J'ai appris ses mots par cœur
Je les répète tel une litanie
Sans cesse, chaque mot frôle ma mémoire
Que cela en devient dérisoire
Je ne saurais déterminer la durée
Si ce sera éternel ou provisoire
Ces mots
Tel des lames de rasoir
Elles me coupent les artères
Et me refont naître par mille chimères
C'est ce qui me reste
De ce que je n'ai jamais possédé
C'est tout ce que je tiens
De ce que je n'ai nullement tenu

Je les relis chaque nuit
Avant chaque aube
Puisse son image
Me vienne en rêve et me taraude
J'aime me bercer d'illusions
Pour fuir mes récurrentes contusions
Cela est devenu un baume
Puisse cela me soulage
Avant l'inévitable rouage
De ce désordre aux nombreux clivages
Et je les relis
Toujours chaque nuit
Puisse son visage
Vienne comme une évidence
Me délivrer de ma convalescence.