Quelques jours s'étaient écoulés depuis la dernière fois que Nick l'avait raccompagnée chez elle. Cela devenait difficile pour Alina de le voir tous les jours, surtout qu'il était devenu encore plus distant avec elle, si cela était possible. Elle ne comprenait pas pourquoi il le faisait à chaque fois qu'il l'embrassait. Et elle était tombée amoureuse sans s'en rendre compte.

Elle avait repris à déposer les rapports elle-même. Il ne lui adressait même pas un regard. Cela lui avait permis au moins de se nouer d'amitié avec Guy. Ce dernier insistait toujours pour son diner de remerciement.

Concernant son travail, elle avait désormais plus de temps. Un nouveau comptable avait été trouvé pour New York.

Elle était en train de finaliser certains comptes quand son portable se mit à sonner. En voyant le nom de l'appelant, elle sourit.

- Franco, comment vas-tu ?

- Bonjour Alina. Je vais bien même si tu m'as oublié !

- Oui, excuse-moi. Quelle terrible grande sœur je fais. J'ai eu tellement de travail ces derniers temps.

- Ne t'en fais pas, je comprends.

Alina savait, à l'entente de sa voix, que quelque chose le travaillait.

- Qu'y a-t-il Franco ?

- C'est maman.

- Que t'a-t-elle encore dit ?!

- Cela fait plusieurs fois qu'elle m'a appelé pour me dire que tu ne veux pas soutenir Vanessa alors qu'elle va se marier. Elle m'a dit que tu n'étais pas au diner avec son fiancé et tu ne réponds pas à ses appels. Elle voudrait t'envoyer l'invitation.

Alina sourit tellement sa mère pouvait être une si bonne comédienne.

- Elle veut utiliser ce prétexte pour me pousser à retourner à San Francisco ou pour avoir mon adresse. Mais elle ne m'aura pas. Je suis sûre que Vanessa ne veut pas me voir à son mariage.

- Je sais que tes relations avec elles n'ont jamais été bonnes et je comprends ton désir de vouloir me protéger de tout ça. Mais je ne suis plus un gamin. Je pourrais peut-être t'aider.

- Je te remercie, mais je crois que tu ne peux rien y faire. Je voudrais que tu te concentres sur la fin de tes études. Si à ton retour il y a encore la possibilité d'arranger quoi que ce soit, on verra.

- D'accord, c'est comme tu veux.

Alina avait un énorme sourire. Cela lui faisait toujours plaisir de parler à son petit frère, même si ces derniers temps, les sujets de conversation concernaient sa relation houleuse avec sa mère et « sa sœur ».

- Tu seras au mariage ?

- Je n'ai pas le choix. J'aurais déjà fini les cours.

- C'est sûr que maman serait capable de venir te chercher par la peau des fesses.

Ils éclatèrent de rire tous les deux.

Après une demi-heure au téléphone, Alina se remit au travail.

Elle vint déposer ses rapports à la même heure. Elle salua rapidement Guy qui était au téléphone avant de filer dans le bureau de Nick.

- Bonsoir Mr Nolan, dit-elle en entrant. Elle déposa les documents et se retourna vers la porte.

- Mlle Montez !

Elle se retourna pour lui faire face.

- Oui.

- Avez-vous quelque chose de prévue pour ce soir ? demanda Nick en levant les yeux de son ordinateur.

- Heu non.

- Bien, vous pouvez rentrer chez vous. Je viendrai vous prendre à 20h.

Alina le regarda perplexe. Elle essaya de comprendre ce qu'il lui disait.

- Avons-nous un diner d'affaire ? Je n'étais pas au courant.

- Vous saurez de quoi il s'agit en rentrant chez vous.

Nick sourit en lisant l'incompréhension sur dans son regard.

Ces derniers jours, il avait essayé de refouler tous les sentiments étranges qu'elle lui inspirait, sans succès. Après maintes réflexions, il décida de recourir à la solution qui l'aiderait à en se débarrasser.

- D'accord.

Alina sortit du bureau, assez troublée. Pourquoi tant d'énigmes ? Pourquoi l'inviterait-il à sortir si ce n'était pas d'ordre professionnel ? Cela ne pouvait-être qu'un diner professionnel, se convint-elle. Elle ne voulait plus se faire de faux espoirs.

- Tout va bien ? lui demanda Guy.

- Oui, oui, dit-elle en souriant. Je suis juste un peu fatiguée. Le grand patron m'a même autorisé à rentrer chez moi.

- C'est une grande première pour une femme dans cette entreprise. Tu dois avoir des pouvoirs magiques, plaisanta Guy.

- Ne dit pas n'importe quoi.

- Je suis sérieux.

Alina rit devant l'effort de son ami pour paraître sérieux.

- Mais tu le mérite avec tout le travail que tu as eu dernièrement.

- Oui. Bon, j'y vais. Bonne soirée.

- Oui, et n'oublie pas de me caler du temps pour mon diner.

- Je sais, cria-t-elle dans l'ascenseur.

Après avoir rangé ses affaires, elle rentra chez elle, le cœur remplit d'appréhensions quant au déroulement de cette soirée.