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« Le quartier c'est fade, l'argent rajoutera l'sel. »
𝐂𝐢𝐭𝐞́𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬, 𝐂𝐨𝐫𝐛𝐞𝐢𝐥-𝐄𝐬𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 - 𝟏𝟏𝐡𝟐𝟎
Encore perdue dans les pensées de mon rêve inutile, je soufflais contre mon oreiller en me répétant à quel point j'avais ap envie de bouger ni de devoir aller à ce repas de famille qui était prévu dans à peine deux heures. Je serais bien resté au lit pour le reste de la journée mais j'avais déjà trop dormi par rapport à c'que j'avais prévu dans ma tête, normalement j'aurais dû être debout depuis bien longtemps sauf que j'avais méchamment recale mon réveil quand il s'était mis à sonner. Le bruit de la douche s'estompait peu à peu ce qui laissait le tempo de la musique résonner jusqu'à dans la chambre, dans un p'tit coin de ma tête je commençais à maudir ma copine pour m'avoir mis du reggaeton dès l'matin. J'aurais préféré un réveil en douceur plutôt que d'entendre des « boum-boum » retentir toutes les secondes. Je regardais une dernière fois l'heure avant de me lever pour de bon, je choppais mon short ainsi que mon haut que j'avais balance la veille, ayant eut trop chaud durant la noche. Je bâillais longuement dans ma barbe en ressentant toute la fatigue de cette nuit me rattraper, je regrettais pas d'avoir pris mon pied toute la nuit mais j'avoue que le manque de sommeil commençait à se faire ressentir. Quelques flashback d'hier soir me revenait en tête et comme d'habitude je pû pas m'empêcher d'avoir des pensées malsaines que je chassais bien vite après avoir entendu la porte se déverrouiller. J'affichais une tête neutre histoire que ma pine-co me crame ap et comme je vis qu'elle eut pas l'air de s'inquiéter à mon sujet alors je continuais de faire comme si de rien n'était. Trainant mes iep jusqu'à la cuisine de l'appart, je pris soin de faire un boussah à la nièce de ma meuf en arrivant dans la pièce. Je me pris ensuite un bol ainsi qu'un paquet de céréales dans l'un des placards, sans oublier le lait que je versais dans mon récipient après y avoir mis mes Chocapic à l'intérieur. Je remuais le tout à l'aide d'une cuillère avant d'y porter le tout dans ma bouche, écopant d'un bonne appétit de la part de la petite qui me mît le smile au lips vu qu'elle parlait pas encore correctement. Elle beuguait encore sur certains mots mais dans l'ensemble elle se débrouillait bien.
— 'Dil ! Se réjouissait la tipe en prononçant à moitié le blase du demi-frère à Mahalia.
J'avais pas besoin de me retourner pour le sentir me détailler de dos, il faisait qu'ça de toute façon. J'vous jure qu'il m'aimait trop celui-là, il kiffait mater ma face et j'allais finir par lui offrir une tof de moi qu'il accrocherait dans sa chambre si il continuait à me mater comme aç . Comme moi auparavant Adil parcourait la cuisine en se servant dans les placards.
— T'es pas encore au courant qu'elle aime pas ça ? Pointait-il du doigt le sachet de chocolat en poudre que j'avais sortis uniquement pour ma go'. C'est sensé être ta copine et tu connais même pas ses goûts.
— T'es au courant que j'm'en branle totale ? Rentrais-je dans son jeu en le remballant de manière sèche. J'sais encore ce qu'elle aime et ce qu'elle aime pas.
— C'est ce qu'on va voir. Rigolait ce p'tit con aux yeux bleus.
— Voir quoi ? Arrivait Maha en guettant de manière chelou son reuf.
— On est d'accord que tu trouves ça complètement dégueu ? Agitait-il la boîte de poudre dans ses mains.
— Seulement quand c'est toi qui les fait parce que tu sais pas les faire comme je les aime. Lui avouait la portoricaine. Le lait au choco c'est la base amigo.
Moi j'savais. Maha les aimait pas trop sucré avec une pointe de caramel dilué à l'intérieur, donc j'crois que pour un mec qui connaissait pas les goûts de sa meuf j'me débrouillais plutôt pas mal.
Je terminais de manger au calme sous les yeuz' d'Adil qui continuaient de me regarder avec insistance, il m'avait saoulé pendant tout le long et j'avoue que j'avais fini par l'envoyer bouler quand il m'avait fait une remarque sur mes pompes que j'avais enfilé à l'avance au lieu de l'avoir fait avant de partir. J'avais zappé que la vieille kiffait pas trop que l'on marche en chaussures dans sa baraque mais c'était pas une raison pour que ce connard m'agresse dès le matin. Il avait complètement craqué. Je m'étais pas laissé faire pour autant, je m'étais pas gêné pour l'envoyer chier et comme ma réponse lui avait pas plu il s'était direct mis à s'exciter, alors j'avais fait pareil après qu'il ait sous-entendu que j'étais pas chez oim. Le ton était vite monté entre nous deux et j'avais senti que j'allais finir par lui en mettre une si Adil se la fermait ap donc pour éviter de faire un carnage j'étais partie de mon técô, récupérer mon manteau ainsi que le sac que j'avais emmené pour la nuit. Pour le moment j'attendais sagement dans ma caisse le time que ma brune ne me rejoigne sur le parking de son immeuble. J'sais qu'ils nous restaient encore deux bonnes heures avant le repas chez mes darons mais on avait prévu de passer à la bibliothèque de la ville vu que madame devait y aller pour y "jeter un œil". J'avais plus trop confiance de la laisser y aller solo là-bas depuis que j'avais appris qu'un des libraire s'amusait à lui coller au cul. J'aimais déjà pas sa face à l'époque où je le croisais dans les allées à l'époque où je bossais encore à l'université, j'me souviens qu'il avait deux ans de plus que oim et qu'il aimait bien mater des étudiantes de mon âge. Et aujourd'hui c'était ma copine qu'il avait dans le viseur, et ça allait pas du tout le faire. Mais le problème allait vite se régler, j'aurais juste à lui foutre un coup de pression et ça le ferait.
[...]
J'aperçus mon shrab ressortir de l'épicerie à Hari, un ancien qui gérait un petit commerce au tieks. Issam me rejoignait sur les quelques marches d'escaliers sur lesquelles je m'étais assis. Comme d'hab il me donnait mon sandwich catalan ainsi que ma canette de boisson habituelle que j'ouvrais après avoir déchiré le plastique de mon casse-croûte. On se souhaitait poliment bonne ap avant de se taper un croc dans notre seule et unique repas pour le reste de la journée. On allait avoir pas mal de ienclits aujourd'hui, la verte allait s'écouler jusqu'à ce soir et vu la liste de gens que l'on attendait encore on allait pouvoir se payer une nouvelle caisse chacun de notre côté. Pour ma part je roulais le plus souvent en moto mais ça m'arrivait de prendre ma ferraille quand j'avais pas mal de route à faire. À la base c'était juste une voiture d'occaz que je m'étais pris, c'était temporaire, j'attendais juste d'avoir des sous pour pouvoir me payer ma golf. J'avais coffré un max d'argent et si j'ajoutais la somme de mes ventes d'aujourd'hui, normalement le compte devrait y être. C'était pas grâce au trafic que j'avais enfin les moyens de me payer ma bagnole, c'était surtout grâce aux petits taffs par si par là que je m'enchaînais depuis des mois. Le premier job je m'étais porté volontaire dans une association de bénévolat pour des vieux de ma ville et si c'était à refaire je choisirais de rester chez moi. Pendant les deux premiers mois j'avais finis par en avoir marre de devoir gérer des anciens qui se croyaient tout permis à me tirer vers le bas de mon estime. Le pire avait été l'vieux croûton qui m'avait pris l'chou pour que j'aille lui chercher son paquet de cigares dans la cour de l'Ehpad qu'il avait laissé sur la table de jardin qui traînait devant. J'appréciais déjà pas le ton qu'il avait pris pour me parler et encore moins la façon qu'il avait de me chouffer quand il m'adressait la parole. Ce vieux parlait archi mal à tout le monde y compris au reste du personnel donc je m'étais ap gêné pour le remettre à sa place, et comme fallait s'y attendre le papi s'était mis à râler en crachant rageusement sur ma gueule que c'était mon boulot de le servir. J'avais directement serré en l'entendant m'aboyer dessus alors pour couper court à la conv' je m'étais taillé dehors pour surveiller le reste des mamies qui se tapaient des scrabble à la terrasse. Ce taff là j'allais m'en souvenir toute ma vie et j'oublierais pas non plus mes cinq mois passé à la MJC de mon zoo où j'avais donné des cours de maths à des lycéens en classe de term'. J'étais pas non plus calé de ouf en la matière mais j'me débrouillais plutôt bien et j'avais le minimum pour pouvoir instruire deux-trois jeunes. J'me souviens avoir eut trois jeunes sur le dos à qui j'avais fait cours pendant une heure et honnêtement, eux-mêmes se débrouillaient pas si mal donc ça voulait dire que j'expliquais pas si mal que aç.
— Tema ces deux-là, on dirait un couple de vieux wesh. Commentait l'israélien en faisant arquer ses deux sourcils.
— Qu'est-ce que tu m'baves, Hana et toi vous êtes pareils. Lâchais-je d'un air amusé.
— Vaut mieux être comme nous plutôt que d'être comme toi et ta meuf. Se marrait mon reuf en m'faisant une tape à l'épaule que je recalais violemment, vexé par sa remarque. Moi-même j'sais pas comment tu fais..mais avoue que y'a un truc louche dans votre histoire. Ça fait quatre piges que vous êtes ensemble et que-
— Ouais. Avouais-je, retapant ensuite un croc dans ma bouffe.
C'était ça le blem, ça faisait quatre putain d'années que je sortais avec la portoricaine et qu'elle était toujours aussi froide, comme à nos débuts de relation. J'sais qu'elle était pas du genre à faire des boussah tout le temps ni de faire des câlins aux autres mais j'avoue que des fois ça faisait toujours du bien, n'importe quel pélo kiffait ça. Je demandais pas à ce que Maha soit h24 sur mon dos, mais ouais, des fois j'avais bien envie qu'elle vienne me faire des p'tits câlins comme n'importe quel meuf le ferait à son keum. Pour le coup j'enviais bien ce couple qui passait devant moi, comparé au mien il était tout le contraire de mon ple-cou à moi, lui il était fusionnel. Je disais pas qu'on ne l'était pas parce qu'on l'était d'une part, c'est juste que y'avait des bails que l'on se disait pas et de plus j'avais une pine-co archi distante. C'est pour ça qu'Issam m'avait piqué en me disant qu'il aimerait ap être à ma place, il connaissait suffisamment Mahalia pour savoir comment elle était et à quel point elle était renfermé de ouf.
« Tu voudrais de l'affection sauf qu'elle t'en donne pas assez ». Me marmonnait la voix de mon meilleur pote dans la tête.
Moi-même au départ j'avais pas été à l'aise avec les bails de complicité dans un couple mais avec le temps j'ai finis par m'y faire sauf que pour l'arménienne c'était une toute autre histoire. Rien que pour ça j'en voulais à sa mère de lui avoir refilé son sale caractère, gazelle était pareille que sa mère et j'en voulais en partie partie à Séléné d'avoir éduqué à la dure ses trois gosses. À ce que j'avais vu son éducation avait pas rapporté trop de dégâts sur ses enfants mais il en avait fait à sa cadette, résultat, sa fille était aussi distante qu'elle, et ça, ça me faisait réellement chier.
— Hana a déjà essayé de lui en parler mais tu connais, elle est aussi têtue que toi. Râlait-il. Toi-même tu sais comment c'est, tu lui parles et tu finis par te prendre une soufflante de sa part. Si ça fait quatre ans qu'elle est comme ça c'est pas maintenant qu'elle risque de changer. Je t'avais dit qu'elle était space et t'en a fait qu'à ta tête. Le jour où tu m'as dit qu'tu voulais la gérer je t'ai dit comment elle était.
— Hmmh. Soufflais-je dans ma barbe.
Je le savais tout ça, avant de passer à l'acte j'étais déjà courant que l'arménienne était une fille hyper compliqué et Issam me l'avait déjà dit sauf que j'avais pas voulu l'écouter. Je pensais qu'avec le time notre situation allait changer et qu'il y'aurait plus cette distance entre nous mais apparemment je m'étais bien trompé. J'avais déjà plusieurs fois pesé le pour et le contre dans ma tête et j'en avais conclu que de mon técô y'avait aucun soucis, le problème venait pas de moi mais de Mahalia. Je me demandais si sa méfiance envers moi n'était pas dû à sa mère et sa grande paranoïa habituelle car on savait tout les deux que sa daronne avait grave souffert de l'infidélité de son ex mari et qu'elle l'avait jamais digéré. Ma brune m'avait jamais vraiment raconté ce qui s'était passée avec ses darons mais ça en crevait les yeux que ça l'avait marqué. Et connaissant sa mère ça m'étonnait ap qu'elle avait essayé de lui bourrer le crâne de conneries quand elle était tipe.
— Et sinon la rencontre avec ta mif ? Changeait de sujet mon shrab.
— Tranquille, Sarah l'aime bien.
— Et ton père ? Me posait mon reuf que je regardais d'un mauvais œil. Me regarde pas comme ça j'te pose juste une question.
— Il était pas là. Disais-je d'un ton sec. Mais en rentrant il a cramé qu'un bail s'était fait dans son dos donc il a fini par savoir par ma belle-mère que j'avais une meuf.
— En espérant qu'elle soit encore vivante d'ici qu'il la rencontre. Pouffait l'israélien en me passant sa clope pour qu'on fasse p2. Pour l'coup j'aimerais encore moins être à sa place, faut qu'elle se prépare psychologiquement à rencontrer El René.
Sur ce coup là je pouvais pas le contredire parce que moi-même j'avais à moitié reup de mon père, il m'avait toujours fait flipper depuis minot et même maintenant ça avait pas changé. Étant gamin il m'foutait déjà les jetons rien que quand il me dévisageait quand je faisais une connerie à la maison.
— Elle va se pisser dessus wesh ! En rajoutait Issam.
— On verra bien.
On terminait de fumer tranquille en admirant les différentes tours de la cité où l'on avait grandi. J'apercevais des adolescents que j'avais vu grandir en train de jouer les guetteurs pour des plus grands du zoo. En les voyant je pû pas m'empêcher d'imaginer mon p'tit reuf à leurs places quand il serait un peu plus grand, mais ça risquait pas d'arriver vu que j'allais tout faire pour qu'il finisse pas comme mon frère et moi. Yanis devait pas refaire les mêmes erreurs que nous. C'était de plus en plus fréquents que des mecs prenaient des petits dans leurs équipes et j'aurais jamais cru que le p'tit Rivera en faisait partie. Ok il était pas si petit que ça puisqu'il allait sur ses dix-huit piges la semaine prochaine mais quand même, pour moi c'était encore un gamin donc ça me choquait de voir qu'il se mêlait dans des affaires de grands. C'était pas la première fois que je le choppais avec mes gars en train de parler avec des mecs pas net, Imrân foutait n'importe quoi mais c'était pas à moi de lui dire ce qui était bon pour lui vu que j'étais carrément pas un exemple à suivre. Et j'pouvais parier que ses sœurs étaient ap au courant de ce qu'il faisait sinon il se serait déjà fait démarrer, moi-même c'est que j'aurais fait si j'avais cramé Yaya à faire la nourrice pour quelqu'un. Mine de rien, c'était super chaud de garder de la cons' chez soi donc j'imagine qu'Imrân avait dû se trouver une bonne cachette pour pas se faire prendre. Mais ça risquerait d'arriver un jour ou l'autre parce Maha m'avait déjà confié que les fréquentations de son reuf avaient gé-chan et qu'il traînait plus du tout avec ses potes d'avant. On avait longuement parlé de ça pendant notre semaine en Corse et elle m'avait déjà dit plusieurs fois que son frère devenait de plus en plus louche, soi-disant qu'il découchait souvent à leur domicile et qu'il revenait que dans l'aprèm pour nehess. C'était exactement le rythme que j'avais quand j'étais de terrain pour la soirée. L'histoire de son frère était vraiment louche mais je préférais pas m'en mêler, c'était déjà assez suffisant pour moi de savoir qu'il gardait de la drogue pour des plus grands et je comptais pas en parler à Mahalia car je préférais que ce soit son p'tit qui lui en parle directement. Si je l'ouvrais j'allais encore avoir des problèmes sur le dos et c'est tout c'que je voulais ap. J'avais déjà pas mal de blems sur les côtes et notamment d'autres choses à penser comme mes projets dans le rap sur lesquelles je charbonnais tout les jours. Ça-y'est j'étais plus très loin de la fin, il me restait plus que deux sons à boucler et ma mixtape serait enfin prête. J'avais prévu de la sortir l'année pro et j'avais plus que hâte que mes reufs puissent l'écouter, y'avait que mon meilleur ami à qui j'avais tout fait écouter car son aide m'étais précieuse sur pleins de détails. Issam validait carrément le projet y compris tout mes autres titres que j'avais déjà sorti avant, il voulait pas l'avouer mais c'était l'un de mes premiers fans, j'le savais. Il m'encourageait tout le temps et limite il était plus enthousiaste que moi-même à l'idée que je sorte « Calmement », à croire que c'était lui qui allait sortir un bail dans moins d'un an. Et je préférais large quelqu'un qui me tirais vers le haut plutôt qu'une personne qui me tirait tout l'temps vers le bas.
C'était ça les vrais potes.
[...]
𝐌𝐚𝐡𝐚𝐥𝐢𝐚
Les feux d'artifices continuaient toujours de se diffuser dans le ciel, je pouvais encore entendre les voisins d'en face et du dessous se souhaiter une belle année tandis que je passais un dernier coup de fil à mon père pour la soirée. Il me racontait ses dernières activités de la journée notamment son déjeuner qu'il avait passé en compagnie de ma demi-sœur Rima. La discussion ne durait pas très longtemps vu qu'il avait prévu d'aller boire un verre avec l'un de ses amis d'enfance dans un des bars encore ouverts de Paris, on se disait rapidement au revoir puis je raccrochais sans tarder, allant ensuite rejoindre le reste de mon groupe en bas. Je fis gaffe à ne pas shooter dans mes propres cartons de déménagement que Nabil et moi avions empilé ici en début de semaine. C'est avec le sourire aux lèvres que je refermais notre nouvel appartement à clé, je fis traîner mes chaussures jusqu'à l'ascenseur dans lequel je montais avec une de mes voisines de mon étage. On s'échangeait brièvement quelques banalités avant que chacune n'aille faire ses affaires dehors. De mon côté je retrouvais ma bande d'amis que je regardais de loin faire la fête avec des étudiants du bâtiment d'en face, j'apercevais Lukas se mêler dans le tas munie d'un pistolet à eau qu'il avait encore dû voler à des petits du quartier. Je riais méchamment en entendant mon meilleur ami menacer le concerné parce qu'il venait de lui asperger de l'eau au visage, Rafaël se mit à lui courir après et Lukas avait fini par aller se cacher dans les jupons de Nabil, adossé tranquillement contre le capot de sa voiture. Je me doutais qu'il était parti s'isoler le temps de fumer sa cigarette et d'être un peu tranquille vu le vacarme que provoquait nos amis respectifs.
— On est de la même mif et tu veux pas m'aider ?! S'offusquait Casper que j'entendais se plaindre auprès de mon copain.
— Personne t'a dit d'aller l'arroser. Tranchait Nabil.
— Et ça se dit QLF..Soupirait son cousin en repartant avant que mon meilleur ami ne le rattrape.
Il n'aurait jamais dû attaquer Rafaël car le connaissant il allait se venger fois deux.
— Plus jamais je les ramène ici, ils vont nous mettre tous les voisins à dos. Grognait mon petit copain alors que je me calais contre lui. Ils cassent les couilles.
Je n'avais rien répondu, ayant simplement fermé les yeux en appréciant pleinement le moment.
— T'endors pas wesh, la soirée est pas encore fini. Rigolait Nabil en s'accaparant l'une de mes mèches de cheveux. C'est loin d'être fini.
— Je tiendrais jamais.
— J'peux t'aider si tu veux. Déposait-il ses lèvres sur le haut de mon crâne.
Il m'avait fallu une bonne dizaine de secondes pour enfin comprendre le sens de sa phrase.
— Ça va aller, merci. Refusais-je catégoriquement, la tête toujours enfouie contre son torse.
— Sûr ? C'est pas cramé poupée, en plus tout l'monde est occupé.
— T'oublie qu'on a pas de lit. Rectifiais-je.
— J'vois pas en quoi c'est un problème. Haussait-il ses épaules. J'peux te porter, c'est pas comme si c'était la première fois. Et techniquement on en a un de lit puisque Issam m'a passé un matelas deux places ce matin.
— Oublie l'idée, c'est-
— BON NOUS ON DÉCALE ! Gueulait Nabil en avertissant le reste du groupe.
Inutile de devoir préciser comment s'était terminé notre soirée, j'avais fini raide morte sur les coups de deux heures et Nabil m'avait laissé dormir au salon étant donné que notre chambre n'était pas encore aménageable pour le moment. De son côté il était redescendu voir son meilleur ami en bas de notre immeuble avant de remonter un peu plus tard dans la nuit pour venir se coucher auprès de moi. Je l'avais entendu me rejoindre et me glisser quelques mots dans mon oreille alors que je me trouvais encore dans un sommeil plutôt léger, et j'avais moi-même fini par lui répondre tandis qu'il s'endormait tout juste.
— Yo también te quiero. Claquais-je entre mes lèvres.
Plus que ma vie, mon amour.
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Je vous préviens d'avance, 2012 sera l'année de la séparation.
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