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Chapitre 7

Je me tourne vers Fred, un éclair de lucidité me traversant le corps. Ils ont versé de l'alcool en douce dans le punch, sûrement aux cuisines. Voilà pourquoi j'avais craché mon verre.

"T'es sûr qu'ils ont rien vu ? demande Nick.

- Mais oui, assure Mike, j'ai goûté : c'était bien de l'alcool. Et les profs ont rien senti !"

Une fille qui embrassait son copain non loin d'eux se lève brusquement, en lançant un regard meurtrier au petit groupe, avant de rentrer, talonnée par son petit ami, confus. Fred pouffe. Je lui donne une tape dans le dos. Il rigole de plus belle et m'entraîne avec lui.

Bientôt, un nouveau couple vient prendre leur place. Je les montre à Fred, pour me moquer, et puis je me fige. C'est Jess et Bilal. On se regarde tous les deux, surpris et victorieux. Enfin ! Il sourit puis grimace quand nos deux amis commencent à faire des bruits suspects sur leurs bancs. Gênés, nous décidons finalement de rentrer.

La fête bat son plein. Julia a abandonné Quentin et danse maintenant avec Halley et Lili. Elles rient et semblent bien s'amuser. En revanche, le copain de la dernière est complètement décomposé, sur une chaise, une verre à la main. Il ne le sait pas encore, mais, quand il portera le punch à ses lèvres, il aura une bonne surprise... Je cherche mon petit frère du regard. Il discute avec Hector et Jack. Je me remémore leurs partenaires... Halley, avec Julia, et la meilleure amie de Rose, avec... Rose. Et visiblement en train de critiquer l'ex de sa copine, en se donnant à cœur joie.

Je décide de laisser tous ces groupes tranquilles, et de profiter de ma soirée. La musique est beaucoup plus entraînante que le slow du début. Je suis consciente de ne pas savoir danser mais je me dis que je n'ai qu'à profiter, personne ne le remarquera : on s'en fiche, on est là pour s'amuser. Fred et moi restons là peut-être une demi-heure. Je perds tout mon sens de l'espace et du temps. Mes repères se brouillent, je suis emportée par la musique. L'ambiance est incroyable, toutes mes angoisses disparaissent. Je ne m'arrête plus, ravie.

Quand je finis par en avoir marre, je réalise à quel point mes pieds sont écrasés dans mes chaussures et à quel point mes cheveux sont décoiffés. Tant pis pour le beau chignon de Julia... Je suis Fred qui m'entraîne à nouveau dans la cour. Je saute à cloche pied, une de mes chaussures à la main. On s'assoit sur un banc cette fois (la plupart des couples sont repartis danser). J'enlève ma deuxième chaussure et pousse un soupir de soulagement.

Je lève la tête. Le ciel est clair et sublime. Les étoiles qui le parsèment brillent de milles feux, la lune est à son premier quart, resplendissante et nacrée. Il n'y a presque pas de nuages et les branches des arbres à contrejour ne font que de légères ombres sur cet époustouflant tableau.

Je baisse les yeux. Et je croise d'autres étoiles dans les yeux de Fred. Je souris. Je ne me rappelle plus vraiment de ce qui s'est passé ensuite. Mais je me souviens de ses lèvres sur les miennes. Et d'un bonheur intense. Pur, que je n'avais pas ressenti depuis si longtemps.

J'ai dû me coucher sans me doucher la veille puisque je me réveille toute habillée. J'enlève mes élastiques dans les cheveux et je file à la douche. En chemin, je croise Julia. Elle me regarde, méfiante, mais finit par me faire un grand sourire.

"Toi, t'as profité de ta soirée." me souffle-t-elle en me passant à côté, une expression coquine sur le visage.

Je lui lance un regard perplexe et elle s'en va en sifflotant. Je rentre dans la douche, courbaturée de partout. L'eau froide me réveille un peu et des bribes de la veille me reviennent. L'adrénaline est retombée et je m'inquiètes maintenant. Qui nous a vus ? Comment ont-ils réagi ? Est-ce qu'il s'en rappelle ? Est-ce qu'il a aimé ? Est-ce qu'on va recommencer ? Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ?

Je descends au petit déjeuner, complètement requinquée. Je me sens au meilleur de ma forme. Je m'assois sur la table où sont déjà Quentin et Tim. Ce dernier me jette un regard noir. Je fronce les sourcils. Mon meilleur ami m'adresse un sourire forcé, mal à l'aise. Tim finit rapidement son plateau et sort sèchement, sans un regard ni pour Quentin ni pour moi.

"Tu te souviens pas de ce qui s'est passé hier ? me demande mon ami.

- Non, j'ai fait quelque chose de mal ?

- Non, pas vraiment... enfin un peu mais pas directement... En gros, le mec à Tim et ses potes ont mis de l'alcool dans le punch.

- Oui, je m'en rappelle. Quel rapport avec moi ?

- Tim s'est engueulé avec lui... Il avait bu par inadvertance et on a dû l'emmener dehors... Il a vomi tout ce qu'il avait mangé depuis un mois. Il criait sur Brandon entre deux giclées... Et Fred et toi vous étiez derrière nous, en train de vous marrer. Il a pas du tout apprécié..."

Des images de la veille me reviennent. Fred et moi, à moitié soûls, sans même avoir bu, sur notre banc, ricanant comme des fous pendant des heures. Dans ma tête, le moment était incroyable. Mais en y repensant maintenant, on devait vraiment avoir l'air stupides...

Je me sens pitoyable et honteuse. Je n'ai plus d'appétit alors je laisse Quentin manger le peu de choses que j'ai pris pour le breakfast. Je quitte la salle, le laissant seul et désemparé à sa table. Je cherche Tim, pour m'excuser. Le sentiment de culpabilité qui me prend la gorge est immense. Je suis de plus en plus inquiète, je rumine. Et s'il m'en voulait tant qu'il ne me parlait plus jamais ? Et si je perdais cet ami dont je suis si proche ? Et si cela causait des tensions dans le groupe ? Fred et moi avions-nous détruit cette complicité que nous avions tous ?

Je prends ma tête dans mes mains pour me calmer. Inutile d'angoisser ainsi, je ne fais que me causer des nœuds au cerveau et me ronger ainsi n'arrangera pas les choses dans la réalité. Je respire un grand coup et balaie le couloir du regard. Je croise les yeux de quelques personnes et je me sens mal à l'aise. Je déteste la foule et le regard des gens. Tout ça me rend extrêmement nerveuse. Je tremble de nervosité et me balance sur mes jambes, totalement perdue.

J'aperçois finalement Jack non loin et je me précipite vers lui, soulagée de pouvoir aller avec un ami. Mais mon angoisse ne s'arrête pas. Je dis bonjour aux personnes avec qui il est et réalise bien vite que je ne les connais pas. Leurs visages me rappellent vaguement quelque chose et je crois savoir leurs prénoms mais nous ne sommes pas proches et je comprend vite que je n'ai pas ma place ici. Je me sens seule et débile. Ils parlent sans vraiment faire attention à moi. J'ai l'impression d'être insignifiante et minuscule malgré ma taille...

Hector sort de la cantine au même moment. Il me regarde, avec de la pitié dans les pupilles. J'ai encore plus honte. Je ne veux pas qu'il me croit faible alors je me force à esquisser un sourire. Mais, au final, je décide de laisser Jack avec eux et je pars avec mon ami.

"Alors, me demande-t-il, un peu gêné, t'as bien profité hier ?

- Oui... maugrée-je, le sujet étant trop délicat à mon goût pour qu'il l'aborde ainsi.

- Alors... Fred et toi... c'est du sérieux ? Je veux dire... ça y est ? Vous êtes ensemble ?

- Hein quoi ?! N'importe quoi, pourquoi tu dis ça ? Qui t'as raconté ces âneries ?

- Sara... Vous avez passé la soirée à vous embrasser..."

Je pique un fard. Mes joues se mettent à me brûler, plus ardemment encore que lorsque je grimpais le Mur d'Escalade à la colonie. Je baisse les yeux, consciente que je dois ressembler à une tomate comme ça...

"C'est pas possible entre Fred et moi. C'était juste l'adrénaline de la fête.

- Tu dis ça pour ne pas me blesser.

- Non ! C'est vrai ! On a une relation compliquée que j'aurais du mal à t'expliquer... Je l'aime bien sûr. Et lui aussi. Mais pas d'un véritable amour. Il n'y a rien de pur dans nos sentiments. Ce ne sont que des résidus d'un passé que nous ne parvenons à oublier. Des traces, des marques, comme faites au fer rouge, d'une relation douloureuse mais que nous regrettons. Oui. Nous sommes nostalgiques de cette période, parce que nous aimons bien nous faire du mal je suppose...

- Vous vous connaissez depuis longtemps ?

- Quatre ans..."

Oui. Quatre années que nous nous connaissons. Quatre années que nous avons débuté cette hasardeuse rencontre, fortuite mais empoisonnée. Avec Anton. Un poignard me transperce la poitrine. Anton. Mon petit frère dont j'étais si proche... Où est-il maintenant ? Comment a-t-il vécu la mort de son père ? Reviendra-t-il un jour à la colonie ? Est-il au moins encore... en vie ?

"Quatre ans ! s'écrie Hector, me sortant de ma transe. Ah oui, ça fait longtemps... Je pensais que vous aviez juste eu une histoire cet été quand Jack disait que tu étais une ex de colo à Fred...

- Tu le connais depuis aussi longtemps au final, non ? Plus même...

- Oui c'est vrai... Mais, attend... C'était toi la fille à qui il envoyait des messages tous les jours quand on était au 7th et 8th grade ?

- Euh... oui...

- Mais alors... vous êtes sortis combien de temps ensemble ?!

- Je dirais... deux ans et demi. Mais, au final, nous n'avons jamais eu une véritable relation. On s'utilisait. C'est ça le terme. On était une sorte de défouloir, de punching ball. On était très toxiques...

- Je ne veux pas être indiscret mais... qu'est-ce qui vous est arrivé exactement ?

- C'est assez compliqué à expliquer... Si tu veux, j'avais une sœur. Une demi-sœur pour être exacte. Elle faisait la colo comme moi, on était dans une situation assez difficile puisque nous n'avions plus de parents. C'est notre père qui nous éduquait puisque nos mères n'étaient pas là et il était mort un an plus tôt. Fred et moi on sortait ensemble depuis quelques mois quand ma sœur est... morte."

Mes yeux me piquent. Je tente de ravaler mes larmes mais l'une d'entre elles franchit la barrière de mes cils et glisse le long de mes joues pour venir s'écraser au coin de ma bouche. Son goût est salé et amer. La douleur me compresse les poumons et je commence à suffoquer. Hector me passe son bras autour de l'épaule, l'air calme et rassurant.

Je me rappelle qu'il est amoureux de moi et je me sens gênée. Il semble le remarquer parce qu'il déclare :

"T'en fais pas, j'ai pas d'arrières pensées. J'étais amoureux de toi, certes, mais c'est en train de passer. Oh, ça fait mal, mais c'est largement vivable. Je te considère comme une amie très précieuse et je préfère largement être à tes côtés ainsi que d'avoir des sentiments non réciproques qui me font mal."

Je souris. Hector n'a pas tort. Fred et moi avons été incapables de tourner la page. Surtout moi. J'ai gâché toutes mes amitiés, je n'ai pas surmonté la mort de Kiara. Je n'ai fait que la nier. Deux ans après, c'est toujours dur à exprimer. Et ça prouve bien que je n'ai pas réussi à faire mon deuil. Ni de sa mort, ni de mon histoire avec Fred.

Je sens quelque chose de gelé contre ma peau. Je me retourne, lentement. C'est comme si le monde autour de moi s'était arrêté. Il y a derrière mon dos une silhouette translucide. Bleu et gris. Pas de teinte rousse mais je la reconnais sans peine.

"Kiara..."

Elle me lance un sourire peiné qui me fend le cœur. Je le sens se briser en mille éclats dans ma poitrine. Je pleure de plus belle. Je m'approche pour la prendre dans mes bras mais je ne sens qu'une immense vague de froid qui s'engouffre dans mon corps. Cette étreinte est glacée et macabre. Elle me traverse, comme si j'étais immatérielle. Mais je ne le suis pas. C'est elle qui est morte.

Elle me caresse la joue. Sa main est si froide que je sens une vive douleur. Je pousse un petit cri. Surprise et inquiète, elle recule précipitamment. Je la contemple, effarée. Elle regarde sa main, désolée et malheureuse. Moi aussi je voudrais sentir la chaleur de sa peau contre moi, ses doux cheveux entre mes doigts, l'éclat de ses yeux dans les miens. Mais ça n'arrivera plus jamais. Et ce depuis longtemps. Oui. Ma sœur est décédée. Et il est temps que je l'accepte.

"Tu étais là depuis tout ce temps ?

- Mon âme refusait de partir, je n'avais pas la conscience tranquille. Comment aurais-je pu te laisser seule ici ?

- Oh Kiara je suis désolée...

- Ce n'est rien soeurette... Je ne t'en veux pas le moins du monde.

- Alors maintenant... Tu vas t'en aller ?

- Il est grand temps que mon esprit puisse s'envoler... Tu as vécu trop longtemps avec le poids de ta culpabilité. Tu dois accepter et faire ton deuil maintenant. Tu dois vivre ta propre vie désormais. Et arrêter de t'isoler par peur de blesser les autres. On ne peut pas empêcher le mal d'être commis, mais on peut faire en sorte de le surmonter avec ceux que l'on aime.

- Je t'aime Kiara... Ne me laisse pas toute seule...

- Le moment est venu de me laisser partir... Adieu princesse..."

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