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« Petit, j'voulais faire brûler la ville en niquant les flics. »
𝐁𝐫𝐢𝐯𝐞-𝐥𝐚-𝐆𝐚𝐢𝐥𝐥𝐚𝐫𝐝𝐞, 𝐍𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞-𝐀𝐪𝐮𝐢𝐭𝐚𝐢𝐧𝐞 - 𝟏𝟎𝐡𝟎𝟓
Le jolie ciel bleu d'il y a quelques secondes se recouvrait peu à peu de nuages gris, arrachant un ou deux soupirs de la part de deux fillettes de mon groupe dont je m'occupais depuis ce matin. Comme prévu je devais gérer un groupe de d'enfants que j'avais rencontré la veille après être arrivé à Brive durant la fin de la matinée. En arrivant au camp, j'avais eut l'impression d'être retombée dans mon enfance, ici la plupart n'était que des jeunes âgés entre sept et dix ans. Être de nouveau entouré de gamins me rappelait mon année primaire où je jouais encore à des chasses à l'homme dans la cour de récréation. Je n'étais arrivé que depuis seulement un jour dans ce camp et honnêtement je m'y sentais déjà bien. Certes, l'ambiance des alentours pouvait paraître bruyante mais elle restait tout de même calme comparé à l'endroit où j'habitais. Ici nous étions en pleine campagne et même si les enfants criaient tout au long de la journée j'avais quand même cette joie de pouvoir aller me balader le soir lorsque tout le monde dormait, j'avais d'ailleurs remarqué qu'il y avait un petit pont en bois, non loin de la sortie du centre. D'après ce que mes supérieurs m'avait expliqué ils possédaient une autre partie du camp réservé aux plus vieux qui venaient passer leurs vacances en Nouvelle-Aquitaine. Des ados se trouvaient juste de l'autre côté du pont, ils devaient tous avoir entre treize et dix-sept ans et j'étais bien contente de ne pas partager mes deux semaines avec eux, gérer des enfants était beaucoup plus simples que des adolescents.
J'avais volontairement laissé mon téléphone dans ma chambre pour ne pas être dérangé le reste de la journée, de toute façon il n'allait pas me servir et puis je n'en avais pas besoin. Pourtant j'avais reçu pas mal de messages depuis que je m'étais levé, au total je devais en avoir cinq, un de mon père, un de mon meilleur ami et de mon petit frère ainsi que deux de Hana qui me demandait comment s'était passé ma première nuit, loin de notre cité. Étonnement je n'avais eut aucun message de mon copain, d'habitude il aurait été le premier à me souhaiter une bonne journée mais non, Nabil ne m'avait rien envoyé. Ni appels ni messages de sa part et je commençais à me dire qu'il me faisait la tête depuis hier matin. Évidemment je n'étais pas venu lui courir après, fierté avant tout, j'attendais de voir si il ferait l'effort de m'écrire un petit mot. De mon côté je n'étais pas prête à vouloir lui reparler maintenant, je l'avais encore en travers qu'il m'ait laissé comme une merde sur le quai de la gare. Avec ça, il pouvait bien se brosser pour que je fasse le premier pas. Oui, ma décision était peut-être excessive mais c'est comme ça, je n'y pouvais rien.
— On mange quand Maha ? M'interpellait l'une des fillettes que j'étais allé accompagner au toilette.
La fillette de neuf ans que j'étais venu accompagner ressortait des toilettes du centre, ses petites paumes de mains tiraient sur le distributeur de papier, lorsqu'elle terminait de s'essuyer les mains nous sortions des sanitaires des filles, partant toutes les deux rejoindre le reste du groupe qui nous attendait dehors.
— Dans longtemps. Répondais-je à sa question.
— Mais j'ai faim moi ! Se plaignait la blondinette.
Normal. Elle n'avait pratiquement rien voulu manger au moment du petit déjeuner et résultat elle crevait de faim alors que l'heure du repas était prévu d'ici deux heures et demi.
— Dis, t'a un amoureux toi ? Me posait la petite fille.
J'avais simplement hoché de la tête en écoutant sa question puis j'avais directement dérivé sur autre chose dès que nous avions franchi les portes qui menaient à l'extérieur. Julia, l'animatrice avec qui je travaillais pour ces deux semaines, avait trouvé une nouvelle activité à faire avec les enfants, un cache-cache, rien de bien fou mais vu le terrain que l'on bénéficiait l'idée n'était pas mauvaise du tout. Nous avions donc décidé de faire des équipes de deux, chacun avait choisit son partenaire et pour ma part j'avais décidé d'intégrer la petite blonde avec qui j'étais allé au toilette, dans mon équipe. Après un tirage au sort à la miable, mon propre binôme était commis d'office pour compter jusqu'à cinquante, nombre que les mômes avaient sévèrement négocié entre eux. J'embarquais la petite Lyson avec moi jusqu'au grand chêne, on s'appuyait toutes les deux contre celui-ci avant de fermer les yeux et d'entamer ensuite le décompte. Je m'étais bien sûr assuré que ma coéquipière ne trichait pas pendant que l'on comptait. J'énumérais chaque chiffres jusqu'à arriver à cinquante, la blonde prévenait le reste des groupes que nous allions venir les chercher. Plus je regardais les environs et plus je me disais que cette partie de cache-cache allait être assez compliqué.
[...]
𝐍𝐚𝐛𝐢𝐥
L'instru de mon grand passait en boucle dans la pièce, à force de l'écouter je connaissais par cœur le rythme de la chanson, j'parie que j'pouvais même la refaire sans paroles. L'horloge de la cabine affichait trois heures pile ce qui voulait dire que je m'étais enfermé ici depuis minuit, après ma journée complète de taff avec Ad'. Mon frère avait pas beaucoup vendu pour la soirée, il avait gagné à peine cinquante balles, ce qui était déjà limite pour faire des courses mais c'est déjà ça. Pendant qu'Ad' avait bibi en bas, j'étais resté dans les caves d'à côté à pé-cou avec un grand de ma tess qui m'avait formé pour la journée. Pour une troisième fois je me débrouillais plutôt ienb, je commençais à prendre un petit peu la main et c'était plutôt bon signe. Il était encore trop tôt pour que je serve des ienclits mais ça allait venir avec le temps, Osmane et Tarik allaient me montrer de toute façon. Osmane était un poto que mon reuf s'était fait sur le terrain, je l'avais déjà vu se prendre un verre chez nous avec mon frère et si Tarik l'avait laissé monter à la maison c'est qu'il lui faisait un minimum confiance. Au début je m'étais un peu méfié de lui mais Ad' m'avait expliqué que ce mec là était un bon et que je pouvais y aller les yeux fermés avec lui. J'espérais juste qu'il se trompait pas sur lui et que cet homme là irait pas le poucave aux flics, pas comme d'autres. C'est ce qui était arrivé à mon daron quand il était tombé, le maire de la ville avec qui il entretenait une bonne relation l'avait balancé à la police alors que baba se l'était toujours fermé concernant ses petites histoires louches. C'était grâce à baba que ce connard s'était fait élire maire du zoo et ça l'a pourtant pas empêché de trahir un homme loyale, mon père, un homme généreux et amoureux de sa propre mif. J'avais toujours cette rage qui me travaillait depuis tipe, cette rage que je gardais au fin fond de moi et qui me rappelait que l'être humain pouvait m'dégoûter à certains moments de la vie. Petit, j'aurais voulu me venger et envoyer tous ces corrompus de la ville en Enfer. Malgré ce que les gens pouvaient dire, mon daron était quelqu'un de bien, il avait baigné ses mains dans la merde pour ses enfants et sa femme, pour leur bonheur, et rien que ce point là me permettait de penser qu'il aurait pas dû se faire enfermer pendant huit ans. La juge qui s'était occupé de lui avait gâché huit grandes années de sa vie dont des moments importants comme les premiers anniversaires de Yaya, les diplômes que Tarik et moi avions eut et j'en passe. En clair, Baba avait perdue du time.
La bouche près du micro, je démarrais mon texte que je rappais sous le rythme de la zik que j'appréciais plutôt bien. Plus je rappais et plus je me rappelais que ce monde était injuste, que vivre en pleine jungle n'était pas facile ni de naître dans la misère. Certains se rendaient même pas compte de la chance qu'ils avaient de pouvoir acheter tout ce qu'il voulait, de pouvoir se barrer au soleil à chaque vacances scolaires, de pouvoir se payer du LV toute l'année. Ouais, les gens étaient ingrats. Ils se rendaient compte de rien et ça m'faisait serrer d'entendre des meufs se plaindre parce que leurs darons pouvaient pas leurs acheter le dernier sac Dolce. J'avais même pas assez pour une chemise Burberry qu'elles chialaient pour un sac qu'elles porteraient à peine une fois dans leur ive. C'était ridicule. Tout comme de croiser des étudiants dans le RER en train de se plaindre parce qu'ils en pouvaient plus de leur prof de philo, sans rire, moi j'allais même plus à l'école et c'était même pas par choix, j'avais plus un sous. Je continuais de réciter mes paroles en faisant bien attention de pas me gourer sur une ou deux prononciations.
Tape mon blase sur Google, igo tu m'trouveras pas,
Après deux-trois joints de beu-her, gro' tu m'trouveras pas,
Tu veux un bout de taga, un bout de salade,
Ramène le papier Many ou bien bouge, salam,
Zougou-zougouli si les teug parlent affaires,
Quand les keufs sont venus pour moi, mon reuf a sauté par la fenêtre,
C'est comme cette meuf qui m'demande Nabil t'a déjà fait du hebs ? Tout ça parce que j'ai un peu de tête avec un accent de tess,
Igo, j'ai la barre, les veutrés sont en leuleu,
Igo, j'fous le zbeul, le bien sent bien que mon H pue le (...),
Hey la miss si t'es bonne on s'arrête à l'arrêt de bus,
Gro' si tu clique sur j'aime pas ta mère c'est la reine des putes,
J'ai tout ramené à mon père, de l'argent, des diplômes et la police,
J'fais partie des cerveaux d'la rue même les bourgeois m'applaudisse,
À huit heures j'avais cours, à six heures j'avais les menottes,
9-1, 9-4, wesh igo prend notes.
Je ressortais à mon tour de la cabine tandis que Tarik y rentrait pour terminer son couplet. Je partais m'asseoir sur le canap' tcheker mon portable le temps que mon reuf finisse. Je constatais que ma brune ne m'avait toujours pas contacté, ça m'étonnait ap, il fallait pas qu'elle pense que je comptais revenir lui parler comme si de rien était. Pour une fois je vivais ma vie sans la calculer, ouais c'était égoïste mais il fallait bien que j'le sois pour qu'elle revienne vers moi. J'savais qu'en l'esquivant elle finirait par revenir me voir, quitte à c'que mon jeu dure deux semaines c'était pas un soucis pour oim. Sans savoir pourquoi je m'étais à repenser à nous, à nos débuts et surtout à notre première rencontre officielle. Maha pensait que l'on s'était seulement vu à la laverie d'à côté de chez elle mais c'était pas le cas, on s'était rencontré bien plus tôt et je m'en étais rendue compte le jour où je l'avais croisé dans la blanchisserie du TZ. En réalité, j'avais flashé sur elle à mes onze piges mais mon veaucer l'avait zappé au fil des années. Et j'sais même pas comment j'avais fait pour l'oublier car cette meuf était inoubliable.
𝐄́𝐭𝐞́ 𝟐𝟎𝟎𝟏, 𝐜𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞𝐬 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬 - 𝟏𝟕𝐡𝟑𝟒
Tarik m'avait ramené au parc pour que je joue au foot avec mon meilleur ami, Sarah voulait pas que je sorte tout seul alors elle avait demandé à mon grand frère de m'emmener ici. Il faisait super chaud dehors et j'étais trop content de pouvoir enfin sortir, j'avais passé toute la journée à la maison à jouer à la console et à regarder des dessins animés à la télé. Tarik avait pas voulu que je sorte l'après-midi parce que les températures de tout à l'heure étaient bien trop chaudes pour pouvoir sortir. Elles avaient pas baissé pour autant mise à part trois degrés de moins comparé à cet aprèm, mais j'avais tellement insisté pour prendre l'air que Tarik avait fini par céder. Il avait même dit oui pour qu'Issam et moi on aille s'acheter une glace chez le marchand d'à côté, on s'était pris un petit goûter avant de nous faire une partie de foot. Tarik jouait contre nous deux et j'crois qu'il faisait exprès de nous laisser gagner depuis le début du match, ou alors il était vraiment nul au ballon comparé à moi, j'étais le plus fort à ce jeu là. Sauf que je m'étais trop avancé, Tarik reprenait de l'avance par rapport à nous, on était presque à ex-æquo maintenant et je pouvais pas me permettre que l'on perde contre lui. Mes p'tits yeux de loups avaient déviés vers Issam qui me souriait sournoisement, comme s'il avait compris ce que j'avais en tête. On avait pas perdue de temps pour aller piquer la balle à mon frère que j'entendais râler au loin lorsque mon pied gauche tapait dans un but parmi les cages d'arbres que l'on s'était accaparé. Le sourire vainqueur aux lèvres, je narguais mon aînée en lui souriant à pleine dents, truc qu'il l'agaçait encore plus. J'aimais trop l'énerver pour un rien, j'trouvais ça marrant.
— Jusque-là j'ai été sympa avec vous mais c'est fini maintenant, j'plaisante plus. Nous menaçait mon frère en s'avançant vers oim.
Si je traçais pas ailleurs Tarik m'aurait couru après en me foutant un croche-pied, donc c'est c'que j'avais fait, j'avais couru du plus vite que je le pouvais tout en continuant de shooter dans mon ballon de foot. Mon meilleur ami se démarquait sur ma droite en me criant de lui faire la passe tandis que Tarik n'allait pas tarder à me rattraper, et comme tout bon joueur j'avais tapé dans le ballon afin de faire la passe à Issam. Mais je l'avais loupé. Le ballon avait finis son chemin jusqu'à cette petite brune qui s'était prise ma balle en pleine tête. J'avais directement couru jusqu'à elle pour m'excuser et reprendre aussi mon ballon qu'elle tenait fermement entre ses petites mains de fillettes. Dès les premières minutes je me sentais gêné qu'elle m'observe de près, ses yeux me perturbait un peu et mes joues s'étaient mises à rougir toutes seules lorsqu'elle me rendait ma balle. Wow. Cette fille était vraiment mignonne mais elle était pas dans mon collège, je l'avais jamais vu dans la cour de récréation donc elle était forcément dans une autre école que la mienne. Dommage. Mes prunelles pouvaient pas s'empêcher de la fixer, cette fille était vraiment jolie et j'étais bien content que mon ballon ait tapé contre son front. Je lui avais même pas demandé comment elle s'appelait, j'avais juste retenu qu'elle portait un ruban noir dans sa chevelure ainsi qu'une robe bleu ciel qui me fit penser à une princesse que j'avais déjà aperçu dans l'un de mes dessins animés. C'était la première fois que je prenais le temps d'admirer une fille et je regrettais pas de le faire.
— T'es en quelle classe ? Démarrais-je la conversation, jouant avec mon ballon que je fis rouler entre mes mains.
— CM2. Me répondait timidement la princesse au ruban noir.
J'étais plus vieux qu'elle en âge mais c'était pas grave, le principal serait qu'elle vienne dans mon collège l'année prochaine, j'étais sûr qu'on allait bien s'entendre. Je souriais timidement à cette inconnue, m'excusant une deuxième fois de l'avoir percuté alors qu'au fond je le regrettais même pas un petit peu. Mes chicots se rangeaient très vite dans ma mâchoire quand je vis un garçon s'approcher vers nous, il devait avoir deux ans de plus que moi mais c'est pas ça qui allait m'impressionner, j'avais peur de rien moi. Ce garçon s'était pas gêné pour passer l'un de ses bras autour du cou de cette fille, il lui disait quelques mots dans une langue que j'étais incapable de comprendre et sur le coup ça me gonflait un peu de pas pouvoir comprendre ce qu'ils se disaient. Moi aussi je voulais faire partie de la discussion.
— Essaye de faire attention la prochaine fois. Me prévenait le garçon en se tournant dans ma direction pour me regarder méchamment.
— C'est bon, j'me suis déjà excusé. Grognais-je.
C'était décidé, j'aimais pas ce mec. Il était pas gentil et en plus il se permettait de dire des mots doux à la princesse au ruban noir. Peut-être qu'il était son amoureux ? Impossible, une princesse ça pouvait pas se salir avec un raclo pareil et puis il était trop vieux pour elle alors que moi je rentrais carrément dans les normes. Qui sait, peut-être que dans le futur elle allait être mon amoureuse pour toute la vie.
— Mouai..Soufflait le garçon.
— Está bien Ivan, il a été gentil avec moi. Le rassurait la princesse.
J'eus pas le temps de lui parler une dernière fois que Tarik arriva pour voir ce qu'il se passait, ses deux grandes mains venues me tirer loin de la fillette que je continuais de fixer de là où j'étais. Elle non plus n'avait pas décroché son regard du mien, l'une de ses petites mains me firent signe et c'était à ce moment là que je ressentais des trucs bizarres dans mon ventre, puis mes pommettes s'étaient remises à chauffer et j'avais finalement terminé par sourire à la brun de manière timide, priant de l'intérieur pour que l'on se recroise un jour.
Je sortais prendre l'air dehors le temps que Tarik ne termine de rapper. Je m'allumais un pilon que j'avais précieusement roulé l'heure précédente. En plus de bosser avec mon frère je l'aidais sur sa prochaine mixtape, prévu normalement pour cet été si tout se passait comme prévu. « Son des hall vol. 2 ». C'était le nom de son futur projet et j'étais plus que fier du taff qu'il fournissait dessus. Sa mixtape allait tout déchirer, les gens du zoo n'allaient pas en revenir. J'savais d'avance que baba allait râler parce qu'il était pas trop chaud quand il s'agissait de parler musique. Il était toujours fermé sur le sujet mais c'est pas ça qui nous découragerais, au contraire on y croyait fort, un jour on déchirerait tout et le daron serait fière de nous. Alors que je recrachais la fumée de mon teh, ma langue se mît à taper contre mon palais, putain. Elle était là, la petite conne qui servait de pote à ma meuf. 'Fin si elle l'était encore parce que vu comment Mahalia l'avait recale c'était pas sûr qu'à l'heure d'aujourd'hui elles soient encore shrab.
— Salut. Me lançait la blonde en plantant un sale regard à mon pilon qu'elle matait de près.
— Dégage. Crachais-je, en la voyant stationner devant oim.
J'sais pas ce qu'elle me voulait et j'voulais même pas le savoir, fallait juste qu'elle bouge de ma vue. On avait rien à se dire et encore moins depuis ce qu'elle avait dit sur mon père.
— Ok, mais je le ferais pas tant que j'aurais pas eut de ses nouvelles. Balançait-elle.
Je vois. Elle revenait me parler juste parce que gazelle lui tirait la gueule et qu'elle le supportait ap. Elle faisait vraiment tiep.
— Nashave de là Naoual. Lui dis-je, espérant qu'elle le ferait vraiment d'ici les prochaines secondes si elle voulait pas que j'me charge de son cas.
— Elle veut plus me parler maintenant-
— Et elle se porte très bien sans toi. Lui affirmais-je. Elle a pas besoin de toi.
— Ça c'est toi qui le dit. Riait la blonde en passant l'une de ses manos dans ses veuch. On a toujours besoin de sa copine..mais ça c'est pas un truc que tu peux comprendre.
Je la regardais même plus dans les yeux à force de l'écouter blablater son discours habituel, j'entendais qu'à moitié ce qu'elle me disait. En fait j'm'en foutait complet de son baratin, du moins jusqu'à ce qu'elle me balance que la portoricaine aurait mieux fait de se poser avec le dominicain. Là j'étais obligé de réagir.
— Mahalia tu l'as mérite même pas. Pestait la blonde.
Parce qu'Ivan l'a méritait peut-être ?
— Et si tu penses qu'Ivan va lâcher l'affaire avec elle, tu te mets le doigt dans l'œil. Blablaterait Naoual. Met-toi à l'évidence, vous deux ça marchera jamais. Et je compte pas te laisser gâcher la vie de mon amie.
Sa phrase sonnait presque comme une menace. Au fond de moi j'avais bien envie de rire mais il fallait pas que cette 'tass pense qu'elle était drôle, j'voulais pas lui faire cette honneur.
— Avec tes un mètre vingt et ta taille de moustique tu penses que tu peux m'faire du mal ? Riais-je à mon tour.
J'pariais ma bite que même Yanis pouvait être capable de la coucher. Cette go' faisait pas le poid face à oim.
— Méfie-toi des apparences Nabil. Me lâchait-elle avant de se barrer sur le trottoir d'en face.
Cette meuf avait un sacré vice et pas qu'un peu.
Mais ça je l'avais remarqué trop tard.
[...]
𝐌𝐚𝐡𝐚𝐥𝐢𝐚
La journée avait filé à une vitesse folle, je n'avais pas vu le temps passer, j'étais tellement prise par mon petit groupe d'enfants que je n'avais plus une seconde à moi. Je n'avais même plus d'énergie. Nous avions fait des chasses au trésors l'après-midi, les enfants s'étaient mis par groupe de deux tandis que Julia et moi-même les avions encouragés un par un durant cette activité. L'équipe de la petite blonde avec qui j'avais joué à cache-cache durant la matinée avait remporté la bataille de cet après-midi, et la fillette ne s'était pas gêné pour le faire savoir. Elle répétait à tout le monde qu'elle avait gagné le jeu de tout à l'heure et qu'elle est son équipe étaient les meilleurs, et j'en passe. J'avais fini par lui dire d'arrêter de se venter auprès des perdants, heureusement pour elle, ils se fichaient pas mal de ne pas avoir remporté la victoire. De toute manière le plus important n'était pas de gagner mais pas de participer.
— Tu parles avec ton amoureux ? Surgissait une petite voix féminine que je commençais à reconnaître.
Je ne l'avais même pas vu arriver. L'heure du couvre-feu pour les enfants n'allait pas tarder à arriver, elle devait normalement être en train de se préparer à aller se coucher.
— Non. Verrouillais-je mon téléphone.
En réalité si, mais je ne voulais pas que Lyson se mette à me poser une tonne de questions, j'avais déjà commencé à la cerner et elle était du genre très curieuse. Après y avoir réfléchi pendant le reste de la journée j'avais décidé de m'être ma fierté de côté et d'envoyer un message à mon petit copain, je lui avais écrit un long pavé et j'espérais qu'il recevrait très vite mon message. Le seul bémol, le réseau était compliqué ici donc Nabil recevrait sûrement mon message d'ici demain matin.
— Il est comment ton amoureux ? M'interrogeait Lyson.
Très bonne question.
— Le garçon idéal qu'une fille de mon âge rêverait d'avoir. Souriais-je.
À vrai dire Nabil était quelqu'un d'adorable, généreux, assez jaloux je l'avoue mais il n'était pas non plus possessif au point de m'interdire de sortir avec mes amis. Oui, Nabil était une bonne personne et j'étais fière de ce qu'il était. Certaines personnes disaient que c'était quelqu'un de mauvais suite aux échos que l'on entendait sur son père, la plupart des gens de notre ville lui crachait dans le dos mais il s'en fichait pas mal, car il était fier d'être un Andrieu. Ses frères et lui portaient un tel amour à leur père, un amour si fort que j'admirais. C'était rare de voir un tel amour dans une famille, la mienne était bien différente de la leur. Il y avait d'ailleurs cette réplique que Tarik avait écrite sur un papier brouillon que Nabil m'avait montré en cachette. Cette phrase était belle est pleine de sens.
« Baba pour ton sourire j'donnerais ma vie, et peut-être même ma place au Paradis ».
J'aurais aimé pouvoir en dire autant pour mes parents mais malheureusement ce n'était pas le cas.
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