•32•
« Le désespoir d'mon père de voir son fils au tribunal. Je ne l'ai jamais rendu fier, j'ai la haine, j'vais prendre une arme. »
𝟐𝟎𝟎𝟗
𝐌𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐝'𝐚𝐫𝐫𝐞̂𝐭 𝐝𝐞 𝐅𝐥𝐞𝐮𝐫𝐲-𝐌𝐞́𝐫𝐨𝐠𝐢𝐬 - 𝟎𝟕𝐡𝟓𝟏
Presque un quart d'heure que j'attendais patiemment parmi la petite cabine individuelle numéro cinq et que je me sentais partir sur la table, crevé de la petite nuit que j'avais faite. J'avais dormi que trois heures et je m'étais levé de bonheur pour aller voir mon père en prison. À cette heure là j'aurais normalement bientôt cours sauf que j'avais appelé une meuf du secrétariat de mon école pour lui dire que j'étais malade et que je comptais pas venir aujourd'hui ni demain. C'était pas la première fois que je le faisais ces derniers temps, j'sais que c'était pas bien mais j'étais trop fatigué par mes insomnies à répétition et résultat, j'assumais pas mes premières heures de cours.
Ça faisait que quelques mois que j'avais entamé ma troisième année de licence et que je savais toujours pas ce que je voulais faire après, une fois que j'aurais finis mes études de commerce. C'était bien beau de faire des études supérieures mais si on savait pas nous-mêmes ce qu'on voulait faire dans le futur ça servait à r, c'est pour ça que j'avais prévu de me poser dans le week-end et de regarder les différents boulots qui me plairait. Tout ce que je voulais c'était quelque chose de bien, qui me permettrait de pouvoir me payer un petit appart au zoo et peut-être même financer une nouvelle caisse à mon reuf. Il en avait bien b'soin le pauvre. Son Alfa était en train de le lâcher donc il l'utilisait quasiment plus, dès qu'il devait sortir il prenait les transports en communs où il marchait à pied quand sa destination n'était pas trop loin. D'ailleurs je l'avais pas vu depuis un moment parce qu'il passait plus trop ses nuits à la son-mai vu qu'il enchaînait son taff de jour plus le rainté au daron qu'il devait gérer et les séances de studio qu'il se faisait après avoir servis ses ienclits. Ad' était plus que mort et j'en voulais à mon père de lui avoir mis une bonne partie de son bizz sur le dos. C'était de sa faute si il en était al.
— C'est quoi cette tête de dévasté, on dirait que t'es pas content de voir ton vieux père. Entrait mon daron dans la cabine, refermé illico par un bleu qui se chargeait de surveiller la porte d'entrée.
C'est un peu le cas. D'un côté j'avais pas envie de le voir mais de l'autre j'en avais envie parce que je voulais que l'on reparle de ce qui s'était passé la dernière fois.
— Normal en même temps..Marmonnais-je dans ma barbe.
— Je t'ai déjà dit de pas marmonner, je comprends jamais quand tu parles. Claquait sèchement mon père. Bon sinon tes cours ça se passe comme tu veux ?
— O..Ouais.
Je savais même pas pourquoi j'étais venu là, je savais pas quoi lui dire et le sujet que je voulais vraiment aborder avec lui je pouvais même pas en parler. Mon père était trop fermé, il était défaitiste et il croyait ap aux rêves de ses gosses, triste à dire mais c'était la vérité. C'est pour ça que Tarik lui avait pas directement dit pour son projet pro de l'année dernière, il lui avait simplement passé un exemplaire de son cd et basta. Il connaissait assez baba pour savoir que si il lui aurait parlé de se lancer dans la musique, il aurait tout fait pour pas que ça arrive parce que c'était qu'une perte de time selon lui.
— Tu parles pas beaucoup, t'es contrarié ? Me posait-il, les bras croisés contre la table. Dis-moi.
Autant y aller franco, t'façon j'avais rien à perdre.
— J'veux qu'on reparle de la dernière fois. Lançais-je.
Je vous jure que si j'aurais pu être invisible je l'aurais fait. Mon père me foutait trop les jetons avec ses yeux verts tout perçants là.
— Je veux plus en entendre parler Nabil. Me reprenait durement Baba.
— Pourquoi, t'a honte que tes collègues sachent que ton fils fait de la musique ? Grognais-je.
— Tu vas me parler sur un autre ton mon garçon, moi je suis pas ta petite copine ni ton ami. Tapait-il son poing droit contre la table, laissant résonner un bruit sourd dans la pièce. Et de deux c'est pas une question d'avoir honte c'est juste que je veux pas de ce milieu là pour toi.
C'était ça son blem. Il me disait toujours non sans me dire pourquoi, à croire qu'il avait peur de me dire la vérité mais j'avais plus cinq piges putain.
— Mais-
— C'est non, alors arrête de vouloir insister on dirait ton grand frère quand il essaye de se trouver des arguments. Râlait mon daron. T'y arriveras pas, t'en est pas capable.
J'avais l'impression d'avoir perdu pieds quand il m'avait dit ça. Genre moi Nabil j'étais pas capable d'arriver jusqu'au bout de mes rêves ? C'était mal me connaître. J'étais déçu qu'il me dise ça et encore plus qu'il me descende comme il avait pu le faire lors de notre dernier parloir ensemble.
— Ce que t'a à l'œil, là..c'est quoi ? Montrait-il du doigt ma balafre que je portais sous mon œil droit.
— C'est rien.
— Tu arrêtes de me prendre pour un con et tu me dis la vérité. Me dis pas que c'est pas rien, ta blessure est encore toute rouge. J'espère que tu t'es pas encore mis dans tes conneries d'avant ?
Il voulait sûrement parler d'il y a trois ans. Je passais tout juste en deuxième année de lycée et je venais à peine de rencontrer Mahalia, on se parlait pas vraiment à cette époque là vu qu'on se connaissait pas bien. Et comme tout le monde j'avais eut ma sale période, je montais en scoot avec des grands de chez moi qui avait ap le permis, je volais souvent dans des magasins et j'en passe. Je faisais n'imp et je m'en rendais même pas compte, je faisais juste des conneries parce que j'avais besoin de me défouler sur quelque chose où même quelqu'un. Mais c'était pas de ma faute, c'était la sienne. Elle avait voulut revenir dans nos vies en débarquant de pied ferme devant l'appart à mon père, le lendemain de l'anniversaire à mon grand. Baba était au taff, Sarah aussi et Yanis était encore à l'école, y'avait que Ad' et moi ce jour-là. Je me rappelais de ce jour comme si c'était hier, je ressentais encore la même rage et la tristesse que j'avais pu ressentir ce vingt-sept décembre.
Tête baissée face à l'un de mes cahiers de cours je continuais de chercher ma formule de mathématiques que je devais trouver pour demain. Je comprenais tchi à ma séquence et Tarik m'embrouillait trop l'esprit avec ses histoires de « x » et compagnie là. Depuis quand on mettait les lettres et les chiffres ensembles ? Ça avait rien à voir. Voilà une bonne petite heure que je bloquais sur mes exos, ça énervait mon frère que j'arrive ap à finir mes devoirs et tendus comme il était depuis la naissance, il avait finis par me lâcher en pleine route, préférant aller se fumer un pilon pour éviter de passer ses nerfs sur oim. Il était toujours tendue pour rien celui-là. T'façon il avait exactement le même caractère que Baba donc c'est pour ça qu'il se comportait comme aç, ils étaient pareil zeubi, toujours sur les nerfs, méfiants avec les gens et agressif quand on se rapprochait un peu trop de leur mif. Heureusement pour moi que j'étais pas totalement comme eux, j'étais plus calme et moi au moins je bossais à l'école, malgré qu'en ce moment j'avais pas de très bonne notes mais je travaillais quand même. Pas comme Ad'. Le regard toujours fixé sur mes calculs, je tournais ma tête sur la droite en entendant qu'on toquait à la porte. D'humeur un peu flemmarde, je faisais pas plus gaffe que ça à la personne qui se trouvait juste derrière la porte d'entrée, jusqu'à ce qu'elle frappe de nouveau contre celle-ci mais de manière plus bruyante ce qui agaça direct mon reuf.
— C'bon j'arrive ! Râlait mon frère. Finis tes maths toi. Tapait-il l'une de ses mains contre mon crâne que je frottais après son coup douloureux.
Je me replongeais de nouveau dans mes maths et je fus plutôt content de constater qu'au final c'était pas aussi dur que je le pensais, alors j'écrivais, je terminais rapidement d'écrire mon avant-dernière formule, or, un bruit sourd venait de résonner dans tout l'appart et de faire trembler les murs. Relevant illico mes yeuz vers la porte, je vis qu'Ad l'avait violemment refermé, sa main se trouvait encore sur la poignée et curieux comme j'étais je pu pas m'empêcher de lui demander qui c'était sauf qu'une voix féminine m'avait déjà devancé.
— Ouvre s'il-te plaît ! Gueulait une dame qui patientait apparemment comme une conne devant notre porte.
Je comprenais rien à ce qu'il se passait.
— C'est qui Tarik ? Posais-je en quittant ma chaise pour aller le rejoindre.
Mon frère me répondait même pas, il était simplement fixé sur la porte rouge de notre appart, le regard complètement figé et duper. Son silence commençait à me faire peur et mon veaucer était en train de se poser pleins de questions sur la personne qui se trouvait justement derrière la porte de chez nous.
— On..on peut parler-
— J'veux pas te parler et lui non plus alors dégage ! Gueulait à mon tour mon reuf, les poings complètement serrés.
Mon regard se stoppait sur le bas de la porte, la dame de dehors venait de glisser une enveloppe que je saisissais en vitesse entre mes manos, Tarik m'ordonnait de la lui donner, truc que je voulais ap et le connaissant il allait vouloir me la piquer des mains alors par précaution je m'étais mis à cavaler jusqu'à la salle de bain où je m'enfermais à clé. Je partais m'asseoir sur le rebord de la baignoire, Tarik tapait comme un ouf contre la porte en me demandant toujours d'ouvrir la porte si il voulait pas qu'il me démonte dans la minute suivante. Il avait beau crier je m'en foutais, je prenais alors soin d'ouvrir l'enveloppe, déchirant délicatement le papier collé contre sa paroi, je laissais l'une de mes mains plonger dans le tas de papier. Sur le coup je commençais à me sentir con lorsque ma main touchait que du vent et j'aurais franchement eut le seum si cette enveloppe était finalement vide. Au bout de quelques secondes j'eus presque un petit sourire en coin en sentant un bout de tissus frôler l'une de mes mains.
Si seulement je savais.
J'attrapais d'une poigne ce qu'il s'y trouvait dans l'enveloppe. Erreur fatale. Je crû voir rouge lorsque j'avais rouvert ma main en forme de poigne et que j'avais aperçu mon p'tit bracelet argenté que je portais depuis tipe et que j'avais duper après le départ de l'autre. Sur le coup je comprenais tchi et il m'avait fallu deux bonnes minutes pour reprendre mes esprits. Sans le vouloir j'avais fait tomber l'enveloppe de la madame par terre, je la ramassais donc et en la reprenant dans mes mains j'avais fait tomber un bout de papier que j'avais même pas vu en ayant fouiller de fond en combles l'enveloppe. En regardant d'un peu plus près je remarquais que c'était tout sauf un petit bout de papier, au contraire, c'était une image. Une putain d'image où figurait mon visage, celui de Tarik et puis elle. La photo devait certainement dater de la même année où notre daronne nous avait lâché.
— Vasy ouvre où j'enfonce la porte ! Retapait brusquement Rikta contre la porte.
En quelques secondes je venais de tout comprendre. La réaction subite de mon grand frère et les appels de la dame qui lui demandait de la laisser entrer. En fait depuis le début y'avait notre mère qui attendait sagement devant chez nous.
— Oh j'te parle ! Tapait-il son iep contre la porte.
J'savais même pas ce que cette sorcière voulait mais j'allais vite le savoir. Serrant fermement la photo de famille entre mes mains, je m'empressait de me lever de ma place pour aller ouvrir la porte sur laquelle toquait mon frère. Une fois sortie je le calculais même pas étant complètement buté sur mon objectif, je traçais à une vitesse folle le couloir qui menait sur le salon avant d'arriver devant la porte d'entrée que j'ouvrais en trombe, sous le regard plus que surpris de madame H que je fixais salement des yeux. Dire qu'elle n'avait pas changé serait du mytho puisqu'elle avait pris v'la de l'âge, logique vu qu'elle s'était taillé y'a des années de ça, elle allait pas rester toute jeune. En la regardant un peu je trouvais qu'elle avait toujours cette part de tendresse dans ses prunelles qui m'avait plu lorsque j'étais qu'un petit, mais aujourd'hui ça me dégoûtait, j'en voulais plus. Pendant longtemps j'avais voulu la revoir étant gamin et je m'étais fait à l'idée que ce serait jamais possible comme je trouvais aucune infos sur elle, que ce soit dans les affaires de mon père ou bien sur internet. J'avais jamais rien trouvé et en y repensant j'étais plutôt content de n'avoir rien eut sur elle parce que je m'étais épargné de me faire plus de mal que je ne me le faisais déjà.
— J'te préviens que c'est la dernière fois que tu me fermes la porte à la gueule ! Déboulait Ad' en m'engueulant. Wallah tu-
Il se l'était fermé dès qu'il avait vu l'autre essayer de sépo l'une de ses manos sur mon bras gauche, mais j'étais pas bête, je savais qu'elle faisait ça juste pour m'attendrir afin que j'ai un peu pitié d'elle et que je la laisse entrer à la maison. C'était pas comme aç que ça marchait avec moi, pas chez nous.
— T'es devenu si beau comme garçon..Me complimentait-elle alors que je me retenais salement de pas lui cracher à la gueule.
— Ouais..bah c'est pas grâce à toi. Pouffait amèrement mon grand.
Lui qui était du genre explosif j'savais même pas comment il faisait pour rester aussi calme, d'hab il aurait déjà câblé.
— Donc tu m'en veux toujours. Crachait sèchement madame H, laissant échapper un faible soupire de ses lèvres.
Elle s'foutait vraiment de nous là.
— Parce que tu croyais qu'on allait tout te pardonner comme des cons et basta ?
À la manière dont elle me chouffait, elle s'attendait pas à ce que je l'ouvre et encore moins de cette façon. Certes j'y allais pas dans la dentelle mais elle le méritait amplement.
— Non..enfin je-
— Épargne-nous ton cinéma de mère désolé parce qu'avec nous ça marche pas ! Beuglait mon reuf qui se retenait de lui en foutre une bonne.
— Mais à qui tu crois parler comme ça ? Je te rappelle que je suis ta mère, tu me dois le respect mon petit. S'agaçait la concerné. Tu as bien hérité du caractère à ton père..j'espère simplement pour toi que tu ne finiras pas comme lui.
Sa dernière phrase eut l'effet d'une bombe dans mon guelb qui se tapait un cent mètre tout seul, encore plus pour Tarik. Il avait voulu se jeter sur notre mère pour lui toucher deux mots, sauf que je savais très bien qu'il allait faire autre chose que parler, donc par instinct j'avais laissé l'enveloppe tomber le long de mes mains pour aller choper mon frère par la taille avec le peu de force qu'il me restait. Le visage de mon reuf était devenue tout blanc tah un linge et il me faisait reup à s'exciter dans tous les sens. J'avais l'habitude de voir mon frère sur les nerfs mais pas comme ça, pas de cette façon.
— Je te préviens t'a même pas intérêt à parler de lui ! S'agitait Ad' que je tenais encore plus fort dans mes bras. LÂCHE-MOI PUTAIN !
Je voulais ap, je savais que si je le lâchais il allait faire n'importe quoi.
— Je te connais Tarik, tu vas faire n'imp.
— Sur la tête de Baba que j'vais rien lui faire alors enlève tes mains ! M'obligeait mon grand en retirant brusquement mes mains de sa taille, avant de se concentrer de nouveau sur l'autre. Toi, je sais pas c'que tu viens faire sur Corbeil mais tu vas très vite repartir d'où tu viens ! Sonne-per veut de toi ici et même pas Nabil ! Tu croyais qu'en lui offrant une p'tite enveloppe de merde il allait te tomber dans les bras ? Riait-il jaune. Tu crois que c'est ça qui va remplacer tes années d'absence ?
Le ton qu'il prenait me mettait pas du tout en confiance, on dirait qu'il se retenait de pas crier et à force de trop se retenir on finissait par exploser.
— C'était une période difficile pour moi..Se justifiait notre daronne.
— MAIS J'EN AI RIEN À BRANLER DE TES EXCUSES ! TU PRENDS TES AFFAIRES ET TU BOUGES DE NOS VIES ! Balançait Tarik en lui redonnant son enveloppe, avant de lui claquer violemment la porte au nez.
Je pensais qu'après ce coup là elle aurait compris mais nan, elle se remettait à frapper à la porte en demandant à mon frère de la laisser entrer pour qu'elle puisse me voir juste un instant. Un sentiment plus qu'amère me traversait la gorge, je me sentais complètement mitigée entre mes sentiments et surtout j'avais la rage contre moi-même parce que j'avais pas su l'ouvrir et vider mon cœur. J'avais trop de choses qui me tourmentait depuis gamin, trop de questions et d'explications qui me bouffait l'esprit et pour une fois que j'avais l'occaz de pouvoir parler avec elle, j'avais fermé ma gueule. J'avais été lâche et j'allais culpabiliser pendant dix piges à cause de ça.
Tandis que l'autre folle continuait de taper à notre porte comme un bourrin je m'apprêtais à lui rouvrir et à l'envoyer balader sauf qu'Ad m'attrapait par le col de mon pull en me poussant vers la table de la salle à manger, là où j'avais entamé mes devoirs.
— Laisse-là, elle va s'arrêter toute seule. Soufflait Tarik. Continue tes devoirs.
Il était bien gentil mais j'avais plus la tête à ça maintenant. Fallait que j'écrive et que je me libère d'un gros poids lourd qui habitait mon corps en ce moment même. Je décidais de prendre toutes mes affaires et de filer dans ma piaule afin d'être plus tranquille. Je me posais sur mon bureau où je retrouvais l'un de mes cahiers de brouillons que j'ouvrais sur une page blanche dans lequel je tardais pas à remplir ses nombreuses pages.
Baisé par ce manque d'amour d'ma mère qui aurait pu m'aider
Je suis ce p'tit du zoo qui vit dans l'pa-pa-passé
Baisé, faut trouver un toit cet été, ça sent l'expulsion
À cinq dans un-une pièce faut pas s'faire d'illusion
Baisé parce que j'croyais que ça n'arrivait qu'aux autres.
J'écrivais tout et n'importe quoi, faisant même pas gaffe aux sens des mots parce que je m'en foutait complet tant que j'apaisais ma peine par l'écriture. Y'avait que ça qui m'intéressait pour le moment.
[...]
Balançant ma cigarette par la fenêtre de ma gova, je retirais ma ceinture de sécurité noué autour de ma taille que je laissais glisser le long de mon corps, quittant mon siège pour dehors où je retrouvais des gamins qui jouaient à un loup sur le parking des différentes tours de leurs immeubles. Les voir se courser les uns après les autres me rappelait le temps où je jouais moi aussi avec des gosses du même âge qu'eux, je me souviens m'être fait engueulé juste après avoir fait la course avec un tipe de mon bat', on courait tout les deux le long du parking et à force de s'enchaîner des tours de courses on avait eut une folle envie de pisser. Ce soir là j'avais eut la flemme de remonter à la son-mai alors pensant être discret je m'étais caché derrière une voiture avec mon pote pour uriner tranquille sauf que Tarik m'avait vu faire depuis la fenêtre de sa chambre, il avait attendu que je renfile mon caleçon comme un grand pour me gronder et me dire de remonter vite fait bien fait. Et j'peux vous dire qu'après cette histoire j'avais plus jamais refait la même connerie.
Verrouillant mon tél après avoir envoyé un sms à gazelle pour lui dire que j'arrivais bientôt, j'eus ap le temps d'aller la rejoindre sur le terrain multisports où elle se tapait une série de paniers solo que des gamins venaient m'interpeller pour que je joue avec eux. Je brodais quelques mythos pour qu'ils me laissent tranquille et j'avoue que ça marchait plutôt bien puisqu'ils acquiesçaient la moindre excuse que je leur disais. Ils étaient vraiment dupe. Je me grouillais d'aller jusqu'au terrain de sport retrouver Maha que je vis au loin, habillé simplement d'un sweat et d'un jogging de sport, alors qu'on venait tout juste d'entamer le mois de janvier cette folle se couvrait à peine tandis que je me les caillais de mon côté dans mon manteau à capuche. Un petit peu plus de huit mois qu'elle avait cramé pour son inscription à Bordeaux et qu'elle avait décidé que l'on fasse un break. Durant les premières semaines de pause je forçais un peu pour qu'elle me parle puis j'avais compris que ça servait à rien de la bombarder de messages vu qu'elle me répondait ap. La fin de mes vacances d'avril avaient pas très bien finis vu que j'avais passé mes journées à tirer la gueule et me prendre la tête avec Tarik qui m'avait pris la tête à me reprocher que c'était bien fait pour oim si ma go m'avait temporairement largué. Ces deux mois de pause m'avait permis de comprendre pleins de choses, comme le fait que je me sentais complètement vide sans la présence de la portoricaine dans ma ive, j'avais pas cette p'tite touche de soleil qui me réchauffait le guelb. Avec elle je me sentais mieux, plus apaisée, comme si elle était mon seul remède quand j'étais pas ienb. Je vous cache pas que j'avais été plus que rassuré lorsque j'avais vu le nom de ma brune s'afficher sur l'écran de mon portable, un beau soir de novembre, j'avais même pas cherché à me faire désirer en laissant mon tél sonner, j'avais directement répondu à son appel et un sourire plus que niais s'était installé sur le bout de mes lèvres quand j'avais entendu son petit accent me lâcher un « holà ». Son accent était assez discret mais personnellement c'était le premier truc que je remarquais en l'entendant parler et je trouvais que ça lui donnait grave un charme y compris le p'tit grain de beauté qu'elle avait du côté droit, juste au-dessus de ses lèvres.
Elle pouvait faire ce qu'elle voulait, ma latina à moi n'avait rien à envier aux autres filles.
Je pénétrais enfin sur le terrain de sport, retrouvant Mahalia qui se faisait un dernier panier avant de venir me faire un boussah. L'une de mes mains venait se perdre parmi l'une des pointes de ses cheveux pendant que poupée me racontait sa journée d'aujourd'hui. Elle avait l'air crevé de sa journée passé avec les gosses de la garderie vu comment elle baillait toutes les deux minutes, à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche. Mahalia avait décidé de taffer un certains temps avec des enfants comme elle avait du feeling avec eux et qu'elle devait absolument se faire de l'argent pour se mettre des sous de côté afin de pouvoir payer au plus vite son permis ainsi qu'un petit studio dans le 9-1. La relation avec sa daronne était moins pire que l'année dernière mais elle restait toujours autant tendu et gazelle en avait marre de s'engueuler h24 avec sa mère. De plus, elle était bloqué de tout les côtés vu qu'elle s'entendait ap avec sa daronne et si elle décidait d'aller s'installer chez son père elle pouvait pas comme son frère vivait là-bas et qu'elle s'entendait pas vraiment avec. En vérité elle s'entendait avec personne de son entourage, elle faisait toujours style que ses problèmes familiaux la touchait pas mais je devinais très bien qu'au fond elle devait se sentir triste.
— T'a toujours mal ? Passait-elle l'un de ses oid sous mon œil balafré.
— Moins qu'avant mais..ouais. Grimaçais-je après son geste.
Rien qu'à son regard j'avais compris le fond de sa pensée et je préférais clarifier une bonne fois pour toute la source du problème afin de m'éviter une séance complète d'interrogatoires.
— Je t'ai déjà dit que c'était rien..Tentais-je de la rassurer. D'ici un mois j'aurais déjà plus cette marque rouge sur mon visage. C'pas un petit truc de rien du tout qui va m'achever.
Maha flippait trop depuis que je m'étais pris la tête avec un gars de mon immeuble à qui il devait des thunes à Ad' depuis des semaines. J'avais vu ce bâtard traîner en bas de notre tour en errant comme un iench devant les portes du hall de notre bat'. Premièrement le gars était à moitié pas net puisque quand je l'avais regarder depuis ma fenêtre en train négocier ses dettes envers mon frère il disait que c'était lui-même qui lui devait des sous et pas l'inverse. Tarik avait direct monté en quarts de tours et je l'avais entendu gueuler de ma piaule alors j'étais descendu en bas voir ce qu'il se passait et je fus pas au bout de mes surprises. Le mec était tellement à fond dans son délire qu'Ad avait finis par stopper leur discussion en remontant en haut à notre appart tandis que moi j'étais resté comme un con devant le mec qui s'était mis à insulter mon grand, une fois qu'il était remonté à la maison. Ayant pas vraiment kiffé ses propos déplacés je lui en avais foutu une et c'est de là qu'avait commencé notre bagarre. Le gars devait faire deux fois ma taille mais c'est pas ça qui m'avait empêché de lui en mettre de bonnes. Ce con m'avait pas non plus loupé et à l'heure d'aujourd'hui j'savais même pas comment il avait fait pour me laisser une petite cicatrice sous mon œil droit.
— Viens on parle d'autre chose s'te plaît. Demandais-je, assez saoulé de reparler de cette histoire.
— Si tu veux.
On dérivait sur le sujet de mon père et du parloir interminable que j'avais passé avec lui ce matin. Rien qu'en repensant à ses paroles qu'il m'avait dite je me sentais blessé, blessé de savoir qu'il comptait pas m'encourager dans ma lancée dans le rap. Mon père avait pas confiance en moi et ça c'était depuis que j'avais eut quelques petits soucis avec la justice, il avait jamais digéré ma toute dernière bourde que j'avais faite avec des anciens potes. Il l'avait encore en travers de m'avoir vu au tribunal et si je pouvais retourner en arrière pour effacer le temps je l'aurais fait sans hésiter. Y'avait rien de pire pour moi que de décevoir mon père.
— Moi je suis sûr que ça va marcher. Déposait-elle ses lèvres sur l'une de mes joues. Tu verras, tu vas tous les coucher et ils auront eut tort de pas avoir crû en toi.
Quand je disais que cette fille était un vrai médicament.
— Insha'Allah. Disais-je en calant un boussah sur ses lips.
On avait du rester une bonne heure dans le froid à parler de tout et de rien. La nuit était déjà tombé depuis un peu plus d'une demi-heure et on décidait que c'était peut-être mieux de rentrer au chaud, en plus de ça Maha devait se préparer pour sa soirée de ce soir. Elle allait chez un pote à sa shrab qui l'avait elle-même embarqué dans ses plans et même si j'étais pas trop pour cette soirée, je l'avais fermé. Actuellement dans la piaule de ma meuf, je me tournais les pouces sur son lit en attendant qu'elle revienne de ses essayages qu'elle faisait dans sa salle de bain. Elle se prenait trop pour un top model à se taper des allers-retours et ça me fit plus que rire de la voir taper la pose.
— Mira..ça c'est jolie non ? Me montrait-elle un chemisier noir qu'elle venait d'enfiler.
Sans mentir c'était pas moche, ce qui me gênait c'était qu'on voit le bout de son nombril percé parce qu'en connaissance de cause j'savais très bien ce qu'il se passait dans la tête d'un garçon quand il voyait ça.
— Hmmh..mais c'est encore mieux si tu fais ça. Défaisais-je le noeud de sa chemise que je rentrais ensuite dans son pantalon. Voilà, là c'est jolie.
— Mais ça fait moche comme ça..Râlait ma brune.
— Bah justement si t'es cheum personne va te calculer.
Elle n'eut pas le temps de répliquer qu'on entendu sa porte d'entrée se claquer violemment sur elle-même, ce qui me fit légèrement serrer en me demandant si ce n'était pas la vieille qui venait de rentrer.
— C'est moi ! S'exclamait une voix féminine que je commençais à reconnaître par habitude.
Putain. Je quittais un instant la chambre de Maha pour aller voir si c'était bien la personne que je pensais qui venait d'arriver. Une petite blonde stationnait dans le salon, un sac à main de luxe à ses pieds et un foulard de couleur bleu qu'elle tenait entre ses mains.
— Ah..c'est toi. Affichait-elle une moue plus que blasé en me voyant arriver dans la pièce.
T'inquiète pas, moi non plus j'aurais aimé ne pas voir ta gueule.
Elle et moi on s'aimait pas, c'était physique. Je l'aimais déjà pas des masses alors depuis qu'elle s'était mise à cracher sur ma gueule depuis ma rupture avec Maha, je pouvais plus me l'encadrer celle-là.
— Je pensais pas que tu serais là. Entamait-elle un début de conversation.
— Pareil pour toi..La piquais-je à son tour. Maha devrait arrêter de traîner avec des ploucs.
Le pire était que ma remarque avait pas l'air de lui faire grand chose, la blonde battait simplement des cils en me regardant plus que mal, comme à son habitude.
— Je sais pas comment tu t'es débrouillé pour qu'elle te pardonne mais crois-moi que la prochaine fois t'auras pas d'autres chances. Elle est beaucoup trop gentille avec toi..S'excitait Minimoys. Et toi, Nabil, t'en profite un peu trop.
Elle commençait sérieusement à me taper sur le système avec ses remarques déplacés, son avis je m'en branlais totale et je captais pas pourquoi elle se fatiguait à me cracher son venin en pleine gueule, elle voyait bien que j'en avais rien à foutre.
— Pense c'que tu veux j'm'en bas les couilles. Haussais-je mes épaules pour montrer à la blonde que je me fichais complètement de son avis.
— Ouais comme toujours..Acquiesçait bêtement Naoual pendant que je la pourrissais du plus profond de mon âme. De toute façon tu t'en fout de tout, tu gâches la vie de mon amie sans même t'en soucier et après tu viens lui courir dans les pattes quand c'est trop tard. Mais ça se passera pas toujours comme ça Nabil, tu verras. Tu verras que la prochaine fois t'auras pas de deuxième chances, Mahalia n'a pas besoin de toi dans sa vie et encore moins d'un raté comme toi.
Qu'elle fasse gaffe à son dos la petite parce qu'après ce que je venais d'entendre j'allais pas la lâcher d'une semelle.
[...]
𝐌𝐚𝐡𝐚𝐥𝐢𝐚
Le grand frère d'Hana avait tenu à nous déposer à notre soirée au lieu que nous prenions un taxi, chargé par la suite de nous emmener sur Paris car l'ami de Naoual habitait en plein cœur de la capitale. Nous n'allions d'ailleurs pas tarder à arriver chez lui et pour faire passer le temps on avait décidé de mettre la radio histoire de nous échauffer un peu les cordes vocales sur la chanson qui passait à fond dans la voiture. Pour mon plus grand bonheur nous étions tombé sur un titre en espagnol que je connaissais par cœur et que je récitais à voix haute en bougeant ma tête de gauche à droite tandis qu'Hana agitait ses cheveux bouclés dans tous les sens. Wassim, le frère de mon amie d'enfance prenait lui aussi goût à la forte ambiance qui prenait forme au sein de son véhicule. Seul la blonde ne bougeait pas d'un poil de son siège, fixant simplement sa fenêtre qui donnait vue sur les rues parisiennes, je ne constatais que maintenant qu'elle n'avait pas dit un mot depuis que l'on avait quitté Corbeil, mise à part un simple bonjour adressé au frère d'Hana. Naoual faisait clairement la tête un soir de fête.
— T'a décidé d'arrêter de bouder où tu comptes nous dire ce qui va pas, pour que l'on passe une bonne soirée? M'arrêtais-je de chanter pour me concentrer uniquement sur mon amie.
Wassim baissait par la suite le volume musical afin que l'on puisse toute s'entendre parler entre nous. La blonde se retournait vivement suite à ma question et je pus voir une once d'agacement dans ses yeux, ce que je ne comprenais pas sur le coup puisque pour moi elle n'avait aucune raisons d'être énervé et encore moins contre moi. Avec un peu de recule j'avais remarqué qu'elle s'était montré assez froide envers moi depuis que mon copain avait quitté mon domicile pour rentrer chez lui. En parlant de Nabil, il n'avait pas encore répondu à mon message que je lui avais envoyé il y a une dizaine de minutes pour savoir si il allait mieux depuis notre discussion de toute à l'heure. En vérité il n'allait pas très bien, son état m'inquiétait un peu et j'avais même hésité à sortir avec mes deux copines mais Nabil avait insisté pour que j'y aille, sois disant parce que je devais aller m'amuser et qu'au pire des cas il avait son petit frère pour lui changer le morale. J'avais tout de même but ses paroles et je regrettais maintenant de l'avoir laissé tout seul chez lui alors que de mon côté j'allais profiter de la vie et je m'en voulais. Nabil n'était pas au meilleur de sa forme, premièrement parce qu'il s'enchaînait récemment des insomnies, il avait en plus la pression de ses cours universitaires et également celle de son père qui voulait à tout prix qu'il réussisse ses prochaines partielles. Elles se déroulaient le mois prochain et ça n'avait pas l'air de déranger Nabil, pourtant il n'avait pratiquement encore rien révisé de ses cours et je me demandais vraiment comment il faisait pour ne pas être stressé, à sa place mon cœur aurait déjà lâché depuis un bon bout de temps. Mais bon, au départ je n'étais pas sortie pour penser aux problèmes de mon petit copain. Je me recentrais de nouveau sur la blonde qui s'apprêtait à me répondre.
— Je te comprends vraiment pas..Soupirait longuement la blonde. Pourquoi tu restes avec un mec qui te mérite pas ? T'a vu ce qu'il t'a fait ? Il a gâché ta vie !
Alors voilà ce qui la dérangeait vraiment, Nabil.
— Tu sais ce qu'on dit sur lui..Faisait-elle allusion à la réputation du père de mon petit-ami.
— Naoual, ton avis je m'en fiche. Tu connais pas Nabil comme je le connais alors s'il-te plaît arrête de le juger sans le connaître. Ronchonnais-je de manière plus que sèche, n'appréciant pas du tout sa réflexion.
— On va quand même pas se prendre la tête pour ça !
— C'est toi qui a commencé. Répliquais-je, saoulée de son comportement.
Sauvé par le gong, nous arrivions tout juste à destination devant le grand immeuble parisien où avait lieu la soirée de ce soir et pour être honnête je n'avais plus du tout le cœur à la fête, étant énervé par les propos que Naoual avait eut en parlant de Nabil. Ce n'était pas la première fois que je l'entendais parler ainsi de Nabil et je n'aimais pas ça, ça m'énervait qu'elle le juge sans le connaître personnellement et j'avais beau lui dire mon avis sur le sujet elle restait toujours buté sur ses idées connes.
— Je serais pas loin, vous aurez juste à m'appeler quand vous aurez finis. Nous prévenait le frère d'Hana avant que l'on ne quitte sa voiture.
Le code d'accès de validé, on rentrait dans l'immeuble numéro six dans lequel on prenait l'ascenseur en direction du cinquième étage, Naoual se regardait une dernière fois parmi la glace du monte-charge, remettant quelques mèches blondes qu'elle dégageait derrière ses épaules avant que les portes de l'ascenseur ne s'ouvrent. L'égyptienne et moi-même la suivions au pas étant donné que Naoual en personne connaissait le chemin, nous nous arrêtions juste devant l'avant-dernière porte d'appartement du couloir, la blonde fit glisser son index contre la sonnette du logement. Je pensais que quelqu'un viendrait nous ouvrir en personne mais pas du tout, une voix masculine nous criait que c'était ouvert alors je pris l'initiative de rentrer la première, suivi uniquement de mon amie d'enfance puisque Naoual n'avait pas perdu de temps pour aller dire bonjour à son ami que j'apercevais de loin, la prendre dans ses bras. Je ne pus pas bien voir son visage vu le monde qu'il y avait dans la pièce, il y avait des gens de partout, autant de filles que de garçons qui dansaient entre eux ou qui discutaient dans un coin de l'appartement parisien. J'aurais volontiers passé une partie de ma soirée sur le sofa du salon, or, il était pris et je n'avais donc pas d'autre choix que de me river sur le buffet où il n'y avait que très peu de personnes. La musique qui résonnait sous mes pieds n'était pas si mal malgré que ce n'était pas un titre que je mettrais de mon plein gré dans la playlist de mon téléphone.
— Je préfère largement nos soirées à nous. Tranchait Hana en se servant un verre de Coca. C'est plus posé et au moins on est tous en famille.
On était resté une bonne demi-heure à rester près du banquet comme deux idiotes avant que notre blonde ne se souvienne enfin de notre existence. En la détaillant d'un peu plus près je remarquais que ses prunelles bleues brillaient, sûrement parce qu'elle s'était enfilé deux verres d'alcool et qu'elle avait l'air un peu plus pompette comparé à tout à l'heure. À savoir que Nao' ne tenait absolument pas l'alcool en général, mais ce soir elle parvenait encore à pouvoir marcher sur ses talons et danser sur la piste de danse. Vu son état je devinais très bien qu'Hana et moi-même allions devoir la prendre sous notre aile jusqu'à la voiture de Wassim.
— Ça va vous ? Nous souriait bêtement la blonde.
Elle n'était pas simplement bourrée, il y avait autre chose.
— T'es..bizarre aujourd'hui. Remarquait l'égyptienne.
— Je vois pas du tout de quoi tu parles. Haletait la concerné. C'est vous qui l'êtes..à commencer par toi. Me blâmait Nao' en me pointant du doigt. C'est à cause de ton père, c'est ça ?
Je fronçais automatiquement mes sourcils en m'interrogeant pendant de longues minutes sur le sujet. Je n'avais aucun problème avec mon père et si c'était le cas je ne lui en aurais pas parlé.
— De quoi tu parles ? Dis-je, complètement perdu face à sa question.
— Bah..que ton père voit en cachette la mère de l'autre alors qu'il est sensé être en « kiffe » sur ta mère. Lâchait-elle la bombe. Franchement c'est pas très sérieux tout ça.
Ok, il arrivait à mon père de revoir la mère de ma demi-sœur mais c'était simplement pour qu'ils s'organisent à deux, concernant les différentes semaines où Rima dormait chez notre père, rien de plus. Naoual se mêlait beaucoup trop de ce qui ne l'a regardait pas et elle se permettait en plus de juger mon père. Et je ne pouvais pas me taire après sa remarque.
— Mais de quoi je me mêle ? Montais-je sur mes grands chevaux, piqué par ce qu'elle venait de me dire. Ce qu'il se passe entre mon père et elle ne te regarde pas, ok ?
— Alors pourquoi tu m'as parlé d'eux si ça ne me regarde pas ? Argumentait la blonde.
Alors là c'était la meilleure..oui, je lui avais brièvement parlé du statut de mes parents et de ma belle-mère car j'avais confiance en elle tout comme Hana.
— Mais le sujet n'est pas là ! M'énervais-je. Et puis je t'ai jamais dit que mon père revoyait encore ma belle-mère..Constatais-je. Comment tu l'as su ?
— C'est pas important.
— Je t'ai pas demandé de me dire si c'était important ou non, je te demande juste-
— Si tu t'énerves c'est parce que t'a dû mal à accepter la vérité. Ton père n'est pas fidèle et il ne le sera jamais, ouvre les yeux ma belle.
J'avalais très difficilement son « ma belle » que je voulue lui rendre personnellement mais étant donné que nous nous trouvions dans un endroit rempli de gens dont je ne connaissais même pas le nom, je préférais quitter cette maison au lieu de me donner en spectacle en rendant mes comptes avec mon amie. En tout cas je n'allais pas en rester là sur cette histoire, je comptais bien m'expliquer avec Naoual dès demain.
Refermant la porte derrière d'entrée derrière moi, je prenais mon téléphone en mains afin d'envoyer un message à mon copain, lui demander si il pouvait venir me chercher. J'avais menti en lui disant que je m'étais chopé un mal de tête suite à la musique plus que bruyante que j'avais pu entendre lorsque je me trouvais encore à l'intérieur. Nabil m'avait répondu quelques minutes plus tard en me prévenant qu'il arriverait devant l'immeuble d'ici une vingtaine de minutes. Le temps de l'attendre j'étais descendue en bas parmi le haul de la tour numéro quatre, j'avais patiemment attendu mon petit copain en me maintenant contre les boîtes aux lettres de l'immeuble comme il n'y avait pas de chaises pour s'asseoir. Le temps m'avait paru très long, je m'étais tourné les pouces pendant de longues minutes en me rappelant les propos de la blonde qui m'avait plus qu'agacé.
Perdue dans mes pensées, je me réveillais de ma rêverie suite au son aigu du klaxonne à Nabil que j'entendais depuis dehors. J'étais tellement pressé qu'il arrive que j'avais directement filé à sa voiture en courant comme une enfant de dix ans.
— Pour une meuf qui s'tape une migraine j'te trouve bien en forme.
Cabrón.
— Tu préfères peut-être que je tire la gueule et que je dorme pendant tout le trajet ?
— Ouais. M'avouait-il en employant un ton que je ne validais pas du tout.
— Tu sais si t'es tendue, tu peux faire du yoga, il parait que ça détend. Me foutais-je littéralement de sa gueule.
— M'énerve pas.
— Tu l'es déjà donc arrête de dire que- Aïe ! Mais t'es malade ! Passais-je ma main sur l'une de mes joues qu'il venait volontairement de mordre pendant que nous nous étions arrêtés lors d'un feu rouge.
— C'toi tu me cherches aussi ! S'emballait-il.
Je préférais me taire au lieu que l'on s'engueule pour un rien. À présent, chacun regardait sa route de son côté et je fus surprise de voir que le trajet passait plutôt vite lorsque j'aperçus le panneau de ma cité s'afficher sur un grand panneau. Je n'avais qu'une envie, me mettre en pyjama et dormir.
— Il est minuit. Me reparlait l'asticot à qui je n'avais pas adressé la parole depuis tout à l'heure.
C'est tout ce que tu as trouvé pour entamer une discussion avec moi ?
— Et ? Posais-je, encore saoulé de notre mini dispute.
Il virait très furtivement son visage vers le mien pour me regarder méchamment durant quelques secondes avant de se remettre pleinement sur sa route. Oui, on était minuit et alors ? Je ne voyais pas où était le problème.
— J'y crois pas..t'a zappé..Marmonnait mon copain entre ses lèvres.
— Zappé quoi-
Quelle conne j'étais. Mon brun ne m'avait pas indiqué l'heure pour rien, il m'avait prévenu qu'il était minuit car nous fêtions aujourd'hui nos deux ans de relation et je venais d'oublier cette date inoubliable. Quelle honte.
— T'sais quoi, oublie c'est bon, tu t'en branle t'façon. Me coupait-il la parole avant même que j'en place une, plus que vexé par mon énorme oublie.
— Mais nan-
— Khlass.
Génial. Maintenant il me faisait la gueule et j'allais devoir ramer pour me faire pardonner le temps qu'il me ramène jusqu'à chez moi. Aucun de nous ne parlais et je pouvais ressentir une tension plus qu'électrique naître au sein même du véhicule.
Moi qui pensait que j'allais passer une bonne fin de soirée, celle-ci allait s'avérer plus que merdique.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro