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« S'il te plaît, me laisse pas tout seul, y faut qu'tu restes ma boussole. »


𝐂𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐡𝐨𝐬𝐩𝐢𝐭𝐚𝐥𝐢𝐞𝐫 𝐒𝐮𝐝 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐢𝐥𝐢𝐞𝐧 - 𝟏𝟗𝐡𝟑𝟓

J'informais ma mère et mon père de mon absence puis je faisais traîner mes pieds jusqu'au hall principal du bâtiment, je m'arrêtais tête baissée vers le distributeur automatique que je m'apprêtais à utiliser. Fouillant l'une des poches de mon pantalon je recomptais chaque pièces qui s'y trouvait à l'intérieur, je finissais par y glisser une pièce d'un euro puis une deuxième de quelques centimes, j'appuyais sur le bouton de l'article que je désirais et je le récupérais en main dès que je le vis tomber dans la petite trappe qui me donnait accès à mon produit. Je partais m'asseoir sur un siège situé à plusieurs mètres d'un vieillard qui dormait à poings fermés, on n'était que deux à être ici, le reste des personnes de tout à l'heure étaient déjà rentrés chez elles. J'en avais vu du monde depuis une heure que ce soit ici ou bien dans la salle d'attente, il ne restait d'ailleurs plus que la moitié des gens qui attendaient patiemment avec mes deux parents. J'ouvrais ma canette de soda que je m'étais mise à fixer dans le vide, quelques images de tout à l'heure me revenait en tête et je ne pû m'empêcher de repenser aux têtes qu'avaient tiré Stan et les autres quand nous étions revenu sur Corbeil avec Hana. Ils nous avais directement conduit jusqu'à l'hôpital où logeaient mon petit frère, Tonio, l'israélien et son meilleur ami. Ces trois-là étaient ressortis illico de l'immeuble, soi-disant car ils n'avaient pas grand chose tandis que mon frère s'était fait gardé par l'équipe médicale. Lui non plus n'avait rien de grave aux dernières nouvelles si ce n'était qu'une cicatrice qu'il portait à son bras droit que je trouvais bien grosse ainsi qu'une égratignure qu'il avait sur le côté gauche de ses lèvres. Le problème était que mon frère faisait de l'arythmie, une maladie cardiaque qui lui coûtait quelques fois de petites crises passagères qu'on avait toujours su gérer dans la famille. J'imagine que le contexte de l'accident lui avait causé un réel stress lorsque la voiture à Nabil en avait rencontré une autre. Imrân avait fait une crise sur le chemin de l'hôpital quand une ambulance était venue le chercher lui et les autres. Je l'avais brièvement vu pendant une dizaines de minutes avant qu'une infirmière ne vienne me dire qu'il fallait que je quitte sa chambre sous prétexte qu'il avait besoin de repos alors que je ne le fatiguais même pas. Mon frère m'avait répété pleins de fois qu'il était lui-même allé accompagner de son plein gré les garçons mais c'était plus fort que moi, ma rancœur envers Nabil ne cessait de grandir. Je lui en voulais parce qu'il n'avait pas non plus dit non pour que mon petit frère monte avec lui et chaque fois qu'Imrân l'accompagnait quelque part je le laissais sous sa responsabilité. Et si l'on regardait bien les choses Nabil n'avait pas eut les épaules qu'il fallait pour le protéger.

5 appels manqués et 7 nouveaux messages, lisais-je.

J'imagine qu'il essayait désespérément de me contacter car j'avais volontairement esquivé ses appels depuis deux bonnes heures alors il s'était sûrement dit que des messages me ferait réagir. J'avalais une ou deux gorgées de ma boisson en relisant plusieurs fois ses messages qui m'énervais tout particulièrement, apparemment monsieur Nabil était de mauvaise humeur vu les sms de haine qu'il m'avait envoyé avant que je ne lui réponde par un simple « ok », qu'il prît plus que mal. Lorsque je m'étais apprêté à me lever pour aller mettre ma canette à la poubelle j'avais directement senti mon téléphone se mettre à vibrer de nouveau dans ma main. J'aurais dû ignorer son énième message et passer à autre chose sauf que ma curiosité m'avait prise de court et j'avais finalement lu son message, chose que je n'aurais jamais dû faire.

De Nabil ⚡️:
Allez vous faire voir ton frère et toi w'allah, ce qu'il a eut c'est pas mon problème. Chacun sa merde.
Et réponds ap à mes appels surtout !
J'sais pas à quoi je m'attendais moi aussi, à toi-même t'es une galère. Tu crois que j'ai que ça à faire d'te courir après ? Tu prends ap de mes nouvelles, faut pas s'étonner si ça va voir ailleurs..enft jsp si c'était un bon plan cette histoire. J'ai de l'amour à te donner qu'tu rejettes constamment.

Ma main libre pressait fermement ma canette que je mis à la poubelle après avoir lu et relue le texto de Nabil, cette fois-ci je n'étais plus énervé mais blessé. Je me doutais qu'un joint n'était pas bien loin de ses lèvres et qu'il n'était pas tout à fait dans son état normal mais je n'allais pas l'excuser pour autant. J'y avais déjà réfléchi en arrivant ici et son message ne faisait que confirmer cette décision que je venais de prendre à l'instant.

— Vamos. M'alertait mon père en me faisant signe que nous pouvions partir.

On avait d'abord ramené ma mère à son appartement et quand ce fut mon tour j'avais demandé à mon père de m'attendre sur le parking de ma tour, de toute façon je n'en avais pas pour longtemps. Je passais juste en coup de vent histoire de prendre le nécessaire pour la nuit et peut-être même pour quelques jours. Je claquais la portière du côté passager derrière moi-même, marchant à vive allure jusqu'à mon bâtiment dans lequel je rentrais après avoir laissé passer une mère et son enfant que je saluais brièvement. Pour ne pas perdre de temps je prenais la porte qui menait sur les escaliers que je montais deux par deux, arrivant enfin sur mon palier je prenais mon trousseau de clés en main que j'insérerais ensuite dans la serrure de ma porte que j'apercevais de loin, au fil du temps que je me rapprochais de celle-ci. J'entrais dans l'appartement sans faire de bruit mais au son qu'avait fait ma clé lorsque je l'avais tourné dans la serrure, c'était sûr que Nabil m'avait entendu. J'avais pu voir sa petite tête dépasser de l'encadrement de la porte du salon et pas une seule fois je l'avais calculé, j'étais simplement partie tracer jusqu'à ma chambre. Sans plus attendre, je saisissais l'un de mes sacs de voyage que j'avais récupéré sous mon lit avant d'y glisser plusieurs de mes vêtements d'été que je pliais rapidement. Je l'avais sentie arriver dans mon dos et m'analyser de près en me regardant faire mon sac pour la semaine prochaine. J'avais anticipé d'avance sa réaction donc ça ne m'avait pas étonné de retrouver mon bagage à l'autre bout de la chambre. Il réagissait toujours de manière excessive quand quelque chose ne lui plaisait pas.

Directement le ton était monté, lui me reprochait de l'avoir ignoré après que je sois rentré dans notre chez nous sans oublier ses messages et ses appels que j'avais volontairement esquivé. Et puis il y avait moi qui lui reprochait ce dernier message qu'il m'avait envoyé, pour le coup je digérais mal ce qu'il avait dit à propos de mon petit frère et encore moins sa remarque concernant notre propre relation. La discussion ressemblait de plus en plus à un dialogue de sourd, on perdait tout les deux notre temps et lui le premier. Je n'allais pas changer mon comportement ni mon caractère pour lui, et inversement parlant. Si lui-même disait que je rejetais constamment une partie de son affection alors je ne voyais pas ce que l'on foutait encore ensemble, Nabil manquait cruellement d'amour et visiblement je ne lui en donnais pas assez, en fait je n'en était pas capable. C'était dans ma nature. On reflétait parfaitement le portrait de mes parents, je me revoyais légèrement en ma mère et Nabil en mon père. Quand une personne manque d'affection elle finit par aller voir ailleurs, c'est ce que m'avait expliquer mon père lors de sa séparation avec ma mère. Et c'est exactement ce qu'il risquait d'arriver pour nous.

— Vaut mieux qu'on s'arrête là, j'te fais perdre ton temps et j'en perd aussi de mon côté. Reprenais-je mon bagage avant de quitter la pièce.

J'étais partie aussi vite que j'étais venue. Ce n'était que lorsque je terminais de descendre les marches des escaliers que je sentis que mes yeux me piquaient au fil du temps de ma marche, je n'étais qu'une idiote. Je venais de rompre bêtement avec le garçon que j'aimais, je m'en voulais à moi-même et d'une autre part je ne l'étais pas. Peut-être que je n'étais pas prête pour ça, que je n'étais pas prête à aimer quelqu'un ou que je n'étais tout simplement pas faite pour aimer. Il se mit tout de suite à pleuvoir dès que je me mis les pieds dehors, comme si je venais d'avoir la réponse à mes questions. J'avais entendu du bruit se propager derrière moi, instinctivement je m'étais retourné et je m'étais directement détendu après avoir aperçu un grand de ma cité, je ne sais pas où il allait mais il avait l'air pressé vu à la vitesse qu'il roulait et à la manière dont les pneus de sa voiture crissaient. Je me doutais que son agitation était dû à l'ambulance que j'avais vu passer avant qu'il ne démarre à son tour, c'était sûrement son père qui avait eut un soucis de santé, l'ambulance venait régulièrement le chercher puis le ramener à son domicile.

— J'vois..ok tu veux tout arrêter mais moi je t'ai jamais dit que j'étais d'accord.

Jóder.

— J'ai pas besoin de ton avis, y'a pas besoin d'avoir deux opinions dans une séparation, une seule suffit.

— Tu délires ou quoi ?! S'emportait le corse en me barrant la route pour que je ne puisse pas aller rejoindre mon père sur le parking de notre immeuble. On peut pas se séparer, c'est impossible !

— M-

— On se l'est promis putain !

Voilà pourquoi il ne fallait jamais se faire de promesses car on finissait toujours par les trahir.

— Peut-être..sauf que moi j'veux plus être avec toi. Parlais-je à cœur ouvert.

La tristesse avait remplacé toute la colère qu'il y'avait eut dans ses yeux. Bizarrement il ne faisait plus autant le malin que tout à l'heure, bizarrement il ne pensait plus du tout ce qu'il m'avait dit précédemment, soi-disant qu'il avait tout mis sur le coup de la colère, soi-disant que ce n'était pas lui et qu'il avait un peu trop forcé sur le pilon. Tout ça c'était que des excuses, ce qu'il m'avait dit tout à l'heure il le pensait, il se voilait simplement la face.

— Q..quoi ? Si c'est pour c'que j'ai dit 'tal j'le pensais pas. Déposait-il ses deux mains contre mes joues qu'il effleurait à l'aide de ses pouces. J'sais, j'ai déconné mais on est pas obligé d'en arriver jusque là.

Il essayait lui-même de se rassurer alors que dans le fond il avait très bien compris que c'était terminé.

— Tu comprends toujours pas ? Finissais-je par m'agacer. C'est fini Nabil.

— M..mais tu peux pas faire ça. Déglutissait-il. On vient d'se prendre un appart, on..on avait pleins de projets..et on avait prévu de se marier et d'avoir des enfants. C'est avec toi que j'veux finir et pas une autre. Bébé-

— Lâche-moi. Lui ordonnais-je, chose qu'il fit sans broncher avant que je ne lui en colle une. Bon écoute, je vais me répéter une dernière fois. Démarrais-je. Je pardonne pas ce que tu m'as dit par message et encore moins ce qui est arrivé par ta faute, j'te le pardonnerais jamais. Et puis y'a pas que ça..tu l'as dit toi-même, tu finiras par aller voir ailleurs alors autant s'arrêter là.

— Maha-

Je ne lui avait pas laissé le temps de finir sa phrase puisque j'étais déjà partie retrouver mon père, je n'avais pas non plus répondu aux questions qu'il m'avait posé concernant Nabil qu'il venait de croiser sous la pluie en démarrant. J'avais pris soin de me mettre dos à lui pour ne pas qu'il me voit déverser mes larmes que j'essuyais de nombreuses fois sous la veste que je portais. Je me rendis bien vite compte que ce vêtement n'était pas le mien et qu'il lui appartenait, ce petit détail accentuait un peu plus mes larmes et c'est là que je compris qu'oublier Nabil me serait plus que difficile.



[...]

𝐍𝐚𝐛𝐢𝐥

Je zappais les différentes chaînes de la télé sans vraiment savoir quel chaîne j'voulais vraiment regarder, y'avait tellement rien pendant les vacances. Tout mes potes sortaient se balader, se faisaient des mini match de foot et s'organisaient des barbecues en bas de nos tours alors que moi j'hibernais tranquille depuis un mois. J'avais pas la tête à sortir ni à devoir faire semblant devant mes shrab, en me ramenant avec eux j'allais niquer leur ambiance et puis que j'sois là où pas ça changeait pas grand chose, j'étais là sans être là t'façon. Quand on me parlait j'étais à moitié à l'ouest où j'écoutais tout simplement pas, étant encore perdu dans mes pensées. Mon visage se décalait en deuspi sur la gauche après que j'eus entendu des rires d'enfants résonner jusqu'à moi, en me retournant je vis sa p'tite peluche en forme de lion loger tranquillement à côté de mon panda que m'avait offert ma brune dans l'passé. Je dormais même plus dans notre lit parce que son odeur traînait encore dans la chambre malgré que j'aérais tout les jours, et rien que ça me rendait fou de la sentir près de moi alors qu'au final on vivait complètement loin de l'autre. Les gars m'avaient prévenu que Mahalia était retourné vivre chez son père, on habitait même pas à dix minutes de chez l'un et j'pouvais ap aller la voir. Et j'pouvais même pas me réjouir en me disant que Maha repasserait forcément à notre appart pour récupérer ses affaires vu que c'était son meilleur pote qui se chargeait de le faire.

— Met la neuf, ils passent le Livre de la jungle. M'informait mon reuf en nous rapportant des trucs à boire.

— Cimer mais j'ai pas soif. Refusais-je la canette de Coca qu'Issam voulu m'offrir. J'boirais plus tard.

Il força pas plus, je le laissais se plonger à fond dans le film pendant que je me mis à rêver de tout et de rien. En faisant une sieste 'tal j'avais rêvé que Tarik et moi étions devenus riches grâce au rap mais ça risquaient pas de nous arriver, et encore moins avec ce qui m'étais arrivé en début de semaine. Avec Taktak on s'était rendu à un planète rap de Buzzdefou sur Paname. Et vers la fin du bail quelques personnes avaient eut le droit de rapper devant le micro et j'avais failli avoir mon tour sauf qu'un connard avait volontairement bougé le mic pour pas me laisser le temps de montrer aux autres ce que je savais faire. Au même moment le mec de la radio avait annoncé la fin de la session, et pour faire court je m'étais fait couiller en beauté. Quand j'avais enfin la chance de pouvoir faire mes preuves on me brisait mes plans, l'pire c'est que je m'étais cassé l'cul à apprendre l'un de mes freestyles sur l'bout des doigts pour qu'au final j'me prenne un revers en pleine gueule. Baba avait raison, l'homme était mauvais et égoïste, il refusait de laisser la chance sourire aux autres. Mais c'était pas grave, personne ne voulait nous inviter mais avec mon frère on s'inviterait quand même. Fallait devenir quelqu'un pour exister vu que personne ne voulait nous inviter. On avait besoin de sonne-per de toute façon, y'avait que la mif qui comptait chez nous.

— Tu portes plus ton attelle ? Remarquait mon shrab en voyant que j'avais laissé mon bandage dans l'canap.

— Elle m'casse les couilles et puis ça sert à tchi, j'ai plus mal au poignet.

Ma remarque lui fît pas plaiz' mais il avait rien le droit de me dire vu que lui-même portait ap sa minerve que lui avait prescrit son toubib.
Issam avait rien le droit de me dire et inversement.

— Vasy fais le fier..j'suis sûr que t'a mal. Me chambrait l'israélien.

— Bon j're. Me relevais-je de ma place pour aller mer-fu au balcon.

J'ouvrais la baie vitrée que je refermais derrière oim avant d'aller m'asseoir sur la chaise où gazelle avait l'habitude de s'asseoir.

— Je l'ai mise à nu, elle m'a volé mon cœur..confiance, confiance..Chantonnais-je, allumant ma clope que j'amenais jusqu'à mes lèvres.

Je pouvais entendre les gamins du zoo en train de jouer et les vieux du cinquième qui se faisaient sûrement leur partie de Scrabble en terrasse. Quand je disais que tout le monde était occupé à profiter de ses vacances, y'avait que moi qui me rongeais l'esprit chez oim. Je naviguais rapidement sur mon tél en tombant par hasard sur le num au morpion sur lequel je tombais par hasard. Lui non plus j'savais pas ce qu'il était devenu mais je devinais qu'il avait dû finir par mettre au courant ses deux darons, et il avait dû se faire niquer.

— J'croise les mêmes cafards dans l'même bat'..Marmonnais-je dans ma barbe en me relevant pour aller observer de plus près la vue de mon zoo.

Je m'étais pas relevé que pour voir le paysage, j'avais cru apercevoir Naoual passer dans la rue et visiblement je m'étais pas trompé. Je l'avais direct reconnu à son allure nonchalante et à sa couleur de cheveux, je sentais bien mes nerfs monter à petits feux lorsque je la vis tracer en direction du centre ville du tieks. Qui sait, peut-être que cette fois-ci elle allait aller se plaindre chez Rino, comme la dernière fois. J'avoue que ça m'avait fait rire de savoir qu'elle était allé foutre sa merde chez les Castillo en pensant y trouver la portoricaine sur place sauf que Mahalia y était même pas. Elle savait que ouvrir sa gueule pour un rien et encore plus quand elle était en tort.

Dans l'fond on l'était tout les deux.

J'avais appris de bouches à oreilles que c'était elle qui s'était chargée de faire ber-tom mon frère en zonz', j'avais toujours dit qu'elle m'inspirait le vice et sans m'en rendre compte j'avais eut raison sur toute la ligne depuis le début. J'avais direct gobé les dernières rumeurs parce que j'savais de quoi elle pouvait être capable, ça m'étonnait pas d'elle, c'était une connasse dans l'âme. Et j'avais pas attendu dix piges pour aller régler mes comptes avec elle, j'avais pas perdu de time pour me rendre jusqu'à chez elle, une chance que j'avais pas oublié son adresse. J'me rappelle avoir toqué à sa porte et qu'au bout du deuxième coup elle m'avait ouvert, ce jour là j'avais tellement la rage que je m'étais pas contrôlé, autant mes mots que ma force. J'me souviens l'avoir chopé par le cou comme le jour où la blonde s'était permise de parler de mon père. J'avais à peine calculé ce qu'elle avait pu me dire tellement que j'avais été à fond dans mon dél'. La seule chose dont j'me souviens de notre discussion c'était qu'elle avait avoué sa connerie et qu'Adil était ensuite venu pour me séparer de sa copine que j'avais tenu fermement entre mes mains jusque là. J'avais pas fait de chichi pour retourner d'où j'étais venu, t'façon j'avais eut c'que je voulais donc c'était l'principal.

— J'ai le même plat pour les mêmes pâtes. Marquais-je dans les notes de mon téléphone.

— Il y'a moins de stress à six du mat', et j'veux plus jamais m'voir à l'impasse. Se mêlait Issam en improvisant des paroles que je notais au fur et à mesure.

— Je l'ai mise à nu, elle m'a volé mon cœur. Confiance, confiance, plus de mal que de peur.

— Garde tout dedans, plus de larmes que de pleurs. Continuait mon reuf.

— Garde tout dedans, plus de larmes que de pleurs. Répétais-je en rappant.

« Tends pas ta main, on te tord ton âme.
Et le shit a bullé jusqu'au dernier gramme. »


[...]

𝐂𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞𝐬 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬, 𝐂𝐨𝐫𝐛𝐞𝐢𝐥-𝐄𝐬𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 - 𝟏𝟏𝐡𝟏𝟒

Tenant mon livre à la main, je continuais d'analyser chaque dos des différents livres où étaient inscrits leurs titres que je lisais brièvement. Je jetais rapidement un œil sur mon meilleur qui gardait gentiment ma place le temps que j'étais parti me dégourdir les jambes. Rafaël s'était proposé de venir m'accompagner à la bibliothèque et ça m'avait étonné de sa part qu'il veuille venir avec moi vu qu'il détestait les endroits comme ça. Au collège il n'aimait déjà pas le CDI hormis si c'était pour jouer sur les ordinateurs, il avait toujours râlé le peu de fois où j'avais tenté de l'embarquer avec moi. Les livres c'était pas son truc. Rafaël était uniquement venu pour me tenir compagnie, pour ne pas me laisser seule comme j'avais l'habitude de le faire en venant ici. Dehors, tout le monde profitait du beau temps du mois de juin et moi je le passais derrière ces murs de la bibliothèque municipale de Corbeil. Je ne venais ici que pour me changer les idées car quand j'étais chez mon père je n'arrêtais pas de cogiter dans ma chambre et de repenser au passé. Ici, au moins je pouvais penser à autre chose et non à ma rupture avec le corse. Lui non plus ne me facilitait pas la tâche à m'envoyer des messages durant tout les jours de la semaine, et c'était ça le plus dur, qu'il essaye tant bien que mal d'avoir de mes nouvelles alors que j'essayais de mon côté de tirer un trait sur notre histoire. Des textos il m'en envoyait des tonnes et quand il finissait de me faire son speech habituel c'était des photos qu'il m'envoyait. À la longue j'avais bien été obligé de devoir bloquer son numéro, et le connaissant j'étais en train de le rendre complètement fou. Nabil détestait l'ignorance.

Après avoir terminé mon petit tour je partais rejoindre mon meilleur ami à notre table, je me rasseyais de nouveau puis j'ouvrais mon livre à l'aide de mon petit bout de papier à moitié déchiré qui me servait de marque-page. Je me mis à l'analyser pour la énième fois en énumérant chaque chiffre qu'il y avait d'inscrit sur cette feuille que m'avait donné une inconnue en début de semaine. J'étais tombé sur une mystérieuse dame en me rendant chez ma demi-sœur, elle m'avait directement interpellé avant que je n'arrive devant la maison de Rima. Cette femme parlait très bien français mais j'avais tout de même senti un léger accent anglophone dans sa voix, sur le coup je n'avais rien compris, elle m'avait posé pleins de questions sur ma vie personnelle notamment sur mon âge et sur pleins d'autres choses. Elle m'avait littéralement faite sa pub pendant une bonne dizaines de minutes et puis elle avait fini par me donner son numéro ainsi que ses cordonnées. Bien sûr, j'avais pris soin d'aller faire mes petites recherches sur internet et mon ordinateur avait fini par me rediriger sur un site web d'une agence de mannequinat sur lequel j'avais longuement parcourue. J'avais limite rigolé en me rappelant que la dame qui m'avait interpellé dehors pensait que j'avais les épaules nécessaires pour faire partie de l'agence où elle travaillait. C'était complètement irréel et impossible. Je n'avais jamais eut d'expérience dans le milieu et je ne parlais pas non plus anglais. Dans mes renseignements j'avais aussi vu que l'agence que m'avait renseigné la dame était basé à Londres. C'était complètement fou.

— Quand t'auras finis on pourra aller manger dehors, mon père m'a filé du liquide. Me disait mon meilleur ami en bouquinant une BD qu'il était allé chercher dans le rayon pour enfants.

J'acquiesçais simplement tout en continuant de scruter ce papier que je finissais par replier en quatre.

— Tu sais c'que tu vas faire ? Me posait Rafa en indiquant de la tête le papier que je venais de ranger.

— Travailler au resto de tes parents c'est pas non plus si mal.

— Tu devrais y réfléchir. Me conseillait-il. On sait tout les deux que niveau anglais t'es une couille mais ça peut être une bonne expérience pour toi. Et puis ce genre de trucs ça s'apprend sur le tas nan ?

Je n'avais pas eut le temps de répondre à sa question qu'une personne était venue nous interrompre. Je l'a vis s'asseoir sur la chaise juste à côté de celle à Rafaël et je compris instinctivement le déplacement de l'israélien jusqu'ici, il venait me parler de son ami.

— Si t'es venu uniquement pour me parler de lui alors c'était pas la peine de te déplacer, Nabil j'veux pas en entendre parler. Le prévenais-je gentiment.

— Pourtant il va bien falloir.

Je le laissais parler en premier comme j'avais bien vu qu'il avait pas mal de choses à dire. Et je n'avais pas été étonné de l'entendre défendre la cause de celui avec qui il avait grandi, d'après Issam j'abusais lourdement de la situation. Il n'appréciait pas mon comportement et encore moins le fait que j'avais demandé à Rafaël d'aller me récupérer une bonne partie de mes affaires à mon ancien appartement. En réalité je n'avais pas eut le choix, monsieur passait ses journées à la maison donc il m'était impossible de passer quand il n'était pas là.

— Tu sais quoi ? Au lieu de te mêler de nos affaires tu devrais t'occuper des tiennes. M'agaçais-je. Moi j'me mêle jamais de tes histoires avec ma copine.

Rafaël était entre-temps parti faire un tour pour nous laisser seul à seul.

— Sauf que là j'ai pas l'choix que de m'en mêler. S'énervait-il à son tour, se prenant au passage une remarque sur son niveau sonore par des inconnues . C'est mon pote, ok ? J'ai grandi avec, on a tout fait ensemble et on s'est toujours soutenu dans les bons moments comme dans les mauvais. Et j'sais que vos histoires me regardent pas mais ça me tord d'le voir aussi mal, mon frère va pas bien. Ça fait depuis que tu l'as quitté qu'il est comme ça, c'est plus un frère que j'ai à mes côtés mais un zombie. Il est tout le temps en train de planer et tout ça pourquoi ? Il s'défonce pour oublier votre séparation. Et chaque fois que j'viens le voir il s'précipite devant sa porte en croyant que c'est toi qui revient et quand il comprend que c'est que moi il retourne s'allonger dans votre canap'. Et moi j'sais plus quoi faire, on sait plus quoi faire, même les gars ont essayé de lui changer les idées mais on s'est tous fait recaler. Il veut parler à personne. Il te réclame tout le temps et moi j'sais plus quoi faire. Je m'étais dit que tu pourrais peut-être-

— Je reviendrai pas sur ma décision Issam, lui et moi c'est terminé.

La situation risquait d'être compliqué sur le long terme, notre cité n'était pas énorme et il en fallait de peu pour ne pas croiser quelqu'un que l'on connaissait. Avec Nabil on fréquentait constamment le même genre d'endroits et ça serait difficile que l'on s'évite, ici on croisait toujours tout le monde.

Sur un coup de tête je me remis à penser à cette offre de job que m'avait faite la dame, et c'est là qu'une idée me venue soudainement en tête.

— Mais-

— Et puis t'a pas à t'inquiéter, de toute façon on aura plus à se croiser. Déclarais-je.

— Et comment tu veux faire, tout le monde croise tout le monde dans cette cité de merde. Riait-il jaune.

— Je vais partir vivre à l'étranger. Annonçais-je sans prendre le temps de vraiment réfléchir à cette offre. On m'a proposé un travail et je compte bien l'accepter.

Ce n'était que le début d'une nouvelle histoire qui allait débuter pour moi.

————
On est enfin arrivé à la séparation !
Vous étiez plusieurs à me demander si le retour au présent se ferait bientôt. Concernant les prochains chapitres j'en ferais quelques uns en 2015 puis je passerais directement au présent (c'est-à-dire 2017). J'espère en tout cas que ce chapitre vous aura plu, j'attend avec impatience de lire vos avis.

@S ⚜️

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