Le temps projette ses refoulements

Défilant entre mes cils en un battement

Du jour où tu m'as laissé abattue sur ton palier

Les flocons de neige sont tombés et m'ont lavé toute empreinte du passé

L'eau a ruisselé et a m'a gravé de talismans à jamais 

Je me perds encore dans mes randonnées

Car je pense un peu trop à tes sourires fauchés 

À tes regards détachés 

À tes promesses égarées

Si mes os cachent mon cœur 

Mes tripes elles, se tordent de douleur 

Si mon visage semble impassible 

Tout se fusille dans ma raison infissible.

Mes silences en disent long 

Sur mes tribulations qui s'accumulent 

Depuis déjà très longtemps 

Et qui se dissimulent

Très subtilement dans ma gaieté 

À peine feinte 

Qui s'incruste dans mes traits 

Comme peinte 

Je peux facilement changer de teinte 

Si celle-ci m'assèche le cœur avant le visage

Je tiens à rester sans artifices 

Même si cela me coûtera mille sacrifices.