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« Les cœurs sont toujours liés, malgré que les âmes se soient éloignées. »

𝐀𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐑𝐢𝐯𝐞𝐫𝐚, 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬 - 𝟎𝟑𝐡𝟒𝟗

Ma fin de soirée s'était annoncé plus que tendu. Nous étions rentrés il y a plusieurs heures de cela avec mon copain, on ne s'était pas reparlé depuis ma bourde de la veille et je me sentais énervée contre moi-même d'avoir oublié notre propre date d'anniversaire. Et pour ça j'allais devoir me rattraper comme il le fallait, je n'avais pas encore d'idée sur le sujet mais ça viendra au fil du temps, tout ce que je voulais pour le moment était de terminer ma nuit. Après trois petite heures de sommeil je m'étais levé seul pour aller me prendre un verre d'eau à la cuisine, ayant la gorge plus que sèche. J'avais lâché un soupire de satisfaction lorsque mes lèvres s'étaient retrouvés collés contre mon verre d'eau fraîche, et une fois hydraté, j'avais regagné ma chambre dans laquelle dormait également Nabil, la tête calé contre son oreiller en tenant fermement ma peluche en forme de lion, qu'il m'avait volontairement piqué le temps que je m'éclipse de la pièce. Je le regardais simplement dormir profondément à mes côtés, ses yeux étaient plus que cernées, il portait de grandes poches violettes dû à son manque de sommeil, et je pouvais remarquer que ses lèvres étaient légèrement sèches, certainement à cause du froid de dehors qui habitait le pays. Je m'appuyais à mon tour contre mon oreiller après avoir déposé ma tête contre celui-ci, il me fallut quelques secondes pour me placer dans une position confortable avant que mes iris ne se ferment. Je pouvais entendre la respiration de mon petit copain qui me berçait au fil des minutes et je me sentais partir de nouveau, prête à accomplir un autre rêve durant mon sommeil. Mais ce n'était pas le cas. Mes yeux s'étaient subitement réouvert dans le noir complet de la chambre malgré la faible lumière qu'apportait ma veilleuse, mon corps s'était automatiquement retourné vers celui de mon copain que je vis, s'allonger cette fois-ci sur le dos, les prunelles bien ouvertes.

J'aurais pu penser qu'il s'était simplement réveillé sur le coup, or, à la tête qu'il tirait j'avais vite compris que son réveil était dû à quelque chose. De plus, j'avais pu constater que sa respiration avait doublé de volume lorsque l'une de mes mains s'étaient aventurées sur son torse, son cœur battait à une vitesse folle et il me fallut cinq bonnes minutes à le calmer en lui disant des mots doux tout en produisant de petits cercles au creux de sa nuque. La respiration de Nabil était redevenue à la normale au bout d'une dizaine de minutes, je me disais que c'était peut-être le moment pour parler de ce qui n'allait pas. Le corse avait le sommeil plutôt lourd en général et quand il s'endormait vous pouviez être sûr que le réveiller serait une très dur épreuve. Alors que je m'apprêtais à l'interroger sur ce qui venait de le perturber, une forte douleur que je ne saurais expliquer me brûlait la gorge toute entière, comme si je n'en avais pas eut suffisamment assez pour la soirée. Je dû écarquiller deux fois de suite mes prunelles avant de me rendre compte qu'il y avait bel et bien une larme qui perlait le long de la joue de mon petit copain, que je n'avais pas tarder à faire disparaître grâce à l'une des manches de mon pull. Je ne sais pas ce qui le rendait ainsi mais peut importe la raison, son état m'inquiétait.

— Raconte-moi. Faisais-je allusion à l'éventuel cauchemar qu'il venait de faire.

Aucune réponse. Nabil s'était relevé juste après ma demande, allumer la lumière de ma chambre puis se recoucher ensuite en prenant soin de se caler près de moi. Étonnamment il ne me laissait aucune distance de sécurité, au contraire, il était carrément venu me coller en plaçant sa tête parmi le creux de mon cou, entourant par la suite l'un de ses bras musclés le long de ma taille qu'il tenait fermement, comme toujours.

— J..je l'ai vu. M'avouait Nabil, de sa voix rauque du matin.

Inutile de ruminer longtemps pour savoir de quoi il parlait. Ce n'était pas la première fois qu'il rêvait de sa mère, il en rêvait depuis qu'il était tout petit et la plupart du temps ses rêves se transformaient en cauchemars. Exactement comme maintenant. Ce n'était pas la première fois qu'il se réveillait en pleine nuit à cause de ça. Nabil n'en était pas à son premier tourment et celui de ce soir ne serait pas le dernier. C'est pour ça que je lui avais conseillé de parler de sa situation actuelle avec un professionnel qui saurait l'aider et le faire avancer dans cette mauvaise passe qu'il traversait. J'avais tenté de parler de mon idée à Nabil et il n'avait rien voulu entendre, aller voir un psy était une véritable perte de temps pour lui et le pire était qu'il m'avait confié qu'il se sentait parfaitement bien alors que c'était tout le contraire, je le connaissais par cœur.

— C'était le même que la dernière fois ?

— Ouais..

C'est bien ce que je pensais.

Encore ce même rêve qu'il refaisait pour la troisième fois en moins de deux semaines. Nabil faisait toujours ce même cauchemar et mon inquiétude pour lui grandissait de jour en jour. À travers ce rêve, mon corse revoyait sa mère qu'il n'entendait qu'à voix basse, comme si elle lui chuchotait à l'oreille. D'après lui la scène se passait dans son ancienne chambre d'enfant qu'il avait à lui tout seul, à l'époque, la nuit venait de tomber et c'était l'heure pour Nabil de se mettre au lit. Et comme d'habitude il avait eu le droit à son histoire du soir que sa mère lui lisait chaque jour, de son côté Tarik était déjà au lit, il écoutait simplement le conte de sa mère sans avoir d'image concrète du livre de récits. Mais ce n'était pas un problème pour lui, il se faisait déjà le film de pirates dans sa tête et pour lui c'était bien meilleur de se refaire tout le portrait de l'histoire sans avoir besoin d'observer des livres de comptes en même temps. Je me souviens qu'à partir de là, Nabil m'avait dit qu'il n'avait pas pu avoir le privilège d'avoir la fin de son histoire, une des portes du domicile des Andrieu avait claqué, ce qui avait attiré la curiosité de madame H. Elle s'était alors levé deux petites minutes pour aller toucher un mot à son conjoint qui venait de rentrer bruyamment du travail. Quelques minutes plus tard Nabil avait entendu la voix de ses deux parents s'élever, tout comme Tarik qui s'était précipité en se relevant de son lit pour se mettre debout. Les deux frères n'avaient pas bougé d'un poil, écoutant uniquement leurs parents s'engueuler sans vraiment comprendre ce qu'il se passait deux pièces plus loins. Nabil m'avait dit être sortie de sa chambre après avoir entendu un bruit de verre éclater contre le carrelage du salon. Et c'était à partir de ce moment là que son rêve s'était compliqué. Alors qu'il venait de pénétrer dans la même pièce que ses parents, son ouïe s'était affaibli. Nabil n'entendait qu'à moitié et les cris de sa mère n'étaient devenu que de simples murmures. Il se rappelait que son père avait baissé la voix après toute une longue phrase que sa mère avait balancé et qu'il n'avait pas pu entendre. La seule chose qu'il avait entendu était une promesse que son père avait faite à sa mère, et c'était juste après cette scène là que Nabil se réveillait toujours.

« Je te l'ai dit, si tu pars tu les reverras plus jamais ». C'était les derniers mots que Nabil avait pu écouter avant de se réveiller.

— Tu veux toujours pas en parler ? Posais-je, en me détachant de mon copain que j'entendais râler lorsque son visage ne se trouvait plus à sa place initiale.

— Parler de quoi ? Élevait-il la voix. Y'a rien à dire, ma mère s'est barré c'tout.

— Et c'est pas comme si à cause de ça t'en dormait pas la nuit et que t'en est complètement perturbé-

— M'dis pas que chui perturbé. Me reprenait-il, visiblement vexé par mon constat. C'était juste un petit cauchemar alors khlass. J'veux pas me prendre la tête avec toi, j'ai déjà assez de blem comme ça pour l'moment.

D'une part il avait raison mais on s'était déjà pris la tête dans la soirée par ma faute.

— Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Soufflait Nabil. J'ai plus envie de dormir là.

— On a qu'à sortir. Proposais-je.

Il n'y avait pratiquement plus personnes en ville à cette heure donc on pouvait être tranquille pour un long moment.

— Ta mère s'trouve sûrement au salon et tu m'parles de sortir ? Riait-il. T'es une grosse folle.

Ne l'écoutant qu'à moitié je quittais mon lit pour aller enfiler une veille paire de baskets que je n'avais pas mise depuis longtemps. Mon copain me fixait l'air perdu lorsque je mis ma grosse doudoune noir, prête à affronter le froid du mois de janvier.

— Tu veux vraiment qu'on décale maintenant ?

— Oui. Hochais-je. Mais dépêche-toi sinon je vais changer d'avis.

Un sourire vainqueur naissait sur le bout de mes lèvres quand je le vis mettre à son tour sa paire de Nike et son manteau gris qu'il avait emprunté à son frère. Je sortais la première de ma chambre suivi de Nabil qui me demandait pour la dernière fois si j'étais vraiment sûr de sortir aux alentours de trois heures et demie du matin. En réalité il devait avoir peur que l'on se fasse choper par ma mère et qu'elle me dispute de nouveau, n'acceptant pas que mon petit ami dorme à la maison. Sauf que je m'en fichais complètement, je voulais simplement que Nabil se sente un peu mieux après que l'on ai marché dans la ville.

Arrivée jusqu'au salon je fus plus que surprise de retrouver ma mère allongée dans le canapé en tissu du salon, habillé d'un de ses pyjamas, le téléphone fixe entre ses mains ainsi qu'une tasse de thé posé sur la petite table basse en verre. Elle ne faisait même pas attention à Nabil et à moi, alors qu'habituellement elle se serait déjà mise à râler et on se serait pris la tête depuis deux-trois minutes. Mais non, ma mère était uniquement concentré sur son appel téléphonique, riant quelques fois de manière timide. Bizarre. Ce n'était pas la première fois que je la retrouvais en plein appel avec quelqu'un dont je ne connaissais pas le nom, au début je me disais que ce devait être une amie qu'elle s'était faite mais je trouvais cela quand même suspect qu'elle soit gêné en parlant, ce n'était pas son genre. Avec un peu de réflexion j'avais tiré la carte d'une éventuelle rencontre amoureuse mais c'était impossible puisque ma mère ne voulait plus entendre parler de couple et de rencontre. Ce devait être autre chose.

— La semaine prochaine ? Hésitait mamá. Il faut que je vois en fonction de mon emploi du temps.

Ma mère n'avait jamais le temps pour elle et encore moins pour un rendez-vous, je ne voyais pas quand elle allait pouvoir s'en caler un vu les semaines chargées qu'elle avait.

— Je sors un petit moment avec Nabil, on va faire un tour en ville. Parlais-je dans ma langue maternelle tandis que ma mère me faisait signe d'y aller.

Elle m'avait à peine écouté et je me sentais à moitié vexé qu'elle m'ignore mais d'un autre côté c'était tant mieux, au moins elle ne s'énervait pas pour savoir où j'allais et quand je comptais rentrer. Je me dirigeais alors vers l'entrée, je ne prenais pas la peine de prendre mes clés car j'avais bien l'impression que ma mère resterait une bonne heure au téléphone. J'ouvrais donc la porte qui menait sur le couloir de mon palier, je la refermais ensuite derrière Nabil que je vis s'avancer en direction de la porte des escaliers. Nous les descendions ensembles jusqu'à arriver parmi le hall de mon immeuble où nous croisions un livreur de pizza qui nous lâchait un simple bonjour avant de monter lui aussi les marches. Pendant un instant le silence prenait place entre Nabil et moi-même mais mon brun décidait de briser ce silence.

— Chelou ta daronne..Elle m'a rien dit zeubi ! S'esclaffait Nabil en riant comme un enfant, fier de l'ignorance de ma mère. Peut-être qu'elle se fait enfin à l'idée pour nous deux.

Je n'en était pas certaine.

— J'en sais rien.

Nous avions à peine mis un pied dehors et je regrettais déjà mon lit encore tout chaud. Le ciel était tout noir, les lampes de nuit avaient été allumé pour mon plus grand bonheur et heureusement car on ne voyait absolument rien sans lumières. Les rues étaient désertes et j'étais assez contente de me retrouver seul avec mon copain car on allait en avoir besoin pour en parler.

— Je suis désolée. Avouais-je, pinçant mes lèvres par peur de me lâcher complètement.

— C'pas grave, j'ai l'habitude de faire partie des oubliés.

Sa remarque me vexait un peu, je ne savais pas comment la prendre et surtout, je ne savais pas de quoi il parlait et de plus je me sentais assez mal à l'aise qu'il me dise que je l'ai oublié. Je m'en voulais déjà assez, pas la peine d'enfoncer le clou.

— Encore une fois j'fais pas parti de tes priorités. Lâchait Nabil en s'arrêtant en plein trottoir pour se retourner face à moi.

— Tu dis n'importe quoi. Claquais-je.

— M'dis pas que j'dis n'imp parce que c'est la vérité. On sait très bien qui de nous deux est le plus accro.

Là j'avais très mal. Sa révélation sonnait comme un reproche et à l'entendre il insinuait qu'il m'aimait plus que je l'aimais moi.

— Quoi ? Hallucinais-je, trouvant son point de vue plus qu'idiot.

— J'sais pas..des fois j'ai l'impression d'être plus attaché à toi que toi tu l'es de moi. Me déclarait Nabil.

Ça m'agaçais fortement qu'il pense une chose pareille car c'était totalement faux, je l'aimais autant que lui c'est juste qu'on avait pas la même façon d'exprimer nos sentiments envers l'un. Nabil se montrait plus démonstratif et moi j'étais plus timide.

— Et bah c'est pas le cas. M'agaçais-je.

— Peut-être..mais c'est plus pareil entre nous et j'aime pas ça. Continuait-il dans sa lancée, zappant complètement ma réponse que je lui avais donné.

À qui la faute.

— Évidemment que c'est plus pareil et ça le sera pas tant que..Me coupais-je en plein discours.

— Pas tant que quoi ? Vasy finis. S'agaçait-il à son tour.

— Ça sera pas pareil tant que j'aurais pas digéré ce que tu m'as fait.

Nabil soufflait bruyamment en marmonnant quelques mots dans sa barbe que je ne pu pas comprendre. Voilà qu'il reprenait son air froid et boudeur en croisant ses bras contre son torse, histoire de prendre un peu plus son rôle d'énervé au sérieux. Oui, je lui avais pardonné ce qu'il m'avait fait mais ça ne voulait pas dire que j'avais oublié, loin de là.

— Donc on en est toujours au même point. Braillait mon copain.

— Et à qui la faute ? Pestais-je.

— T'es sah ? J't'ai dit que j'étais désolé, j'ai tout fait pour me rattraper et là tu cherches encore à me culpabiliser pour r !

— Mais ça suffit pas Nabil ! T'a gâché mon rêve, tu veux que je réagisse comment ?

— Ça fait des mois que c'est passé, tu m'as même mis un stop, au bout d'un moment c'bon ! Se plaignait-il. J'sais que j'ai merdé, j'en suis conscient mais met de l'eau dans ton vin toi aussi !

Je savais que ce jour viendrait. Ce jour où l'on se disputerait à cause de cette histoire, ça devait forcément arriver de toute façon. Je ressentais encore de la rancoeur pour Nabil et lui se sentait blessé, voir énervé parce que j'avais décidé de faire une pause il y a des mois de cela.

— Si c'est pour s'engueuler ça sert à rien qu'on reste ici. Haletais-je en faisant demi-tour vers la maison.

— Reviens là. Me rattrapait Nabil, tenant fermement ma main qu'il ramenait jusqu'à lui.

— Tu peux lâcher ma main, je vais pas m'en aller.

— Nan.

— Mais Nabil-

— Tu voulais qu'on sort alors on sort. Resserrait-il sa prise sur ma main.

Qu'est-ce qu'il m'énervait à insister pour un rien.

— On arrête de se prendre la tête puis on reparle de tout ça demain.

Nous avions continué notre route en direction du parc municipal, celui dans lequel on avait l'habitude d'aller avec notre bande d'amis. Je me souviens que j'y allais souvent avec Ivan étant plus jeune, on pouvait passer deux bonnes heures dans le parc à parler de tout et de rien. Je n'avais d'ailleurs plus de nouvelles de sa part depuis notre dernier appel téléphonique, j'espérais quand même qu'il allait bien et qu'il n'avait pas trop eut d'ennuis par ma faute.

— Oh, tu m'écoutes ? Me réveillait mon copain en faisant bouger nos mains toutes deux scellées entre elles.

— No, perdón..Papillonnais-je des cils en m'excusant de nouveau.

— Je t'avais duper là. Blaguait Nabil. Tu pensais à quoi ?

— Tu te souviens quand je t'avais dit que j'avais croisé ma mère avec cet homme ?

Nabil hochait simplement la tête en guise de réponse.

— Et ben je pense pas que ma mère parlait à l'une de ses copines tout à l'heure..en fait, je crois que c'était le monsieur de la dernière fois.

Plusieurs détails auxquels je n'avais pas pris attention auparavant me revenait en tête dont l'un que je trouvais plus que flagrant.

[...]


𝐁𝐥𝐨𝐜𝐤𝐬𝐭𝐮𝐝𝐢𝐨, 𝐂𝐨𝐫𝐛𝐞𝐢𝐥-𝐄𝐬𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 - 𝟏𝟓𝐡𝟐𝟒

Je revenais tout juste des courses avec Karim que nous avions faites pour ce midi, du moins cette après-midi comme nous avions loupé l'heure du déjeuner depuis trois bonnes heures. Je libérais mes petites mains des sacs de courses que je déposais au pied de la chaise de Stan qui s'était improvisé beatmaker pour la journée. Les garçons ne tardaient pas à se ruer vers la bonne odeur de nourriture que nous venions d'aller acheter Karim et moi-même, chacun prenait sa part et je fis la même chose en prenant également celle de mon petit copain que je rejoignais derrière le studio d'enregistrement, parmi la petite cour de dehors dans laquelle Nabil aimait s'isoler pour écrire quand il y avait du monde à l'intérieur. J'ouvrais sans aucune discrétion la porte qui menait jusqu'à dehors, descendant les deux petites marches avant de m'asseoir sur la troisième, là où s'était assis Nabil. Je lui tendais sa part de repas qu'il prit entre ses mains en me lançant un clin d'oeil en signe de remerciement. Le regard fixe sur les murs qui nous entourait je le regardais simplement terminer la fin de sa cigarette, me mettant à mon tour à observer un point fixe de la cour. Aucun de nous ne s'était décidé à parler et ce silence interminable me laissait un arrière goût amer en bouche, ce même goût que je ressentais depuis deux jours. A vrai dire je dormais très mal depuis que Nabil m'avait raconté toute l'histoire, et honnêtement, je flippais complètement par peur que le plan de Tarik ne marche pas et qu'ils se fassent tous deux choper en court de route.

— T'y a réfléchi ? Questionnais-je Nabil qui débutait à peine son sandwich.

— Vite fait, ouais. Tapait-il un croc dans son casse-croûte.

Ce n'était pas ça qui allait me rassurer, loin de là.

— Je pense pouvoir le faire. Admettait-il.

Je m'étais préparé psychologiquement à ce qu'il accepte l'offre de son frère mais j'avais quand même eut espoir qu'il dise non, je m'étais voilé la face.

— Si on suit tout à la lettre y'a pas de raisons pour que ça se passe mal. Me disait-il.

— Ça on n'en est pas sûr.

Je me décidais à mon tour de consommer mon repas malgré que ma faim s'était vite envolé depuis quelques minutes. J'étais anxieuse, je n'étais pas aussi certaine que le plan des garçons allait marcher, en fait je pensais clairement qu'il ne marcherait pas. Premièrement parce que l'aîné des Andrieu se faisait pas mal surveiller ses derniers temps, Nabil m'avait raconté que son frère se faisait régulièrement guetter par certains bleus de notre cité. Tarik était pourtant discret quand il s'agissait de gérer les affaires de son père mais apparemment ça ne suffisait pas et c'est ce qui inquiétait Nabil, il avait peur que son grand frère se fasse attraper, il sentait que ce moment allait finir par arriver un jour ou l'autre.

— Tekass, on va gérer ok ? Déposait-il un bisou sur le haut de mon crâne.

On avait terminé de manger à deux avant d'aller retrouver les autres à l'intérieur, tous le monde avait finis de déjeuner donc chacun pouvait se remettre au boulot, Nabil fut le premier à retourner en cabine, son frère lui repassait l'instrumentale sur laquelle il bossait depuis que nous étions venu tous ensembles au studio. Les secondes passaient et Nabil démarrait enfin.

On bibi dans la zone et les autres cités nous déteste,

Si j'bosse sur son des hall c'est pour fumer le sept,

Si j'vend d'la hum c'est pour faire sniffer le seize,

Chui tou-tou-tou-toujours en infraction,

A cinq-vingt dans la structure et l'eau dans le caleçon,

Le litron n'a pas fait d'nous des héros,

Plus cramé, plus armé des autres villes, on baise les hétéros,

J'me disais pourvue que j'me fasse pas péter avant d'poser,

L'ca-ca-cash monnaie dans l'bat, litron dans les caves,

J'brise mon avenir, fautes des clikos qui finissent par poucave,

Gang-gang-gang-gangsta.

Nabil terminait son couplet puis son frère enchaînait ensuite le refrain. Nous fixions tous les deux frères depuis notre position, pour ma part avec admiration. Pour le peu de chansons que j'avais écouté de ces deux-là je trouvais qu'ils formaient un très bon duo malgré qu'ils rappaient chacun de leur côté, ce que je trouvais dommage. Tarik et Nabil avaient du talent, certes, mais je trouvais qu'ils étaient beaucoup mieux quand ils se mettaient à fusionner leur musique ensembles.

— Tema Ad' comment il est chaud. Me fit remarquer Karim.

Et il n'avait pas tort. Tarik travaillait en ce moment même sur le couplet et je le trouvais plus que parfait.

À qui la faute, à qui la faute si on devient méchant ?

À qui la faute, à qui la faute dis-moi ?

Wow wow wow,

N.O.S, Ademo on est pas très tendre,

Tu l'as sentie dans ton arhh, t'a fait wow wow wow,

Perdu vingt dollars, wow,

Yeah hagrar, wow,

À treize heures y'a les keuf oula, wow wow wow,

Tu pars pour vingt piges, wow,

Ils baisent ta copine, wow,

Un pd te drague, dans ta tête ça fait wow wow wow.

Tarik finissait à son tour de rapper, dès qu'il quittait la cabine nous le félicitions, ce qui lui arrachait un faible sourire. Il se montrait toujours timide quand on lui faisait un compliment, tout le contraire de Nabil puisqu'il se vantait à la moindre occasion.

— Alors ? Ressortait l'aîné de la fratrie Andrieu, quittant la cabine qu'il fermait derrière lui.

— Lourd ! Se réjouissaient les garçons, tous en cœur.

Nous avions terminé notre après-midi tous ensembles, mon meilleur était d'ailleurs passé nous voir sur le chemin puisque nous avions prévu d'aller au centre commercial sous prétexte que monsieur devait refaire une partie de sa garde-robe. J'espérais qu'il ne prendrait pas cinq ans à choisir des vêtements car j'avais d'autres choses à faire après notre petite sortie. Je faisais un dernier bisous à Nabil malgré ses nombreux appels de phares qui me demandait de rester encore un moment, chose que je ne pouvais pas, je lui disais que l'on se revoyait dans tout les cas ce soir puis j'avais filé comme une voleuse jusqu'au véhicule de mon meilleur ami. Rafaël rentrait le premier, j'ouvrais à mon tour la portière qui se trouvait devant moi en tenant la petite poignée noir que je devais tirer vers moi, mais je ne l'avais pas poussé, étant focalisé sur ce que je venais d'apercevoir, sur le trottoir d'en face. Je venais de voir ma mère sortir tout juste d'un café très fréquenté de la ville avec un homme. Un homme dont je n'avais pas pu voir son visage puisqu'il était de dos mais j'avais tout de même pu enregistrer son profil de derrière dans ma mémoire, y compris le gros manteau immonde qu'il portait.

— T'attend quoi pour t'asseoir ? S'impatientait mon meilleur ami, mettant déjà en route sa voiture.

— Mi..mira. Lui faisais-je signe de regarder sur la droite.

Je n'en croyais pas mes yeux. Cet homme que je ne connaissais pas avait déposé l'une de ses grandes mains sur l'épaule gauche à ma mère et au lieu de la lui retirer comme elle l'aurait fait avec mon père, elle n'avait rien fait. Au contraire, ce geste n'avait pas l'air de la déranger et voilà que je la vis lâcher un faible sourire à ce monsieur qui l'avait apparemment accompagné au Royal Tabac.

— Ça doit être un ami à elle, arrête de flipper. Tentait de me rassurer Rafa.

Il avait sûrement raison, peut-être que cet homme avec qui ma mère était sorti n'était qu'un simple bon ami à elle, je me faisais certainement du soucis pour rien.

[...]

Retour au présent.

Après m'être rejoué le scénario dont lequel paraissait ma mère, je n'avais plus aucun doute. Elle fréquentait bien quelqu'un et ce n'était pas un simple « ami ». Si je lui posais des questions par rapport à sa vie amoureuse elle ne me donnerait aucune réponse, il fallait donc que j'attende qu'elle vienne m'en parler d'elle-même. J'eus une pointe de pitié pour mon père, lui qui l'aimait encore et qui essayait toujours de lui courir après, c'était foutu pour lui maintenant. Et je me demandais bien comment il allait apprendre la chose, quand et comment ? Ça je ne le savais pas encore mais nous allions vite le savoir.

D'une part je ressentais de la peine pour mon père mais d'un autre côté je me sentais mitigé car c'était un peu de sa faute si il en était là aujourd'hui, il s'était construit sa propre double vie et il en payait désormais le prix. Ma mère avait été mal pendant de longues années, elle aussi avait le droit au bonheur, c'était son tour. Et puis ce n'était pas si mal qu'elle ait rencontré quelqu'un, elle allait peut-être enfin s'adoucir un peu et me laisser vivre ma propre histoire avec mon copain.

J'espérais simplement que cette nouvelle étape n'allait pas foutre le bordel dans notre famille.

[...]

𝐍𝐚𝐛𝐢𝐥

L'eau chaude du robinet coulait sur mes manos plus que gelé à cause des températures hivernales de dehors, saleté d'hiver de merde. J'attrapais une petite serviette bleu, suspendu au porte-serviette que je frottais contre mes mains avant de les essuyer puis de remettre le tissu à sa place. Je me regardais une dernière fois dans la glace en me disant que j'étais plutôt pas mal dans mon p'tit polo Ralph que ma gonz' m'avait offert pour notre anniv'. En parlant de cette follasse, je la retrouvais assise en tailleur dans son canap' en se matant un film de princesse avec la fillette du bat' d'à côté, qu'elle gardait deux fois par semaines. Maha faisait du babysitting quand elle était dispo, elle récupérait la petite Mila après l'école qu'elle ramenait à la casa le temps que ses darons viennent la chercher après leurs journées de taff. Honnêtement elle se débrouillait plutôt bien avec les gosses, elle avait le feeling avec eux et en la regardant garder une p'tite je comprenais pourquoi sa sœur flippait jamais de lui confier sa fille. Elle gérait de ouf avec les gosses.

— Nan, entre le brun et lui c'est lui le plus fort ! Affirmait ma brune en mattant de manière chelou la petite de huit piges.

— C'est moi le plus fort, qu'est-ce tu m'chies ? M'incrustais-je dans leur conv'.

Je me fis une place au milieu des deux filles en prenant bien toute la place pour caler mes grandes jambes que j'étalais le long du sol, j'en profitais pour piquer un paquet de bonbons que s'entamait l'arménienne, je lui avais dit de pas grignoter, on sortait dans une heure et fallait qu'elle se garde de la place si elle voulait avoir faim ce soir. On avait prévu d'aller tous ensembles en boîte avec nos potes et de passer vite fait au domac pour nous remplir l'estomac. Mais fallait que Maha se dépêche d'aller se préparer vu qu'elle prenait toujours dix plombs pour se changer et la présence de la gamine chez elle commençait à me mettre des doutes. Elle était pas sensé être déjà rentré chez elle ? D'habitude elle était déjà plus al à dix-huit heures trente et il était dix-neuf heures dix, sa mère. J'espère que ses parents allaient pas oublier de venir la récupérer car dans le cas contraire Mila serait obligé de dormir ici et c'était pas possible, sinon Maha devrait rester avec elle pour la soirée et j'avais envie d'avoir ma gazelle rien que pour moi soir-ce. Ouais j'étais égoïste et j'm'en foutais complètement.

— Ils arrivent quand tes parents Mila ? Posais-je à la petite.

Je voyais qu'elle esquivait ma question, ses yeux ne quittaient pas la télévision et il m'en fallut pas plus pour que je me mette à froncer des sourcils, me demandant si elle s'foutait pas de ma gueule.

— Sa mère est pas dispo pour la récupérer et son père est bloqué dans les bouchons donc il compte pas arriver maintenant. M'annonçait ma meuf, parlant totalement à la place de la gamine, truc qui m'énervait encore plus.

Qu'est-ce qu'elle essayait de me dire ? Qu'à cause d'une p'tite de huit piges j'allais pas pouvoir profiter de ma cops' ? C'est mort.

— Viens voir deuspi. Dis-je, me relevant du canap' en me dirigeant jusqu'à la salle de bain.

Pour le peu de sorties qu'on faisait ensemble le week-end, fallait que quelqu'un vienne nous le gâcher.

— Qu'est-ce qui se passe ? Débarquait gazelle.

— Le daron de la petite pouvait pas s'organiser avant ? Pestais-je.

— Essaye de comprendre..Soupirait Mahalia, visiblement elle aussi saoulé de la situation.

— Nan. Rageais-je. Ça fait longtemps qu'on avait prévu d'se faire un truc rien qu'entre mif et on va tout annuler pour Mila ? Elle est pas si petite que ça, à son âge j'me gardais déjà tout seul.

— Je vais quand même pas la mettre à la porte-

— Mais j'ai pas dit ça ! Soufflais-je.

Je savais que j'étais en train de me prendre la tête pour tchi mais ça me gavait sévère, on avait rarement le temps de se faire des activités tous ensembles parce qu'on était tous pris par nos vies et nos études, et quand on avait l'occaz' de pouvoir s'éclater un peu il fallait qu'une merde nous chie sur le dos.

— Arrête de t'énerver..J'ai jamais dit que je venais pas avec vous. Plaçait-elle ses petites mains sur mes deux joues. Ma mère rentre plus tôt ce soir, avec un peu de chance elle pourra s'occuper de Mila donc j'aurais peut-être le temps de venir.

— Quand ?

— Promis, je t'enverrai un message au moment venue.

En espérant qu'elle me mythonne pas parce qu'elle aimait bien me dire des trucs qu'au final elle ferait même pas. J'acquiesçais quand même ses mots avant de repartir en bas de sa tour retrouver la gov' au daron que j'conduisais jusqu'à chez Issam. J'avais bien envie de voir sa gueule et de le faire un peu chier le temps de retrouver Maha.

[...]

La fête battant son plein, je remarquais que le club se remplissait un peu plus chaque minutes qui passait, pourtant on était déjà blindé à l'intérieur et vu le monde qu'il y'avait je me disais qu'on allait finir par être tous serrés entre nous. Mon verre d'alcool à la main que je buvais d'une traite, je restais sur le téco à regarder devant moi et écouter mes potes, pariant tous si ils allaient choper de la femelle soir-ce. Le pire était qu'ils misaient chacun des billets de vingt de leurs che-po, ils voulaient vraiment claquer des thunes pour des thons ces cons. Je bougeais quelques fois ma tête au même rythme que la musique de la boite en gardant un œil à ma meuf que je fixais depuis tout à l'heure. Elle était trop belle ce soir. Maha avait décidé de mettre son fameux chemisier noir que j'avais pas voulu qu'elle mette la dernière fois, et en sah, il lui allait bien c'était pas le blem. Le blem était qu'elle avait fait un p'tit noeud pour raccourcir sa chemise, laissant apparaître sa peau hâlé et son piercing au nombril. Rien que pour ça je voulais déjà me barrer et rentrer à la son-mai. Elle savait que je kiffais pas quand elle montrait son bijou notamment devant mes potes y compris les autres boug' de la salle, chui sûr que ces chiens avaient déjà jeté un œil à sa bedaine percée.

— Bon moi je vous laisse, j'ai déjà trouvé ma femme d'une nuit. Se barrait mon pote Assad parmi la foule du club.

— T'a pas dit un mot depuis qu'on est arrivé, il s'est passé un truc avec l'arménienne ? M'interrogeait mon meilleur pote.

— Hmmh, et j'ai pas envie d'en parler.

— Et j'veux pas dire mais elle a l'air de se faire bien draguer depuis 'tal. Ajoutait Tonio que j'avais même pas convié dans ma conv'.

J'parie qu'elle le faisait exprès.

Elle voulait me rendre jaloux juste pour m'foutre la rage. On s'était pris la tête au tél pour un sujet tout con à cause d'un débat de merde qu'on avait voulu se faire histoire de mettre un peu de piment dans notre discussion, sauf qu'on était corda sur tchi alors la portoricaine s'était emballé la première puis j'avais fait de même, appréciant pas qu'elle élève la voix sur moi. J'appréciais vraiment pas ça et ça l'avait pas empêché de continuer tandis que je lui avais dit d'arrêter de s'exciter pour un rien. C'était ça notre problème, on avait tous les deux des caractères de merde et chaque fois qu'on s'embrouillait ça partais toujours trop loin. À la base c'était juste partie du fait que de mon point de vue perso l'amitié fille-garçons marchait pas toujours, et Maha pensait que si. C'est ouf comment elle était trop naïve parfois, ça m'étonnerait même pas qu'un de ses jours son meilleur pote se mette à la kiffer, parce que l'amitié entre les mecs et les meufs étaient pas fait pour durer. C'est Tarik qui me l'avait appris.

— Va la voir au lieu de câbler tout seul dans ton coin. Me conseillait Issam, en me piquant au passage mon verre de martini que je m'apprêtais à boire.

Commençant à me lever pour aller rejoindre l'arménienne, une petite blonde inintéressante venue m'interpeller en plein chemin, me demandant si on s'était pas déjà vu quelque part. Fallait qu'elle revoie ses techniques de drague elle aussi. Par politesse je la laissais finir son blabla de merde, je la regardais à peine dans les yeux et j'avais l'impression que plus je l'évitais, plus elle s'imaginait que j'allais lui laisser mon numéro en poche. Mais c'était mort. J'avais déjà une meuf et pour rien au monde je comptais l'échanger avec une autre. En parlant d'elle, je l'avais d'ailleurs sentis à me chouffer de manière pas du tout discrète quand la blonde était venue me parler. J'avais pas pu m'empêcher de sourire comme un con en voyant ma meuf serrer des dents lorsque l'autre fille avait volontairement passé sa main dans ses cheveux, pensant être plus belle comme aç alors qu'elle l'était pas du tout.

— Je peux avoir ton numéro du coup ?M'demandait la meuf.

— Smeh mais j'ai déjà quelqu'un. M'excusais-je poliment, posant l'une de mes manos sur mon torse avant d'aller retrouver ma femelle qui me tuait du regard de là où elle était.

Maha était désormais seule, je supposais qu'elle avait dû sèchement recaler le gars qui était venue la voir. Et c'était tant mieux, ça allait m'éviter d'aller casser des bouches et j'avais la plus grande des flemmes ce soir.

— C'était qui ? Jalousait ma cops', croisant ses bras contre sa poitrine pour se donner un air sérieux.

Elle était tellement prévisible. J'savais qu'elle allait me piquer une crise.

— Bah quoi j'me suis fait une pote. Souriais-je en coin. C'toi qui disait que l'amitié fille-

— Ne finis même pas ta phrase. M'assassinait-elle des yeux.

— C'est tellement facile de te piquer. Changeais-je de sujet en m'approchant un peu plus près de ses lèvres qu'elle voulait pas ouvrir pour que je la galoche.

Très chiante votre pote.

— Volvamos. Décidait la portoricaine, attrapant fermement ma main qu'elle traîna jusqu'à la sortie du club.

J'avais pas dit non pour rentrer parce que je commençais à être claqué, de plus il était plus d'une heure du mat' et troisièmement fallait que je me lève tôt le lendemain pour assurer mes cours de la journée. Donc je disais pas non. De ma main libre j'ouvrais l'opel de mon père à clé, me prenant au passage la portière du conducteur dans le genou, ce qui provoquait direct un éclat de rire de la part de Maha qui prenait un malin plaisir à se foutre de ma gueule. Sadique. La brune allait s'asseoir du côté passager pendant que je faisais de même, je mis le contact de ma voiture ce qui allumait automatiquement la radio, trouvant que la zik qui passait était pourri je décidais de mettre le bum-al de mon grand que je mettais en faible sonorité. Le premier titre de Son des hall débutait, je m'apprêtais à démarrer et rouler en plein Paname afin de rentrer à Gag', or, lorsque je posais ma main gauche sur le volant la latina me disait d'attendre encore un peu avant que l'on ne démarre. J'captais pas trop ce qu'il se passait sur le coup avant que mes yeuz virent une p'tite chaîne argenté traîner dans les mains de ma gonz'.

— Mais tu m'as déjà offert un cadeau..

Maha s'était déjà rattrapé pour l'autre fois, elle m'avait offert le polo que je portais en ce moment même, mais y'avait pas eut que ça, on s'était expliqué pendant de longues heures et maintenant y'avait plus aucuns blem entre nous.

— Seulement le premier. Me donnait-elle timidement son deau-ca que je pris dans une de mes manos.

C'était un pendentif en argent où le paysage de Erevan était représenté. Je pensais pas qu'elle m'offrirait encore autre chose, mon Ralph était déjà largement suffisant mais j'pouvais pas nier que ça me faisait grave plaiz' qu'elle m'offre ce genre de truc. Je savais ce que représentait ce collier pour elle vu qu'elle avait exactement le même sauf que le sien appartenait à son grand-père maternelle, décédé quand elle était encore petite. Sa chaîne à elle était en or comparé à la mienne, elle l'a portait tout le temps et les jours où son bijou n'était pas à son cou elle l'a gardait n'importe où dans ses affaires.

— Tu m'le mets ? Quémandais-je, m'penchant vers ma meuf pour lui faire un boussah sur les lèvres.

— Si t'aime pas la couleur tu peux toujours la changer.

— Jamais d'la vie. Me regardais-je dans le rétro en constatant que j'étais plutôt beau-gosse avec ma chaîne. Cimer bébé.

Un dernier boussah et je démarrais enfin. Le trajet se fut plutôt rapide, on avait écouté une partie de l'album à Tarik et Maha avait chantonné plus de la moitié des paroles qu'elle connaissait, à force d'écouter en boucle le projet de mon frère. En la regardant s'ambiancer sur l'un des sons de mon reuf je ressentais une sensation plus que chelou dans le ventre, pourtant la sensation était la même que d'hab mais j'sentais que ce soir elle était plus forte. Même mon guelb s'était mis à vibrer solo et c'est à partir de là que j'avais compris que je kiffais vraiment l'arménienne, plus que j'le pensais. C'était pas juste une go de passage qu'à l'ancienne j'aurais tej depuis perpét, nan, avec elle je comptais aller bien plus loin que je l'imaginais. À partir de là j'me rappelais d'une discussion sérieuse que j'avais eut avec Rikta concernant les meufs. Deux ans que j'étais en ple-cou avec gazelle et que je comprenais que maintenant c'que ça faisait de s'être fait volé le cœur.

Parce que ouais, je l'avais mise à nu et elle m'avait volé mon cœur.

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Je vois que vous êtes de plus en plus nombreux à lire mon histoire et ça me fait extrêmement plaisir, j'vous kiffe 🖤

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