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« Née dans la rue, élevé par un bandit, seul l'honneur reste fidèle à ma personne. »
𝐂𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞𝐬 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬, 𝐂𝐨𝐫𝐛𝐞𝐢𝐥-𝐄𝐬𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 - 𝟏𝟕𝐡𝟑𝟎
La sonnerie du micro-onde venait de retentir, je retournais alors à la cuisine reprendre la tasse de lait au chocolat que j'avais mise à réchauffer une minute plus tôt. Marchant sur mes gardes pour ne pas faire déborder une seule goutte de la boisson chaude, je déposais enfin le mug blanc sur la table de la salle à manger. L'égyptienne me remerciait gentiment avant d'apporter sa boisson lactée jusqu'à ses petites lèvres rosés et asséché dû au mauvais temps de dehors. Je gardais tout de même un œil sur ma voisine Mila que j'avais placé devant ma télévision, une dizaine de minutes plus tôt avant que Hana n'arrive à la maison. J'avais remarqué que celle-ci était arrivée à moitié paniquée lorsque je lui avais ouvert la porte de chez moi. Elle m'avait alors raconté sa journée sans que je n'eus besoin de le faire. Hana m'avait tout expliqué en détail en passant par ses premiers heures de cours passé en compagnie de ses camarades d'université qu'elle trouvait plus que barbant, sans oublier son heure de déjeuner qu'elle avait esquivé en allant étudier à la bibliothèque, ce détail étant loin d'être intéressant, j'avais très vite ravalé mes mots quand elle avait mêlé le meilleur ami de Nabil à sa journée d'aujourd'hui. Je m'étais fortement retenu de sourire en l'entendant me raconter que Issam l'avait accompagné parmi la librairie qui se trouvait juste à côté de son établissement. La venue de l'israélien n'était pas par hasard. Je lui avais moi-même envoyé l'adresse de la bibliothèque dès qu'Hana m'avait appelé pour me dire qu'elle comptait sauter son heure de repas, ayant trop de devoirs à faire pour le lendemain. On pouvait donc dire que j'avais profité de la situation pour donner un coup de pouce à Issam. Nabil avait fini par cracher le morceau un soir où nous avions passé la soirée à deux, il m'avait avoué que son meilleur ami n'était pas totalement indifférent à la mienne. J'avais crû perdre définitivement mes joues tellement j'avais souris ce soir là, le fait que Issam ait une attirance pour Hana était une très bonne nouvelle puisque l'égyptienne également m'avait déjà parlé du « charme » que dégageait ce dernier.
— C'est tout ce que t'a à me dire ? S'étonnait la brune. Je viens de te dire que le mec m'a fait une déclaration et tout le tralala, et la seule réaction que j'ai de ta part c'est un sourire ? Y'a un truc qui tourne pas rond chez toi.
Autant lui dire toute la vérité maintenant vu que Issam lui avait tout dit.
— Manquerait plus que tu sois au courant qu'Issam me kiffait et là ça serait le pompon. Blaguait l'égyptienne en reprenant une gorgée de sa boisson.
Bizarrement j'appréhendais un petit peu de lui avouer tout le bout de l'histoire, sachant très bien qu'elle m'en voudrait de lui avoir caché une chose pareil.
— Attend..t'étais au courant ?! Hallucinait-elle, inquiète de n'entendre que du silence de ma part.
— J'avais rien le droit de te dire..Me justifiais-je, caressant mon bras gauche, simple geste habituel que j'avais lorsque je me sentais mal à l'aise.
— Et bah il t'en faudra beaucoup plus pour que tu te fasses pardonner de m'avoir caché ça. Prenait-elle une fausse mine boudeuse.
— Espérons que tu me pardonnes d'ici ton anniversaire. Dis-je.
— D'ailleurs tu m'as toujours pas dit ce que tu me préparais pour samedi ? Me souriait-elle bêtement dans l'unique but d'obtenir des infos que je tenais secrète.
Hana fêtait ses dix-huit ans ce week-end et je m'étais arrangé avec ses parents afin que l'on puisse lui organisé tous ensemble une fête surprise qu'elle ne serait pas prête d'oublier. J'avais en plus insisté pour que Issam soit présent sur la liste des invités et j'avais dû l'harceler par message pour qu'il me donne une réponse. Je comptais sur sa présence pour que les choses se concrétisent enfin entres les deux vu comment il avait le béguin sur ma copine depuis l'année dernière. C'était maintenant ou jamais.
— C'est confidentiel. Lui affirmais-je. Tu dois juste te faire jolie et c'est tout, le reste on s'en occupe.
— On ? Répétait-elle mes mots.
— Tu es trop curieuse.
La sonnette de la porte retentissait ensuite, m'alertant que la maman de la petite Mila venait d'arriver. Je prévenais alors mon ami que je revenais dans un instant, accompagnant la fillette jusqu'à la porte d'entrée où se trouvait justement sa mère. Comme chaque fois que je m'occupais de sa fille, elle me demandait si tout s'était bien passé et si j'avais passé une bonne journée. Après quelques minutes à s'échanger de petites banalités, mère et fille me tournaient ensuite le dos jusqu'au fond du couloir de mon palier, trouver le chemin des escaliers. Je refermais la porte derrière moi, retrouvant ma copine que je vis débarrasser sa tasse de lait qu'elle avait terminé de boire. Nous nous installions sur le canapé afin d'être plus à l'aise pour discuter, on parlait de tout et de rien, passant par les études qu'effectuait Hana et d'autres sujets inintéressants. Parler d'école me faisait d'ailleurs penser que Nabil n'allait pas tarder à terminer les cours puisqu'il finissait à dix-huit heures. Il ne fallait pas que j'oublie de garder mon portable à côté de moi étant donné qu'il était prévu qu'il m'appelle une fois qu'il aurait terminé. J'espérais que sa journée s'était bien passé pour lui car il avait loupé deux jours de cours et je savais pertinemment que ça allait être compliqué pour lui de rattraper les matières qu'il avait manqué. J'avais remarqué que Nabil s'investissait un peu moins qu'avant dans ses études et j'avais peut-être mon idée du pourquoi et du comment. Il m'avait avoué qu'il ne pensait pas pouvoir continuer sa quatrième année de commerce l'année prochaine car il n'était pas sûr de pouvoir se payer une année de plus dans son école. Avec tout les efforts que produisaient son grand frère et sa belle-mère ils n'arriveraient malheureusement pas à pouvoir lui offrir une nouvelle année d'étude. C'est pour cette raison que Nabil se relâchait, pour lui il n'avait plus vraiment d'intérêt à se donner à fond dans ses cours vu qu'il ne serait même plus là-bas l'année prochaine. Cause que je trouvais complètement débile mais Nabil était têtu alors il persistait dans son idée.
— Sinon, t'avais dit que t'aurais un truc à me raconter par rapport à lundi dernier, c'était quoi ?
Si elle savait.
𝐋𝐞 𝐍𝐚𝐩𝐨𝐥𝐢, 𝐂𝐨𝐫𝐛𝐞𝐢𝐥-𝐄𝐬𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐬 - 𝟏𝟐𝐡𝟑𝟒
Observant mon reflet dans le miroir des sanitaires privés, je m'appuyais contre le vasque en marbre qui se trouvait juste devant moi. Je soufflais un grand coup, me répétant quelques mots réconfortant dans ma langue maternelle qui me permettrait d'aller beaucoup mieux d'ici les prochaines minutes. Je saisissais mon téléphone, glissé il y'a plus d'une heure parmi l'une des poches de mon jean, je le déverrouillais en tapant bien évidemment mon code de sécurité avant de me diriger dans mes messages. Mon frère m'en avais envoyé un il y'a cinq minutes à peine pour me demander ce que je fichais à prendre autant de temps aux toilettes, mais également pour me faire remarquer que tout le monde m'attendait pour commencer. Après avoir lu le message du morpion je verrouillais de nouveau mon téléphone, allant pousser la grande porte par laquelle j'étais passé en pénétrant dans les sanitaires du restaurant. Je longeais le couloir de l'établissement, marchant à pas décidé malgré la boule au ventre qui m'habitait depuis mon arrivée au Napoli. Arrivant au bout, j'apercevais enfin les différentes tables du restaurant où se trouvait justement la mienne, non loin du bar et des salles de cuisine. Je me rasseyais de nouveau à ma place, située entre mon petit frère et cet étudiant qui nous avait rejoints juste avant que nous commencions ce repas. J'avais simplement retenu qu'il s'appelait Adil et qu'il faisait des études supérieurs dans le milieu médical si j'avais bien pris la peine d'écouter un minimum le discours qu'il nous avait raconté à Imrân et moi. Pour ce qui concernait son père je n'avais pas écouté un mot de ce qu'il avait dit, restant fixé sur le fait que ma mère m'avait foiré mon week-end dans l'unique but de me faire rencontrer son nouveau compagnon. Elle s'était trouvé un parisien qu'elle avait rencontré un soir en étant de sortie avec l'une de ses amies. Mon intuition de la dernière fois ne m'avait pas trompé, l'homme avec qui j'avais croisé ma mère dans la rue était bien son « petit copain ». Ça me faisait plus que bizarre de voir quelqu'un aux petits soins pour ma mère car hors-mi mon père je n'avais encore jamais vu quelqu'un d'autre s'occuper d'elle.
— T'en veut encore ? Me proposait Adil en me tendant une canette de Coca qu'une serveuse venait de nous apporter à table.
J'avais gentiment refusé son offre, préférant le regarder avec insistance dans le blanc des yeux en me demandant comment j'allais pouvoir briser sa petite carapace qui m'intriguait tant. D'après ce que j'avais pu comprendre il était du genre assez timide mais étonnamment il n'avait pas l'air de l'être avec moi. Dès que les présentations avaient été faite c'était avec moi qu'il avait voulu parlé sauf que je m'étais montré plus que méfiante lors de son arrivée, voir un peu désagréable. C'était plus fort que moi, j'avais l'habitude me renfermer sur moi-même quand je côtoyais des inconnus.
— Et toi alors tu fais des études supérieurs ? M'interrogeait le père d'Adil.
— Nan. Claquais-je sèchement.
— Tu pourrais être plus polie. Se mêlait ma mère, râlant dans sa langue natale.
— Laisse..c'est toujours tendue au début, ça viendra avec le temps. Me défendait le grand monsieur aux yeux bleus.
Je fus moi-même étonné de voir qu'il comprenait notre langue, cet homme ne connaissait que depuis peu ma mère et il comprenait parfaitement sa langue alors que mon propre père avait pris des années à la comprendre. Si seulement mon père voyait ça, il en serait mort de jalousie. Il n'était pas encore au courant que ma mère avait un ami proche ni que cet ami était en réalité l'un de ses collègues de boulot, car oui, après avoir analysé très longuement cette homme qui partageait notre table, j'avais su le reconnaître. Je m'étais rendu compte que je l'avais déjà croisé au travail de mon père et j'étais pratiquement sûr qu'il faisait parti d'un de ses associés avec qui il déjeunait de temps à autre. En clair, ce monsieur avait volontairement trahi le peu de confiance que lui accordait mon père, dès qu'il serait au courant de toute cette histoire il couperait directement les ponts avec son ami du travail.
— Vous êtes un collègue de travail à mon père ? Posais-je, reposant ma fourchette que je venais d'utiliser pour mon entrée, à peine entamée.
Si il pensait que je ne l'avais pas vu jeter un regard rempli de sous-entendus à ma mère, il se trompait. Il n'était pas du tout discret. Je n'avais pas pu m'empêcher de me demander si il n'avait pas eut honte d'avoir commis une chose pareille à mon père, de mon point de vue personnel, qu'il considérait comme une bonne connaissance et camarade au boulot qu'ils partageaient chacun. Je m'étais également interrogé sur le pourquoi du comment, à commencer par comment ma mère avait pu tomber sous le charme de cet homme qui mangeait aujourd'hui à notre table. Il était tout l'opposé de mon père et ça m'étonnait de voir que ce genre d'hommes pouvait plaire à ma mère. Visiblement je ne la connaissais pas aussi bien que je le pensais.
— C'est quoi toutes ces questions, tu as décidé de te réorienter dans la police maintenant ? Me piquait ma mère que je calculais à peine, m'en fichant pas mal de sa remarque.
— Faut savoir ce que tu veux, si je parle pas tu râles et quand je pose des questions tu te plains. Rétorquais-je.
— Je me plains simplement parce que tes questions ne sont pas pertinentes.
— Je demandais juste si il travaillait au même endroit que papá c'est tout. Me défendais-je, roulant au passage mes prunelles chocolats.
— Et bien évite de poser ce genre de questions si tu as déjà ta réponse. Maugréait-elle.
Elle exagérait. Quand je ne parlais pas elle râlait et quand je posais des questions elle faisait de même, elle n'était jamais contente.
— Excuse-moi de m'intéresser. Pestais-je.
— Ce n'est certainement pas le jour pour m'énerver.
— C'est jamais le jour avec toi. Quittais-je mon siège, trouvant l'excuse de devoir aller passer un coup de fil important dehors.
J'étais donc partie quelques minutes à l'extérieur, souffler un moment au lieu de m'énerver bêtement pour des choses futiles. Je me sentais déjà tendu depuis que ma mère m'avait ramené ici et il fallait en plus qu'elle m'embrouille parce que je m'intéressais un minimum à son « petit copain ». À partir de maintenant il ne fallait plus compter sur moi pour que je fasse la conversation étant donné que mes mots faisaient apparemment polémique pour un rien, autant rester dans mon coin à observer chaque détails des pièces, ce serait déjà beaucoup plus intéressant que d'écouter les histoires des autres.
— Je croyais que tu passais un appel important ? Arrivait Adil, se calant à son tour contre la façade en pierre sur laquelle je m'étais posé en arrivant jusqu'ici.
Je ne prenais même pas la peine de détourner mes iris vers les siennes, constatant simplement qu'il m'avait espionné depuis sa place qu'il avait quitté plusieurs secondes plus tôt afin de venir me rejoindre.
— Tu me surveilles ? Me braquais-je, appréciant moyennement le fait qu'il analyse mes moindres faits et ses gestes.
— Hmmh. Acquiesçait-il en me glissant un faible sourire. Et il va falloir que tu t'y habitue maintenant.
« J'suis comme ça, j'ai toujours l'habitude de surveiller tout le monde à commencer par les membres de ma famille ». Après l'avoir entendu m'échanger quelques mots j'avais très vite compris l'ampleur de ses mots, pour lui nous faisions désormais partie de la même famille et tout comme moi il savait que la relation qu'entretenait nos parents ne risquait pas de se terminer de si tôt.
Hana buvait chacune de mes paroles, et comme chaque fois que nous parlions d'un sujet sérieux elle me fit part de son avis personnel qu'elle portait à cette nouvelle étape qui débutait tout juste dans ma vie. Cette dernière m'avait conseillé de ne pas me montrer trop dur envers ses deux hommes avec qui j'allais devoir m'efforcer de m'entendre si je voulais que les choses puissent marcher correctement entre nous trois. J'allais devoir faire des efforts, prendre sur ma propre colère qui sommeillait en moi à l'idée de voir ma mère sortir avec un autre homme que mon père. Oui, j'allais devoir accomplir un énorme travail sur moi-même et ça n'allait pas être facile.
[...]
𝐍𝐚𝐛𝐢𝐥
Je finissais de boutonner les deux derniers boutons de mon polo, ressortant au passage la chaîne de ma brune de mon haut que je serra assez fort, entre ma main gauche que je passais ensuite dans mes veuch, tic que je reproduisais toujours quand je me sentais nerveux ou qu'un truc allait ap. J'avais dû dormir que trois heures à peine et je me sentais complètement mort de fatigue, j'avais tenté de me taper une sieste en fin de matinée mais j'avais pas réussi. Trop de choses me titillait l'esprit et c'était sûrement pour cette raison que j'avais pas pu pioncer correctement. La nuit avait été hyper longue, je faisais que de tourner en rond dans mon pieu à essayer de trouver une position confortable pour dormir sauf que y'avait rien à faire, j'étais incapable de m'endormir. Et j'avais déjà la réponse à ma question au pourquoi du comment. Choppant mon bigo parmi l'une des che-po de mon pantalon, je me dirigeais vers mes contacts, appelant Mess, l'un des poto les plus proches de mon frère. Je soufflais de soulagement en voyant qu'il ne me mît pas de vent à mon appel et qu'il décrocha directement au bout de la deuxième sonnerie. Je fus le premier à parler, bégayant un peu sur mes premiers mots que je remplaçais très vite par d'autres. Je demandais si tout se passait comme prévu et si il avait besoin que je rapplique même si j'avais déjà quelque chose de prévu pour soir-ce. Mess me répondait que lui et des pélos qu'il avait mêlé à l'affaire s'occuperaient du reste et que j'avais pas à m'en faire.
— On va gérer c'est bon, profite de ta soirée t'en a bien besoin après ce qu'il s'est passé cet aprèm. Me disait Mess.
Il raccrochait le premier en m'esquissant un à plus avant d'appuyer sur le bouton rouge de son tél, le mien restant encore dans ma main puisque j'attendais de recevoir un sms de Lukas quand il arriverait chez les Kasri. On avait été invité par les darons de Hana pour son anniversaire qu'ils fêtaient en scred à leur propre domicile dans le dos de leur fille. Hana se doutait encore de rien, ma brune l'avait emmené chez elle depuis le tarmin et je me doutais bien qu'à cette heure là elles seraient en train de terminer de se préparer. Je vérifiais d'avoir rien oublié avant de refermer la porte de mon ancienne piaule que je fermais derrière oim, allant rejoindre Sarah au salon que je vis enfiler l'un de ses manteaux. Elle avait insisté pour me déposer chez l'égyptienne vu qu'elle devait aussi aller récupérer mon petit frère au sport. Sarah l'avait inscrite à la MJC de chez nous, Yaya y faisait du foot et sa séance terminait un peu plus tard que d'hab parce que son entraîneur avait décidé d'organiser un tournoi avec un autre club de Corbeil. Je fus donc le premier à sortir de l'appart pendant que Sarah le refermais à clé, me laissant le temps de descendre jusqu'en bas. Ma belle-mère me rejoignait ensuite dans le hall de notre bâtiment que l'on franchissait à pas de loups jusqu'au parking de notre immeuble, retrouver le véhicule de Sarah. On perdit pas de temps pour s'installer dans la gova, je me calais sur le côté passager tandis que Sarah prenait place sur le siège réservé au conducteur. Mon téléphone se mettait à vibrer dans la poche de mon manteau que j'ouvrais sans plus tarder me disant que c'était peut-être Casp' qui répondait au message que je lui avais envoyé 'tal. Mais c'était pas lui. C'était un grand de ma tess que j'avais connu en allant voir mon reuf sur le rainté qu'il gérait sur Gag'. Il me disait qu'ils avaient bougé son corps dans une autre cave car ils avaient eut pas mal de complications sur place. Je lui répondais par un simple « ok », m'disant que j'avais rien d'autre à rajouter à part ce petit mot de deux lettres. Après ça je verrouillais ensuite mon portable, le gardant simplement dans mes mains au cas où on me renverrait un sms. Je commençais à me dire si mon plan n'allait pas fauter, si quelqu'un n'allait pas nous poucave, truc qui n'arriverait certainement pas quand j'y réfléchissais. En réalité, je crois que je flippais surtout à l'idée que le dominicain n'ouvre sa bouche et qu'il aille tout raconter à ma meuf une fois que les gars le laisseront rentrer chez lui. Tout comme Tarik, Mahalia était pas non plus au courant du bail que j'avais organisé et si ils le saurais je pouvais être sûr de canner dans la soirée. Ad' était pas du tout chaud pour que je règle mes comptes avec Ivan et je l'avais pas écouté, préférant suivre ma haine qui me commandait tout juste depuis pas longtemps.
— Nabil ? Wouldi, ça va ? M'interpellait ma belle-mère.
Mes yeuz n'avaient pas quitté le pare-brise que je fixais avec intensité, j'avais volontairement fermé ma gueule en hochant simplement ma tête de haut en bas en guise de réponse. J'avais d'ailleurs remarqué que Sarah m'avait regardé chelou et j'avais joué l'aveugle en faisant semblant de pas l'avoir vu, regardant uniquement la vue de mon zoo qui se trouvait sous mes yeux. Je devais sûrement avoir l'air dans la Lune, je planais totalement dans le silence et Sarah devait se faire du soucis sur ce point là. Elle avait l'hab de m'entendre parler pour tchi alors qu'aujourd'hui j'étais pas d'humeur à le faire. Le trajet allait donc se passer en silence. Et honnêtement je l'avais pas vu passé, tout s'était fait archi rapidement et j'avais rien vu venir. Sarah m'avait déposé devant le bat' des Kasri, me demandant de lui envoyer un petit message quand ma réssoi serait fini. J'avais alors acquiescé sa demande avant de cavaler jusqu'à l'étage de l'égyptienne que j'avais monté en prenant l'ascenseur de son immeuble. Arrivée devant sa porte je sonnais deux-trois fois sur la sonnette électrique afin d'être sûr de me faire bien entendre étant donné que de la musique résonnait pas mal depuis le domicile d'Hana. Je dû attendre plusieurs minutes devant la porte numéro dix jusqu'à ce qu'un jeune d'environ du même âge que mon frère m'ouvrit la porte, me tendant poliment sa main que je pris sans aucune méfiance. Pas besoin de l'observer de près pour deviner qu'il était le frère d'Hana, ils avaient exactement la même tête zeubi, le même regard et le même sourire.
Je disais bonjour au reste des invités avant d'aller rejoindre mon meilleur shrab au fond de la pièce, comme d'hab on se fit une accolade puis parlait de tout et de rien, on blablatait sur quelques trucs cons le temps que l'égyptienne n'arrive. Pas mal de minutes plus tard les lumières venaient d'être éteintes, signe que les deux pine-co rentraient dans la casa. Personne ne parlait, nous restions tous dans le noir une fraction de secondes jusqu'à ce que la reine du jour n'allume les lumières de son salon, nous laissant enfin la liberté de pouvoir crier le mot « surprise » dans toute la pièce. Hana faisait style d'avoir été choqué qu'on lui ai fait un anniv surprise alors que je voyais très bien dans ses yeux qu'elle avait deviné depuis le début la chose. Elle était ap discrète sur ce coup là. L'égyptienne venue passer le salem à tout le monde, commençant par les gens de sa mif jusqu'à nous. J'avais pas pu m'empêcher de charrier Issam en le voyant se raidir quand elle s'était ramené devant lui pour lui faire la bise, il était limite en sueur alors qu'elle avait simplement collé l'une de ses joues contre la sienne. Et je vous parlais même pas du frisson que j'avais ressenti dans le guelb lorsque les lèvres de ma latina étaient venus volontairement frôler les miennes, sensation que je ressentais toujours quand Maha s'apprêtait à m'embrasser. Ça me fit plutôt bizarre qu'elle vienne me faire un boussah sur mes lips devant d'autres gens, comme elle était de nature timide c'était ap le truc qu'elle oserait faire habituellement mais j'kiffais. Plus le temps passait et ma brune se dévoilait un peu plus à moi, commençant par sa timidité qu'elle mettait beaucoup plus de côté et wallah que j'kiffais parce que je découvrais de plus en plus de facettes d'elle que j'avais pas connu avant.
— C'est bon elle est partie, tu peux t'en remettre. Se marrait mon pote, se foutant complètement de ma gueule alors qu'il avait joué les fragiles deux minutes plus tôt.
— À c'que je sache c'est pas moi qui rougis comme un con juste pour une bise.
— Ah t'es comme ça, tu veux m'tailler ? Riait-il jaune. C'est pas moi qui perds mes moyens devant sa propre meuf.
— Vasy tu dis n'imp. Tranchais-je.
— Ah ouais ? S'étonnait l'israélien. C'est pas moi qui ban-
— Finis juste ta phrase et je t'affiche devant tout le monde. Le menaçais-je, toujours en prenant un ton rieur. T'aimerais quand même pas que j'raconte des bails compromettants à ta petite chérie ?
Je me marrais de plus belle en le voyant me pourrir de l'intérieur, Issam tirait vite fait la gueule et j'avoue que j'avais pas cala plus que aç le regard haineux qu'il m'avait jeté. Je m'étais taillé jusqu'au balcon dans l'unique but de retrouver un court instant ma brune que je vis passer un coup de fil à sa daronne. J'avais pas manqué de croiser ses prunelles chocolat qui me paraissait inquiète sur le moment, Mahalia avait l'air contrarié sur le coup et je captais pas tout de suite d'où provenait le blem, du moins jusqu'à ce qu'elle me balance la source de l'histoire. Ça me plaisait pas trop de savoir que le daron d'Ivan se ramène chez elle pour aller taper la discute à sa mère, l'arménienne m'avait déjà raconté que les deux s'entendaient plus que bien et qu'ils étaient même amis depuis plusieurs années sauf que j'arrivais pas vraiment à me faire à l'idée. Je pouvais être sûr qu'à cet instant même la vieille parlait de oim, qu'elle crachait du venin derrière mon dos tandis qu'elle lançait des grands bouquets de fleurs dès qu'il s'agissait du dominicain. À la base je devrais m'en foutre de ce que pensait la vieille mais ça m'énervait de voir qu'elle idéalisait un gros con tandis que moi j'étais beaucoup plus gentil et elle me donnait même pas l'heure. 'Fin bref, y'avait pas que ça qui me gênait. Maha m'avait raconté qu'Ivan vivait toujours chez ses darons pour l'instant et que son daron était venu exprès à son appart sous prétexte parce que son fils répondait pas au tél alors qu'habituellement il répondait dès la première sonnerie. Dans mon avis perso son père se faisait du soucis pour rien, son fils était plus un gamin donc il avait pas besoin de faire la police dès que son portable était sur mode avion.
— Avoue que c'est quand même bizarre..Remarquait la portoricaine.
— Il est sûrement occupé mais on s'en branle complet de sa vie t'façon. Et puis il risque pas de répondre, si son daron continue de l'appeler toutes les deux minutes. Affirmais-je. Et même si il le voudrait il pourrait pas.
Et merde. J'avais encore trop ouvert ma bouche et Maha l'avait cramé.
— Comment tu peux savoir que..Balbutiait-elle. Ça a un rapport avec toi si Ivan ne répond pas à son téléphone ?
Maha était au courant depuis le début que j'voulais mettre les choses au clair avec Ivan donc elle allait pas me faire le coup de la meuf surprise maintenant. Elle devait bien se douter qu'un jour ou l'autre j'allais le faire.
— Et tu voulais que j'fasse quoi ? Grognais-je. Que j'le laisse nous poucave aux flics ? J'étais bien obligé de faire un truc pour éviter qu'il t'emmerde, moi et mes proches.
— Y'a d'autres moyens de régler ses affaires que par la violence. Me contredisait-elle.
— Et bah pas chez moi, c'est pas dans mes cordes et si j'devais refaire la même chose demain je le ferais. Claquais-je sèchement, accordant un regard bressom à ma meuf.
Encore une fois j'eus cette fameuse phrase qui me revenait en tête, celle-ci me montrait bien que l'on pouvait être prêt à tout pour l'un des siens, voir au pire. J'étais prêt à n'importe quoi pour ma famille, tout comme mon père l'était pour Sarah, Yanis, Tarik et moi-même. Et comme on disait chez nous : Aime les tiens plus que ta propre vie, c'était l'un des premiers principes que m'avait appris mon père et que je comptais inculquer plus tard à mes gosses le jour où j'en aurais.
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