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« Je rêvais d'avenir radieux vu qu'on pensait finir à deux »
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Mahalia
(2006, la capitale)
Je venais de passer deux semaines au soleil et je peux vous dire qu'elles étaient les plus épuisantes de ma vie. J'avais dû supporter l'énergie débordante de mon petit frère qui était excité durant tout le long des vacances, ma sœur n'avait pas arrêté de me charrier au sujet de Nabil car elle était tombé sur ses nombreux messages en empruntant mon portable pour jouer à un jeu d'arcade. Elle n'avait pas pu s'empêcher de faire la curieuse et de me demander toute l'histoire dans les moindres détails, de plus elle avait attiré l'attention de mon morpion préféré qui n'avait pas tardé à nous rejoindre dans notre discussion privée. Moi qui voulait garder ce sujet confidentiel j'avais fini par craquer en tout révélant à ma grande sœur.
Je déposais ma valise sur le sol de ma chambre puis m'étalais sur mon merveilleux lit qui m'avait manqué après deux semaines passé sur un lit superposé que j'avais dû partager avec mon petit frère. Je ne prenais pas le temps d'apprécier ce moment puisque mon prénom résonnait dans tout l'appartement, mon dragon de mère m'appelait déjà alors que je venais à peine de rentrer. Je soufflais un grand coup puis me relevait de ma place, traînant des pieds jusqu'au salon.
- Il faut que tu ailles à la laverie le temps que j'aille à la banque. M'exigeait-elle, me donnant une panière à linge débordante de vêtements sales.
- Et bien sûr c'est toujours bibi qui prend le sale boulot. Sourcillais-je.
- Ton frère va t'accompagner donc ce n'est pas la peine de râler. Me reprenait-elle.
Imrân, qui regardait une émission à la télé, râlait en entendant qu'il devait lui aussi m'accompagner faire quelques machines. Il n'eut pas beaucoup de temps pour se plaindre que ma mère l'ordonnait d'aller enfiler une paire de chaussures. De mon côté, j'avais souhaité rester en paire de claquettes étant donné qu'elles étaient confortables, et puis entre nous j'avais légèrement la flemme de retourner à ma chambre seulement pour mettre une paire de baskets à mes pieds. Mon morpion de frère me rejoignait devant la porte d'entrée, nous étions sur le point de partir jusqu'à ce que notre mère nous annonçais qu'elle nous déposerait à la blanchisserie avant de se rendre à la banque. Nous quittions l'appartement familiale, croisant une de nos nouvelles voisines que je retrouvais quelques fois dans mon salon en train de parler argent avec ma mère. Arrivé dans le hall de notre immeuble, ma mère nous disais de l'attendre devant l'entrée du bâtiment le temps qu'elle s'en aille chercher son véhicule.
[...]
Le panneau de la blanchisserie pointait le bout de son nez, un léger vacarme de musique se propageait dans la rue donnant l'impression qu'un groupe de jeunes avaient décidé d'y goûter son bordel. Nous arrivions devant les vitres transparentes de la laverie qui pour un dimanche était assez peuplée de monde dont une bande d'amis assise sur les sièges de la pièce. En rentrant, mes yeux se fixaient sur un jeune homme aux yeux marrons-verts, ses traits fins me rappelait quelqu'un que je connaissais. Je ne m'attardais pas plus sur lui ne voulant pas qu'il me prenne pour l'une de ses filles psychopathe qui se mettaient à fixer bêtement les gens. Je suivais mon petit frère qui venait de se trouver la dernière machine de libre, je l'aidais à y déposer l'intégralité de notre linge sale. Mon souffle se coupa un instant, ayant entendu la voix de Nabil surgir de nulle part, mon frère remarquait que j'avais arrêté tout mouvements, il me demandait si quelque chose n'allait pas mais je lui disais qu'il n'y avait rien malgré que mon visage en disait totalement le contraire. Voyant que j'étais toujours bloqué, Imrân soufflait en se baissant jusqu'au panier pour mettre le reste de nos vêtements. Il lança une machine puis s'asseyait sur le sol blanc carrelé pendant que je me redressais, m'adossant contre une rangée de machines observant l'algérien faire le malin devant une blondasse dont je n'avais fait pas du tout attention en arrivant. Ce coño était le premier qu'on ne devait pas trahir notre contrat et il était le premier à le faire en amenant ses amis mais surtout une fille bien plus développée que moi dans notre endroit à nous. Le pire c'était qu'il m'adressait de petits regards furtifs histoire de surveiller si je le regardai toujours et c'est exactement ce que je faisais, mes prunelles froncés ne pouvaient pas s'empêcher de le dévisager, j'avais clairement l'impression d'être prise pour une conne.
- Continue d'faire le malin parce que wallah ton réveil de six heures, tu vas pas l'assumer. Ricanait un des garçons de la bande à Nabil.
J'avalais avec peine ma salive en me souvenant que ma rentrée des classes était demain, je stressais à l'idée d'être séparé de mon meilleur ami et de mon amie d'enfance. J'allais entrer en première et je savais pertinemment que mes futures professeurs n'allaient pas nous louper niveau devoirs puisque cette année s'annoncerait plus chargé que la précédente.
- Le mec au gros nez fait que de te regarder. Marmonnait mon frère. Tu le connais ?
À peine le temps d'ouvrir la bouche que le concerné s'avançait vers nous, il scrutait longuement mon frère avant de me dévisager. Il ne s'imagine quand même pas que mon frère est en réalité mon petit copain ?
- Je dérange ? Demanda-t-il de manière sèche.
- Je pensais que t'étais occupé avec miss corps de rêve. Sourcillais-je, grinçant mes dents d'agacement. Et pour répondre à ta question, tu me déranges carrément.
Il claqua bruyamment sa langue contre son palais, affichant une mine de mécontentement.
- Ça te dit une balade à moto ? Me proposait-il, grattant sa chevelure tel un tic nerveux.
- Nan. Répondais-je, méchamment, reportant mon regard sur la blonde qui riait aux éclats.
- T'inquiète pas, je dirais rien à maman. S'incrustait Imrân, toujours assis par terre.
Nabil affichait un sourire vainqueur sauf que je ne lui avais pas dit oui et je ne comptais pas lui donner ma permission, j'avais d'autres choses à faire que de me balader en pleine nuit la veille de la rentrée.
- T'a d'autre choses à faire que de te trimbaler une garce. Le piquais-je.
Lorsqu'il voulu riposter il se fit appeler par le jeune homme aux yeux marrons-verts de tout à l'heure, il râlait un instant avant d'aller voir celui qui l'appelait.
La sonnerie d'école de ma nièce retentissait, me réveillant complètement de mes pensées. Une foule d'enfants sortaient du grand bâtiment blanc cassé, une des maîtresses les accompagnait jusqu'au portail. Je sortais du véhicule d'Abraham pour aller chercher Thaïs que j'apercevais discuter avec l'un de ses camarades de classe qu'elle faisait rigoler. Les parents du petit garçon arrivèrent en même temps que moi, j'embrassais les pommettes métissées de ma nièce qui portait le sourire aux lèvres. Étant sur le point de tenir la main de la petite, celle-ci courra devant elle à travers la foule, paniquée, je la poursuivi dans son élan la retrouvant dans les bras de mon ex petit copain. À ce que je sache c'était mon tour à moi d'aller chercher ma nièce pas à lui à moins que je ne sois pas au courant.
- Inna m'a pas dit que tu serais là. Sourcillait-il d'un air blasé.
- C'était à moi de venir la chercher alors tu peux retourner à ta vie de rêve. Le rembarrais-je méchamment, ne prenant guère attention à ses pupilles criminelles qu'il m'infligeait.
- Apparemment c'était notre tour à tout les deux. Remarquait-il. Je propose qu'on aille se poser au café d'à côté.
Sachant très bien de quel café il parlait je refusais sa proposition mais il fut plus malin que moi en demandant à l'avance à ma nièce si elle souhaitait boire un lait au chocolat, chose qu'elle acceptait directement en lui souriant à pleine dent. Je prenais donc mon téléphone en main et appela mon chauffeur pour le prévenir que ce n'était plus la peine de m'attendre. Nabil souriait d'un air vainqueur avant de déposer la petite par terre qui lui tenait la main comme elle avait l'habitude de le faire avec ses parents, nous nous dirigions vers la voiture de mon ex, garé un peu plus loin de l'école. Son véhicule noir pointait le bout de son nez, les lumières orangés de ses rétroviseurs s'illuminaient indiquant que la voiture n'était plus fermé à clé. J'installais Thaïs à l'arrière que j'attachais sa petite taille par sa ceinture de sécurité, j'allais ensuite m'asseoir à l'avant rejoindre Nabil qui allumait sa radio. Si il croit que je n'avais pas compris son petit jeu d'aller au café, il m'avait sous-estimé. Il y avait une brasserie à côté de notre ancien lycée où l'on avait l'habitude d'aller lorsqu'on étaient encore ensembles, parfois ils nous arrivaient d'y aller avec nos amis quand l'envie nous prenais. Je n'aimais pas qu'il emmène la petite dans un endroit de nos anciens endroits à nous parce qu'il avait l'habitude de trop raconter des détails de notre histoire à Thaïs qui m'harcelait par la suite en me posant des questions du passé. Elle disait constamment qu'elle voudrait devenir comme Nabil et moi plus tard et ça me gênait de l'entendre dire ça, car nous étions loin d'être un couple parfait. On avait la mauvaise habitude de s'engueuler au moins deux fois par semaine et je ne vous parlais pas des nombreuses crises excessives que l'algérien m'infligeait lorsqu'il était tombé sur un geste sois disant déplacé par un des garçons du lycée ou de ma classe qu'il avait observé d'un mauvais œil, il pouvait rester une bonne heure à débattre sur ce sujet-là.
Le temps de repenser à ces futilités, nous venions de nous garer sur le trottoir d'en face, je décrochais ma ceinture et mis mon téléphone en silencieux afin d'être tranquille un petit moment sans le stress de mon agent et de mes incalculables mails que je recevais en moins d'une heure. À peine sorti dehors, Nabil avait déjà refermer son véhicule et prit la petite sous son aile. À nous voir marcher jusqu'au café on aurait pu croire que nous étions un jeune couple accompagné de son enfant sauf qu'en réalité il s'agissait simplement de deux ex qui devaient se supporter une heure ou deux afin de faire plaisir à leur petit-être adorable de six ans. J'inspirais une bouffée d'air chaude qui nous accueillait grâce à la température chauffante des pompes à chaleurs installés dans différents coins du lieu, une douce musique assez plaisante me donnait envie de retrouver mon lit d'appartement provisoire que je partageait avec mon compagnon. Nous avions prévu d'emménager dans une maison près de la capitale afin d'être près de tout, comme l'aéroport. Naël devait me faire visiter une maison qu'il ne s'était pas empêcher d'aller visiter sans ma compagnie, il avait prit une de ses après-midi à l'avance pour cela.
Nous décidions de nous poser dans un coin isolé à l'abri des regards, Nabil commandait un chocolat chaud pour Thaïs ainsi qu'un café pour lui, par politesse il me demandait ensuite ce que je souhaitais commander. Je lui disais que je ne comptais rien prendre n'ayant pas soif ni faim, il n'insistait pas plus et se concentra uniquement sur ma nièce qui nous racontait sa journée d'aujourd'hui. Nous voir tous les trois réunis me rappelait le temps où ma nièce était toute petite et que nous devions la garder avec Nabil lorsque ma sœur ou son conjoint n'étaient pas disponibles pour la garder. Quand on vivait encore dans notre ancien appartement on avait pris l'habitude de la mettre dans notre lit pour la nuit puisque nous n'avions pas de lit pour bébé étant donné que nous n'avions pas d'enfants.
La petite venait de terminer son chocolat chaud, je m'impatientais devant Nabil qui prenait tout son temps pour terminer son café.
- T'a bientôt fini ? M'agaçais-je en trépignant des talons. J'aimerais rentrer tôt chez moi, j'ai pas mal de choses à faire.
- T'es pressé de nous quitter mon ange ? Souriait-il, de manière malicieuse.
- Yo no soy tù angel. Crachais-je, foudroyant ses prunelles chocolats.
Mon portable se mettait à sonner dans mon sac que je ne tardais pas à ouvrir. Le nom de Naël s'affichait sur l'écran de mon téléphone.
- No es mio bella. Ricanait-il, me demandant par la suite si je comptais répondre ou non à mon appel.
Je laissais mon portable sonner, ma nièce commençait à bailler de fatigue ce qui obligeait à Nabil de boire d'une traite sa boisson chaude. Il réglait l'addition puis nous partions à sa voiture, emmener Thaïs chez elle. Je fixais ma fenêtre du côté passager et remarquais que l'algérien ne prenait pas l'itinéraire de prévu pour aller chez ma grande sœur.
- Je peux savoir ce que tu fais ? Sourcillais-je.
- Je te ramène. Disait-il.
- Tu connais même pas mon adresse-
- C'est Rafa qui me l'a donné. Me coupait-il avant d'allumer la radio.
Il zappait les chaînes qui ne l'intéressait pas, il se rendait compte qu'à cette heure-ci rien n'était intéressant alors il lâcha une de ses mains qui tenait le volant afin d'ouvrir sa boite à gant. Il prit en main son premier album, pour lui faciliter la tâche je lui ouvrais sa pochette de cd puis le mis dans son lecteur. Je le laissais mettre le son qu'il voulait, le titre Lala passait en fond dans la voiture. Nabil se vantait devant la petite en disant que c'était lui qui chantait avec son frère, cet homme aimait beaucoup trop se valoriser.
Entendre cette chanson me rappelait le temps où nos soirées se résumaient à se balader en ville à moto, on avait pris l'habitude de rouler dans la nuit même avant que l'on sorte ensemble et cette coutume était resté des années après.
Le trajet passa plutôt vite, nous arrivions devant le portail privée de mon immeuble, je sortais quelques secondes à l'extérieur taper le code confidentiel de la résidence.
- Y'a qu'les bourges pour avoir un portail privée. Soufflait-il, nous faisant pénétrer dans l'allée principale.
Il se garait sur le parking réservé aux habitants des immeubles. Il retirait le contact de sa voiture puis détacha sa ceinture et sortie de son véhicule. Je fronçais mes sourcils, ne comprenant pas ce qu'il foutait. Jusque là je n'avais rien compris jusqu'à ce qu'il détache la ceinture de sécurité de Thaïs, en réalité il avait l'intention de monter à mon appartement. Je n'avais même pas le temps de lui dire que ce n'était pas la peine de monter qu'il me poussa en avant, râlant que je devais me dépêcher de rentrer dans mon hall puisque monsieur avait froid. Nous croisions sur notre route, une de mes voisines de palier que Naël dépannait quelques fois lorsque sa Peugeot ne voulait pas démarrer de bons matins. Je n'avais pas de quoi être jalouse d'elle parce que je savais très bien qu'elle n'était pas au goût de mon copain sinon j'aurais déjà installé mes barrières de sécurité depuis bien longtemps. Cette dernière me disait bonjour en souriant à pleine dent comme à son habitude, ses iris bleutés s'abattaient brièvement sur mon ex qui s'amusait à ébouriffer les cheveux de ma nièce qui boudait en soufflant bruyamment pour lui faire signe d'arrêter.
- Arrête de faire comme ta tante, c'est pas beau de bouder. La reprenait-il, pinçant ses petites pommettes d'enfant.
Larissa sortait de l'immeuble pendant que nous rentrions dans le bâtiment prendre l'ascenseur qui nous amena à l'étage numéro six, le tout dernier étage puisque mon immeuble n'était pas immense comparé à celui où j'avais vécu étant plus jeune.
Arrivé devant ma porte d'appartement j'insérais ma clé de logement dans sa serrure que je tournais deux fois sur la droite, je laissais entrer mon ex compagnon ainsi que Thaïs qui s'avançait jusqu'au salon, de mon côté j'entrais à mon tour puis referma la porte de mon entrée. Pendant que ma nièce s'était installé dans le sofa du séjour je cherchais désespérément Nabil qui s'était éclipsé dans mon grand appartement, j'allais à la cuisine voir si il y était, puis dans ma chambre malgré que je me doutais fortement qu'il ne soit pas là-bas. Je me réorientais donc au bureau de mon copain et effectivement il se trouvait ici, tenant un cadre photo de Naël et moi. Il balançait de manière brusque le cadre contre le bureau ne faisant guère attention à la présence dans la pièce. Les yeux rivés sur le mobilier il ouvrit ses petits tiroirs, sortant même des papiers certainement privée que Naël gardait bien au chaud à son bureau.
- Tu me le dis si je te dérange. Lui aboyais-je dessus.
- Il bosse dans quoi déjà ? Demandait-il, sans prendre attention à ce que je lui disais.
Je reprenais en main les papiers qu'il tenait, les remettant à leurs places à l'identique afin que Naël ne crame pas que quelque chose avait changé dans ses affaires. J'ordonnais à l'algérien de sortir tandis qu'il râlait dans sa barbe simplement parce que je lui avais répondu que le boulot de mon petit ami ne le regardait pas. J'avais seulement réussi à le pousser juste devant l'entrée de la porte, cet enculé m'avait bloqué et mettait toute sa force sur moi pour éviter que je m'en aille.
- Pourquoi tu trembles ? S'extasiait-il, caressant une mèche de mes cheveux.
- Solo porque me estás molestando. Bourgeonnais-je.
- J'ai fait un rêve cette nuit et t'étais dedans. M'annonçait-il, pratiquant toujours la même manœuvre, les yeux rivés sur ma chevelure.
Je comprenais rapidement qu'il venait de se retrouver dans une de ses absences comme disait si bien son grand frère, il avait tendance à penser à un sujet en particulier sur lequel il se focalisait, n'écoutant plus du tout ce qu'on lui disait. En temps normal je l'aurais déjà repoussé mais je tenais à connaître l'histoire de son rêve, encore plus si j'y étais.
- Je t'avais récupérer du taff et on venait de rentrer à notre appart. Commençait-il. T'étais à la douche pendant que j'étais descendu en bas, donner un truc à Casp'. En remontant j'étais parti te rejoindre sauf que t'étais plus là..S'arrêtait-il avant de reprendre sa phrase. Je t'avais cherché partout mais je te trouvais ap alors chui resté comme un con devant notre pieu, je m'étais rendu compte que tes valises étaient plus à leurs places habituelles, même tes pompes étaient plus dans le dressing.
- Nabil-
- J'avais prévu de te faire une surprise en rentrant, je voulais t'emmener au resto. J'avais gardé de la thune de côté pour t'offrir des vacances au soleil. Lâchait-il avant de se faire couper par ma nièce qui arrivait en courant dans le grand couloir de l'appartement.
Nabil se réveillait de sa conscience, il n'avait pas l'air de se rendre compte de ce qu'il venait de me dire. Il retournait au salon avec Thaïs qui le suivait de très près.
Rafaël m'avait raconté que Nabil avait gardé certaines affaires à moi que j'avais oublié à notre ancien chez nous, moi qui pensais qu'en toute ces années il m'avait oublié ce n'était pas du tout le cas comparé à moi qui m'étais complètement remise de notre séparation. J'avais oublié mon ex depuis longtemps et m'étais même remise en couple avec quelqu'un d'autre alors que je pensais ne pas pouvoir tourner la page.
[...]
Nabil
Sarah venait de passer à mon appart, je l'avais aperçu sortir de l'ascenseur de mon palier pour se rendre devant ma porte. Comme toujours en rentrant chez moi, elle faisait le tour du salon, observant des cadres rempli de photos de famille. Y'en avais seulement une où j'étais le seul à être dessus, j'étais tipeu et j'souriais sous les ordres de mon père qui voulait absolument envoyer une tof à sa mère qui habitait en Corse. Je me souviens que c'était le soir et qu'on venait à peine de rentrer de l'école puisque pour une fois il était venu me chercher. À la base il était venu parce que j'avais fait le con à déclencher l'alarme incendie dans tout le bâtiment juste avant de me barrer à la son-mai sauf que la proviseur m'avait chopé, elle m'avait amené à son bureau et a appelé mon père la minute suivante. Inutile de vous dire qu'il avait rappliqué cinq minutes après, il tirait tellement la gueule que j'ai crû que ma vie allait s'arrêter là. Il avait même pas attendu qu'on sorte du bureau de ma directrice pour me claquer bien comme il faut, je chialais pas mais l'envie y était.
- Tu gardes encore cette photo après ce qu'il s'est passé ? Fronçait ma belle-mère, tenant une vieille photo de l'arménienne et de moi à l'ancienne. C'est en gardant des choses comme ça que tu te pourris la vie.
- C'est-
- Il va falloir que tu arrêtes de penser à elle et que tu te concentre sur ta vie..elle a déjà fait sa vie de son côté. S'entêtait Sarah.
- Je peux-
- Oublie-là. Lâchait-elle. Si tu veux aller de l'avant il faut que tu passes à autre chose et je sais tu en es capable.
- Sauf que j'veux pas..cette fille c'est une partie de moi si je la zappe c'est comme si je m'oubliais moi-même.
J'avais beau tout essayé pour l'oublier j'arrivais ap, je faisais comme un blocage. J'avais commencé une bonne partie de ma vie avec elle et j'avais bien l'attention de la terminer avec cette fourbe de latina.
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Je me rend compte que je me suis gouré sur un détail au niveau de la durée du couple de Nabil et Maha, ça fait plus de quatre qu'ils étaient restés ensembles.
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