Le temps de son vivant

Avait tiré nos moments pas les pointes

Mais depuis qu'il s'est convertit aux années

On redoute qu'il nous prenne comme pêchés

Avant de sombrer

Dans un chaud été

Où tant bien que mal

Les Fraises tâchent d'être sucrées

Mais sans succès

Captive des courtes journées d'hiver

De l'odeur de la terre après la pluie

De la grisaille des nuages ensevelis

De mon reflet déformé dans les flaques d'eau

Gèle vient vite pour que je puisse sortir mon bonnet

Vient aussitôt que tu peux

Mon écharpe te veut

Ramène ton vent, ta brume et ton verglas

Pour que je puisse souffler entre mes mains

Teinte nos expirations de blanc

Comme un éphémère nuage qu'on peut tous faire

A ton arrivée je me vêtirai de mes gants

Qui n'arrivent plus à patienter très longtemps.