant certainement mon regard insistant. Nos regards se croisent instantanément et j'ai l'impression de suffoquer lorsque je devine qu'il n'était pas seul dedans.

D'ailleurs, j'ai la bouche grande ouverte et il bloque la porte derrière lui, sachant pertinemment que je venais de tout deviner.

La personne tente de forcer sa sortie, et c'est une main de femmes, bien manucurées que je remarque au loin.

Il ne m'en faut pas plus pour savoir ce qu'il trafiquait dans cette réserve : il devait forcément la culbuter comme l'excellent acteur et salaud qu'il est.

Qu'est-ce que je croyais aussi ?

Un beau gosse comme ça qui s'intéressait à une fille comme moi. Et puis quoi encore ?! Il avait forcément une autre copine à côté.

Quelle conne je suis ! Putain !

Je recule d'un pas, avec une envie de fuir au plus vite pour éviter une humiliation de l'enfer.

Il passe rapidement sa tête pour dire je ne sais quoi à la femme et sa main disparait aussitôt.

Je recule davantage et je quitte le café précipitamment toute chamboulée.

Je ne veux pas croire en ce que je vois.

Qu'est-ce qu'il faisait là ? Il devrait normalement être au travail et pas dans ce café avec une femme, dans la réserve.

Il m'a dit qu'il était au boulot !

Putain ! Quel chien !

Mon bras me pique davantage tandis que je hèle un taxi pour me casser au plus vite.

Je ne veux pas le voir. Je veux rentrer. Je n'aurais pas du suivre, Idriss.

Qu'est-ce qui m'a pris, putain ?!

Je tremble de rage et un taxi arrive enfin. Je me précipite vers celui-ci tandis que je l'entends m'appeler et la tête baissée, je ne vois pas où je marche. Alors, j'entre en collision dans un type. Le choc est tellement violent que je suis sonnée, mais il me rattrape à temps avant que je n'embrasse le sol.

Mon coeur bat à une vitesse phénoménale et les bruits des alentours se font plus sourd.

Tout ce que j'entends, c'est mon coeur cogner contre ma poitrine et la douleur qui survient. Un bourdonnement fort me fait mal à l'oreille. Je grimace de douleurs et je sais que c'est à cause de ce type.

Il mène une double-vie et mon implant me le fait signaler.

Aussitôt, je ferme les yeux et me retiens au maximum de ne pas avoir de vision.

Je n'ai pas le temps pour ça.

— Ça va Mademoiselle ?

Je me penche vers l'avant comme si ça allait apaiser la douleur, tout en serrant très fort mon bras, pour atténuer la douleur, mais c'est pire.

J'étouffe un cri en me mordant l'intérieur de la joue.

Un parfum que je connais très bien, vient me titiller les narines et sa voix me confirme que c'est bien lui.

— Billie ? Billie ? Regarde-moi. C'est moi Douglas ...

J'ouvre aussitôt les yeux, me redresse et m'éloigne de lui, la colère suintant de tous mes pores.

— Ne me touche pas ! T'es qu'un pauvre type ! m'écrié-je me moquant bien des passants.

Il me regarde avec ses maudits beaux yeux bruns sans ciller. Il a l'air surpris de mon attitude ce connard !

Je m'apprête à prendre un nouveau taxi, mais il m'arrête et je le repousse sans ménagement.

— Tu ne comprends pas quand je te dis ne me touche pas ! rétorqué-je, énervée. Va te faire foutre Douglas !

— Ce n'est pas ce que tu crois ...

Je ris nerveusement et je sens que mes yeux ont envie de changer de couleurs, malgré que la douleur soit moins forte.

Ma respiration est forte. J'ai très chaud et je sens une goutte de sueur perler le long de ma colonne vertébrale. Et pourtant, il fait seulement deux degrés en cette journée de décembre.

— Ils disent tous ça Douglas, maugré-je. Mais qu'est-ce que je suis conne, putain !

— Tu peux m'écouter au moins ou tu vas jouer la femme désabusée et trompée, alors que ce n'est absolument pas le cas ?!

Je déglutis avec une envie de l'étriper. De le tuer littéralement.

Tue-le ! 

On se fixe et il voit que je ne suis pas apte à discuter. Là. Maintenant. J'ai besoin de me calmer et que cette foutue douleur disparaisse.

Il lève ses mains en signe de reddition avant de les laisser retomber, puis il secoue la tête. Quelques boucles de son chignon s'agitent, ce qui le rend diablement sexy et qui me donne envie de lui pardonner son écart, mais je ne peux pas.

Alors, il me jette un dernier regard avant de dire :

— Tu sais quoi ? Pense ce que tu veux. Je ne veux pas d'une gamine comme petite-amie. C'est totalement immature ta réaction. T'es une jeune femme Billie et pas une lycéenne, alors reste lucide.

Qu...

Quoi ?

QUOI ?

Il a dit quoi ?

Il s'en va en me jetant un regard qui ... Argggf !

Je marche en vitesse vers lui, le tire par le bras pour qu'il fasse volte-face. Son regard est choqué, mais je ne réfléchis pas longtemps avant de lui foutre mon poing dans la gueule avec une telle puissance qu'il tombe au sol, devant un tas de passants qui sont choqués.

Il se redresse légèrement sans me quitter du regard et touche sa lèvre inférieure qui saigne.

Ça me fait tellement du bien que je n'ai qu'une envie : recommencer.

Recommence et achève-le Billie ! Il t'a fait du mal !

Je sers les poings, respire fortement et je n'ai pas besoin de plus pour savoir que mes yeux sont noirs et que je dois partir au plus vite avant de rameuter un tas de personnes.

— Ne m'appelle plus, pauvre con, craché-je froidement.

*

— Mais putain Billie ! Tu l'as frappé ! Tu l'as frappé ! répète Edna, choquée par mon histoire.

Je croise le regard de Gideon qui hausse les épaules, qui ne sait pas où se mettre.

Je suis arrivée, il y a trente minutes et Edna me prend la tête en me disant que j'ai très mal agi et qu'il ne m'avait peut-être pas trompé.

Et ça me saoule clairement parce que je sais qu'elle a raison.

Je le sais au fond de moi qu'il ne m'a pas trompé.

Je le sais.

Elle passe une main sur son front, tandis que je le regarde et appuie davantage la poche de glace sur mes jointures qui me font mal.

Je ne suis pas allée de main morte en tout cas.

J'ai trop de puissance dans mon poing.

C'est plutôt pas mal ça ...

— Mais ... en fait ... qu'est-ce que tu faisais dans ce café ? À Manhattan ?

Elle s'arrête et plonge son regard dans le mien.

Là, je ne sais pas quoi dire.

Je ne peux lui dire que j'ai suivi son père parce que je le soupçonne de ... tromperie ?!

Bon, ça c'est encore moins sûr, mais Idriss a l'air d'avoir des soucis.

Et, ce n'est pas à moi de lui dire.

Mais, c'est ma soeur, ma meilleure amie. Et les relations comme ça, elles se détruisent à cause de secrets.

Et Edna n'en a aucun pour moi.

Depuis qu'on est gamine, on se dit tout. Au risque de se disputer, mais l'honnêteté c'est la base de toute relation. La base, je vous dis !

— Je ..., bafouillé-je.

Elle s'assoit sur la table basse pour me faire face.

Putain ! Je suis dans la merde.

— Alors ?

— J'ai ... J'étais au café. Et ...

— Tu as vu mon père ? me questionne-t-elle.

Son regard est persistant. Si je ne suis pas sûre de moi, c'est foutu. Je devrais lui dire toute la vérité.

— Nan ! Ça, c'était juste un sosie. À vrai dire, ... j'ai eu une douleur au bras. Et ... ça faisait longtemps. Alors, j'ai suivi mon instinct et ma douleur qui m'a attiré vers Manhattan, expliqué-je.

Elle se retourne et jette un rapide coup d'oeil vers Gideon qui a l'air inquiet pour moi. Pour nous. Il n'aime vraiment pas cette histoire d'implants. C'est Elliott qui est plus à l'aise lorsqu'on en parle. Il préférait qu'on le garde.

De toute façon, c'est dans son intérêt pour se marier avec Edna.

Mais Gideon, il sait que cet implant peut le séparer d'Edna.

Voilà pourquoi il était d'accord avec ce que mon géniteur nous avait proposé.

Oui, nous leur avions tout dit. De toute manière, ils étaient presque notre seule aide, avec Jessica.

— Oh Billie. Il ne t'est rien arrivé de grave ? s'inquiète-t-elle aussitôt pour moi. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— Rien, finalement, menté-je. C'était peut-être juste mon instinct qui me disait de prendre Douglas sur le fait. C'est tout.

Elle me scrute du regard avant de m'étreindre fortement ce qui me fait du bien.

— Je suis désolée, Billie.

Je l'écarte de moi et lui fais un petit sourire.

— Je suis fatiguée. Je vais aller me reposer.

— Je devrais y aller, dit Gideon. Je vous laisse toutes les deux.

— Non, reste, rétorqué-je.

— Écoute Deon, vas-y. Je pense que je vais appeler les filles.

— OK, accepte-t-il sans broncher.

— Ed, râlé-je.

— Tais-toi ! T'inquiète, on va gérer ça.

Elle se lève, embrasse rapidement Gideon qui me salut avant de s'en aller.

— T'es sérieuse de laisser ton mec pour moi ? la taquiné-je. Je suis flattée.

— Et toi, t'es sérieuse de penser que je vais te laisser comme ça ?! Je suis vexée là, dit-elle en sortant son téléphone. Toi, t'es avant tous les mecs de la terre Billie et tu le sais.

— Ohhhhh Edna ! Je t'aime trop !

J'avais presque envie de chialer après ce qu'elle venait de dire, mais je me retiens parce que je sais que je n'arriverai pas à m'arrêter.

Elle s'affale à côté de moi et continue à pianoter sur son téléphone avec un sourire satisfait sur les lèvres.

— Moi aussi Billie. À la vie à la mort. C'est pourquoi, j'ai dit aux filles de venir. On va mener un plan d'attaque.

Je la regarde et éclate de rire.

— Tu plaisantes, j'espère ?

— Billie. Même si Douglas est doux comme une glace, tu crois qu'il va briser le coeur de ma Billie chérie ?! Hahahaha ! C'est que je ne suis pas Edna Fall, première du nom.

Je suis dingue de ma Edna Fall et je suis heureuse qu'elle soit dans ma vie.

*

— Moi, je dis, on va chez lui, on le séquestre, on saccage chez lui, propose Amiri en se goinfrant d'une part de pizza au chèvre.

Après qu'Edna ait posté un message dans notre groupe de discussion, elles s'étaient ramenées, une demi-heure plus tard, avec de la nourriture et de la boisson.

Franchement, pour rien au monde je n'échangerai mes amies contre je ne sais quoi. Être avec eux, c'était le bonheur à l'état pur.

Même Jude et Edward étaient de la partie.

Et sincèrement, je ne me sentais pas si triste que ça. 

Bon, je mens. J'avais juste envie de pleurer, mais je n'avais pas laissé échapper une larme.

Trop de fierté.

Et ce qui me préoccupait, c'était d'avoir menti à Edna et de ne pas savoir ce qu'Idriss fabriquait dans ce café ...

— Billie Jean, ici la terre ! s'exclame Edward en me frappant la cuisse. Si tu penses à un plan machiavélique, faut déclarer ma chérie !

Juste après ça, il prend son téléphone pour se prendre en photo, car selon lui, il est trop canon ce soir.

— Je rappelle encore une fois, que j'ai des cagoules dans mon coffre et une batte de base-ball, déclare Mirah.

Nous rigolons tous et ça me réchauffe le coeur de les voir me soutenir.

— Les filles, vous savez quoi ? Il n'en vaut pas la peine, dis-je. C'est un vieux mec, c'est tout.

— Un vieux mec qui te sort la même disquette que tous les coureurs de jupon de la planète, réplique Jude, excédée. Allons lui casser la gueule !

— Je suis trop partante ! s'exclame Niya, cette folle d'indienne. Ça fait longtemps que je ne me suis pas défoulée.

— Moi, je peux lui faire des prises de Kung-Fu, ajoute Amiri. Il va rien comprendre à la vie. Qu'est-ce que tu en dis Edna ?

Tout le monde regarde Edna qui me regarde.

— J'imagine le carnage qu'on pourrait faire à tous les sept, dit-elle avec un sourire. À une époque, nous étions cinq et on avait foutu le bordel lorsqu'au lycée, Aaron m'avait trompé et l'ex d'Amiri aussi. Et ... ce sont des moments que j'oublierai jamais.

Nous sourions tous face à son discours tout mignon et elle poursuit.

— Maintenant, nous sommes adultes les filles et ... le karma se chargera de lui, s'il l'a vraiment trompé. Alors, imaginons juste ce moment qui n'arrivera pas. Insultons-le autant que nous voulons, mais laissons le temps faire les choses, conclut-elle après avoir passé un bras autour de mon épaule. On vaut mieux que ça !

— Tu es trop adorable Edna, dit Edward. Je crois que je suis amoureux de toi !

Tout le monde rigole et je reçois un câlin et un bisou de tout le monde. Je me retiens encore une fois de fondre en larmes.

Rien ne vaut l'amour de ses proches.

— Merci. Je vous aime trop. Même vous, Judie Prout et Edward Cullen, déclaré-je. Puis, je ne vais pas me morfondre pour un mec avec qui je suis sortie une semaine à tout casser. Je suis trop sensationnelle pour lui. Et étant une future star, tant pis pour lui. Je suis le Saint Graal ! Je suis la cerise sur le gâteau. Je suis la surprise dans le Kinder. Je suis le chocolat coulant dans le fondant, je suis ...

— Bon, ça va Billie ! m'arrête Mirah. On a compris, tu es au top du top !

— Voilà !

— Allez les filles ! Je vous propose mes services de make-up artiste à mes heures perdues, propose Edward. Je vous fais la manucure de vos doigts. Par contre, de vos pieds moches, vous pouvez mourir. Sauf Edna parce que c'est ma femme !

Niya roule des yeux, à nouveau irritée par Edward, même s'ils s'entendent mieux qu'avant. Mais ils sont comme chien et chat alors ...

— Ça tombe bien qu'il propose ça parce que j'ai enlevé le mien aujourd'hui, dit Mirah.

— Moi aussi, ajoute Amiri. Je comptais les faire pour le mariage d'Edna en plus.

— Tss. Toi, tu as tes tantes chinoises qui font ça même pas chers, balance Niya. Laisse ton tour aux autres, Amiri.

— Jamais ! répond-t-elle. Et je suis japonaise, connasse !

Il ramène sa petite valise de maquillage et veut commencer par moi.

— Tu peux choisir n'importe quel vernis ma Billie Jean.

— Arrête de m'appeler comme ça !

Je regarde dans le coffre de vernis et un vernis m'attire particulièrement. Je le prends et plisse les yeux. Le vernis est magnifique et pailletés et ...

— Qu'est-ce qu'il y a ? me demande Edward. Il est beau n'est-ce pas ?

— Euh ... ouais. Tu ... l'as acheté où ?

Il s'arrête dans la préparation du matériel et me regarde.

Les filles ne prêtent pas à notre conversation, mais je vois qu'il est embarrassé. À cet instant, j'ai envie qu'Edna voit ça, mais elle parle à Niya de sa coupe de cheveux pour le mariage.

— On me l'a offert.

— Ah. C'est marrant. Parce que la fille qui est peut-être la véritable copine de Douglas, avait le même genre de vernis ..., sous-entendé-je.

— Eh bien, c'est fort possible. C'est un hors-série, je crois. Bon, passe-moi tes mains.

Je n'ajoute rien de plus et lui tends le vernis qu'il prend.

Et si Edward connaissait cette fille ?

Et si ... c'était lui qui était avec mon Douglas ?

Et si Douglas était bi ?

Et si ...

— Va pas t'imaginer Billie Jean, me prévient-il, que je connais cette fille hein ! Et je ne sors pas avec Douglas, bien qu'il soit sexy comme jamais.

Je rigole et lui aussi. J'avoue, je suis ridicule mais ... j'ai le coeur brisé. Par l'homme de ma vie.

Et je fais genre que tout va bien.

Alors que j'ai menti à ma meilleure amie.

Que son père est mystique.

Et que j'ai envie d'en savoir plus, au risque de laisser l'implant prendre le dessus sur moi.

***

Plus tôt dans la journée

Edna Fall

Dans une semaine, jour pour jour, je vais dire « oui », faussement, à Elliott.

Dans une semaine, je serai, faussement, Madame Edna Fall-Levy.

Oui, il m'avait convaincu de porter son nom, alors que je ne voulais pas.

Mais après tout, ça ne voulait rien dire, non ?

Bref, la semaine qui a suivi mon aide auprès de Russell McCarthy a été ... tellement calme que ça ne présageait rien de bon.

C'était normal.

Trop normal.

Trop calme.

Pas d'implant qui fait un mal de chien, pas des yeux qui changent de couleurs, pas de problème judiciaires, parce que Brittany Nurs avait retiré sa plainte et était partie en laissant juste une lettre de démission dans notre poste de police. Pas de message concernant l'Ordre Suprême, pas de femmes mortes, donc pas de sacrifice morbide, pas de message de la part des gens du programme, pas de nouvelle de Russell McCarthy, mais apparement, il allait bien selon tata Maria, donc il devait certainement bosser sur notre cas.

Et, il n'y avait pas eu de tentatives d'attaques à notre encontre. Jessica nous avait averti qu'après le mariage, elle lèverait certainement la surveillance, si tout allait bien.

Re-bref, tout allait bien.

Et je n'aimais pas ça, parce que ce n'était pas normal.

Ce n'était pas supposé être normal.

De semaines en semaines, nous étions allées de surprise en surprise, mais maintenant rien.

Je sentais juste que j'étais ... différente. J'avais des meilleurs réflexes, j'étais plus rapide pour certaines choses et moins fatiguée.

J'avais retrouvé clairement ma pêche et ma rage de vaincre d'avant.

J'avais décidé de ne plus me laisser submerger par tout ça et ça allait mieux.

J'avais intégré l'équipe de Jessica Shawn, au FBI.

Et c'était juste génial.

Attention, ce n'était pas facile. C'était même très dur, car je devais davantage faire mes preuves.

Mes autres collègues, masculins pour le coup - aucune femme - étaient des beaux salopards.

Ah ça ! je n'allais même pas embellir la situation. Ils étaient méchants, machistes et salauds, oui.

Certes, je n'étais pas rentrée par la grande porte - et je comptais rentrer par la grande porte - mais un stage avec la grande Jessica Shawn ne se refuse pas.

Alors, qu'ils aillent se faire foutre avec leur haine et leur rage contre moi.

J'étais plus forte, plus intelligente et plus efficace qu'eux. Et ça, tout le monde le voyait là-bas. Surtout Jessica.

Et en même temps, je travaillais sur l'affaire des femmes sauvagement tuées avec Gideon et Elliott. Même si ça n'avançait pas trop, j'avais un prétexte d'aller au poste pour voir le Chef Anthony Taylor, Cassandra et Marilyn. Elles étaient toujours aussi hilarantes.

Qu'est-ce que je les aimais ces bonnes femmes !

Puis, elles s'occupaient très bien de mon Gideon, comme je n'étais plus là.

D'ailleurs, avec lui, tout allait pour le mieux. Je n'aurais pas rêvé mieux comme relation. Il était tellement protecteur et trop « choupinou » avec son sourire qui m'avait toujours fait fondre, que je tombais de jours en jours, d'heures en heures, de minutes en minutes, de secondes en secondes, sous son charme. Comment lui résister ?!

Et, je ne me pensais capable de pouvoir aimer à nouveau, mais c'est le cas à présent et j'en suis très heureuse.

Je sais, Aaron, c'est définitivement le passé mais ...

Vous allez me tuer ...

Et Billie et les filles me tueraient aussi, mais ... je dois vous mettre dans la confidence ...

Je parle avec Aaron.

Je vous arrête tout de suite. On ne flirte même pas ensemble. Il ne me parle même pas de notre ancienne relation. Il tente même pas de me draguer.

On discute juste par message, parce que ... j'ai encore besoin de comprendre certaines choses. De voir le bien en lui. Je sais qu'il n'est pas mauvais et en lui parlant, je sais que je ne me trompe pas. 

Alors, je guéris grâce à ça, pour être totalement à fond dans ma relation avec Gideon et ça marche.

Ça marche !

La chose qui me chiffonne le plus, c'est de le cacher aux gens que j'aime. À Billie particulièrement et aux filles et aussi à Gideon. Je me sens coupable, mais je pense qu'ils ne sont pas encore prêts à savoir qu'Aaron et moi, sommes amis.

Après, je ne dis pas que je ne suis plus rancunière ou autre, mais c'est bon quoi. J'ai 25 ans et je peux passer à autre chose en supprimant cette ancienne rancoeur.

C'est très important pour moi.

Et ... sinon, avec Elliott ... c'est tellement étrange. Vraiment étrange.

Lorsque nous sommes tous les deux, il est très différent de lorsque que nous sommes avec Gideon ou les autres.

Avec moi, il parait confus, embarrassé, gêné. Surtout lorsqu'on répète notre chorégraphie pour le mariage.

Et du coup, ça me gêne aussi. Parce qu'il n'est pas méchant. Il est même super drôle quand il le veut. Mais, il se referme très facilement. Parfois, j'ai l'impression qu'il veut me dire certaines choses, mais il ne le fait pas et m'évite.

Je sais, je sais. Ce n'est absolument pas facile pour lui d'être entre Gideon et moi. Puis, je suis quand même proche de lui. La danse rapproche les gens, non ?

J'ai peur qu'il ait des sentiments pour moi, alors que ce n'est absolument pas réciproque et ça serait vraiment embarrassant pour lui, comme pour moi.

Je ne sais pas quoi faire et je ne peux pas le dire ou demander conseil auprès de Billie, parce que je ne lui ai toujours pas dit que lors de notre soirée Disney, il m'avait ... bon, on s'était embrassé dans la salle de bain, pour voir si je n'étais pas trop rouillée.

Billie et sa grande bouche là, m'anéantiront. Elle me retournerait le cerveau de je ne sais quoi. Elle m'en voudrait de lui voir cacher cet élément important et elle le dirait aux filles ce qui mettrait dans une sacrée merde.

Je ne pouvais pas en parler à ma petite soeur Hanna, parce que c'était mon petit bébé, mon grand frère Zack me boxerait, parce qu'il me dirait de ne pas briser le coeur de Gideon, même s'il s'entendait bien avec Elliott hein, ma belle-soeur Fatima, je ne veux pas la mêler à ça et ma mère encore moins...

Mais si seulement je pouvais le dire à Billie. En plus, je ne lui cachais jamais rien et ça, depuis qu'on est gamine. Je ne voulais pas commencer maintenant. Surtout pour un truc ridicule comme ça. Alors, que l'honnêteté, c'est la base des bases dans tous types de relation...

Donc, je devais gérer ça toute seule. Comme une grande fille.

Et j'avais une idée lumineuse pour faire comprendre à Elliott qu'il n'y avait aucune ambiguïté entre nous...

*

Je viens tout juste de finir ma journée de boulot en ce samedi.

Nous avions résolu une affaire de tableau volé. Et c'était grâce à moi. Et j'étais de super bonne humeur.

Je passe donc par le bureau de Jessica pour lui annoncer mon départ.

— Je m'en vais, Jessica. Voici le rapport, dis-je en le posant sur son bureau.

Elle le prend, surprise et le feuillette en même temps. 

— Eh bien, tu es vraiment efficace, Edna.

Je souris et je m'apprête à quitter son bureau, car j'ai une course à faire de toute urgence, avant de retrouver Gideon à la maison, mais elle me retient et je me retourne vers elle.

— Oui ?

— Ça va ? me questionne-t-elle.

— Pourquoi ça n'irait pas ? Ça fait une semaine qu'il n'y a aucun signe du programme et vous ne m'en avez pas parlé alors ...

Elle me fait signe de parler moins fort, de fermer la porte et c'est ce que je fais.

— Il fait éviter d'en parler ici, me dit-elle. Et oui, c'est vrai. Même moi, je n'ai pas eu de nouvelles d'eux, donc j'imagine que tout va bien.

— Oui, pour le moment, ajouté-je.

Nous nous fixons du regard pendant de longues secondes et elle baisse la tête avant de s'excuser.

— Pourquoi ?

— Parce que ... finalement ... peut-être que ce mariage ne sert à rien.

— Parce que vous n'avez pas de nouvelles d'eux c'est ça ?! Écoutez Jessica, Elliott et moi, on va le faire quand même. C'est sûr que ce test est inutile, parce que je suis en couple avec Gideon et très heureuse. Et vous le voyez bien. Me marier avec Elliott n'altère aucunement ma façon d'être. Ou de penser.

Elle acquiesce et esquisse un sourire.

— Je tenais à te dire que ... je suis quand même fière de toi. Pour votre âge, Billie et toi, encaissez bien le choc.

Je ne dis rien de plus et décide de quitter son bureau.

Comme si on avait le choix d'encaisser ou non.

Pff.

Même si c'était un modèle de carrière, cette femme, parfois, elle me saoulait à se sentir coupable.

Aide-nous et révèle-nous et puis c'est tout.

Bref ! Je quitte le bâtiment du FBI et gagne ma voiture me rendre dans un refuge animalier. 

— Voici son carnet de santé, son passeport et ses petites affaires, me dit la dame.

— Merci beaucoup.

Elle dit nous dit au revoir et je quitte le refuge animalier avec un petit chiot dans les bras. Il est tellement mignon que j'ai envie de le garder pour moi.

— T'inquiète mon petit Kuby, tu vas retrouver ton futur maitre.

Je lui fais un petit bisou sur le sommet de son crâne et l'installe dans la voiture après avoir envoyé un message au futur maitre en question.

*

Lorsque j'arrive devant sa porte, le petit chiot Kuby est dans une petite boite où j'ai fait des trous pour qu'il puisse respirer, bien sûr. Et avant, je lui avais demandé de bien rester sage pour ne pas compromettre mon cadeau.

Je re-sonne encore une fois et je l'entends crier un « J'arrive », agacé et il ouvre enfin la porte, torse-nu, avec un simple serviette autour de la taille.

— T'aimes trop être à poil, toi, dis-je en rentrant dans son appartement, toujours aussi grand, beau et propre.

— Salut Edna, je vais bien et toi ?

— Ha ha ! fais-je en posant la boite sur la table basse. Va t'habiller, on doit causer et j'ai pas énormément de temps. Je dois retrouver Gideon.

Je croise son regard gris qui ne laisse rien transparaitre et il disparait aussitôt.

Je sors de ma poche de blouson, une petite croquette que je donne à Kuby qui est bien sage.

Je referme juste à temps, le couvercle de la boite et Elliott réapparait, vêtu d'un tee-shirt bordeaux, d'un gilet très laid et d'un bas de jogging noir. Ses cheveux sont encore humides et il les repousse tout en me proposant à boire.

— Non, c'est bon, merci. Je voulais te parler de quelque chose, débuté-je tandis qu'il s'assoit à côté de moi.

— Je t'écoute.

— Eh bien, samedi prochain, à cette heure-ci, je serai ta femme et ... je voulais te dire que ... que je ... suis quand même contente que ça soit toi. Parce que tu es compréhensif et patient avec moi. Et ... que tu sais aller de l'avant. Donc, merci Elliott.

Ses yeux gris me sondent avec insistance. Je suis de suite nerveuse par lui, par ses beaux yeux, parce qu'ils sont vraiment beaux et tout le monde le sait.

Je détourne ma tête vers la boite que je soulève et lui donne avec un immense sourire, impatiente qu'il découvre mon cadeau.

— C'est ... un petit cadeau de mariage. Même si c'est faux, je tenais quand même à le faire.

Il soulève le couvercle et ses yeux s'écarquillent tout en poussant des petits rires nerveux.

— Mon Dieu, Edna !

Il sort Kuby qui aboie aussitôt, tout content de découvrir Elliott aussi.

— Il est magnifique Edna !

— Il s'appelle Kuby. C'est un petit chiot de 6 mois. Sa maman avait été placée dans un refuge, après que son maitre l'ait abandonné et battu presque à mort. Malheureusement, elle est morte il n'y a pas longtemps. Et en allant dans ce refuge, j'ai essayé de trouver un Donatello, mais j'ai fondu sur celui-ci, lui expliqué-je en caressant Kuby.

Elliott ne m'écoute même pas, complètement gaga de Kuby et ça me rend tellement heureuse que je ne fais que de sourire comme une idiote.

Il finit par me regarder, vraiment ému, ce qui me touche et je souris davantage.

— C'est un magnifique cadeau que tu me fais. Je suis très touché. Je ne sais pas quoi te dire. 

— Un « merci » ira. Et prends soin de lui. Sinon, je viendrais te régler ton compte, comme mon père le dit si bien.

Il embrasse Kuby qui n'attend que ça et je suis tellement attendrie par cette image que je sors mon téléphone pour capturer ce moment.

— Je l'envoie à ma future belle-mère et je te l'envoie pour que tu puisses en avoir une. Vous êtes trop beaux dessus.

— Elle va encore plus avoir du mal à te laisser partir, après que toute cette histoire soit finie et qu'on aura divorcé, dit-il.

— Eh bien, Kuby sera un souvenir de moi. Pour toi, pour vous.

J'ancre mon regard au sien, tout en caressant Kuby qui a besoin d'amour et je sais qu'Elliott lui en donnera. Beaucoup même. Je n'en doute pas.

— Merci Edna. 

C'est étrange comme nos têtes sont proches l'une de l'autre. Je le vois jeter un coup d'oeil à mes lèvres avant de regarder mes yeux, puis refaire le même coup.

Il réduit l'écart et j'avoue que je ferme les yeux en attendant la suite. Je sens ses lèvres frôler timidement les miennes, mais j'ai une vision de Gideon, alors je tourne ma tête juste à temps. Ses lèvres rencontrent la commissure de mes lèvres et malgré ça, un frisson me parcourt.

Je m'écarte de lui et il rougit aussitôt que ça m'arrache un petit sourire.

Dans une autre vie, j'aurais certainement craqué pour lui, mais pas dans celle-ci.

Alors, c'est le moment où je dois clarifier la situation.

— Elliott, je ...

— Ne dis rien, Edna. J'ai compris. Tu devrais y aller, fait-il sans me regarder. Je suis désolé. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit.

— Oh.

Prise au dépourvu, je ne sais plus quoi dire, alors je me lève, prête à m'en aller.

— Bon, dans le fond de la boite, tu trouveras ses affaires et ...

— Ne t'en fais pas. Merci beaucoup pour ce cadeau. C'est très touchant et gentil de ta part. Je suis sûr que Donatello, s'il était encore vivant, se serait parfaitement entendu avec Kuby, dit-il la voix pleine d'émotions.

Je suis émue par ses propos et la tendresse qu'il dégage naturellement face au chiot. Je pourrais le regarder pendant des heures comme ça.

Néanmoins, je chasse bien vite cette idée de ma tête, car c'est absurde.

— Je crois aussi. Alors, j'y vais. Je vais vous laisser faire connaissance.

— Oui, rétorque-t-il sans me regarder. Je te raccompagne pas, tu connais la sortie.

— Oui, ça ira. On se tient au courant pour les derniers détails.

— C'est ça !

Je m'abaisse vers Kuby et lui, pour caresser ce petit chiot qui va trop me manquer, mais que je reverrai certainement et lui fais un petit bisou. Puis, je ne sais pas ce qu'il me prend, j'embrasse le front d'Elliott. 

Il m'observe, déconcerté par mon geste et je décide qu'il est temps que je m'en aille. 

Devant sa porte, mon coeur est lourd.

Mais, j'en fais abstraction.

*

— Et à ton mariage, je pourrais quand même avoir une danse avec toi ? me demande Gideon en faisant pleins de petits bisous, trop craquants. 

Nous sommes sur mon canapé dans le salon, à regarder la série White Collar (FBI: Duo très spécial). J'aime trop cette série et surtout Matt Bomer parce qu'il est trop canon.

C'est notre mari à Billie et moi. C'est dommage qu'il soit gay ! J'aurais tout fait pour le rencontrer. 

— Est-ce que je devrais être jaloux de la façon dont tu regardes ce mec ? poursuit Gideon, hilare.

Affalée sur lui, je me redresse pour le regarder dans les yeux et secoue la tête avec un petit sourire.

— Si tu savais le nombre de maris imaginaires que j'ai Deon, tu en pleurerais.

— Genre ?

— Une bonne centaine !

Il pouffe et je ris. Je préfère ne pas répondre à sa provocation.

On se comprend entre filles par rapport à tous ces magnifiques spécimens qu'on ne pourra jamais avoir. Juste, le fait de s'imaginer des vies de dingue dans notre tête, c'est le feu et je m'en contente bien.

— Tu sais qui sait la fille de mes rêves ?

Là, je me redresse vivement et curieuse de savoir qui est la femme de ses fantasmes.

— C'est qui ?

— C'est toi Edna Fall, première du nom, répond-t-il avec toute la sincérité du monde. 

J'éclate de rire et le trouve trop mignon.

— Pourquoi je ne t'ai pas rencontré au lycée ?! T'es trop mignon comme type.

Je lui colle un baiser sur la joue, puis sur les lèvres et il rougit.

Nous nous mettons à discuter de nos stars favorites durant l'adolescence, lorsque mon téléphone sonne sur la table basse. C'est Billie. Je décroche aussitôt.

Pendant la conversation, elle est bizarre et parle de mon père que j'ai eu, il y a moins d'une demi-heure. Finalement, nous le rencontrerons pour la première fois, ce Richard Verneuil, le jour de mon mariage, car il n'avait pas le temps.

En tout cas, elle a cru le voir, ce qui m'étonnerait mais bon, c'est du Billie tout craché.

Elle hallucine trop cette fille.

Gideon en profite pour me déconcentrer en me faisait des bisous dans le cou, sur le visage, sur les lèvres et c'est difficile pour moi de rester sérieuse. 

Et elle aussi n'a pas l'air concentré sur notre conversation.

Elle finit par raccrocher et m'explique qu'elle a un appel de Douglas.

Je comprends donc pourquoi elle ne m'écoute pas.

Douglas, c'est l'homme de sa vie, après tout.

Mais quel salaud ce type !

Billie a déboulé à l'appartement, énervée comme pas possible.

Je la comprends. Ça me replonge des années en arrière quand j'avais appris qu'Aaron m'avait trompé.

Bon, après ce que Billie m'a raconté, il n'est pas sûr que ça soit vraiment le cas. Elle n'a même pas vu la fille et n'a même pas pu s'expliquer avec lui.

Elle l'a même cogné.

Et ça, c'est surprenant. Même si l'implant joue un grand rôle dans tout ça.

Une première depuis une semaine...

Quand je disais que ce calme n'était pas normal, j'avais raison.

Bref. Avec les filles et Edward, on passe une excellente soirée. Finalement on oublie le sujet « Douglas » pour que Billie se change vraiment les idées. Mais, moi, je vais me charger de Douglas.

D'ailleurs, je profite de leur bavardage pour m'éclipser dans ma chambre pour l'appeler et lui toucher deux mots de cette histoire.

Il répond dès la deuxième sonnerie et je me retiens de l'agresser verbalement, parce que ça ne sert à rien.

— Je vais tout t'expliquer Edna...

— Écoute-moi bien, petit connard à la belle gueule et aux vêtements troués pour se donner un style torturé, en faisant ça, à Billie, tu t'es foutue dans une sacrée merde. Tu sais qu'elle a toute une famille qui peut te casser la gueule ?! Qu'est-ce qui t'as pris sérieux !? Une semaine de relation, mec ! Une putain de semaine !

— Je ne l'ai pas trompé et je sais que tu le sais comme elle le sait. Je ne sais pas ce qui lui a pris, mais je ne lui ferais jamais ça. Je ne suis pas comme ça, Edna.

Il soupire et je me calme un peu.

— C'était qui cette fille alors ?

— Je ... je ne peux en parler. Pas encore. Je ne suis pas prêt. Je suis désolé, dit-il, la voix grave.

Et je comprends que la situation a l'air délicate.

— Oh. Euh ... ok. Donc, tu ne la trompes vraiment pas ? Ce n'est pas ton ex-femme ?

— Non, ricane-t-il. Je te le jure, Ed.

— Hé ! Prends pas la confiance aussi.

— OK, pardon. Euh ... est-ce que tu pourrais m'aider à lui parler ? Je dois lui parler. Elle ne répond à son téléphone ...

— C'est normal, je lui ai pris, expliqué-je. Et c'est trop frais là, Douglas. On verra la semaine prochaine. Laisse-lui le week-end.

— D'accord, mais c'est la semaine de ton mariage et je tiens énormément à elle, Edna. Je crois que je tombe amoureux d'elle alors ...

Je m'assois sur mon lit, à la fois, heureuse de l'entendre dire ça, mais en même temps, méfiante.

— Écoute Douglas, c'est ... c'est bien. Maintenant, faut que tu lui dises la vérité sur ce que tu caches ...

— Je vais le faire. Laisse-moi juste du temps ...

Mon téléphone me signale un double appel. C'est mon frère.

— Douglas, je te laisse. Je te rappelle plus tard. Mon frère m'appelle. Ciao.

Je raccroche aussitôt et prends l'appel de Zack.

— Yep mon super grand-frère d'amour !

— Quelle actrice celle-là. Ça va ?

— Oui et toi ? Comment va mon amour de neveu ?

— Il va bien mais il casse les pieds.

— Hé ! Ne dis pas ça de Jamal. Bref, que me vaut ton appel ?

— T'as eu mama ou Hanna aujourd'hui ?

— Non, mais j'ai eu papa. Pourquoi ?

— Bah, d'après mama, Papa est bizarre, me confie-t-il.

— Ah oui ? Comment ça ? Je l'ai eu aujourd'hui, il avait l'air d'être en forme comme jamais.

— Eh bien, je ne sais pas non plus. Mama n'a pas l'air rassuré. Après, je lui ai dit que papa était peut-être stressé, parce que sa première fille se mariait. Il aime trop ta grosse tête d'auto-route !

— Ha ha Zack ! T'es hilarant. Bah oui, c'est peut-être pour ça. On peut aller manger chez eux demain et voir ?! proposé-je.

— Oui, c'est une excellente idée ! s'écrit Fatima.

Je rigole et mon frère valide l'idée.

— Bon, bah on fait comme ça. J'en parle à Billie.

— Génial ! En plus, j'ai un truc à vous annoncer. Allez, salut la moche !

— Quoi ? Zack ! Dis-moi. Raccroche pas ! Zack !

Tut tut tut !

Quel petit con ! Il sait très bien que je déteste quand on fait ça.

Je m'apprête à lui envoyer un message bien salé quand mon téléphone vibre.

C'est un message d'un numéro que je connais pas.

Je l'ouvre et le lis :

Retrouvez-moi demain à cette adresse.

Je vais pouvoir vous retirer l'implant.

Russell.

Rien de plus, rien de moins.

J'ai presque envie de bondir de joie. Il a réussi. Il a réussi !

Nous allons être débarrassée de l'implant et ça veut dire ... que je n'ai pas besoin de me marier avec Elliott !

Je me lève pour faire une petite danse de la joie qui s'arrête bien vite, parce que je viens de me rendre compte que nous avons tous mis tellement d'énergie pour organiser ce mariage en deux semaines alors ... autant le faire, puis divorcer après non ?

Je n'ai pas le temps de réfléchir plus longtemps, car Billie débarque dans la chambre, maquillée comme une voiture volée, les cheveux en pétard, et une dent coloriée en noir.

— Qu'est-ce tu fous ? Tu parles encore à ton Gideon là ? Il veut pas te laisser respirer un peu, non ?

— Ça va. Il a le droit de m'appeler quand même. Et demain, on va manger chez mes parents, dis-je en la suivant.

Elle se raidit avant de me sourire aussitôt.

— J'espère que ta mère va faire un gâteau à l'ananas, dit-elle. Allez, ramène-toi ! On fait une boîte à domicile. Nouveau concept !

Je n'ai pas le temps de lui dire que son père va nous débarrasser de cet implant demain qu'elle entre au salon en dansant comme une petite folle.

Je rigole en les voyant tous dans des accoutrements pittoresques.

Je ne tergiverse pas longtemps, avant de me joindre à eux sur la musique qu'ils avaient lancé. C'était « Rude boy » de Rihanna.

Je ne veux pas me prendre la tête pour le moment.

Je vais finir la semaine normalement et heureuse.

***

« Bonheur : si on décompose ce mot, ça nous donne « Bon » et « Heur ». Alors, oui, le bonheur, c'est juste un moment à la bonne heure. Au moment opportun. Il n'a pas d'heure de début ou de fin. Il s'incruste comme ça. Le bonheur ne promet pas une durée indéterminée. Au contraire ! Le bonheur, ce culotté, se permet de vous supprimer le bonheur, alors que vous venez juste de le savourer, de le tester et surtout d'y prendre goût. Le bonheur, c'est juste un fauteur de trouble qui vous donne l'illusion que tout va bien, c'est aussi simple que cela ». JFL 

***

Bon, bon j'espère que vous validez le chapitre par la Street Zer 😏. Nan j'avoue que je kiffe trop, en plus ça se voit trop que je suis une ancienne 😂. Je mets des photos et tout comme si ça venait d'exister le truc. J'en peux plus de moi 😂. Mais voilà à quoi ressemblerait un peu près les gars. Après, vous les imaginez comme vous voulez aussi hein, mais venez pas me chauffer avec les "moche" et tout hein 😂.


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