La nuit fut longue pour Nick. Il avait réfléchi à la dispute de la veille avec Alina. Si cela avait été une autre, il aurait certainement tourné la page sans remord. Mais il ne pouvait le faire avec elle. Tout ce qu'il voulait après ce voyage c'était de passer du temps avec elle, lui faire l'amour comme jamais. Mais le comportement immature de son ami avait tout gâché alors qu'il avait fait l'effort de l'accepter pour Alina.

Il avait éteint son téléphone pour ne pas céder à la tentation de répondre aux appels de Alina, s'était enfermé dans son bureau. Travailler l'aidait à oublier ses problèmes. Cependant, ce ne fut bref car il se remit à repenser à cette soirée, à la façon dont ce Holan regardait « sa » Alina et cela le mettait en colère. Il ne pouvait s'imaginer vivre sans elle. Ill avait besoin d'elle. Alors, le lendemain, il décida d'écouter le conseil de son oncle et se rendit chez elle pour discuter tranquillement.

Cela faisait au moins la dixième fois que Alina relisait le même paragraphe du document sur les risques financiers du nouveau projet. Elle avait du mal à se concentrer. Son esprit n'était pas en paix à l'attente d'un signe de sa mère. Elle alla se servir sa troisième tasse de café depuis qu'elle avait commencé à travailler.

- Aller, donne-moi ça, dit Holan en lui prenant la tasse des mains.

- Holan ! se plaignit-elle.

- Tu risque de faire une overdose de caféine, dit-il alors qu'il se dirigeait vers l'évier pour y verser le liquide.

- Ça ne fait que 3.

- Oui, justement. Même avec une tasse tu peux passer toute la nuit sans dormir.

Ils repartirent vers le salon. Alina pouffa en se laissant tomber dans le fauteuil.

- Je sais que tu stresses à l'idée de ce que pensera ta mère en sachant pour toi et Nick. Mais, je te rappelle que tu n'as rien fait de mal. Tu n'as pas à t'en vouloir.

- Je sais...

La sonnerie de la porte l'empêcha de finir sa phrase. Holan alla ouvrir.

- Holan !

- Nick !

Ils se regardèrent un bref instant.

- Entre, je t'en prie.

Nick s'exécuta. La soudaine gentillesse de Holan l'étonna, mais il ne releva pas la remarque. Holan le conduisit au salon. Alina se leva dès qu'elle le vit.

- Bon, je vais vous laisser, dit Holan. Il prit sa veste, ses clés et sortit de l'appartement.

- Tu es revenu ?! constata Alina.

- Oui. Nous devons parler.

Il s'installa sur le fauteuil en face du sien.

- Je suis désolé d'être parti sans t'écouter, commença Nick.

- Non, c'est à moi de te présenter des excuses. J'aurais dû être ferme avec Holan. On en a reparlé et cette fois-ci il a compris.

Elle fit une pause. Elle le regarda en espérant que ses mots soient juste pour le rassurer. Elle se leva de son siège et vint s'asseoir à côté de lui.

- Holan est comme mon frère. Je sais qu'il a dépassé les bornes et ça il l'a compris. Je ne veux être avec personne d'autre Nick.

- Moi aussi, répondit-il en lui souriant.

Lentement, leurs visages se rapprochèrent pour finir par unir leurs bouches pour un baisé plein d'amour, un amour qui vit en eux mais qu'ils n'ont pas encore le courage de s'avouer.

Alina passa ses bras autour du torse de son petit-ami.

- Que se passe-t-il ? demanda Nick.

Alina ne répondit pas tout de suite. Ce qu'elle allait lui dire allait certainement ajouter de l'huile sur le feu à cette relation qu'ils s'efforçaient à faire fonctionner.

- Vanessa Ruiz était ici, finit-elle par dire.

- Quoi ? L'étonnement se lisait dans le regard de Nick. Il la décolla de lui afin de la regarder dans les yeux pour jauger la véracité de ses dires.

- Vanessa est la fieulle de ma mère, répondit Alina à la question silencieuse de Nick. On a grandi ensemble.

- Mais tu ne me l'as jamais dit, pourquoi ?

- Parce que pour moi ce n'était pas important. On ne s'est jamais bien entendu. Ma mère l'a toujours préféré à moi sa propre fille. Je ne sais pas, peut-être que j'avais peur que toi aussi tu ne la préfères. Je sais, c'est puéril.

Nick prit son visage entre ses mains.

- C'est toi que j'ai choisi. Je te préfère toi à toutes les autres.

Cette déclaration lui réchauffa le cœur même si elle aurait préféré une autre déclaration. Elle sourit pour cacher la petite déception qui l'animait. Peut-être attendait-il qu'elle fasse le premier pas ?

Nick la serra contre lui pour la réconforter.

- J'imagine qu'elle t'a dit qu'elle était ma fiancée !?

- Oui. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle est venue. Elle m'a accusé de te l'avoir volé.

- Ne l'écoute pas. C'était mon choix de la quitter.

- Oui, peut-être. Mais tu l'as quand même quitté pour moi.

Alina se réconforta dans les bras de Nick. Sa présence et sa chaleur apaisèrent son stress. Il décida de rester avec elle pour le reste de la journée et n'arrêta pas de lui dire de ne pas culpabiliser. Mais cela était difficile pour elle car, même si Nick disait qu'il n'avait aucun sentiment pour Vanessa, elle ne pouvait s'empêcher de se mettre à la place de cette dernière. Perdre Nick lui paraissait inimaginable. Que serait-elle sans lui ?