Où les anniversaires ne sont pas toujours sympas... (2/2)
Yo, sorry j'ai un peu de retard dans l'écriture de cette histoire. J'espère que ça vous plait quand même. Du love, Ali.
Trois jours plus tard.
En me réveillant ce matin-là, je me suis souvenu que c'était mon anniversaire. Je fêtais mes dix-huit ans et c'était plutôt une belle journée en perceptive. Par chance, ça tombait un dimanche et mes parents avaient décidé de faire un repas de fête pour mon anniversaire. J'avais invité Aris et Alex à venir manger avec nous. Cette pensée me mettait en joie. J'avais besoin d'un peu de bonheur dans le thé de mon existence. Alex et Aris étaient assez doués pour peindre ma vie avec de belles couleurs.
J'ai attrapé mon téléphone, encore allongé dans mon lit et j'ai lu les messages que j'avais reçu. Mes proches et amis me fêtaient mon anniversaire. Je répondais à chacun, les remerciant pour leurs vœux et ouvris Instagram, histoire de voir qu'elles étaient les nouvelles de la nuit. Après une demi-heure passée sur Réels, je me décidais à ouvrir les messages. Teresa m'avait identifié plus de 7 fois dans sa story, sans doute pour faire une carte d'anniversaire étrange avec des photos de moi toujours plus flatteuses. Alex m'envoyait une vidéo de deux perruches qui chantaient. Je recevais l'instant d'après un nouveau message. Cette fois-ci de Thomas. Mon cœur rata la marche, je me redressais, soudainement très stressé à l'idée de le lire. Hier encore, je lui avais demandé des explications, pourquoi il ne me parlait plus. Il me répondait maintenant. Il avait laissé tous mes messages en vu et là, à 9H38 du matin, un dimanche, il sortait enfin de son mutisme.
Thomas : "J'ai besoin de prendre de la distance avec toi. Certaines choses m'ont blessées et déplues et j'ai besoin de couper court. Je n'ai plus envie de te parler, ni de te voir. N'en fais pas tout un drame, s'il te plait. Finalement, on ne se connait pas depuis très longtemps. Vaut mieux que tu tournes la page, et j'ai bon espoir pour toi que ça se fasse rapidement. Salut. "
Je crois que j'ai regardé dans le vide de longues minutes après avoir relu trois fois le message de Thomas, ça a créé un vide intense en moi. C'était merdique comme message mais surtout ça me faisait très très mal. Pour un cadeau d'anniversaire, c'était de la tarte. Il n'y avait rien, pas la moindre explication, ni la moindre excuse valable. J'ai senti ma gorge se serrer alors que mes yeux relisaient inlassablement ce message. Je crois que si mon cœur faisait du bruit en se brisant, il aurait résonner dans toute la ville. Mon portable a échoué sur l'oreiller et j'ai poussé un cri de désespoir, à peine audible. J'ai pris un instant pour fermer les yeux, pour inspirer fort et prendre le temps de calmer ma colère. J'avais les tripes nouées, comme une énorme pelote de cordes emmêlées. Je me suis levé, j'ai ouvert la fenêtre en grand et j'ai inspiré un grand coup, sentant le vent me frôler la peau.
C'est à ce moment que mes sœurs sont entrées dans ma chambre pour me sauter dessus, me souhaitant un bon anniversaires. Elles s'étaient déguisées en fée, Sonya portait un tutu rose et des ailes brillantes. Teresa portait un horrible corset pistache avec des plumes. Elles m'offraient une étrange farandole, m'entrainant dans leur danse, rieuses et pleines de vie, le tout sur la musique de Joyeux Non-Anniversaire issue d'Alice au Pays des Merveilles, qui était ma musique d'anniversaire préférée depuis que j'avais vu Alice au Pays des Merveilles, c'est à dire, à l'âge de 5 ans. Le sourire de mes sœurs était contagieux et je me mis à danser de plus belle avec elles, sautant dans ma chambre et dansant comme un fou. J'avais dix-huit ans. C'était une belle journée et je ne laisserai pas Thomas tout gâcher.
Teresa m'offrit, du bout de sa baguette magique, une petite enveloppe verte. Elle me dit que mes sœurs les bonnes fées m'offraient ce modeste présent pour mes dix-huit ans. Je l'ouvrais sans plus attendre et découvrais trois places pour mon groupe de musique préféré de tous les temps : Muze. J'ai écarquillé les yeux et j'ai affiché un méga sourire. C'était en avril prochain, dans une des plus grandes salles de concert de la capitale. Sonya me dit que je pouvais y aller avec mes copains ou avec mes deux sœurs méga-top-géniales-de-la-mort-qui-tue, pour reprendre ses propos exacts. Je les ai serré dans mes bras et je leur ai dit que c'était une méga bonne idée, un très beau cadeau et que ça me faisait énormément plaisir .
***
Alex et Aris arrivaient vers midi. Mes parents avaient dressé la table dehors, pour qu'on profite du soleil et de l'air frais. La terrasse donnait sur le verger et le jardin. Mon père avait installé une tonnelle et la vigne courrait dessus, nous donnant juste ce qu'il fallait d'ombre. Alex portait une robe rouge à pois et Aris s'était mis en chemise, chose drôlement inhabituelle. Mes amis m'embrassaient, me souhaitant un joyeux anniversaire et saluèrent ensuite ma famille. Sonya et Teresa s'étaient changés, pour arborer une jupe longue couleur pourpre pour Sonya, assortie à la chemise de Papa et une combinaison fleurie pour Teresa. Maman avait mis aussi une belle robe et les admirer tous là, sur leur 31 me faisait très plaisir.
- Newt qui nous accueille en short de sport et en tee-shirt troué... Birthday boy, tu fais vraiment aucun effort. Me dit Alex en déposant une bise sur ma joue.
Je remarquais dans le processus une marque rouge violacée dans le creux de son cou et lui demanda discrètement si la compagnie de Guz avait été bonne. Elle rougit d'abord et me colla un coup de coude dans les côtes, me disant de me la fermer. Aris arrivait derrière nous et nous demandait pourquoi toutes ces messes basses. Alex lui dit qu'elle avait vu Guz hier soir et que je la charriais avec ça. Ma mère en profita pour m'envoyer me changer.
En remontant dans ma chambre, la réalité me frappa à nouveau. Thomas m'avait largué sans même qu'on soit ensemble et ça me faisait terriblement mal. Je jetais un coup d'œil à mon téléphone, toujours posé sur mon oreiller et décidais qu'il valait mieux qu'il reste là. J'en parlerai plus tard à mes amis mais pour le moment, non, l'heure était à la fête. Je retirais mes habits du dimanche de la flemme et sortis une chemise et un pantalon un peu habillé, les enfilant, j'esquissais un sourire dans le miroir. Le bleu ciel de la chemise se mariait bien avec mes cheveux blonds. Aris et Alex arrivaient à ce moment-ci dans ma chambre, faisant irruption comme ci de rien n'était et je jurais contre eux, leur disant que j'aurais pu être en slip ou je ne sais quoi. Alex rigola, me disant que ça ne serait pas la première fois qu'elle me voyait tout nu et Aris me disait qu'il avait encore ses deux yeux intacts pour mieux me mater. Nous admirant un instant tous les trois dans le miroir, on prit quelques photos avec des poses un peu décalées et nous rigolions sans se soucier du reste. Ils avaient bien fait de venir. La sonnerie de mon téléphone nous coupa dans notre élan et en voyant le nom indiqué sur l'écran, je n'hésitais pas à répondre.
Je m'asseyais sur mon lit, répondant à Romy.
- Hey mon pote comment tu vas ? Je t'appelle parce que c'est un grand jour aujourd'hui ! Joyeux anniversaire mon pote !
- Merci Romy, ça me fait plaisir de t'entendre ! Merci beaucoup ! J'ai répondu, un peu ému.
Romy était mon camarade de chambre, à l'hôpital. Mon pote de chimio. On se donnait toujours des nouvelles, depuis le temps. Il était lui aussi rentré chez lui, il avait repris le lycée et sa vie. On s'appelait régulièrement. Fêter nos anniversaires respectifs étaient comme une étape essentielle à passer. On ne loupait jamais l'anniversaire de l'autre, c'était un pas de plus du côté de la vie. On passa un petit moment à papoter. Aris et Alex m'avaient laissé un peu d'intimité et étaient redescendus. On échangeait sur notre vie, sur le lycée, sur son bac qui approchait et ses plans pour l'année prochaine. Il me racontait qu'il avait enfin avoué ses sentiments à la fille qu'il aimait et que celle-ci lui avait mis un râteau monumental.
Il y eu un léger silence. Je lui répétais que j'étais content de l'avoir au téléphone.
- Tu sais Newt, c'est pas le bon jour pour t'annoncer ça... mais je fais une rechute. Je reprends la chimio. Le poumon droit cette fois. Je voulais te le dire et je ne suis pas sûr que j'aurais eu le courage de t'appeler pour te le dire une autre fois... Je suis désolé de t'annoncer ça le jour de tes dix-huit ans, mais... je l'ai dit à personne d'autre. Je veux pas inquiéter mes autres copains. Je sais que toi tu me comprendras. Newt... J'avais besoin de me confier...
J'ai entendu les larmes de Romy à l'autre bout du fil et j'ai serré les dents pour ne pas exploser en sanglots.
- Romy, je suis là pour toi, le jour de mon anniversaire comme tous les autres d'ailleurs. Mec, je serai toujours là pour toi, je te l'ai promis. C'est quand ta prochaine chimio ? Je vais venir avec toi.
- Merci mon pote... Il a simplement dit et j'ai compris au son de sa voix qu'il avait vraiment besoin que quelqu'un l'accompagne. C'est lundi prochain. Pas celui-ci mais l'autre...
On a raccroché ensuite, après un petit temps et j'ai posé mon téléphone sur l'oreiller. Une tempête ravageait mon cœur. Je me suis simplement levé et je suis descendu rejoindre ma famille et mes amis. J'ai trouvé mon père sur la terrasse, debout, une bouteille de champagne à la main, prêt à l'ouvrir, les autres attablés attendaient. Il a vu mon visage et sans doute la détresse dans mes yeux et il a froncé légèrement les sourcils. Je me suis dirigé vers lui et je l'ai pris dans mes bras. Il a refermé les siens autour de mes épaules et j'ai fondu en larmes. Papa m'a serré un peu plus contre son cœur et m'a laissé pleurer un long moment. Mes sœurs, ma mère et mes amis devaient se demander ce qui se passait. J'ai fini par lâcher mon père, je me suis assis au bout de la table et j'ai séché mes larmes d'un revers de la manche.
- Je suis désolé, je viens d'apprendre une mauvaise nouvelle et je me voyais mal ne pas pleurer. Promis, ça va aller... J'ai forcé un sourire et dans le regard de ma mère, j'ai compris que je pouvais tout lui dire. Romy fait une rechute, son cancer est revenu, il reprend la chimio.
Il y a eu un blanc et tout le monde a serré les dents. Tout le monde autour de cette table savait à quel point Romy comptait pour moi, à quel point c'était la crainte de tout le monde, et comment une rechute pouvait briser une vie. Ma mère s'est levée et m'a offert un câlin, elle a embrassé le haut de mon crâne avec une extrême tendresse. Je savais qu'elle était au bord des larmes.
J'ai fait signe ensuite à papa d'ouvrir le champagne, Teresa a apporté deux plats de burrata sur la table et Sonya déposait les petits paniers de pain, pour qu'on puisse les manger.
On a bu une coupe de champagne à Romy, à moi, à la vie et l'ambiance s'est détendue rapidement. La joie et la bonne humeur de mes amis ont déteint sur les autres. On a mangé dans les rires et les bêtises de Sonya, fidèle soleil, qui rayonnait.
Mes dix-huit ans me brisaient le cœur. Je m'en souviendrai encore longtemps...
à suivre...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro