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« M'attacher à quelqu'un c'était pas dans mes plans, c'était pas très tentant. »


𝐂𝐨𝐦𝐩𝐥𝐞𝐱𝐞 𝐬𝐩𝐨𝐫𝐭𝐢𝐟, 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬 - 𝟏𝟕𝐡𝟐𝟓

Mes chaussures couinant à chaque fois que je courrais sur le sol du terrain de basket. Je faisais dribbler mon ballon jusqu'à ce que le joueur qui s'occupait de ma défense se décidait à me bloquer le passage. Je passais immédiatement la balle à l'un de mes camarades qu'il rattrapait avec succès, enchaîné d'un jolie panier qui annonçait maintenant la fin du match. Le coup de sifflet de notre professeur de sport retentissait et chacun de nous ramassais le matériel utilisé pendant ce cours. Lorsque je m'apprêtais à rejoindre les filles de ma classe dans notre vestiaire, Mme Vasilis m'appelait au loin. J'espère que ça n'allait pas prendre trop de temps parce que j'étais pressé.

— Je sais que tu es sûrement pressé alors je vais essayer de faire vite. Débutait ma prof. J'en ai parlé à ton professeur principal ainsi qu'à la proviseur. Je pense que tu pourrais avoir tes chances dans une école supérieur spécialisé dans le basket. Tu as un bon niveau. J'ai conscience que tu as encore le temps d'y réfléchir puisque tout se joue l'année prochaine mais essaye quand même d'y penser.

Je me sentais largué.

— Et où est-ce que je peux les trouver ? Posais-je timidement. Ces écoles ?

— C'est là où arrive le petit bémol..on ne les trouve qu'à Bordeaux, Lyon, Rouen ou Toulon.

Pour commencer c'était déjà trop loin de chez moi et je ne savais même pas ce que je voulais faire après le lycée. Et puis je n'imaginais pas la tête que ferait Nabil si il apprenait que je m'en irais à l'autre bout de la France. De plus ma mère ne serait jamais d'accord, pour elle le sport servait juste d'occupation et non de métier.

— Tu as tout le temps d'y réfléchir, nous avons jusqu'à la l'année prochaine.

J'acquiesçais simplement de la tête avant d'aller me changer et quitter le vestiaire pour de bon.

Nabil m'attendait sur le parking du complexe sportif, tenant son casque de moto dans ses mains. Je ne savais même pas pourquoi il était venu m'attendre vu comment c'était tendu entre nous depuis la veille. Lorsque j'arrivais jusqu'à lui il fermait ses yeux un instant pensant que j'allais joindre mes lèvres aux siennes pour l'embrasser sauf que je n'en avais aucune envie.

— Et mon bisou ? Râlait mon copain après avoir mis le contact de sa moto.

— Et bah t'en auras pas tant que les choses ne seront pas réglé.

Nabil était venu regarder ma classe en sport et il n'avait pas approuvé le fait que je me sois retrouvé parmi l'équipe à Adrien. C'était surtout parce que je n'avais pas changé d'équipe qu'il jouait les jaloux alors pour éviter de me faire une scène et de s'afficher, il était allé m'attendre dehors.

— C'que t'a fait ça s'fait pas Mahalia. Lâchait-il d'un ton sec.

— Porque ? Simplement parce j'ai pas refusé d'être dans la même équipe que celle d'Adrien ? Disais-je, exactement au même ton que lui. C'est ridicule.

— Il t'traine trop autour et ça me plait pas. Enfilait-il son casque avant de me tendre le mien.

— On était dans la même équipe Nabil, on est obligé de se parler. Soufflais-je, saoulée que l'on ai une encore une dispute à cause de ça.

— Justement il vient de là le problème.

— Pour un match de basket tu me prends la tête mais quand c'est toi qui te balade en ville avec la blonde de ta classe, là y'a pas de problèmes !

Les filles l'avaient cramé à être sorti du lycée avec elle pendant la pause déjeuner. Il était pas sorti avec n'importe qui. Vous vous rappelez de la petite blonde aux yeux bleus dont je vous avais parlé ? C'était elle.

— On parle de toi là pas de moi. Changeait-il de sujet. Et c'est pas pour moi qu'elle est venu graille avec nous.

Il croyait vraiment que j'allai gober ça ?

— Nassim veut la pécho.

Pour ceux qui ne savaient pas Nassim faisait parti de la bande à Nabil, il était l'un de ses amis qu'il avait gardé du collège.

— Et tu penses vraiment que je vais te croire ? Pouffais-je amèrement.

— Dis que tu m'crois pas ça ira plus vite-

— Et bah nan je te crois pas, c'est bon ? M'emballais-je.

Ma réponse avait plus l'air de le vexer que de l'énerver.

— Si tu m'crois pas quand j'suis honnête alors j'vois pas ce qu'on fout ensemble. Grommelait-il. La base d'un couple c'est la confiance nan ? Si t'a pas confiance en moi alors nous deux ça sert à rien. Si tu veux qu'on arrête dis-le, j'veux pas perdre mon temps. Crachait-il.

Ok, je m'étais peut-être un peu emporté mais y'avait pas de quoi s'emballer et prendre de tel décisions. Il s'emballait toujours pour un rien cet asticot.

— J'ai jamais dit que je voulais arrêter.

Voilà qu'il me rejouait la carte du sourire à claquer et mignon à la fois. Il était sacrément bipolaire.

— Je suis désolé..tu me connais je suis juste un peu maladroite dans ce que je dis mais j'ai quand même confiance en toi. Plaçais-je timidement mes mains autour de son cou.

Bien sûr que j'avais confiance en lui là n'était pas le problème, c'est juste que je ne sentais pas la fille de sa classe. C'était sûrement mon instinct qui me jouait des tours.

— J'ai juste pas confiance en elle.

— Chui pas devin, j'peux pas savoir ce qui y a dans ta tête si tu te confie jamais à moi. Attrapait-il une de mes mèches ondulées qu'il enroulait autour de son index.

Comment on disait ce genre de truc ? Je savais pas ce que c'était de déclarer ses sentiments à un garçon, c'était tout nouveau pour moi. M'attacher à quelqu'un n'était pas dans mes plans, à vrai dire je trouvais pas ça très tentant et je préférais que mon cœur ne s'attache pas pour éviter de souffrir.

— Je..je sais même pas comment on dit ce genre de choses. Paniquais-je à l'idée de devoir ouvrir mon cœur.

— Fais avec tes mots bébé. Tentait-il de me rassurer en déposant ses lèvres sur le haut de mon crâne.

— Wsh la cavalerie ! Nous interrompais Issam. Quoi, pourquoi vous me regarder comme ça ?

— Pour rien. Grognait Nabil.

Nous restions quelques minutes à glander devant le gymnase avant qu'Issam n'aille retrouver son bus tandis que je montais à bord de la moto à Nabil. J'avais bien sûr enfilé un casque de sécurité qu'il m'avait rapporté en prime du sien qu'il portait avant d'allumer le contact de sa bécane. Il s'arrêtait devant chez moi, se garant au parking de mon immeuble sur une place réservée aux vélos ainsi qu'aux motos. Quelques grands de ma tour rôdaient dans le hall de mon bâtiment, ils râpaient entre eux, s'encourageant les uns les autres à chaque paroles que l'un prononçait derrière une instrumentale assez rythmée. Je leur adressais un simple bonjour avant de monter à mon étage au côté de Nabil qui me suivait au pas.

Arrivé devant ma porte je toquais contre celle-ci étant donné que je savais que mon petit frère était déjà rentré du collège. Le morpion ne prit pas beaucoup de temps pour venir m'ouvrir, il adressait un faible sourire à Nabil avant d'aller cavaler au salon, continuer sa partie de jeux vidéos qu'il s'était lancé. Nabil me suivait jusqu'à ma chambre déposer ses affaires sur mon bureau. On partait ensuite à la cuisine prendre quelque chose à se mettre sous la dent.

Connaissant un minimum ses goûts pour la nourriture, je sortais illico le pot de pâte à tartiner de mes placards ainsi que de la brioche pour qu'il puisse se faire des tartines. N'ayant plus très faim je le regardais juste manger et une fois qu'il avait fini de se goinfrer on était  allé se poser dans ma chambre. Nabil s'était permis de passer l'un de mes cd sur mon poste de musique, Sean Paul animait donc ma room pour ce soir. Habituellement j'aurais pu m'improviser une petite chorégraphie mais je l'avais encore en travers que mon copain soit sortie en ville avec une fille que je n'aimais pas. Pourtant elle ne m'avait rien fait mais c'était comme ça, je pouvais pas me la voir. Ma mauvaise humeur était de retour et elle continuerait si Nabil continuait de me fixer bêtement.

— Tu boudes encore pour 'tal ? Mouillait-il ses lèvres.

— Archi pas. M'étalais-je sur mon lit deux places.

— T'es une mytho. Ricanait l'autre goinfre.

— J'aime pas cette fille ok ? Avouais-je.

Une forte douleur en bas de mon ventre revenait à la charge et je grimaçais de douleur lorsqu'elle s'augmentait au fil des secondes, foutu règles de filles. On avait beau prendre des cachets histoire de faire passer la pilule rien à faire. On terminait toutes en boule dans nos lits.

— Ça va pas ? S'inquiétait mon corse.

— C'est rien, j'ai juste mal au ventre, trucs de filles quoi.

Accolé à ma taille, il déposait ses lèvres sur fine peau de mon ventre, effleurant mon piercing en diamant de mon nombril. Il descendait légèrement plus bas, coinçant ma peau entre ses dents afin de y laisser apparaître un suçon. Il alternait ensuite quelques morsures ainsi que des bisous, toujours au même endroit. Bizarrement je ressentais quelques coups de chaleur et je ne savais pas si c'était le chauffage de ma chambre ou bien simplement moi mais j'avais horriblement chaud.

— T'aurais pas une feuille- désolé j'savais pas que vous-

Plus que gêné mon petit frère referma illico la porte de ma chambre, laissant un lourd silence apparaître dans la pièce. Mais quel malaise.

— Alors là on peut être sûr qu'il va nous balancer.

— Il le fera pas. Continuait-il ses baisers un peu plus haut, précisément dans le creux de mon cou avant de reposer sa tête contre mon ventre.

— On en sait rien Nabil. Soupirais-je.

Imrân allait tout balancer à notre mère et j'allais finir par l'avoir sur le dos.

— Faut que j'te parle d'un truc. Changeait-il de sujet.

— Je t'écoute. Glissais-je ma main dans ses cheveux fraîchement coupée.

— La dernière fois qu'on est allé au resto avec ton p'tit, il m'a parlé de toi.

Super.

— À c'que j'ai compris vous êtes en froid lui et toi. Tirait-il une conclusion. Il pense que tu l'aimes ap.

— C'est qu'il est pas si con que ça enfaite. Souriais-je en coin alors que Nabil tapait vraiment la gueule.

Il était pas du genre à vouloir parler sérieusement aussi, j'avais pas l'habitude.

— J'parle sérieux là. Disait-il.

Moi aussi.

— C'est ton frère, y'a des trucs qui se disent pas.

— Tu vas pas me dire que Yanis te saoule jamais ? Pouffais-je, prenant toujours la discussion à la légère.

— Si, mais pas au point de lui dire que j'aimerais qu'il bouge de la maison. Argumentait mon corse.

— Ah parce que maintenant c'est moi la méchante ?

Il venait me faire une morale alors qu'il n'était pas le mieux placé.

— J'ai pas dit ça-

— De toute façon tu connais pas l'histoire alors t'a rien à dire. Le virais-je de mon corps afin de me relever de mon lit.

— C'bon tu vas pas m'faire la gueule pour ça ? S'énervait-il.

Si justement. J'appréciais moyennement qu'il se mêle de ce qu'il ne le regardait pas. Au fond ce n'était pas ses affaires.

— Rentre chez toi Nabil.

Je lui ouvrais la porte de ma chambre pour lui faire comprendre qu'il devait s'en aller.

— Q..quoi ?

— T'es pas sourd à ce que je sache.

— Tu déconnes ? Fronçait-il ses sourcils.

— Vete ! Tapais-je ma main droite sur son torse.

— Ok j'décale mais vient même pas m'voir après ça.

— Oui oui allez c'est bien. Refermais-je ma porte derrière lui.

J'étais vraiment la pire des connes, mais que voulez-vous, mon caractère de merde venait de parler pour moi et je ne pouvais pas aller lui courir après. Tout me paraissait logique.

[...]

𝐋𝐲𝐜𝐞́𝐞 𝐃𝐨𝐢𝐬𝐧𝐞𝐚𝐮, 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬 - 𝟎𝟕𝐡𝟓𝟎

Mon bus venant de s'arrêter tout juste devant mon lycée, je réajustais mon sac à dos avant de franchir le portail grisâtre de mon établissement scolaire. Je nichais mon menton dans le col de mon manteau à cause du vent frais qui circulait sur Corbeil. Si pour une fois mon meilleur ami tapait sa plus belle forme ce n'était pas du tout mon cas, j'étais de mauvaise humeur. J'avais tenté d'aller m'excuser auprès de mon petit copain pour la réaction excessive que j'avais eu il y'a trois jours sauf que je m'étais bien faite rembarré. Normal en même temps. Trois longs jours que Nabil m'évitait et ce con n'avait même pas l'air déprimé, au contraire. Lui aussi affichait ses plus beaux sourires à notre groupe d'amis alors que dès que j'arrivais vers eux pour dire bonjour, ses petites dents se rangeaient très vite. Et ça m'énervait encore plus qu'il fasse ça parce que je ne supportais pas qu'il m'évite. Force tête que j'étais, j'avais de nouveau tenté d'aller adresser la parole à mon copain qui soufflait directement en me voyant arriver.

— On peut parler-

— Eh ça m'soule j'ai un truc qui m'bourdonne dans l'oreille là. Me coupait-il.

Ok je vois. Il jouait aux gamins.

— Nab-

— Rah ouais il est coriace en plus zeubi.

Évidemment la sonnerie matinale s'était mise à sonner, il ne me restait que quelques secondes avant que Nabil ne me file entre les doigts.

— Tu comptes m'éviter toute la journée ? Soufflais-je.

— Peut-être bien. Me poussait-il sur le côté afin qu'il puisse passer.

Voilà pourquoi je n'aimais jamais faire les premiers pas, on se faisait toujours recalés salement sauf qu'aujourd'hui c'était moi qui était en tort et j'allais devoir me rattraper.

— J'me disais bien que y'avais eu un truc entre vous. Débarquait Rafaël en encerclant ses bras autour de mes épaules.

— Ouais, je l'ai viré de chez moi et-

— Mais c'est quoi qui va pas chez toi ? Le mec est à fond sur toi, et toi tu le recales dès qu'il s'intéresse à toi ? Mais reste solo dans ces cas là !

— Je t'ai pas demandé de m'enfoncer-

— Viens, faut qu'on bouge sinon le prof de maths va nous tomber dessus. M'embarquait Rafa jusqu'à notre salle de classe.

Je n'avais suivi qu'à moitié le cours, tout ça parce que je dessinais n'importe quoi dans mon cahier de mathématiques et que mes pensées étaient rivés sur mon petit copain. La matinée avait été très longue et ennuyante, Nabil n'avait pas arrêté de m'éviter dès que j'essayais d'aller vers lui donc j'avais fini par capituler et rester dans mon coin pour ne pas infliger ma mauvaise humeur de la journée aux autres. C'était le mieux à faire de toute façon.

Mon après-midi s'était terminé par deux heures entières de français à devoir écouter mon professeur énumérer son cours, que je n'avais qu'à moitié écouté par manque de concentration. Dès que j'avais entendu l'alarme de mon établissement sonner, j'avais filé prendre le premier bus en direction du centre commercial. Une fois mon cadeau dans mes bras je m'étais empressé de prendre un autre bus qui me conduirait pas loin de chez moi. Arrivée à bon port j'avais terminé à pied parmi les rues de ma ville, vagabondant les trottoirs déserts de Corbeil. Ces derniers jours les températures avaient pas mal chutées et il n'y avait plus autant de monde dehors qu'avant. On était tous pressé de rentrer chez soi maintenant.

— Wesh la plus moche je te dépose ?

Trop concentré dans ma bulle je n'avais pas remarqué que Stan alias S-Pion venait de débouler depuis sa vieille voiture, empruntée à son père. Ce dernier roulait lentement au rythme de mes pas.

— C'est bon je vais marcher-

— Allez monte, la nuit va pas tarder à tomber. Freinait-il.

— Tu passe devant le bâtiment de Nabil ?

— Je te rappelle que ma tour est juste derrière la sienne.

Après tout j'irais beaucoup plus vite en voiture qu'à pied. J'acceptais volontiers de monter avec lui, le remerciant de me prendre sur son passage.

— Tu te trimballe avec une peluche ? Scrutait-il d'un mauvais œil ma trouvaille.

— C'est pour Nabil.

Un fin sourire se dessinait sur ses lèvres, laissant échapper un petit rire que je lui retirais bien vite après l'avoir assassiné de mes yeux chocolats. Le trajet fut très vite, Stan se garait sur le parking, je le remerciais une nouvelle fois avant d'aller retrouver mon petit copain. Je n'avais pas le choix que de suivre le chemin des escaliers comme son ascenseur était toujours en panne depuis cet été.

Ça faisait bientôt dix minutes que je m'étais pointé devant la porte de l'algérien et que j'hésitais à toquer à sa porte, tenant fermement son future cadeau. Je lui avais acheté un panda en peluche sur un coup de tête. En fait c'était surtout pour ne pas débarquer les mains vides chez lui.

J'inspirais donc un grand coup avant de toquer enfin à sa porte. Et oui, sa sonnette ne marchait plus depuis des lustres. Visiblement cet immeuble n'était pas en bonne état. Le corse rappliquait à la minute où j'avais déposé mon poing contre sa porte rouge d'appartement. Son visage n'affichait aucune expression et il restait là sans m'adresser un mot. Apparemment ça allait être à moi d'entamer un dialogue.

— Salut..Claquais-je timidement, plantant mes yeux dans les siens.

— C'est qui ? Intervenait une voix enfantine que je connaissais très bien.

— Personne. Répondait Nabil, ne quittant pas ses yeux des miens.

— Je me suis mal comporté avec toi et j'en suis désolé. Ça m'a juste énervé que tu prennes parti pour le morpion.

— Et du coup t'essaye de m'acheter avec ça, en pensant que j'vais tout oublier ? Pointait-il méchamment son panda du doigt. Tu m'prends pour un con ou quoi ?

Mon sale caractère m'ordonnait de l'envoyer bouler tandis que mon bon côté me conseillait de me résonner. Il était énervé et c'était normal mais je supportais mal le fait qu'il élève sa voix sur moi.

— Vasy parle j'ai pas ton temps Maha. Se plaignait-il.

Légèrement piqué par sa réflexion je ne pu m'empêcher de me vexer.

— Tu sais quoi ? Je sais même pas pourquoi je suis venu te voir parce qu'on a beau faire des efforts avec toi tu t'en fous complètement.

Et voilà qu'il me rejouait la carte du silence radio. Là j'avais eu ma dose, je voulais bien faire des efforts mais fallait pas pousser.

— Eh reviens là..M'attrapait-il par la taille, rapprochant sa tête de la mienne. Je te taquinais c'est tout.

J'avais bien vu.

— J'espère pour toi que tu vas accepter le panda parce que j'ai pas claqué mon argent pour rien. Râlais-je dans ma moustache, espérant qu'il allait aimer son cadeau.

— Fais voir un peu. Prenait-il sa peluche entre ses mains. T'sais que j'ai passé l'âge de dormir avec aç ?

J'en étais consciente. Il allait sûrement la laisser traîner dans un coin perdu de sa chambre mais tant pis. Ça m'apprendra à vouloir faire des cadeaux.

— Il est quand même style mais j'te garantit pas que j'dormirais avec.

Du moment qu'il finit pas sous ton lit c'est tout ce qui compte.

— Cimer p'tit ange. Déposait-il ses lèvres sur l'aile de mon nez.

Un fin sourire naissait sur le bout de mes lèvres, c'était une mission réussi pour moi.

— Range-moi ses chicots, c'est pas parce que j'dis merci que j'ai digéré ce que tu m'as fait. Reprenait-il son air sérieux.

Alors là il abusait..qu'est-ce qu'il voulait de plus ?

— Si tu t'emballes dès que j'veux casser ta petite carapace, j'vais finir par devenir fou moi.

Et je le savais. C'est pour ça que je venais baisser mes yeux sur mes chaussures, je savais que j'avais tort et je me sentais honteuse.

— Tu sais que tu peux m'parler à cœur ouvert ? M'assurait-il. Si tu m'parles pas, j'peux pas deviner ce que tu penses. C'est toi depuis le début qui me dit que c'est important de se confier.

« De se parler » plutôt. Je disais ça dans le sens que c'était crucial de se parler dans une relation, ras le bol des couples fantômes. Si tu commences à tout déformer on a pas fini. Il était complètement à côté de la plaque mon bébé.

— Si on doit se dire les choses on le fait, même si ça plaît pas à l'autre. Me disait Nab. J'm'en fous des conséquences mais j'veux plus de mythos entre nous.

— Bien. Sifflais-je dans ma langue paternel.

— T'es la seule meuf que je connaisse qui panique à parler de ses sentiments. T'es vraiment un cas.

— Et bah c'est pas de ma faute, t'avais qu'à acheter un mode d'emploi pour comment être une petite amie parfaite. À la base j'avais pas prévu de m'attacher, c'était pas dans mes plans ça.

— Vasy ferme là. Ricanait Nabil en ébouriffant ma chevelure brune.

Guettant l'heure qui tournait sur mon téléphone, je me rappelais que ma mère terminait plus tôt le travail et que je devais donc rentrer dans pas longtemps avant qu'elle ne m'appelle pour me passer un savon. Le temps que je rentre à la maison elle serait déjà déjà sous la douche, c'était sa petite habitude qu'elle prenait en rentrant de son boulot. Je prévenais Nabil de mon départ, bénéficiant d'un bisou sur le sommet de mon crâne et d'un « fais attention » de sa part, je quittais pour de bon son immeuble en direction de ma maison.

Je marchais une bonne dizaines de minutes jusqu'à ce que j'aperçoive les portes du hall de mon bâtiment me saluer de loin. Je lâchais un juron dans ma moustache lorsque j'aperçus Ivan adossé contre l'un des murs de mon immeuble. Il devenait vraiment lourd à m'atteindre patiemment devant chez moi, c'était vraiment pesant et je commençais à me demander si il n'allait pas venir tous les jours. Je ne voulais pas que Nabil le crame en train de stationner devant ma tour.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Me plantais-je devant lui.

— Il est au courant ?

C'était lui tout craché, répondre totalement à côté de la plaque.

— Très bien tu veux pas répondre à ma question. Faisais-je style d'avancer pour pénétrer dans le hall.

— Arrête de faire l'enfant ! Empoignait-il mon poignet gauche qu'il serrait légèrement.

Je lui ordonnais de me lâcher en parlant assez fort pour que quelques personnes nous remarque. Bingo. Il me relâcha directement de sa prise.

— J'espère que tu tiens ta bouche et que t'es pas aller dire à ton p'tit copain ce que tu gardais pour moi. Me fusillait-il.

— Comme je vois que tu me fais pas confiance on peut toujours arrêter tout ce bordel, si tu veux. Le défiais-je, même si je savais qu'il refuserait catégoriquement.

— Hors de question, y'a qu'à toi que je peux demander ça et je sais que t'es une personne de confiance.

Ouvrant sa parka de sport il plongeait l'une de ses mains dans la poche droite de son manteau, ressortant un téléphone à touche de première qualité qu'il me tendait. Qu'est-ce qu'il voulait que je fasse avec ça, j'avais déjà un portable qui me convenait largement.

— C'est sur ce téléphone là que je t'appellerai si j'ai besoin. Me tendait-il le smartphone que je pris entre mes mains. C'est avec ça aussi que je te dirais quand m'amener le paquet, c'est bon pour toi ?

J'hochais simplement de la tête en guise de réponse. Le malgache reprenait sa route me faisant un signe de main en partant. Bon débarras.

Je rentrais dans mon immeuble en me dépêchant de prendre l'ascenseur fraîchement réparé il y a une semaine. Quand j'arrivais enfin à mon étage je cavalais jusqu'à ma porte, introduisant mes clés d'appartement dans sa serrure.

Pénétrant à peine dans ma maison je retirais mes chaussures de la journée que je laissais devant l'entrée avec celle de mon frère et de ma mère. Je lançais un bref bonsoir à ma mère avant de lui demander où se trouvait mon insecte préféré, qui apparemment ne donnait aucun signe de vie. D'habitude il m'aurait déjà gonflé rien qu'en m'attendant derrière la porte d'entrée pour m'embêter. Sauf qu'il n'y était pas et sa chambre était vide pour le moment.
Continuant ma quête sur Imrân qui avait plutôt l'air d'être d'humeur à faire un cache-cache, j'arrivais par hasard devant la porte de la salle de bain pour me laver les mains et lorsque j'ouvris la porte j'eus un frisson en plein corps en sentant une bonne quantité d'eau tomber sur ma chevelure lisse ainsi que mes vêtements. J'avais pris soin de lisser mes cheveux ondulés ce matin et le morpion venait de me donner une raison pour le tuer.

— Alors là t'a intérêt à courir vite. Attachais-je mes cheveux trempés en un chignon bâclé, à l'aide d'un élastique que je portais à mon poignet.

— J'ai le temps vu la vitesse à laquelle tu cours. Se marrait mon petit frère en filant illico jusqu'au salon.

— Si vous voulez vous défoulez c'est dehors ! Nous grondais notre mère dans sa langue natale.

Je m'empressais de filer à la cuisine remplir une grande bouteille d'eau pendant qu'Imrân prenait une longueur d'avance à descendre dans le hall de notre immeuble. Je quittais en vitesse la maison, allant cavaler les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée où mon frère siégeait sans aucun scrupule. Il n'avait même pas cherché à se cacher et c'était tant mieux. J'ouvrais donc en douceur ma bouteille que je renversais sans pitié sur mon petit frère, après m'être tapé un marathon de cinq minutes intensives de course poursuite devant un bon nombre de grands de notre bâtiment.

— J'ai juré vous êtes des gros gamins. Intervenait l'un de nos jeunes voisins en voyant mes cheveux plus que trempés.

Le temps d'être monté à l'appartement quelques habitants de mon bâtiment étaient descendus pour fumer et discuter entre eux.

— Et on assume. Se marrait mon petit frère aussi mouillé qu'un rat sous la pluie.

— Tient-toi bien prêt parce que la prochaine fois je vais pas te louper. Foudroyais-je mon petit frère qui rigolait à me voir essorer les pointes de mes cheveux.

Je remontais donc à l'appartement pour me prendre une bonne douche pendant que le morpion se tapait la causette avec des voisins de l'étage du dessous.

[...]

𝟐𝟏𝐡𝟑𝟓

Par je ne sais quel miracle, ma mère était de sortie avec de vieilles copines à elle, ce qui me laissait donc le champ libre pour inviter mes deux copines, Hana et Naoual. Comme toutes adolescentes qui aimaient se peter le bide, on s'était commandé des pizzas pour la soirée puis les filles avaient acheté pleins de cochonneries sucrés avant d'arriver jusqu'à chez moi. Hana avait débarqué en un pyjama de petite-fille devant ma porte tandis que Naoual avait débarqué en une tenue de sport. À croire que l'on allait pratiquer une activité physique alors qu'on allait simplement manger et se raconter les derniers potins du lycée. Comme j'étais un minimum charitable j'avais préparé un plateau repas à l'avance pour mon frère que je lui avais apporté dans sa chambre. Quel magnifique sœur j'étais pour quelqu'un qui s'était prise un véritable bain à dix-huit heures.

La sonnette de l'appartement se mit à sonner et je soufflais d'avance en entendant la voix de Karim résonner dans le couloir du palier de mon étage. L'entendre se plaindre me fatiguais d'avance et je n'étais pas d'humeur à recevoir une migraine à cette heure. Il allait finir par se fatiguer à force de sonner dans le vide, il m'arrivait de faire ce coup là à des voisins lorsque j'étais un peu trop posé dans mon canapé ou quand je commençais tout juste à vouloir démarrer une sieste dans ma chambre.

— Masha'Allah le pyj bob l'éponge ! Me complimentait Lukas, non autorisé à rentrer.

Je rêve où mon amie des bacs à sable venait d'ouvrir ma porte à ces individus ? En plus ce n'était même pas un pyjama du célèbre dessin animé avec l'éponge jaune, j'avais simplement un t-shirt imprimé avec sa tête dessus que je portais avec un jogging noir. Visiblement Lukas était toujours dans l'abus.

— En plus vous bouffer des pizzas ? J'ai bien fait de venir. Rentrait Nader après m'avoir tapé la bise sans mon autorisation.

Il n'y avait qu'une petite partie des garçons, seulement Lukas, Nader et Karim étaient venu. Je ne voyais ni mon copain ni mon meilleur ami, je retenais fortement.

— Où sont les autres ? Posait Hana.

— J'sais pas. Mentait Karim qui dirigeait ses mains vers l'un des cartons de pizza.

Je lui pinçais vivement l'une de ses mains afin qu'il nous dise la vérité, il croyait tout de même pas qu'on allait croire à un baratin pareil ?

— Pas de vérité pas de nourriture. Tranchais-je. Alors c'est à toi de voir.

— Kemil gère de la femelle, Stan garde sa reuss, et Bilna révise à fond son bac. Tarik a cramé qu'il a séché les cours la semaine dernière. Nous confiais Karim que j'accordais cette fois-ci à manger.

Tant de mystères pour ça ? Je me doutais bien que ce jour finirait par arriver. Nabil loupait souvent les cours pour aller traîner je ne sais où avec ses amis, il cachait les appels de la direction du lycée en empruntant de nombreuses fois le téléphone de son grand frère pour effacer tout les appels, sauf qu'il avait fini par se faire prendre.

— On le verra plus pendant longtemps alors. Ajoutait Lukas. Askip il s'est pris le choux avec son grand donc ça risque d'être tendu chez eux.

Je prenais quand même conscience que je n'allais plus pouvoir aller voir mon petit ami en dehors du lycée, l'idée me saoulait déjà mais je préférais qu'il bosse vraiment au lieu de s'amuser à faire le con et sacrifier son année scolaire. Au fond ce n'était pas si mal que son frère soit au courant de tout. Nabil passait son diplôme dans quatre mois tout juste, j'espérais de tout cœur avec lui qu'il allait l'avoir. « Faut que j'rende mon papa fier et que je puisse donner le sourire à mon grand frère ». C'était ce qu'il répétait tout le temps lorsque l'on passait nos soirées à imaginer nos vies futures. Lui, se voyait vivre à l'étranger dans un pays ensoleillé alors que moi je me voyais encore dans mon quartier jusqu'à mes vingt-trois ans minimum. Mais bon on sait pas ce que l'avenir nous réservera. Peut-être que j'allais finir riche avec un bel appartement luxueux situé sur la capitale.

M'ennuyant un peu je décidais d'envoyer un message à Nabil, voir si il était occupé ou non. J'avoue que sa belle tronche commençait à me manquer même si on s'était déjà vu dans la journée.

À Nabil :
Tu bosses sur quoi ?

M'apprêtant à verrouiller mon portable je fus surprise de voir qu'il vibrait déjà, signe que le corse restait toujours autant près de son téléphone.

De Nabil :
J'vois que ça balance..j'fais du français

À Nabil :
Dis-moi si t'a besoin de mon aide

De Nabil :
J'ai juste b'soin de tes lèvres sinon j'm'en sort plus que ienb

Ne sachant pas quoi répondre à son message je le laissais en plan par pure honte, je ne m'habituais toujours pas à son langage crû et je crois que je ne m'y ferais jamais.

— Fais pas cette tête là, on pourrait croire que t'es constipé. Marmonnait Nao' en me donnant un coup d'épaule.

Le rouge me montait vite aux joues et je tentais tant bien que mal de cacher cela en me buvant un verre d'eau fraîche. C'était dingue comment Nabil arrivait à me mettre dans des états pas possible parfois. Je me rendais même pas compte à quel point j'étais attaché à ce garçon alors que notre relation ne datait que depuis quelques mois.

— Mettez de la zik un peu. Demandait Karim.

Nao' s'exécuta. En étendant les premières paroles d'une chanson mélancolique, elles me rappelaient certains chapitres de mon livre que je lisais chaque soir avant de m'endormir.

T'a préféré me lâcher et ne rien voir, comme si tu t'en fichais de tout,
T'es l'origine de toutes mes larmes, la cause de mes balafres,
T'a beau crier tous les soirs, espérant que j'vienne à ton secours,
J'te jouerais le coup de l'aveugle et du malentendant,
M'donnant l'impression d'être dépendant de notre propre indépendance

Jamais je n'aurais pensé que mon histoire avec Nabil irait aussi loin dans les années futures.

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