Chapitre 2
Des immeubles d'environ 15 ou 20 mètres de haut s'étalaient sur des kilomètres. Des sortes de tyroliennes multicolores sans poulie reliaient les bâtiments entre eux et des espèces de parcours du combattant étaient visibles sur les toits. Le soleil perçait à travers les nuages et le beau temps semblait vouloir rester pour longtemps. Je me demandais vraiment pourquoi j'avais accepté de venir ici. La voiture se stoppa juste avant d'entrer dans la ville. Il y avait un parking où des centaines de véhicules étaient garés. Mon guide m'amena jusqu'à un homme très grand.
-Mlle White! Ravi de vous rencontrer! Ma soeur est fan de vous !
Je lui souris, ce genre de réactions ne m'étonnait plus. Il était tellement enthousiaste.
- Moi de même.
Je serrai la main qu'il me tendait. Tout ici pourrait surprendre un Monsieur ou Madame Tout-le-monde mais pour quelqu'un comme moi cela est juste un petit peu au dessus de la norme. Parce que contrairement à ce que pense mon agent, ce n''était pas la première fois que je venais ici. Bien qu'il ait un peu changé, cet endroit restait le même. Ma première véritable maison.
*
- Ali ! Si tu sors pas de ton arbre je vais te manger toute crue! Miam miam miam! Le grand méchant loup arrive.
Cela faisait deux semaines que j'étais dans ce centre un peu bizarre et du haut de mes sept ans, cet endroit me paraissait bien mieux que mon ancienne maison d'accueil. Un homme d'une quarantaine d'année m'attrapa dans ses bras pour me lancer en l'air.
Un rire aigu s'éleva dans l'air, le sourire aux lèvres, la petite fille que j'étais souriais comme pour la première fois.
*
Alors oui. Je connaissais cet endroit. Jusqu'à mes seize ans, je l'ai même considérée comme mon foyer et si rien ne m'avait poussé dehors alors peut-être que je serais comme ce gars en face de moi. A travailler pour cette écoeurante association soi-disant philanthropique.
Dix ans se sont écoulés. Dix longues années. Pour quelle mystérieuse raison étais-je rappelée ici ? Moi qui m'était promise de ne plus rien avoir avec cet endroit, pourquoi me tenais-je là au milieu de cette rue bondée de créatures plus étranges les unes que les autres. Je levai les yeux et admirai le vol d'une créature ailée.
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