Je poste trois chapitres soudainement , un écrit en mai, l'autre y'a en semaine et le dernier cette nuit à 22h30 alors que je devais réviser mon histoire, mais voilà, j'en ai eu besoin, parce que plus le temps passe et plus y penser me rend mal, vraiment mal. Donc ...
Petit (Long) message avant le poème, mais que je pense important. Les trois poèmes qui vont suivre (donc ce chapitre et les deux prochains), sont très personnels (comme les autres mais ça exprime quelque chose de très profond, qui j'espère vous touchera) (mais je pense que beaucoup s'y retrouveront, hommes ou femmes malgré ce que je vais dire), puisqu'ils évoquent mon dégoût d'être une femme dans cette société actuelle, mais aussi ma peur. Parce que je suis dégoûtée, dégoûtée d'avoir peur de faire ci ou ça parce que c'est dit pour les garçons, dégoûtée de ne pas être respectée, dégoûtée d'être un objet. Et que j'ai peur, j'ai peur de ce qui m'arrivera dans les ruelles noires plus tard, j'ai peur de ce que je devrais faire pour garder mon emploi ou en obtenir un. J'ai peur de ce qu'il se passera quand je subirai du harcèlement sexuel sur mon lieu de travail, et de ce qu'il se passera quand je le dirai. Plus je grandis et plus je regrette de porter ce sexe. Ça n'enlèvera jamais la fierté que j'ai d'être une femme dans un monde qui n'appartient qu'aux hommes, mais une fierté douloureuse et blessée. Parce que ça fait mal, ça dégoûte et ça effraie, quand on se fait siffler à treize ans dans la rue.
Terriblement.
Et puis, j'en ai marre de vivre dans un monde où on est éduqué pour juger et critiquer. Oui je juge, oui je critique, mais oui, j'ai envi d'arrêter, et j'essaye tout les jours d'élargir mon ouverture d'esprit et de cesser. J'ai envi qu'on arrête. J'ai envi de faire ce que je veux, sans me poser de questions. J'ai envi d'arrêter de me dire non, j'ai envi d'arrêter de complexer. J'ai le droit d'être petite, j'ai le droit d'être intelligente (Les chevilles, ça va, la tête, un peu enflée) et bonne élève sans être traitée d'intello, j'ai le droit de me respecter et de ne pas être traitée de coincer du cul parce que je ne dis pas « Suce » à tout va. J'ai envi que tout s'arrête, que tout s'efface et qu'on aime et accepte. Qu'onOn aime les autres, et qu'on accepte leurs choix et leurs pensées, aussi mauvaises peuvent-elles être si elles ne sont pas utilisées, si elles ne sont pas pensées, pour blesser. Je veux dire, si une femme a envi de porter des choses courtes et « vulgaires », et bah elle a le droit, si ça te choque tu regardes pas. Si un homme veut se maquiller, et bah il a le droit, pareil, ça te choque, tu regardes pas. Et au pire, arrache-toi les yeux, voilà. Si ils ont envi et que ça ne fait souffrir personne, pourquoi leur refuser ?
Bref, j'arrête mon roman, voici le poème.

Je suis cette femme.
Cette chienne qui passe dans la rue.
Gentil toutou bien dressé,
On ne t'a jamais dit de ne pas aboyer ?
Quand je me fais siffler,
Soit je mords,
Soit j'aboie.
Et on passe à l'attaque,
La bave aux coins des lèvres,
Les crocs dévoilés.
Et on baisse les yeux,
Gentil toutou bien soumis.

J'me laisse caresser.
Récompenses dénudées,
D'intérêt, de plaisir.
Récompenses dénudées,
D'un simple oui,
D'un simple non,
Gentil toutou ... muselé.

Bâillonnée,
Emprisonnée par la laisse dominatrice,
Du Silence,
Roulée en boule dans la niche,
De la Peur,
Je suis cette femme qui n'a pas le droit.

L'échine courbée,
On m'tend la pâté,
J'la sens passer,
J'la vois passer.
On me dit que je peux.
On me dit t'as le droit.
Et je tends la patte,
Je quémande la pâte,
Qu'on me recule sous la truffe.

Gentil toutou,
Au pied.