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CONVALESCENCE

Le lendemain, une lettre arriva en express du Sussex pour Poirot. La comtesse avait fait vite, comprenant l'urgence de la situation.

Et c'est là qu'Hastings entra en scène. Poirot ne s'intéressait plus à son courrier, dédaignant les demandes d'aide, les télégrammes de la police ou les lettres d'amis. Il fallait donc trouver une échappatoire et Hastings joua très bien son rôle. Miss Lemon et lui se disputèrent ce matin-là et la secrétaire arriva, une lettre à la main vers Poirot, suivie par un capitaine Hastings, l'air contrit.

« M. Poirot, je suis désolée mais le capitaine Hastings a ouvert une lettre qui vous était adressée.

- Je croyais qu'il s'agissait de mon ami, Carruser, vous savez le joueur de polo, il vit aussi dans le Sussex et...

- Oui, Miss Lemon ?, coupa Poirot d'une voix lasse.

- Elle est de Lady Bentley, M. Poirot. Elle requiert vos services et vous demande de la rejoindre quelques jours. »

Un espoir immense gonflait la poitrine du capitaine Hastings mais Poirot répondit simplement « Non », avant de retourner à la fenêtre. Mais Hastings, déçu, était fermement décidé à intervenir. Il en avait soupé de l'humeur de Poirot. Pour une fois, le capitaine se mit en colère et frappa violemment du poing sur le bureau du détective.

« Non Poirot. Je ne vous laisserai pas mourir sans rien faire. De gré ou de force, je vous emmène chez Lady Bentley. Maintenant ! »

Miss Lemon disparut dans la chambre du détective, préparer sa malle. Hastings était rouge de colère, respirant avec force, devant un Poirot, calme et figé.

« Mourir ? C'est ce que vous pensez Hastings ?

- C'est ce que vous faites Poirot. Et je n'en supporterai pas davantage. A tout à l'heure, je me charge des billets de train. »

Sans laisser le temps au détective de répondre, le capitaine était parti en claquant la porte. Poirot se glissa furtivement dans sa chambre, semblant étonné d'y trouver Miss Lemon en train de plier ses costumes avec soin.

« Je préfère prévoir pour plusieurs jours, M. Poirot. »

« Il faudra songer à commander de nouveaux costumes, M. Poirot, vous avez tellement maigri que je doute qu'ils vous aillent encore. »

« Je glisse vos médicaments dans la poche intérieure de votre robe de chambre. »

A chacun de ses commentaires, Poirot ne répondait rien. Il saisit seulement une paire de bretelles posée sur le lit d'un air interrogateur. Miss Lemon sembla confuse et s'expliqua maladroitement.

« Vous avez tellement maigri, M. Poirot. Peut-être en aurez-vous besoin... »

Il ne fallut qu'une heure à Hastings pour boucler sa valise, chercher Poirot et se retrouver dans le train pour le Sussex. La colère était retombée et Hastings paraissait navré de son éclat.

Aucun mot ne fut prononcé durant tout le trajet jusqu'à Whytefool. Un cocher les attendait à la gare pour les emmener jusqu'à la demeure de Lady Bentley. Et là Hastings se jeta à l'eau.

« Poirot, je suis désolé de m'être emporté mais vous ne vous rendez pas compte de l'inquiétude que vous nous causez à Miss Lemon et à moi-même. Vous n'allez pas bien. Le docteur vous a demandé de changer d'air. C'est l'occasion rêvée. Et Lady Bentley vous a appelé à l'aide. »

Un long temps passa et le petit Belge se décida enfin à parler :

« Ne vous excusez pas, mon ami. Vous me croyez vraiment en train de me laisser mourir ?

- Vous ne pouvez pas nier votre état. Vous n'allez pas bien. Vous ne mangez presque plus.

- Je ne suis pas au mieux de ma forme, c'est un fait, mais suis-je pour autant à l'agonie ?

- Votre état est grave, Poirot, et vous vous voilez la face. Je ne vous laisserai pas faire sans rien dire ! »

Poirot ne répondit pas, gardant les yeux résolument tournés vers l'extérieur. La voiture arriva à destination et les deux amis se retrouvèrent devant la façade du manoir Bentley. Un majordome vint les accueillir et les mena vers la comtesse pendant qu'on se chargeait de leurs bagages.

Ils arrivèrent au jardin où une table était dressée pour le goûter. Deux dames étaient assises. L'une d'elles se leva pour les rejoindre.

Et c'est là qu'elle apparut !

Cette dame était une jeune femme d'une trentaine d'années, les cheveux bouclés, d'un beau châtain clair, des yeux verts lumineux et un petit air espiègle à la limite de l'insolence.

Elle les prit cavalièrement par le bras pour les attirer vers la table.

« Les voilà enfin, ma tante.

- En effet, Alice. Bien le bonjour messieurs. Permettez-moi de vous présenter Alice Carrow, ma nièce et dame de compagnie. »

La jeune femme les lâcha et fit une petite révérence en souriant.

« Comme vous pouvez le constater. Alice est terriblement mal élevée.

- Cela ne fait rien, Lady Bentley. Nous vous remercions de cet accueil charmant », s'exclama le capitaine Hastings, un sourire aux lèvres, voyant bien que Poirot ne ferait aucun effort de politesse.

D'ailleurs le petit détective belge salua simplement et s'assit sans plus de cérémonie. Hastings, un peu mal à l'aise, se présenta lui-même aux deux dames et s'assit à son tour.

« Alors cette affaire Lady Bentley ? », demanda Poirot à brûle-pourpoint.

Hastings s'empressa de parler pour éviter à la comtesse l'embarras de répondre.

« Vous avez un merveilleux parc, Lady Bentley.

- Mon jardinier, M. Crocker, est un véritable artiste. Il travaille dur pour l'entretenir.

- Cela vous plairait-il de le voir, M. Poirot ? »

La question fut posée par Mlle Alice et surprit le détective. Avant qu'il ne puisse répondre, Lady Bentley sauta sur l'occasion.

« Quelle merveilleuse idée tu as eu là ma chérie. Emmène donc M. Poirot jusqu'au lac. Je vais en profiter pour régler quelques problèmes domestiques avec le capitaine Hastings. »

La jeune femme se leva d'un bond et Poirot fut bien forcé de se lever à son tour devant les trois paires d'yeux insistants. Puis le capitaine et la Lady les regardèrent partir en promenade.

« Je ne sais comment vous remercier, Lady Bentley, pour avoir accepté d'accueillir Hercule Poirot alors qu'il est malade. C'est un geste vraiment gentil. Et qui nous soulage. »

La lady leva la main en souriant pour arrêter les effusions.

« C'est tout naturel. Je suis heureuse de vous aider dans cette situation. Pauvre M. Poirot, que lui arrive-t-il ? Il ne ressemble pas au M. Poirot que j'ai connu. »

Et Hastings raconta en quelques mots l'affaire de Stempley House, le sadique tueur d'enfants, l'arrestation mouvementée, la blessure de Poirot, la dépression dans laquelle il sombrait peu à peu. La Lady en fut horrifiée et peinée.

« Ainsi le détective blessé courageusement dont parlaient les journaux...

- Était Hercule Poirot, continua Hastings. Mais il a refusé que son nom soit mêlé à cette affaire.

- Pourtant n'a-t-il pas réussi à sauver trois enfants qui étaient encore aux mains de ce monstre ?

- Oui, mais cela n'a pas sauvé les quatre autres.

- Je comprends.

- Je dois vous faire une confidence. Nous craignons que Poirot n'attente à ses jours. Il va tellement mal. Il lui faut une surveillance constante. Et je ne peux rester que quelques jours auprès de lui, j'ai moi-même des soucis personnels à régler... Je... »

Hastings baissa la tête, conscient de sa désertion mais la vieille dame posa une main apaisante sur son bras.

« Alice est infirmière diplômée. Si elle ne travaille plus à l'hôpital, c'est qu'elle a accepté d'être ma garde-malade. Elle peut très bien s'occuper de M. Poirot, sans aucun souci. Regardez-les, capitaine Hastings. Cela chassera vos doutes. »

Hastings reporta ses yeux sur le couple qui déambulait dans le parc. Poirot marchait lentement en s'appuyant sur sa canne. La jeune femme avait pris son bras et le soutenait. Ils semblaient deviser, tout en se promenant.

La comtesse reprit la parole, interrompant le cours des pensées du capitaine.

« Et je me dois de vous avouer, capitaine Hastings, que mon invitation est aussi intéressée. »

Hastings tourna ses yeux bleus vers la Lady qui parut embarrassée à son tour.

« Voyez-vous, si la secrétaire de M. Poirot n'avait pas fait appel à moi, c'est moi qui aurait fait appel à M. Poirot.

- Que se passe-t-il, madame ?

- Je crains pour ma vie, voyez-vous capitaine Hastings. Je reçois des lettres de menaces. Je sais que je ne devrais pas les prendre en compte mais je suis une vieille femme anxieuse.

- C'est peut-être une simple plaisanterie en effet mais en avez-vous parlé à la police ?

- Non, mais je vais tout faire pour que M. Poirot aille mieux, ainsi il se chargera de cette affaire avec tact. Comme il se doit. »

Poirot revenait avec la jeune Alice. Il semblait épuisé et s'assit à leurs côtés avec soulagement. Et là Hastings perçut l'infirmière derrière la jeune femme dans la façon qu'elle avait d'accompagner Poirot à sa chaise, de l'aider à s'asseoir l'air de rien et de lui donner d'autorité une tasse de thé bien chaude. Que Poirot ne put refuser, alors qu'il déteste ça.

L'après-midi se termina tranquillement sur une conversation qui porta sur les jardins et leurs beautés. Poirot resta silencieux.

Puis le soir tomba et le repas fut annoncé. Les deux hommes prirent congé de leurs aimables hôtesses le temps de se changer.

« Alors Poirot, que pensez-vous de tout ça ?

- Je pense, mon ami, que je suis en train de perdre mon temps. Lady Bentley ne m'a pas encore parlé de son affaire. »

Le petit détective belge semblait fâché. Mais l'attention de Hastings était focalisée sur les doigts de Poirot, sa main tremblait légèrement en ajustant son nœud-papillon. Et le capitaine ne se souvenait que trop bien de la sûreté de cette main.

Ce ne fut pas la seule chose qui attrista Hastings ce soir-là. Alors que Lady Bentley, bien au fait des goûts de Poirot, avait prévu un repas continental, fait de pommes de terre et de viande en sauce, Poirot se contenta de picorer dans son assiette, dédaignant le repas. Puis, très vite, le détective se leva, s'excusant de devoir prendre congé.

Une fois Poirot parti, Mlle Alice Carrow prit la parole de façon très professionnelle.

« M. Poirot est dépressif et il souffre de douleurs importantes. A-t-il des médicaments à prendre ? »

Surpris par cette attaque directe, le capitaine Hastings bafouilla avant de répondre :

« Oui, il a des antidouleurs et je crois quelques calmants. Peut-être des somnifères.

- Les prend-il ?

- Je ne crois pas. Il refuse de se soigner correctement. »

La jeune femme leva des yeux surpris sur le capitaine.

« Refuse ? Mais pourquoi donc ? »

La Lady répondit pour le capitaine :

« M. Poirot se sent coupable, ma chère Alice. Il est venu ici pour se changer les idées.

- Coupable ? »

Hastings se leva à son tour, il ne voulait pas que la vie privée de Poirot soit ainsi divulguée devant lui. Il n'aimait pas ça. C'était déjà suffisant de lui avoir menti sans ajouter la trahison. Cela coupa la conversation. Mlle Alice le suivit et en passant devant lui près de la porte que le capitaine lui tenait galamment, elle lui murmura :

« Votre ami a de beaux yeux. J'aimerais les voir sourire. Bonne nuit capitaine Hastings. »

Hastings, choqué, ne réussit qu'à bredouiller une réponse inintelligible. Et la jeune femme disparut dans un sourire amusé. Arrivé dans sa chambre, Hastings ne peut s'empêcher de poser son oreille contre la cloison. Le capitaine détestait espionner, regarder par le trou des serrures des portes ou écouter les conversations privées mais là il était vraiment inquiet pour son ami. Aucun bruit ne venait de la chambre de Poirot mais cela ne signifiait pas nécessairement que le détective dormait.

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