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Où une petite copine se trouve entre les livres...

Teresa attachait ses cheveux dans un chignon rapide, le bout de son crayon coincé entre ses lèvres. Elle avait l'après-midi devant elle pour réviser et préparer son concours blanc. La bibliothèque universitaire était encore calme, la plupart des étudiants était partie manger. Elle pouvait profiter de ce calme pour se concentrer et se lancer dans ses révisions. Elle mit son casque et ajusta le volume sonore de sa musique. La première page d'un petit tas de 40 pages remplies de questions à choix multiple était encore vierge de toute écriture. Elle appuya ensuite sur son chronomètre et se lança. La première question était aisée, la seconde demandait une connaissance du détail. Son concours blanc portait sur 6 matières différentes, toutes mélangées, pour intensifier l'exercice. Mais Teresa n'était pas du genre à se laisser abattre. Sa concentration était à son comble, elle était plus focus que jamais sur son concours blanc et rien ni personne ne pourrait la perturber. 

Lorsque Harriet entrait dans la bibliothèque universitaire ce jour-là, elle ne s'attendait pas à y trouver si peu d'espace libre. C'était le milieu de l'après-midi et les élèves profitaient des quelques heures de répit pour travailler sur leurs cours, réviser pour les partiels ou rattraper les cours loupés en recopiant les notes d'un.e autre. Harriet pesta, Thomas lui passa devant et partit à la recherche d'une table qui pourrait accueillir leurs deux petits culs. Clint était partit en option, Brenda et Minho roucoulaient sur la pelouse devant la faculté. Harriet était contente de passer du temps avec Thomas. Brenda et Minho lui portaient sur les nerfs, à se la jouer "amoureux transis". Brenda était devenue infernale dès qu'il était question de The Maze et Minho allait forcément dans son sens. Elle vouait une haine à Rachel depuis que celle-ci avait récupérée son épée démoniaque et Harriet avait l'impression de payer le prix de cette haine, comme si son équipe n'avait pas été capable de la protéger elle, pour que personne ne lui vole son dû. Harriet l'avait un peu mauvaise, elle était morte dans le jeu pour l'aider à parvenir à son but et madame Brenda faisait des caprices de princesse. 

- J'ai trouvé une place, il y a une fille toute seule, peut-être qu'on peut lui demander de piquer deux places à côté d'elle. L'informa Thomas alors qu'Harriet ressassait dans sa tête la déception qu'était Brenda depuis quelques jours. Elle hocha la tête suivant Thomas à travers les rayons plein de bouquins de la bibliothèque. 

Elle écouta à peine Thomas demander à la fille s'ils pouvaient s'installer. Elle piochait un livre ou deux dans le rayon du "droit international" et s'assit face à Thomas, en diagonale de la fille. Elle ouvrit ses bouquins, sortit sa tablette pour reprendre ses cours et piqua un stylo bic à Thomas pour noter quelques notions. Harriet se concentra sur son travail, Thomas sur le sien. Il avait mis ses écouteurs. La jeune fille à la table travaillait avec son casque, elle semblait complètement dans sa bulle. Harriet la détailla un instant, ses cheveux bruns rassemblés dans un chignon, ses doigts qui griffonnaient dans la marge de sa feuille, l'autre main suivant les indications d'un bouquin ouvert devant elle. Ses yeux jonglaient entre le livre et ses feuilles blanches remplies de questions. Elle était drôlement mignonne, son visage paraissait tout fin, tout délicat. Harriet se demanda si elle ne l'avait pas vu quelque part.  Elle dessina de ses yeux noirs la douceur de la jeune fille et sursauta quand les yeux bleus de celle-ci se braquèrent sur elle. Il y eut un moment de trouble chez Harriet. Ses yeux s'étaient plongés dans ceux de la fille. Le regard glaciaire qu'elle lui avait lancé en sentant son regard sur elle se transformait en un éclair de surprise et des yeux doux et attendris. Ce qui chamboula Harriet dans tout son corps. Elle avait l'impression que son cœur venait de dégringoler dans sa poitrine. Elle était magnifique. Tellement magnifique qu'elle avait eu un coup de foudre. Ses yeux ne quittaient pas les siens. Harriet avait presque plongé dedans, elle voulait s'y noyer dans ses yeux océan. Le moment était suspendu, coupé du temps et Harriet sentait son cœur s'emballer. C'était la fille qu'elle avait croisé une fois, cette fille là, qu'elle avait trouvé tellement magnifique qu'elle s'était pincée pour être sûre de ne pas rêver. 

Teresa n'en revenait pas. La fille qu'elle suivait sur Instagram et qu'elle trouvait sublime était assise en face d'elle. Elle déglutit. Tout en elle n'était plus que chaos. Elle sentait ses jambes devenir du coton tellement elle était gênée et heureuse à la fois. Les yeux noirs de la jeune femme ne la quittaient pas. Fascinée, Teresa n'osait pas détourner le regard. Elle savait déjà qu'elle était rouge comme une tomate. Son cœur s'était stoppé dans sa poitrine. Elle avait l'impression de vivre un truc beaucoup trop intense pour elle. 

- Ah ! Harriet ! Thomas ! On vous cherchait ! Annonça une voix trop forte et aiguë. Teresa l'avait entendu même avec son casque. Aucun doute, c'était cette Harriet. Celle qui faisait chavirer son cœur. Elle détourna les yeux, gênée et tenta de se concentrer à nouveau sur son concours blanc. La fille qui venait de briser son moment avec Harriet se plaça en face d'elle, la regardant de haut et tapa deux petits coups sur son livre pour avoir son attention. Tu peux partir ? On voudrait la place avec nos potes. Teresa la regarda avec l'air le plus blasé du monde, enleva l'oreillette droite de son casque et grimaça. 
- T'as dit quoi ? Elle demanda d'un ton glacial. 
- Casses-toi ! On veut la table avec nos potes ! Renchérit la petite brune avec un air hautain que Teresa lui détestait aussitôt. Son mec, derrière, la tenait par la main avec son air de chien battu. 
- Oh, Brenda, tu te calmes ! Elle était là avant, c'est elle qu'a bien voulu qu'on s'assoit là. Défendit Harriet avec un regard furtif pour Teresa. 
- Eh bien maintenant, elle peut se barrer, vu qu'on a besoin de la place... Lui rétorqua la dénommée Brenda avec un roulement de yeux exaspérants. 


Teresa regarda Harriet un moment puis remit son casque, mettant sa musique un peu plus fort pour oublier cette fille insupportable et se reconcentra sur la correction de la page 26 de son concours blanc. Elle était loin d'avoir terminé. Elle n'allait pas laisser une pimbêche lui gâcher la vie. Elle n'allait surtout pas céder. Elle entendit à peine les réflexions mauvaises et exaspérées de la fille. Elle entendit cependant très bien la voix du garçon assis à côté d'elle qui disait à sa pote d'aller ailleurs, qu'elle avait qu'à venir plus tôt à la BU si elle voulait une place. Un sourire se traça sur les lèvres de Teresa, satisfaite que ce mec rembarre si bien la pimbêche. 
- C'est ça, fais la maligne ! Cracha Brenda. C'est parce que tu lui suces la bite qu'il te défend comme ça ? 
Harriet se leva d'un bond, sous le regard choqué de Teresa qui n'avait rien demandé à personne et qui se faisait insulter par une fille qu'elle ne connaissait pas juste parce qu'elle ne cédait pas à ses caprices. 

- Casses-toi Brenda ! Casses-toi ! Quand t'arrêteras d'insulter toutes les filles que tu croises de salope ou de pute sous prétexte qu'elles ne t'obéissent pas au doigt et à l'oeil, tu pourras venir avec nous ! Mais ça commence à me souler sévèrement ton slutshaming à tout va ! C'était Rachel, c'est cette fille qu'a rien demander, ça va être qui après ? Camille parce qu'elle a parlé à Minho ? Maya parce qu'elle a la robe que tu voulais t'acheter ? Merde, écoute-toi deux minutes avant d'insulter tout le monde ! Tu me soules, sérieux !! 

Harriet était en colère. Très en colère. Ce n'était pas le premier avertissement qu'elle faisait à Brenda.  Thomas tombait des nues. C'était rare qu'Harriet s'énerve autant mais là, elle avait raison. Brenda avait dépassé les bornes. Elle insultait tout le monde, elle était plus que capricieuse depuis quelques temps et marchait sur tout le monde. On entendait deux, trois personnes qui applaudissaient deux tables plus loin. Brenda grimaça de colère et tourna les talons sans un mot, tirant Minho à sa suite comme un petit chien. 

Harriet se rasseya et offrit un petit sourire à Teresa.
- Excuse-la, elle est conne parfois ! Lui dit Harriet dans un regard doux pour Teresa. 
- Ouais, en ce moment, c'est une harpie... Renchérit Thomas. Elle n'avait pas à t'insulter comme ça... 
Teresa leur dit que ce n'était pas grave, elle leur sourit tour à tour et les informa qu'elle devait se remettre au travail. Harriet lui souriait et hocha la tête. Ils se remirent tous à travailler, la tempête était passée. Harriet se dit qu'il fallait qu'elle parle avec Brenda, pour savoir pourquoi elle était comme ça en ce moment, pourquoi elle avait tant de haine en elle. Il fallait qu'elle lui parle avant que ça dégénère vraiment. Brenda, à vrai dire, s'en était pris à la fille qui venait de faire chavirer son cour. Bien sûr que non, Harriet n'allait pas rester assise à ne rien dire. 

Vers 18 heures, Thomas et Harriet rangèrent leurs affaires, replaçant les livres qu'ils avaient emprunté sur les étagères et ramassant leurs crayons et bloc-notes. Thomas s'arrêta à nouveau devant la table de la jeune fille, elle rangeait ses crayons, fermait ses livres et commençait à ranger ses affaires. 

- Eh, on va boire un café avec Harriet, ça te dit de venir avec nous ? Il lui proposa. Teresa le regarda avec un sourire. 
- Ouais... Carrément, c'est sympa de votre part ! Elle leur dit. Thomas afficha un grand sourire et Harriet qui revenait tout juste sentit son cœur s'emballer à nouveau. Au fait, moi, c'est Teresa ! 
- Thomas, enchanté ! Ou Tom pour les intimes, ahah. Dit-il avec un grand sourire... 
Elle passa sa bandoulière sur l'épaule et emboîta le pas avec Thomas et Harriet, fortement plus sympathiques que cette Brenda. 

- Hum, ça vous dérange si mon petit frère nous rejoint ? Il doit sortir de son atelier... On devait se retrouver pour rentrer... Demanda Teresa en pénétrant dans le petit café où Thomas et Harriet avaient prévu de passer un moment autour d'une boisson chaude. 

- Non, sans souci ! Lui dit Harriet avec un grand sourire. 
Tant que Teresa restait un peu avec elle, elle s'en fichait pas mal d'avoir son frère dans les pattes ou non... 

to be continued... 


Bonne année mes petits chats ❤

Love, Ali. 

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