
Où les pères de famille se battent contre l'injustice.
Hello, je reviens après quelques mois. comme je le disais sur Douceur Cosmique il y a peu, j'ai bossé intensivement sur un projet conséquent depuis septembre 2022 donc j'avais peu de temps et de place dans mon quotidien pour travailler sur cette histoire. Me voici de retour. Bonne Lecture !- Love, Ali.
Chris, le père de Newt et Teresa, roulait tranquillement jusqu'à l'adresse indiquée par Beth. Elle lui demandait de tourner à droite, puis de prendre une petite rue dans un quartier résidentiel, tourner encore une fois à droite et se garer devant une maison pavillonnaire. Chris jeta un coup d'œil à son fils, assis côté passager. Il n'avait pas dit un mot du trajet et au fur et à mesure qu'ils avançaient vers la maison de Beth, il semblait s'être tassé sur lui-même. Le message avait été clair. Newt était amoureux d'un garçon dénommé Thomas. Thomas était le frère de Beth. Et ce dénommé Thomas lui avait brisé le cœur. Chris comprenait que son fils n'est pas tellement de foutre les pieds chez celui qui l'avait rejeté. Teresa pianotait sur son téléphone, celui de Newt vibrait la seconde d'après. Leur père les surprit à communiquer par texto pour éviter d'en dire trop. La petite Beth semblait un peu déboussolée par les évènements de la journée et Aris, que Chris connaissait bien, semblait lui vouloir à tout prix la réconforter et lui montrer son soutien.
Newt avait expliqué à son père les évènements du jour, la raison de son exclusion pour deux semaines et les soupçons de harcèlement envers Beth. La petite Fergusson était protégée par sa famille, le pouvoir et l'influence de celle-ci. Elle se pensait intouchable. Newt n'avait pas agi de manière la plus raisonnée, certes. Il perdait souvent son calme lorsqu'on faisait du mal à ses amis. D'ordinaire, il n'était pas de tempérament belliqueux, contrairement à l'ainée, Sonya. La petite Fergusson l'avait surement poussé dans ses retranchements pour qu'il agisse aussi impulsivement. Il avait le même sang que Sonya, après tout, alors une droite dans la tronche ou une tasse de café chaud qui virevolte, c'était dans les gênes de la famille.
Aris ouvrit la porte arrière pour laisser passer Beth alors que Chris coupa le moteur. Le père de Newt se tourna vers ses enfants.
- Je l'accompagne. Vous m'attendez ici. Il annonça avec une certaine autorité dans la voix. Il enlevait les clés du contact et ouvrit sa portière pour extraire son grand corps linguiforme de la voiture. Il ordonna d'un geste à Aris de remonter et de l'attendre dans la voiture avec sa progéniture.
Beth fit un petit geste de la main à Newt par la fenêtre et celui-ci lui rendit un sourire. Aris claqua la porte, regardant sa protégée remonter l'allée qui la menait à sa maison, le père de Newt sur les talons. Teresa se redressa, poussa légèrement du doigt l'épaule de son frère, assis devant elle.
- Je savais pas que t'étais un violent comme ça. C'est grave j'espère ? Elle est défigurée au moins, pour que tu sois exclu deux semaines. Le charria sa sœur.
- Non, même pas, juste une légère rougeur sur sa peau. ça risque de ne pas aller avec son teint. Je suis exclu parce que papa n'a pas la même influence financière que les Fergusson, donc on ne prendra jamais mon parti. Newt a simplement dit, sachant que la sanction qui lui était infligé n'était qu'un abus de pouvoir.
- C'est toujours la même chose avec eux. Montres-moi la vidéo. Ordonna sa sœur.
C'est Aris qui lui passa son téléphone, la vidéo en plein écran. Teresa se pencha dessus, la relisant plusieurs fois. Elle se demandait si ces filles avaient conscience de leurs actes. C'était moche, de faire ça à une gamine nouvellement arrivée. Teresa s'en fichait pas mal que Newt soit pris dans les querelles de gamine. Certes, il n'avait rien demandé à personne, encore moins à être embrassé par la peste de Fergusson, mais il savait se défendre. Newt ne se laisserait jamais entrainé dans leurs bassesses. Beth, par contre, semblait plus fragile.
- Elle a déjà subi du harcèlement, assez violent d'ailleurs. C'est pour cette raison qu'elle a changé de lycée. Expliquait Newt, consultant le regard accusateur d'Aris dans le rétro viseur.
- T'as bien fait de la protéger un peu. Toi aussi, Aris. Franchement, les Fergusson sont des ordures. Et j'en sais quelque chose, j'ai subi le même sort qu'elle en seconde avec son idiot de frère. Ça doit être pour ça que papa est descendu pour raccompagner Beth. Rétorqua Teresa en rendant finalement le téléphone à Aris.
Beth entra chez elle, elle invita le père de Newt à entrer. En enlevant ses chaussures, elle appela son père, lui disant qu'elle était rentrée et qu'elle avait de la compagnie. En enlevant son manteau, elle laissait apparaitre le sweat jaune de Newt. Son père passa la tête dans le couloir et vit l'homme qui accompagnait sa fille.
- Bonjour, je suis Chris, le papa de Newt, un ami de Beth. Je me permets de la raccompagner et j'aimerai discuter un peu avec vous. Lança Chris d'un coup, sentant que voir sa fille de quinze ans débarquée à la maison avec un quarantenaire bien tassé n'était pas la chose la plus rassurante qu'il soit. Mes enfants attendent dans la voiture.
Le père de Beth lui colla une bise sur le front, sa fille se serra dans ses bras un instant et s'avança pour tendre la main à ce dénommé Chris.
- Enchanté, Paul. Qu'est-ce qui vous amène ? Il lui dit, plongeant ses yeux dans celui de l'homme qui se tenait sur son paillasson. Paul se fit la remarque que le petit Newt qu'il avait tenu en pleurs tout contre lui ressemblait beaucoup, à son père.
- Il s'est passé quelque chose au lycée aujourd'hui, mon fils et votre fille sont concernés et j'aimerai en parler avec vous.
Paul jeta un regard interrogateur à sa fille et celle-ci baissa les yeux instantanément. Elle tirait sur les manches de son sweat trop grand, pour y cacher ses mains. Il posa sa main sur la tête de sa fille et l'attira contre lui.
- Entrez, enlevez votre manteau, je vous prie. Un thé, ça vous irait ? Vos enfants peuvent rester dans la voiture ? Demanda Paul à son invité, lui proposant de s'installer à la cuisine. Navré, je vous propose que la cuisine. Ava ma belle-sœur se repose dans le salon, je ne voudrais pas la déranger.
Chris déposa son manteau à l'entrée et suivit le père de Beth et sa fille dans la cuisine. Celle-ci remplit une bouilloire et sortit quelques tasses. Paul passa la tête par la fenêtre, hélant quelqu'un à l'extérieur, dans le jardin.
- Eastia, tu peux venir s'il te plait ?
Chris s'asseyait dans la cuisine, à une chaise, regardant l'espace autour de lui. La vaisselle n'était pas faite, une pile de documents trainait sur la table ainsi qu'une paire de lunettes. Paul ne tarda pas à ressembler ses affaires de travail et les mettre de côté pour dégager l'espace.
- Ma femme arrive. Elle était partie nourrir les poules. L'informa Paul, conscient que la discussion qui allait suivre n'allait être agréable pour personne. Beth tira la chaise en face du père de Newt, elle déposa son portable devant elle et baissait les yeux, redoutant elle aussi cette discussion.
Eastia, la femme de Paul et la mère de Beth arrivait quelques minutes plus tard, alors que l'invité avait choisi un thé qui lui convenait et que Paul servait de l'eau chaude à tout le monde. Un gros labrador suivait sa patronne, entra lui aussi dans la cuisine et se mit à renifler Chris avant de poser sa grosse truffe mouillée contre sa cuisse et quémander des caresses. Eastia se lavait les mains, déposant une douzaine d'œufs sur le comptoir et s'installa à côté de sa fille, lui collait une petite bise sur la tempe.
- Eastia, c'est le papa de Newt. Il voulait nous parler de quelque chose qui s'est passé au lycée aujourd'hui. Paul s'asseyait à son tour alors qu'Eastia saluait l'invité.
- Je suis désolée... lâcha Beth avant d'exploser en sanglots. Je suis désolée.
Chris tendit la main vers elle pour lui dire de ne pas s'inquiéter. Ses deux parents échangèrent un regard. Beth cacha son visage dans ses mains, ne pouvant pas empêcher les larmes de couler.
- Beth, qu'est-ce qui se passe ? Demanda Paul.
Eastia entoura d'un bras le corps de fille et la laissa pleurer contre elle, dans une étreinte réconfortante.
- Je viens vous voir parce qu'une petite bande de gamines s'en prend à votre fille. Mon fils est intervenu dans l'histoire. Ça a un peu dégénéré et il est exclu pour deux semaines. Ce n'est en aucun cas la faute de Beth. Je connais la famille de la gamine qui mène le bal. Ils ont tous les pouvoirs et pensent qu'ils sont mieux que tout le monde. Je ne viens pas vous voir car mon fils est exclu, ça, je m'en fiche pas mal. Je viens vous voir parce que je refuse que votre enfant subisse des brimades de la part de cette famille. Ma fille a subi le même genre de choses son année de seconde, avec le frère ainé de la petite peste qui s'en prend à votre fille. Ça a failli très mal finir.
- On vient de la changer de lycée parce qu'elle subissait des violences de la part d'autres élèves. Informa Eastia. Elle caressa le dos de sa fille, doucement, comme pour la réconforter.
- Beth, tu peux nous raconter ce qui s'est passé aujourd'hui ? Demanda alors Paul, les deux mains posées autour de sa tasse de thé pour profiter de la chaleur qu'elle dégageait.
Beth se redressa, jetant un regard à son père, puis au père de Newt. Elle inspira profondément et essaya d'un revers de manche les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Elle racontait alors que les filles de sa classe avaient eu vent de ses aventures dans son ancien lycée, que l'une de ses tortionnaires d'internat était la cousine d'une des filles de sa classe et depuis, elles s'amusaient à lui faire subir le même sort. Ce midi-là, elles l'avaient fait tomber avec son plateau à la cantine avant de renverser leurs plats sur son pull. Elle était allée demander de l'aide auprès de Newt et ses amis, qu'elle connaissait de ses cours de dessin et qui étaient les seuls à ne pas se montrer hostiles avec elle. Newt l'avait accompagnée pour lui prêter un sweat, elle avait fondu en larmes parce qu'elle n'en pouvait plus de subir ça et il l'avait réconforté, prise dans ses bras et offert un thé. Ses amis et lui s'étaient montrés accueillants dès le début et elle aimait beaucoup passer du temps avec eux. Puis Newt était reparti chercher un café car le sien était froid. La bande de gamines qui s'en prenait à elle s'était approché de lui, avant emmerdé Newt, croyant que c'était son petit ami et avait envoyé une vidéo montage de Newt, elle et Sarah Fergusson le forçant à l'embrasser. Newt avait jeté son café à la tronche de Fergusson et avait été convoqué devant le proviseur. Il avait tenté de se défendre mais était finalement exclu comme sanction pour son comportement violent. Les pestes de la classe de Beth s'en sortaient sans rien et Beth savait que les brimades, les insultes et les violences reprendraient dès demain. Elle expliqua à ses parents que Newt et ses amis lui avaient proposé de passer les pauses et les midis avec eux, mais elle savait que le fait de n'avoir aucun allié dans sa classe ne l'aiderait pas à passer entre les coups.
Paul et Eastia regardaient leur fille un instant. Puis Paul inspira un long moment. Il se tourna vers le père de Newt. Il se rendit compte qu'il avait beaucoup d'estime pour ce gamin. Chris regardait les mains tremblantes de Beth sur la table.
- Beth, est-ce que tu voudrais essayer la boxe ? Demanda Chris. Il surprit le regard noir que lui lançait Eastia et lui adressa un petit sourire.
- Mais la violence n'aidera rien, si elles sont six contre moi... lança doucement Beth, relevant son regard ambré vers le papa de son ami.
- Tu sais comment Teresa a vaincu le fils Fergusson ? Tu l'as vue tout à l'heure dans la voiture, Teresa, elle est un peu gringalette, elle ne paye pas de mine. Pendant des mois, elle a refusé de nous parler de ce qu'elle subissait à l'école. Elle ne disait jamais quand elle avait des problèmes, elle gardait tout pour elle. On l'a appris parce que ce petit con de Fergusson l'a poussée dans l'escalier et qu'elle a perdu connaissance. Sa grande sœur, mon ainée, a voulu lui faire la peau, au garçon, pour avoir touché à sa petite sœur. Mais Teresa n'a pas voulu. Il a continué avec ses brimades quelques semaines après la rémission de Teresa, puis un jour, elle en a eu marre, elle a attrapé sa chaise de bureau devant toute sa classe et lui a écrasé sur la tête. Elle l'a cognée plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il tombe, qu'il s'évanouisse et que son crâne soit ouvert. Quand ses parents nous ont attaqué pour agression, elle leur a dit que leur fils la harcelait depuis des mois et qu'elle en avait eu marre, que la prochaine fois qu'il l'approchait, elle ne se contenterait pas d'une chaise, mais elle risquait de le pousser sous un semi-remorque pour s'en débarrasser. Elle a fini par dire à la mère Fergusson, du haut de son mètre cinquante, que ça sera un mal pour un bien. Depuis, il ne l'a plus jamais approché. Ils coexistent mais ne se parlent pas.
- Est-ce que vous êtes en train de dire à ma fille que la violence, dans son cas, est la seule réponse appropriée ? Demanda Paul, légèrement irrité.
- Non, je ne dis pas que Teresa a fait le meilleur choix. Ma femme et moi avions vu trop tard ce qui se passait pour Teresa. On ne l'a pas écoutée et elle ne nous en a pas parlé. Je trouve que ce que fait Beth aujourd'hui est très courageux, de vous en parler, de vous appeler à l'aide. C'est très courageux de sa part. c'est pour cette raison qu'il ne faut pas le prendre à la légère. La seule chose que les Fergusson comprennent, c'est la violence. Ils ont l'argent et le pouvoir et tout le monde, dans cette ville, leur lèche les bottes. Mais une gamine comme ma fille leur a fait comprendre qu'elle était prête à tout pour que leur idiot de fils lui lâche la grappe. Elle s'est montrée plus forte. Elle a réglé ses affaires toute seule. Là, vous, en tant que parents, vous pouvez aider votre fille avant que ça ne dégénère.
- La changer d'école à nouveau ? demande Eastia, mal à l'aise qu'on lui dise quoi faire pour protéger ses enfants. Dans le fond, elle avait conscience que les Fergusson étaient un fléau, d'un autre côté, elle voudrait que sa fille soit dans une école confortable jusqu'à la fin de sa scolarité et qu'elle ne subisse pas de brimades ou d'insultes de la part de ses camarades.
- Je ne pense pas que ça soit la solution. Trancha Paul. Je ne pense pas que Beth le veuille non plus.
- Non. Rétorqua Beth. Ce que je veux, c'est foutre mon poing dans la tronche à cette peste de Sarah Fergusson et lui casser les dents de devant pour qu'elle en paye le prix jusqu'à sa mort.
- Chris, vous avez cassé ma douce et gentille Beth ! lâcha Paul avec un éclat de rire.
- Je connais une boxeuse hors pair qui sera ravie de t'aider à placer des poings comme il faut pour faire mal. Rigola Chris.
- En tant que parent, je vais dès demain au lycée faire un signalement. Lâcha Paul à nouveau sérieux. Beth, tu as des preuves, n'est-ce pas, de ce qu'elles te font subir ? Ton pull de ce midi par exemple ? la vidéo qu'elles ont monté. Tu me donnes tout ça, je vais aller faire un tour dans le bureau du proviseur.
La porte de la cuisine s'ouvrit, laissant passer Ava, un châle en laine sur les épaules et des chaussons aux pieds. Paul lui tira la chaise avec un sourire pour qu'elle s'installe avec eux. Son visage fatigué s'illumina lorsqu'elle vit le papa de Newt.
- Ava, enchantée.
- Vous êtes la maman de Noé, n'est-ce pas ? demande Chris en serrant délicatement la main d'Ava.
- Oui, en effet.
Beth fit à nouveau chauffer de l'eau. Paul sortit une tasse pour sa belle-sœur.
- Comment va-t-il ?
- Comme une fleur, répondit Ava, visiblement captivée par l'invité de sa sœur et de son beau-frère. Eastia ne pouvait pas lui en vouloir, ce Chris était d'un charme particulier, le regard doux, le sourire facile et joyeux, ses cheveux blonds cendrés qui lui tombaient sur le front, ses lunettes à montures noires le rendaient vraiment séduisant. Il ne devrait pas tarder à arriver, Thomas est parti le chercher à l'école. Ava se tourna vers sa sœur. C'est le pédiatre qui a suivi Noé lorsqu'il était bébé, quand j'ai eu mon diagnostic. Elle se tourna vers Chris à nouveau et celui-ci lui offrit un charmant sourire de plus.
- C'est le papa de Newt, que t'as croisé en chimio lundi. Lui dit Beth en servant un thé chaud, avec un nuage de lait, à sa tante.
Ava jeta un regard triste à sa nièce puis se concentra sur le pédiatre de son fils.
- Oh. Le monde est petit, dites-moi. Elle lui dit en rigolant un peu.
Chris regardait cette femme qui se battait depuis plusieurs années contre une maladie qui la rongeait de l'intérieur. Elle avait accouché de Noé quelques mois avant d'être diagnostiquée d'un cancer du sein. Depuis la maladie prenait peu à peu plus de place dans son corps. Chris avait suivi le petit Noé de sa naissance à ses deux ans et demi et rarement, il avait pu voir la maman de celui-ci pendant les consultations : trop malade, trop fatiguée, trop épuisée. Il s'était toujours inquiété pour cette femme et son bébé et voir qu'aujourd'hui, elle vivait entourée de sa famille, que quelqu'un veillait sur elle et son fils, ça lui réchauffait le cœur.
- Vous voulez un autre thé, Chris ? Proposa Paul, visiblement content de voir que cet inconnu n'apportait que du bien dans cette maison. Il était venu pour protéger Beth. Il avait aidé Ava par le passer et soigné Noé. Il semblait être une belle personne.
- C'est gentil mais non, j'ai mes enfants qui m'attendent dans la voiture. Dit-il en se levant, les remerciant pour l'accueil et décidait qu'il était temps de les laisser et de rejoindre ses enfants et Aris.
Dehors, Teresa, lasse d'attendre son père depuis plus d'une heure était sortie de la voiture pour explorer les environs. Elle jouait du bout de la chaussure à faire rouler des graviers, assise sur le trottoir. Aris s'était assis à côté d'elle et pianotait sur son téléphone, sans doute avec Alex. Newt avait rabattu le siège pour s'allonger. Il avait mis en route l'autoradio de son père.
- Teresa ? Qu'est-ce que tu fais là ? demanda une voix dans la rue.
La brune releva les yeux et vit Harriet, accompagnée de Thomas et d'un petit garçon, qui rentraient visiblement de l'école. Elle se releva rapidement, dépoussiérant son pantalon et alla à la rencontre de sa copine. Thomas jeta un regard étrange à Aris, toujours assis par terre. Il passa à côté de la voiture. Noé tapa à la vitre, voyant Newt allongé, faisant mine de dormir. Le petit garçon dans les bras de Thomas semblait heureux de revoir Newt. Thomas se figea. Le blond descendit la fenêtre, visiblement dérangé dans un demi-sommeil et se redressa.
- Hé, salut Noé ! Dit-il alors qu'il tendait le poing vers le petit garçon. Celui-ci tapa son poing contre celui de Newt, tout sourire. C'était bien l'école ? Lui demanda-t-il. Puis le regard de Newt se posa sur le visage interdit de Thomas.
- Qu'est-ce que tu fous là ? lui demanda Thomas, sans bonjour, ni rien.
- Il s'est passé un truc au lycée. Ta sœur a des ennuis et Newt était impliqué donc notre père voulait parler à tes parents. On l'attend juste. Expliqua Teresa, légèrement irritée que Thomas parle si mal à son petit frère.
- Qu'est-ce que t'as fait à ma sœur ? rétorqua Thomas, à l'adresse de Newt. Celui-ci se tassa sur son siège et commença à remonter la vitre pour fuir la conversation. Il se détourna, ne voulant pas confronter Thomas, ni lui parler, ni le regarder.
- Il a rien fait. Lui répondit à sa place Teresa.
Thomas le regardait remonter sa vitre, il se tourna vers Teresa.
- C'est pas à toi que je parle Teresa.
Thomas sentit une certaine colère augmenter en lui. Il en voulait à Newt de lui faire ressentir de telles tempêtes dans son cœur. Il en voulait à Newt d'hanter ses pensées à chaque instant. Et là, il lui en voulait d'être là, il lui en voulait de mêler sa sœur à des histoires. Il déposa Noé, ouvrit la portière de Newt et lui fit face en se penchant dans l'habitacle.
Newt eut un geste de recul en sentant le corps de Thomas si proche du sien dans un endroit si exigu. Son regard passa rapidement sur les lèvres du brun et il se fit la réflexion que si Thomas n'affichait pas une expression si hostile et méprisante à cet instant-là, il aurait aimé l'embrasser.
- Qu'est-ce que t'as fait à ma sœur ? Lui cracha Thomas, s'appuyant contre le siège pour ne pas tomber complètement sur Newt.
- Rien du tout. Elle avait fait une tâche sur son pull alors je lui ai prêté le mien. Les yeux de Newt se posèrent à nouveau sur les lèvres du brun. Ils étaient trop proches. Il voulait l'embrasser. Il en mourrait d'envie. Pourtant, il ne voulait pas le voir, il aurait tellement voulu que son père revienne plus tôt, qu'ils partent et qu'ils ne croisent pas Thomas. Maintenant, pousse-toi, tu m'empêches de respirer.
- Si tu lui as fait le moindre mal, je te jure que... Souffla Thomas avant de se redresser. Newt ne lui laissa pas le temps de se redresser complètement, visiblement soulé qu'on le prenne pour un connard. Il attrapa le col du manteau de Thomas et l'attira à deux mains en face de lui. Le brun se cassa un peu la gueule contre le blond. Il jura entre ses dents avant que ses yeux ne tombent dans ceux de Newt. Un regard dur, froid et presque insensible.
- Tu me jures que quoi, Thomas ? Pour qui tu me prends, sérieusement ? Tu penses que je vais faire du mal à ta sœur, à ta petite sœur qui a tout de plus adorable et gentil qu'un être humain puisse l'être. Tu me jures que tu te vengeras, que tu me feras souffrir. Breaking News, c'est déjà fait. Tu m'as déjà brisé le cœur et je te jure que ça me fait un mal de chien. Alors fous-moi la paix, Beth vaut milles fois mieux que toi. Au moins, elle, elle ne laisse pas tomber ses amis.
Newt lâcha finalement le col de Thomas et le poussa pour qu'il sorte de la voiture. Thomas se redressa, un peu désorienté. Il jeta un regard à Newt, celui-ci lui fit signe de dégager, pour qu'il puisse refermer la porte. Noé attrapa le pan de manteau de Thomas et se faufila voir Newt. Il grimpa dans la voiture alors que celui-ci voulait fermer la portière.
- Attention ! L'arrêta Thomas en empoignant fermement la portière pour la bloquer. Noé était entièrement grimpé, évitant le drame de quelques secondes. Newt lâcha la portière pour attraper Noé. Le petit garçon grimpa sur ses genoux, tout sourire, inconscient de la guerre froide qui se tramait entre son cousin et le garçon blond. Thomas ouvrit la porte en grand, s'agenouilla et fit signe à Noé de descendre. Allez, bonhomme, laisse Newt tranquille. On va prendre le goûter, allez viens.
Thomas jeta un regard à Newt, ses mâchoires serrées et sa main placée sur le dos de Noé.
- Allez Noé, Thomas a raison, c'est l'heure du goûter. Vas-y, je suis sûr que ta maman t'attend ! L'intima Newt pour que la petite glue qu'était Noé quitte cette voiture et lui permette de fuir Thomas.
- Viens manger le goûter avec nous, toi aussi ! Comme l'autre fois. Renchérit Noé, ne sentant pas la tension entre les deux garçons.
- Non, je pense pas que Thomas ait très envie de m'inviter pour le goûter. Lâcha Newt, jetant un regard accusateur pour le brun. Aris profita de ce moment pour remonter à l'arrière, claquant la porte et indiquant à Newt que son père arrivait.
- Mais tu m'as dit que c'était ton amoureux, alors pourquoi tu veux pas ? répondit Noé, visiblement pas content qu'on refuse son invitation à goûter. Le coeur de Newt se serra dans sa poitrine. Il voulait fuir cette situation à tout prix et Noé, aussi mignon soit-il ne l'aidait vraiment pas.
- Mais moi, je ne suis pas son amoureux à lui, alors il m'a dit qu'il voulait plus me voir. Allez, file maintenant.
Noé jeta un regard triste à Newt avant de descendre. Thomas l'attrapa dans ses bras et se remit debout sans un autre regard pour Newt. La portière claqua derrière eux. Teresa embrassa Harriet avant de remonter dans la voiture. Thomas se détourna, avisant le père de Newt qui le saluait.
- Tiens, salut Noé. Je vois que t'as bien grandi. Lui dit l'homme qui ressemblait à Newt en plus vieux. Il s'approcha de son cousin, toujours dans ses bras, lui offrant un magnifique sourire. Ses yeux noirs se posèrent sur Thomas. Tu dois être le frère de Beth. Prends soin d'elle, d'accord ? C'est une gamine courageuse... Allez, bonne soirée.
Dans la tête de Thomas, il y eu une pensée mal placée. "Merde, il est sacrément hot", c'est ce qu'il pensait du père de Newt. Si Newt ressemblait à ça dans 25 ans, alors il serait extrêmement sexy. Thomas se gifla mentalement à cette pensée et remonta l'allée, confus et légèrement honteux.
Chris fit le tour de la voiture avant de monter dedans, s'excusant auprès de ses enfants de son retard.
- Pourquoi tu ne lui as pas roulé une pelle quand tu le tenais par le col ? Demande Aris à son meilleur ami alors que Chris redémarrait la voiture.
- Parce que si c'est pas consenti, c'est vraiment pas un truc fun à faire aux autres... Lâcha Newt, las et fatigué de cette journée.
- Aris, tu veux manger à la maison ce soir ? Je vais faire des crêpes. Histoire de te dédommager de l'attente. Demande Chris avant de s'engager sur la route.
Aris acquiesça. C'était ça ou être tout seul chez lui avec une boite de raviolis. Valait mieux la passer en leur compagnie.
La bise. Ali
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro