— Mademoiselle Yuki, levez-vous s'il vous plaît.

Une voix masculine me tira de mes rêves. J'ouvris les yeux et vis mon majordome, Jean-Marcel, qui m'attendait près de mon lit.

— Mademoiselle, le petit-déjeuner est prêt. Vos parents vous attendent en bas. Au menu, crêpes sucrées fines aux Baies Mangou, sauce au chocolat et crème chantilly.

Je m'assieds péniblement sur mon lit, fit un signe à Jean-Marcel qui quitta ma chambre et mis ma tête entre mes mains. Une autre journée à pratiquer pour d'éternels Salons Pokémon... Ce n'est pas que je n'aime pas ça, seulement qu'à la longue, ça deviens répétitif. Et mes parents ne me laissent rien faire d'autre! Enfin, pas le temps de penser à ça. Mmmm... Des Baies Mangou, mes préférés! Je me leva et enfila mes pantoufles rose. Dès que je sorti de ma chambre, une masse rose et beige sauta sur moi.

— Mina, lève toi, tu m'écrase!

— Méouïe, Méouïe!

Mina est le Nanméouïe de Mère. C'est une charmante Pokémon qui adore répéter avec moi les salons Pokémon. Elle est gentille, attentionnée, elle me mets toujours de bonne humeur, mais est aussi un peu pesante...

— Mina, tu es toujours sur moi... lui rappelais-je.

— Nan? fit Mina avant de ce lever de mon dos.

Je me releva et commença à descendre les marches de l'escalier en colimaçon de ma maison. Château serait un meilleur terme, non? Après tout, une maison d'environ 200 000 mètres carrés, recouvert de briques blanches à l'extérieur, avec 4 cuisines, 10 salles de bains, 32 chambres, une salle de répétition pour mes Salons, une aire de combat Pokémon, 5 salons avec chacune une énorme télé Plasma, tout ça réuni en 4 étages, ça ne s'appelle plus maison. Je vis en fille unique, avec Père, Mère, Mina et la bonne trentaine de majordomes, femmes de ménages et cuisiniers. D'ailleurs, c'est plutôt étrange, mais à chaque fois que je demande pourquoi je suis sans frères ou sœur, mes parents se mettent à répéter que je suis leur fille unique et préférée, qu'il ne manque absolument rien à notre vie et de passer à autre chose. Puis ils se mettent à rire de nervosité en ce regardant entre eux bizarrement. Vraiment bizarre...

Je me dirigea donc à la cuisine, avec Mère et Père, qui m'accueillirent comme ça:

— Au, mais c'est notre petite chérie qui ce lève! Bon matin, mon cœur! lança Père 

— Bien dormie, Yuki? me dit Mère, avant d'ajouter: le petit-déjeuner est déjà prêt.

Je les regarda de travers. Jean-Marcel m'avait déjà prévenu et je suis sûre qu'ils le savaient, et pourtant, ils font comme si de rien était! Je m'assieds à ma classe et commença à manger. J'en avait marre de la routine. Je voulais faire autre chose.

—  Père, pouvez-vous, après le petit-déjeuner, me montrer comment combattre s'il vous plaît?

À ces mots, Père manqua de s'étouffer avec son café.

— Y-Yuki, enfin! bafouilla Père. C-Ce n'est pas le moment, ta journée a déjà été toute programmée.

-Mais Père! Je n'ai jamais rien fait d'autre que des Salons Pokémon! Laissez-moi apprendre d'autre chose d'utile!

Mes parents me fixèrent en silence. Je rajouta, sans grande conviction:

— S-Si je veux devenir dresseuse Pokémon, il va bien falloir que je lance dans les combats!

Des larmes se mirent à sortir malgré moi. Je vis dans le regard de Père de la tristesse et de la peur, dans celui de Mère un mélange égal de crainte, de tristesse et de pitié. Un étrange silence pris place dans la pièce, rapidement suivi de la voix de Mère, qui dit:

— Ma chérie, ne dit pas ça, s'il te plaît. 

Quoi, parce que j'ai dit quelque chose de mal??

— Tu es bien trop précieuse pour combattre, Yuki, rajouta Père.

— S'il vous plaît! C'est à croire que je ne suis même pas votre fille!

Le regard de mes parents s'emblait s'assombrir. Je rajouta:

— Je dois forcément avoir ça, des espèces de gènes, de dons que vous m'avez offerts qui fait en sorte que je sais bien combattre! Comme vous, Père!

Père est un champion d'arène de type Acier. Après l'énorme attentat de Zygarde et de la team Flare, la région de Kalos à changée. De nouvelles arènes, entre autres. C'est ainsi que Père c'est mis à combattre, principalement avec son Pingoléon.

— Yuki! cria Père.

Ayant compris que j'avais commise une erreur, je balbutia quelques mots incompréhensibles avant de quitter la pièce vers le salon. Jean-Marcel m'y rejoignit, un plateau de Baies à la main.

— Avez-vous besoin de quelque chose, Mademoiselle?

Je refusa poliment et alluma la télévision. Le télé-journal de 9h avait déjà commencé, mais je suis venue à temps pour l'article qui m'intéressait: le bilan de la Ligue de Kalos, avec une description de chaque dresseur l'ayant affronté. Le vainqueur de la Ligue se nomme Alain: jeune homme de taille moyenne, mince, les cheveux de couleurs noirs et les yeux bleus. En deuxième place, un certain Sacha. Tiens, ce nom m'est familier... Mes parents arrivent, intéressés par le reportage. Tiens? Malgré qu'il parle de combats, ils ne me disputent pas..?  Il vit normalement à Kanto, avec sa mère, mais habite temporairement ici, à Kalos. Cheuveux et yeux bruns, garçon du même âge que moi. Il me rappelle quelqu'un, pourtant je suis sûre de ne jamais l'avoir rencontré... Alors que je suis en pleine réflection, l'écran s'éteint. Mère et Père avaient l'air furieux.

—  Yuki, peux-tu m'expliquer ce que tu regardes?

Mince, prise la main dans le sac! Mais pourtant, ils ont vu une partie avec moi! Qu'est-ce qu'ils cachent?

— Yuki, j'aimerais des réponses.

— Mais, Père, qu'ai-je fait de mal?

— YUKI! ON NE RÉPONDS PAS AINSI AUX ADULTES! DANS TA CHAMBRE, IMMÉDIATEMENT!!

Mère prit l'épaule de Père, signe pour lui de ce calmer. Il prit une grande respiration et lança d'une voix dure et sans appel, mais légèrement chamboulée:

— Yuki, dans ta chambre.

Les larmes au yeux, je courra dans ma chambre et ferma à clé la porte. Je me mis à pleurer à chaudes larmes. Encore et encore. Mais pourquoi mes parents me cachent des choses? Pourquoi l'image de ce Sacha m'a été familière, moi qui n'en l'ai jamais rencontré? Que faire, maintenant? Dans mes larmes, une réponse se démontra d'elle même: Fuir seule. Avoir mon premier Pokémon. Rencontrer ce Sacha. Puis... Enfin! Ce n'est pas important. Attendons la nuit...