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•36•

« J'ai choisi l'argent à l'école pourtant j'étais doué, mais l'frigo était vide, j'avais pas l'temps de jouer. »

𝟐𝟎𝟏𝟎

𝐋𝐚 𝐭𝐫𝐚𝐝𝐢𝐳𝐢𝐨𝐧𝐞 𝐝𝐞𝐥 𝐂𝐚𝐬𝐭𝐢𝐥𝐥𝐨, 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬 - 𝟏𝟗𝐡𝟒𝟓

Déballant les dernières marches du restaurant familial, je disais poliment au revoir à la mère de mon meilleur ami qui me félicitait une toute dernière fois pour la journée entière que j'avais effectué ici. Celle-ci ne me retenait pas plus, m'ordonnant de bien me reposer durant la soirée avant les prochains jours qui m'attendrait. En effet je travaillais quelques fois dans le restaurant des Castillo, j'y allais deux fois par semaine et le reste du temps je gardais ma voisine d'à côté comme ses parents n'étaient pas disponibles pour la garder. Mais pour revenir à mon nouveau job, je bossais en tant que serveuse tout comme Rafaël qui m'avait accompagné tout au long de la journée. C'est lui-même qui avait demandé à sa mère de me prendre au sein de leur entreprise familial, il savait que j'avais besoin d'argent pour pouvoir me payer ma propre voiture car oui, j'avais passé mon permis de conduite l'année précédente et je l'avais obtenu du premier coup. Je pouvais désormais faire de la conduite mais que très peu quand mes parents me laissaient leurs véhicules respectifs. C'était à se demander si ils n'avaient pas peur que je fasse la moindre casse avec leurs voitures.
Cette année était vite arrivée. Nous étions déjà en deux-milles-dix, le temps passait beaucoup trop vite. Mon petit frère était déjà en terminale et de mon côté j'allais fêter mes dix-neuf ans au mois de juillet. Nabil allait également sur ses vingt ans au mois d'avril et je commençais à peine à me faire une liste de cadeaux pour son anniversaire, comme il arriverait tout juste dans deux mois pile.

— Comment j'suis claqué. Bâillait mon meilleur ami, enroulant l'un de ses bras autour de mes épaules. Faut pas compter sur moi pour te conduire après demain.

— Mais je t'ai jamais demandé de le faire. Le cassais-je. Nabil le fait déjà de toute façon.

— J'espère que les mômes te feront pas trop chier. Ricanait Rafaël. Deux semaines entières avec des gosses..ça risque d'être très long pour toi sachant que la plupart sont des petits et tu sais très bien comment ils sont casse bonbons à cette âge.

Comme les vacances de février approchaient à grands pas, j'en avais profité pour m'inscrire en tant qu'animatrice dans une colonie de vacances que je connaissais brièvement de nom. J'allais pouvoir être payé à la fin du séjour et mettre de l'argent de côté. Mon travail n'allait durer que deux semaines donc tout allait passer très vite. Une fois là-bas je devrais m'occuper d'un petit groupe d'enfants avec un autre animateur avec qui j'allais devoir normalement collaborer.

— Du moment qu'on me refile pas des ados, ça devrait le faire. Dis-je.

Nous traversions deux rues plus loin du restaurant sur laquelle se trouvait nos immeubles à chacun. Rafaël s'arrêtait en cours de route sur la gauche pour aller retrouver le sien tandis que je continuais la mienne afin d'arriver jusqu'au mien. Il y avait quelques teneurs de murs qui patientaient dans le froid à attendre leurs prochains clients, je les saluais timidement de la tête avant d'aller retrouver mon hall que je franchissais rapidement. Je montais les escaliers par deux, voulant aller plus vite, j'ouvrais ensuite la porte menant au couloir de mon palier que je vagabondais de manière très pressé, ce qui n'était pas faux. Lorsque j'arrivais enfin devant la porte de mon domicile, je n'eus pas le temps de saisir mon trousseau de clé que j'avais précieusement rangé dans mon sac à main, que celle-ci venait d'être ouverte. Je n'avais même pas sourcillé en croisant le conjoint de ma mère sortir de ma maison, bien trop habitué à le voir squatter ici depuis plusieurs mois maintenant. Il passait souvent voir ma mère durant la semaine donc je n'étais même plus étonné de le voir, y compris son fils qui venait de temps en temps. J'avais presque l'impression que l'on vivait à quatre maintenant alors que je vivais pourtant toute seule avec ma mère. Elle avait d'ailleurs insinué que son copain s'installerait très certainement chez nous, sauf que je n'étais pas du tout d'accord avec sa décision. C'était trop tôt. Tout était trop tôt, comme leur relation, ça ne faisait pas longtemps que ma mère avait quelqu'un dans sa vie et elle s'emballait déjà à l'idée que son compagnon vienne habiter avec nous. Compagnon que je n'appréciais pas et que je ne risquerais pas d'apprécier vu la remarque désobligeante qu'il avait faite par rapport à mon père lors d'un repas du midi où il s'était lui-même invité. C'est ce qu'il faisait constamment, s'inviter à la maison quand ça lui chantait. Cet homme passait le clair de son temps chez nous hors-mi quand il travaillait.

— Bonsoir. Me lançait mon « beau-père ».

— Bonsoir. Claquais-je sèchement en pénétrant dans l'appartement, refermant la porte d'entrée derrière moi sans un mot de plus.

Je filais directement à ma chambre, retirant mon manteau et mes chaussures que je rangeais au fond de ma chambre avec mes autres affaires. Je traçais ensuite jusqu'à la salle de bain prendre une douche bien chaude avant d'aller terminer ma valise pour demain matin. Mon train était à neuf heures et Nabil avait prévu de m'emmener à la gare. Il avait pas mal insisté pour me déposer alors que je lui avais bien dit au départ que je pouvais très bien prendre le bus, mais le corse n'en avait fait qu'à sa tête, disant que ça ne le dérangeait absolument pas de m'accompagner. Dans le fond j'aurais préféré qu'il se repose chez lui comme il était assez à fleur de peau ses derniers temps. Depuis que Nabil avait franchi sa quatrième année d'étude dans son université il était complètement mort de fatigue. Il se tapait souvent des insomnies donc c'était peut-être pour ça qu'il était crevé en fin de journée. Sa belle-mère avait beau lui dire de se reposer durant ses week-end, il n'écoutait pas. C'était du Nabil tout craché.

Une fois propre je quittais la pièce en traçant directement ma route à la cuisine, me prendre de quoi manger pour le dîner. J'ouvrais mon frigo et constatais que les courses avaient été faites puisqu'il était complètement plein à craquer comparé à celui de mon père qui se faisait plutôt vide. Je lui avais rendu visite la veille, on avait passé un peu de temps ensemble et j'avais même pu voir mon frère rentrer du lycée. Notre relation était toujours assez tendu mais j'avais quand même tenté de mettre ma rancune de côté et pour une fois que j'avais voulu faire un effort, Imrân m'avait recalé. Habituellement c'était moi qui prenait ce rôle là mais il faut croire que la donne avait changé. On s'était brièvement parlé, rien de plus. J'avais remarqué qu'il n'était pas vraiment dans son assiette et qu'il avait l'air assez saoulé quand on s'était parlé mais j'avais fait semblant de ne rien voir, étant donné qu'à sa place je me serais braqué si l'on m'avait interrogé sur mon humeur. Je me mis un vieux reste de la semaine à réchauffer au micro-onde tandis que ma mère débarrassait le peu de vaisselle qui se trouvait sur la table de la salle à manger. Le calme régnait profondément dans la pièce jusqu'à ce que l'alarme du micro-onde se mit à retentir. Je me prenais des couverts parmi l'un des placards de la cuisine avant d'aller récupérer mon plat. Je m'installais alors sur l'une des chaises de la pièce, étalant légèrement mes jambes pour plus de confort avant d'entamer mon repas. Tandis que je débutais tout juste à manger, j'avais senti les iris bleutés de ma mère me regarder avec précision lorsque j'avais apporté ma fourchette en argent jusqu'à mes lèvres. L'une de ses mains s'étaient réfugiés sur son poignet gauche habillée de petits bracelets doré dont l'un appartenant à ma grand-mère, elle avait toujours eut ce tic quand elle s'apprêtait à aborder un sujet complexe. Ma mère n'était pas du genre à mâcher ses mots devant mon frère et ma sœur hors-mi mon père donc je ne voyais pas pourquoi elle faisait autant de suspens pour si peu. Mais en l'entendant m'avouer le pourquoi du comment, j'avais vite compris pourquoi elle s'était montré réticente au dialogue. Tout était logique maintenant.

— Ça serait bien que l'on parte tous ensemble en week-end après ton retour. Crachait-elle le morceau en lâchant pour de bon son bijou doré.

Si elle espérait compter sur moi pour venir passer un samedi entier avec son compagnon la réponse était déjà vite vue. Son homme ne m'intéressait pas et je n'avais pas envie d'apprendre à le connaître donc le sujet était clos.

— Je travaille au restaurant des Castillo, t'a oublié ? Brodais-je.

— Mais tu as quand même ton dimanche comme jour de repos. Ajoutait-elle, prenant un regard assez sévère qui ne me plaisait pas du tout. Je ne te le demanderais pas si ce n'était pas important pour moi.

— Je les connais même pas..Haletais-je, tentant de décliner son programme de sortie.

— C'est justement le but de cette sortie, que l'on passe du temps tous ensembles. Une journée avec eux ne va pas te tuer Mahalia..Soufflait-elle à son tour.

— Mais j'en ai pas envie. Claquais-je en reposant ma fourchette contre la nappe de la table.

Je m'en fichais pas mal d'apprendre à connaître Gabriel, dans le fond ça ne servait strictement à rien puisque sa relation avec ma mère n'allait pas durer. Je le sentais. Pourquoi donner de mon temps précieux à quelqu'un qui ne serait que de passage dans ma famille ? C'était complètement bête.

— C'est par rapport à ton père ? Me questionnait-elle. Il s'en remettra très bien de me voir avec quelqu'un d'autre.

— Peut-être pas..Lançais-je d'un air sérieux.

— Il n'aura pas d'autres choix. M'affirmait ma mère. À ce que je sache il ne s'était pas privé pour aller voir ailleurs ni pour me faire un enfant dans le dos. Je pense que j'ai bien le droit d'avoir un peu de bonheur, tu ne crois pas ?

Le problème ne venait pas de là, il venait du fait qu'elle s'emballait précipitamment pour une relation sans importance, j'étais sûr qu'au fond d'elle, elle savait que son couple n'allait pas durer.

— On peut revenir au sujet principal ? Râlais-je, sentant que notre discussion risquerait de péter si l'on ne revenait pas sur le motif de la conversation.

— De toute façon j'ai déjà prévenu Gabriel que tu viendrais avec nous alors tu seras gentille d'annuler tes plans de samedi. Finissait-elle par me dire, dégageant quelques mèches de ses cheveux au-dessus de ses épaules.

C'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait pas s'empêcher de décider à la place des autres sans votre propre permission. Mes nerfs étaient rapidement montés après l'annonce de la nouvelle, je dirigeais à moitié voir pas du tout le fait de devoir changer mes plans du week-end. En réalité je ne travaillais pas au restaurant des Castillo le samedi qui suivait juste après mon retour sur Corbeil, j'avais prévu de sortir en ville avec mes amis. On voulait aller en boîte histoire de s'amuser un peu et de décompresser, tout le monde avait déjà répondu présent à l'avance dont moi puisque je ne comptais pas demander l'avis de ma mère pour sortir.

— Je t'ai dit que j'avais des choses à faire. Insistais-je, soufflant de nouveau ce qui agaça fortement ma mère.

— Et moi je te dit d'annuler ce que tu as prévu.

— C'est pas vrai..tu peux pas me laisser faire ce que j'ai envie ne serait-ce qu'une seule fois ? M'énervais-je. J'ai déjà des choses de prévu avec mes amis donc ne compte pas sur moi pour participer à ton week-end.

— Ma maison, mes règles. Tranchait-elle. Quand tu auras ton futur chez toi, tu pourras faire tout ce que tu veux mais tant que tu vis sous mon toit, tu suis toutes les règles que je te donne.

— Et bah vivement que j'habite loin de toi alors. Pestais-je en me relevant de ma chaise afin de me mettre à son niveau.

— Et bien vas-y, la porte est grande ouverte ! Riait-elle jaune. Tu n'as nulle part où aller, tu n'as même pas d'argent pour te payer ton permis alors un studio..tu rêves ! Et qu'est-ce que tu feras une fois dehors, t'iras voir le fils de ce brigand ?

— Tu sais pas de quoi tu parles-

— Si, je sais très bien de quoi je parle, en revanche c'est toi qui ne sais pas. Tu crois vraiment que votre « relation » va durer ? Ces gens-là sont incapables d'aimer ! Ils jouent simplement avec toi pour obtenir tout ce qu'ils veulent, les gens sont comme ça ici !

— Et qu'est-ce que t'en sais que son père est incapable d'aimer ? Lâchais-je, cherchant à avoir des réponses.

— J'ai moi-même connu la première femme de René et je peux te dire que ce type n'aime personne. Me confiait-elle. Mais pour revenir au sujet principal, tu viens c'est tout, je ne te demande pas ton avis. Tu pourras me trouver toutes les excuses possibles pour ne pas venir ça sera non négociable.

Jóder.

[...]


𝐍𝐚𝐛𝐢𝐥

Mon regard s'était duper sur le pc de l'un de mes camarades, un faible sourire en coin me parcourut les lèvres en le voyant se taper une partie de poker en ligne. Askip j'étais pas le seul à avoir décroché le cours d'économie, notre prof parlait trop et tout le monde se faisait chier à part les p'tits intellos de devant qui notaient la moindre info que le prof disait. Le dos à moitié avachie contre le dossier de ma chaise, je baillais pour la énième fois de l'heure en me disant que j'allais finir par m'endormir si ça continuait. Une putain d'heure que mon cul se tapait des torticolis à force d'être resté assis une heure entière, je commençais sérieusement à avoir mal aux fesses donc je changeais souvent de position pour atténuer mes crampes. Je tentais le tout pour le tout en me rassurant que c'était le dernier cours auquel j'assistais. J'allais enfin être en week-end ce soir et j'avais déjà mon programme de la soirée en tête, je comptais glander dans le canap' et m'enfiler pleins de parties de jeux vidéos. Ce soir j'allais pouvoir être solo vu que ma grand-mère se couchait tôt et que mon frère avait une réssoi de prévu sur Paname. Il avait pas bossé de la journée pour une fois, il avait simplement dû nehess dans sa chambre et faire un tour dehors avec ses potes de l'immeuble d'à côté de chez nous. Mes pensées se recentraient de nouveau sur mon camarade que j'entendis râler dans sa barbe parce qu'il venait de perdre sa partie de jeu, je me privais pas de fixer son écran, m'disant qu'il était vraiment à chier au poker. Il tirait que les mauvaises cartes zeubi. C'était à se demander si il savait vraiment jouer ou pas, j'suis sûr que même mon petit frère jouerait mieux que lui.

— Faut qu'tu prennes ta deuxième carte. Lui conseillais-je.

Le boug sursauta légèrement en entendant ma voix, il se retourna rapidement vers oim en se remettant face à son ordi par peur de se faire chopper par notre prof. Celui-ci tirait la carte que je lui avais dit de prendre, le joueur adverse fit de même et une petite icône en bas de l'écran s'afficha, signe que le mec venait de remporter une petite somme de dollars dans le jeu. Il souriait bêtement, à croire qu'il avait vraiment gagné des thunes dans la réalité alors que tout était virtuel. Je le laissais faire le reste, me replongeant dans les feuilles de ma pochette que j'regardais comme si c'était la dernière fois que j'allais la voir, parce qu'aujourd'hui était mon tout dernier jour de cours ici. Tarik et Sarah n'avaient plus assez de thunes pour me payer mon école donc j'avais décidé de tout arrêter malgré les avis contraires que portait les deux sur mon choix. Ils étaient pas corda pour que j'arrête mais j'avais pas le choix, on n'avait plus d'argent dans le compte en banque et ça devenait de plus en plus serré de devoir gérer les taxes et même les courses. J'y avais réfléchi une bonne semaine avant d'aller voir mon proviseur dans son bureau et le prévenir qu'il pourrait me retirer de la liste de ses élèves à partir de ce soir. Au début il avait pas trop compris pourquoi j'voulais me retirer de son école parce que j'avais plutôt de bonnes notes, mais je lui avais expliqué ma situation financière et il s'était montré assez compréhensif. J'avais déjà bien anticipé mon coup depuis la veille en ayant vidé mon casier, il était vide maintenant, tout comme mon sac à dos d'ici une heure, une fois que j'aurais rendue mes manuels. Sans mentir, j'étais un p'tit peu dég de devoir arrêter mes études mais y'avait bien pire dans la vie. L'argent était plus important.

Désormais j'avais prévu de taffer avec Tarik mais je comptais quand même me chercher un autre p'tit job pour aider les miens. J'avais déjà des ÇV de fait dans mon ordinateur, il fallait juste que je les imprime et que j'me déplace un peu partout dans Corbeil. Je croisais les doigts pour me faire embaucher par quelqu'un, dans le cas contraire on allait vite être dans la merde et fallait qu'on s'en sorte au plus vite, car il le fallait pour le bonheur des miens.

[...]

Dimanche.

Roulant assez vite sur la route vu que l'on était que deux avec gazelle, je me gênais pas de rouler en plein milieu en grillant quelques feux rouges que je zappais vite fait. Le jour se levait à peine sur Corbeil, il faisait toujours nuit et la Lune illuminait encore le ciel que je scrutais de temps en temps, gérant aussi ma route par la même occaz'. Le panneau de la gare pointait le bout de son zen, je perdais pas de time pour me garer sur le parking, retirant ensuite le contact de ma gov'. Le calme totale dominait l'espace, ce silence avait rien de stressant au contraire je le trouvais agréable voir même apaisant sur le moment. J'aurais bien profité de l'instant présent pour rattraper mes courtes nuits de la semaine, j'étais tellement khabat et pourtant j'avais quand même réussi à me lever tôt pour accompagner Maha à la gare. Elle se taillait deux semaines à la campagne pour gérer des gamins pendant leurs vacs scolaires, mon p'tit reuf aussi était en vacances mais j'allais ap avoir le temps de pouvoir passer du temps avec lui comme je commençais dès demain à taffer avec mon grand. Je me faisais pas trop de soucis parce qu'il m'avait déjà montré quelques bases sur le rainté donc je savais me débrouiller un minimum même si fallait que je revois la découpe au détail près. C'était l'un des seuls trucs sur lequel j'avais encore du mal pour l'instant. Il y'avait très peu de lumière à côté de nous, j'avais à peine le reflet de la lumière du lampadaire de dehors sur une petite partie de mon visage et de mon corps, ce qui me permettait de voir l'heure qu'il était sur ma montre électrique. Je prévenais l'arménienne qu'il fallait qu'on décale si elle voulait être un petit peu en avance devant le quai. Je pris bien soin de récupérer sa valise que je roulais jusqu'à arriver sur l'appontement, me posant ensuite sur un siège de dispo pendant que Maha faisait les cents pas sur le bitume. Elle était tendu depuis que l'on était tipar de chez elle et j'avais ap forcé pour lui demander ce qui allait pas, sinon j'savais qu'on se prendrait le crâne pour rien car elle allait se vénère sur oim pour tchi. Je me doute que sa mauvaise humeur devait être lié à sa daronne vu que les deux se chicanaient tout le temps.

Je remettais correctement mon bonnet en place en sentant le vent frais me fouetter en pleine face, me faisant automatiquement serrer des dents comme je détestais me bouffer de l'air froid en plein visage et ça depuis tipe. Calant confortablement mes mains dans les poches de ma doudoune, je me ressortais une clope de mon paquet ainsi que mon briquet que j'allumais d'abord pour me réchauffer les manos, supportant pas trop d'avoir les mains gelées pour me fumer une cigarette. Plusieurs secondes après que mes mains aient enfin retrouvé une température normale, je virais mon feu jusqu'à ma clope, passant l'une de mes mains devant ma niaks pour la protéger du vent qui traversait la ville. Je soupirais dans ma moustache une fois après avoir tiré une taff, là je me sentais mieux, plus détendu et moins nerveux. J'sais qu'à mon âge ça pouvait être con que je dépende déjà d'un pauvre paquet rouge et blanc mais j'en avais besoin, y'avait que ça qui m'apaisait réellement et qui me laissait décompresser quand j'en ressentais l'utilité. Tarik avait tenté que je m'en écarte et j'avais pas su le faire, tout comme lui quand baba avait voulu qu'il évite de chimer à l'époque. On était tous conscient que l'on se bousillait les poumons chaque fois que l'on aspirait cette fumée toxique que je recrachais en ce moment même, on y pouvait rien, y'avait que ça pour nous calmer. Et moi le premier.

— T'es en train de me donner mal au crâne à force de gigoter dans tous les sens. Sifflais-je en aspirant de nouveau ma dose.

Ça me faisait serrer de la voir se taper des aller et retours de gauche à droite en se pinçant fortement les lèvres tah les gamins quand ils se retenaient de pleurer. Je savais pas ce qu'elle pensait ni pourquoi elle se comportait comme aç depuis 'tal mais je le saurais d'une manière ou d'une autre. En plus elle se foutait de ma gueule à pas me répondre alors qu'elle avait très bien entendu la question que je venais de lui poser. Mais vous connaissez Mahalia elle ne me dirait jamais rien si quelque chose la tracassait, à croire que j'allais la mordre dès qu'elle ouvrirait la bouche.

— Dis-moi. Ordonnais-je.

Maha prit le time de réfléchir quelques instants avant de m'avouer le fond de ses inquiétudes. Honnêtement j'avais pas pu m'empêcher de rire bêtement en l'entendant me parler du dominicain, je me demandais si elle était sah ou pas à me poser des questions sur l'autre bouffon. J'vois pas pourquoi elle me demandait des nouvelles de ce pélo, ça faisait perpét qu'il avait déménagé dans le sud, d'après mes sources il s'était pris un appart dès qu'il avait pu se remettre sur pieds.

— Pourquoi tu m'parles de lui là ? M'emballais-je, écrasant la fin de ma clope contre le sol. J'croyais qu'on en avait fini avec lui, il est plus là maintenant donc c'est plus la peine de reparler de ça.

— Pourquoi, t'a des choses à te reprocher ? Me renvoyait-elle l'ascenseur.

Je préférais prendre son pique sur le coup de l'énervement plutôt que de me péter le crâne pour un rien, ça valait mieux.

— Si c'était à refaire je le referais donc nan j'ai rien à me reprocher. Grognais-je, agacé par sa question. Et au lieu de tirer la gueule, tu pourrais être contente Ivan sera plus dans nos pattes.

— Sauf que je t'ai jamais demandé de le faire Nabil.

Elle se foutait vraiment du monde celle-là. Elle me reprochait de m'être débarrassé de son pélo alors qu'il l'a faisait chier du matin au soir. Sur ce coup là elle abusait, elle était bien contente de plus se coltiner son bouffon chez elle, elle était bien contente que je m'en sois occupé donc elle allait pas me faire genre que ça lui faisait pas plaisir qu'Ivan ait quitté la ville.

— Tu m'aurais pas parlé de lui, je l'aurais jamais touché-

— Attend..t'es en train de te plaindre parce que je t'ai parlé de lui ? Hallucinait-elle, faisant toujours ses cents pas qui commençait sérieusement à me filer la migraine. Mais t'es vraiment gonflé comme mec, je t'en aurais pas parlé tu m'aurais tapé une crise donc arrête de te plaindre !

— Tu cris sur qui là ?! Me relevais-je de mon siège, allant chopper le poignet de ma meuf que je tenais fermement entre mes mains.

— Suéltame !

— Nan j'te lâche pas ! Dis-je en employant le même ton qu'elle.

Le sol se mit à trembler, signe que le train allait pas tarder à arriver, il me restait plus beaucoup de temps avant que gazelle ne me laisse tout seul durant deux semaines. Et elles risqueraient d'être vraiment longues si on se réconcilierait pas d'ici les prochaines minutes qui allaient suivre. Mais pour une fois je comptais pas mettre ma fierté de côté, ouais j'étais peut-être en tort mais j'étais pas le seul et c'était pas forcément à moi de mettre les choses à plat. C'était toujours moi qui calmait le jeu en général et j'en avais marre, fallait que je laisse ma propre nana me courir après. Fallait que la roue tourne.

— J'y vais, ton train va pas tarder à arriver. Lâchais-je le poignet de Maha, lui tournant le dos pour aller rejoindre ma voiture garé sur le parking.

Elle avait été sur le cul de me voir tailler ma route sans lui faire de boussah ni de câlins, peut-être qu'avec aç elle allait se remettre en question et réfléchir à son comportement. J'avais bien vu qu'elle était déjà sur les nerfs avant que l'on s'engueule mais c'était pas une raison pour que j'trinque, je lui avais rien fait moi. Mais bref, je retrouvais ma gova que je m'empressais de démarrer au plus vite, étant pressé d'aller me poser à la maison. Normalement j'aurais dû retourner chez ma grand-mère mais il était d'abord prévu que je passe voir Sarah et mon p'tit reuf. J'avais alors roulé jusqu'à mon ancien bâtiment où j'habitais avant avec mon père et mon frère, comme d'hab je garais ma voiture sur l'une des premières rangées de parking. Je cavalais jusqu'à ce hall où j'avais vu mon père se faire traîner par les flics lorsque j'étais encore qu'un tipe. Je pris soin de prendre l'ascenseur, pour une fois qu'il était réparé celui-là, j'appuyais sur le bouton de mon étage puis les portes se refermaient devant moi. Je montais jusqu'au sixième, les portes se rouvraient, j'atterrissais enfin sur mon palier que j'avais pu tracer étant gamin pour aller jouer en bas avec d'autres petits de mon bat'. La porte rouge de ma son-mai apparue dans mon champ de vision, l'un de mes poings venait toquer contre celle-ci. Deux minutes plus tard, Sarah venue m'ouvrir accompagné de mon petit frère qui se trouvait derrière ses pattes à sautiller de partout en répétant que le daron venait d'appeler. Mais c'était pas tout, Yanis arrêtait pas de dire qu'il allait sortir alors que baba sortait normalement dans trois mois. Yaya disait n'imp, c'est c'que j'avais pensé mais Sarah venait de confirmer les paroles de mon petit frère. Ma belle-mère avait même ajouté que la peine du daron avait été raccourci pour bonne conduite, apparemment baba sortait dans une demi-heure ce qui allait nous laisser le temps de rouler jusqu'à Fleury.

Après cette nouvelle on avait pas perdue de temps pour se mettre en route, Yanis siégeait à l'arrière et moi à l'avant, Sarah m'avait laissé conduire sa caisse. J'étais étonné de pas l'entendre râler parce que j'roulais vite, truc qu'elle kiffait ap, d'habitude j'me serais déjà pris une remarque de sa part. Tarik nous rejoindrait directement sur place comme il avait une course à faire sur Ivry. J'avoue que j'appréhendais un peu mes retrouvailles avec mon père vu le dernier parloir qu'on avait eut ensemble, on avait vu mieux niveau relation. Pleins de questions me traversait la tête, j'me demandais si Ad' et moi on allait revenir vivre chez notre père, si ce serait le cas c'était pas sûr que Tarik resterait vivre avec nous. Il avait vingt-trois piges maintenant donc il était large en âge d'avoir son propre appart, j'sais qu'il mettait grave des sous de técô en ce moment. Il coffrait pas mal de liquide dans sa chambre, ça avait sûrement un rapport avec ses projets futurs.

— Bien sûr qu'il sera content de vous voir, c'est votre père et même si il a du mal à vous montrer ses sentiments, il sera tout de même heureux de vous retrouver. Déclarait ma belle-mère.

J'avais ap suivi la conversation qu'elle entretenait avec mon frère mais à ce que j'avais compris Yanis flippait aussi de retrouver le daron, normal, huit ans qu'il l'avait simplement au téléphone, dans des cas comme ça il pouvait pas vraiment avoir de relation avec lui, surtout que Yaya était bébé quand baba s'était fait arrêté. Il avait déjà vu le daron par photos et juste une fois quand il venait d'avoir six piges et que notre père avait eut une permission de sortie pour la journée. Dans le fond Yanis le connaissait pas vraiment donc ça m'étonnait même pas qu'il panique. Moi-même je flippais, encore plus en voyant le panneau de la ville de Fleury s'afficher. Je connaissais le chemin par cœur à force d'avoir été rendre visite à mon père, rien n'avait changé en huit ans. Je me garais en deuspi sur le parking réservé aux visiteurs, la boule que j'avais au ventre ne voulait pas se barrer, je stressais de plus en plus mes retrouvailles avec mon père.

— Y'a Tarik là-bas. Nous alertait mon p'tit reuf, pointant l'un de ses oid vers la droite.

Il avait bien raison, notre grand était déjà sur place sauf qu'il était pas solo, notre père était avec lui. Je l'avais vu, j'avais vu son visage se tourner vers nous lorsqu'il vit Sarah sortir la première de la voiture. Elle avait d'ailleurs pas perdue de time pour s'empresser d'aller prendre mon père dans ses bras, de mon côté j'avais pris tout mon temps pour aller les rejoindre, Yanis m'avait en plus devancé sur la route en courant vers le daron. Visiblement il s'était vite remis de son anxiété.
J'avais presque eut envie de traîner des pieds en arrivant devant mon père, nos regards s'étaient croisés et j'avais pas pu m'empêcher de baisser les yeux en le voyant, ses yeuz m'intimidait toujours autant qu'avant. Mon guelb loupa un battement lorsque mon propre corps s'était propulsé contre son torse et que je senti une main m'encercler le cou, sa lourde paume tapotait vivement dans mon dos, me faisant avaler difficilement ma salive avec laquelle j'avais failli m'étouffer. Un sentiment nouveau me traversa le corps quand je senti un troisième corps se mêler au mien, ce qui voulait dire que baba venait d'ajouter quelqu'un d'autre dans la partie.

— Faut pas vous en faire, je vais prendre la relève. Nous chuchotait baba à Tarik et à oim.

J'savais pas si je devais prendre sa remarque en bien ou en mal mais c'était pas le plus important pour l'instant, mon père rentrait à la maison, maintenant qu'il était libre on allait pouvoir souffler un peu plus avec mon grand, du moins c'est ce que je croyais. C'était toujours les mêmes qui trinquaient, la routine nous étouffait et les blem nous taillaient le cœur en milles morceaux.

Vivre en pleine jungle n'était pas toujours rose, c'est ce qu'on m'avait appris depuis l'enfance.

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