•21•
« Pas d'intimité, chez nous tout se sait, ton histoire devient la nôtre et la sienne devient la tienne. »
𝐋𝐲𝐜𝐞́𝐞 𝐃𝐨𝐢𝐬𝐧𝐞𝐚𝐮, 𝐓𝐚𝐫𝐭𝐞𝐫𝐞̂𝐭𝐬 - 𝟏𝟔𝐡𝟎𝟎
Quittant pour de bon le terrain de mon lycée je traversais le parking bondé de voitures et vit mon père au loin derrière le volant de son véhicule avec Rima qui s'était mise à côté de lui. Je passais la semaine entière chez mon père et je ne revenais que le dimanche soir dans notre appartement familial. Le seule bémol était que ma demi-sœur allait passer sa soirée avec nous puisqu'il était sois disant prévu depuis longtemps qu'elle vienne passer une nuit chez son père.
— Cómo ha ido tu día ? Me questionnait mon père.
— Bien.
— Tu m'avais pas dit que t'avais quelques amis canons. M'interpellait Rima avant même que je n'ouvre la bouche pour lui dire bonjour.
Évidemment elle avait dû me voir avec Ivan en train de rôder devant les grilles de mon lycée, on s'était simplement dit bonjour puis je l'avais fuis comme une fillette, m'appuyant sur le fait que mon père passait me récupérer pour me barrer au plus vite.
— On se calme. L'arrêtait mon père avant de poser ses yeux sur les miens, remplis d'incompréhension. On a croisé Ivan avant de venir te chercher et elle fait une véritable fixette depuis. Me confiait mon père.
— Tu pourrais pas me le présenter ? Me demandait-elle timidement, tenant son sac à main sur ses genoux.
— Qui..Ivan ? Bégayais-je avant de comprendre réellement qu'elle était intéressé par mon ancien ami d'enfance. Il a dix-neuf ans et toi quinze.
— Et où est le problème ? Ripostait Rima. Quand j'en aurais vingt-
— Sans vouloir te vexer t'es pas du tout son style et en plus de ça il préfère les filles avec du caractère. Se ramenait mon frère à notre conversation.
Ce dernier me fit un clin d'œil et je ne pus m'empêcher de faire rouler mes yeux. Il est vrai que mon frère était au courant de toute cette histoire parce qu'il avait eu le malheur de tomber sur un message assez « intime » et j'avais eu le droit à une véritable série de questions auquel j'avais dû répondre de force, si je ne voulais pas qu'il aille tout répéter à notre mère. En y repensant mon frère était une vrai balance.
— Ah..b..bon ? S'empressait de lui demander ma demi-sœur. Si c'est que ça alors..
— Il kiffe pas les petites fragiles..L'enfonçait le morpion qui prenait un malin plaisir à la remettre à sa place. Il aime pas trop le genre de meuf qui pleure pour un gâteau raté. Faisait-il allusion à l'un de nos souvenirs d'enfances passé ensembles.
Je me retenais follement de rire pour ne pas pimenter les choses. Je sais pas ce qu'il lui arrivait mais il était bien en forme et surtout d'humeur à faire chier les autres. Mais bon je m'en plaignais pas parce que ce n'était pas moi qu'il embêtait pour une fois.
À peine rentré à la maison je filais à la salle de bain me prendre une bonne douche avant de me faire avoir par miss Rima qui prenait pour habitude de rester une éternité sous la douche. Imrân avait allumé la sono à mon père afin de mettre un peu d'ambiance dans l'appartement, à entendre le rythme de la musique je devinais qu'il avait dû mettre un des titres très connu du rappeur 50 Cent. Pratiquement tous les garçons de ma classe l'écoutaient mise à part mon meilleur ami qui avaient ses artistes bien à eux. Je récitais le peu de paroles en anglais que je connaissais tout en me savonnant le corps que je rinçais après avoir effectué une minute de rap dans ma douche. Une dizaines de minutes plus tard après m'être vêtue d'une tenue confortable je libérais la pièce au prochain. J'allais à ma chambre, débarrasser mon lit que j'avais mis en pagaille en rentrant, lorsque mon sac de cours s'était renversé involontairement. Je le remettais à sa place juste à côté de mon bureau puis je repartais au salon regarder la télé avec mon petit frère.
[...]
Sur un énorme coup de tête mon père voulait que l'on aille dîner dehors, tous « en famille » je cite. Le morpion souhaitait manger italien tandis que Rima avait une folle envie d'un hamburger bien frais, comme moi bizarrement. Sauf que j'avais déjà prévu mon programme de ce soir, m'entamer des restes de notre frigo devant une nouvelle série policière et bien évidemment en ayant mon meilleur ami par téléphone en visio, voilà ce que j'appelais passer une bonne soirée. Je n'avais aucune motivation à devoir me supporter la princesse de Paris et mon petit frère en prime, je n'étais pas d'humeur.
— Alors on mange quoi ? Débarquait Imrân en s'enfilant un sweat pour se protéger du froid.
— Je sais pas vous mais moi je reste ici. M'étalais-je dans le canapé du salon, faisant style d'être fatigué.
— Qu'est-ce que tu me dis ? Tu vas venir avec nous alors va mettre ton manteau. M'ordonnait mon père après avoir enfilé à son tour une vieille parka de grand père.
— J'ai un devoir de maths à finir et c'est toi-même qui dit que les cours sont plus importants que toute activités, nan ? Tentais-je de sauver ma mise. Et puis Rafaël doit m'appeler dans la soirée pour m'expliquer quelques points que j'ai pas compris.
Après m'avoir longuement fixé il se décidait enfin à me donner une réponse.
— D'accord pour cette fois, mais laisse ton portable en son je t'appellerai dans la soirée. M'avertissait-il.
Vous pouvez applaudir la meilleure mytho de la famille Rivera.
Pendant que le reste de la famille s'habillait pour affronter le froid, je décidais de me prendre un apéro en solitaire devant ma télé. J'avais tenté d'appeler mon imbécile de meilleur ami qui venait de me faire faux bond en n'ayant pas décroché son téléphone. J'allais donc passer ma soirée seule devant ma série qui commençait tout juste. L'histoire était typique, un groupe de flic qui s'occupait d'attraper les criminels de leur pays. La série restait tout de même intéressante. J'arrivais enfin au moment fatidique où l'on allait découvrir l'identité du meurtrier et telle une mauviette je me mettais à lâcher un petit cri aigüe après avoir entendu du bruit derrière la porte d'entrée. Je me disais que j'étais sûrement devenue paranoïaque mais lorsque que j'entendis la porte de notre palier résonner jusqu'à mon canapé, je me senti obligé de joindre Nabil dans de telles circonstances. Le temps qu'il se bougeait les fesses à me répondre, j'avais diminué le son de la télévision.
— Je dormais ta race. Décrochait mon petit copain.
— Il est à peine vingt-et-une heures-
— J'men fou. Râlait-il dans le combiné avec sa voix d'endormi hyper craquante. Bon qu'est-ce que tu me veux ?
Visiblement il est de très mauvais poil quand on le réveillait.
— Je crois que y'a quelqu'un derrière ma porte d'appartement. Me mordais-je la peau de mon pouce à l'idée d'avoir un malade derrière chez moi.
Pensant qu'il allait trouver de quoi me rassurer ce sombre con se mettait à pouffer de rire. Visiblement il était irrécupérable. Je pouvais mourir dans la seconde et lui se tapait sa meilleure barre de la soirée.
— M'dis pas que tu te mate le truc de New York et ses crimes ? Me posait-il plus sérieusement.
— Si mais-
— Ça t'rends paro les trucs comme ça, maintenant tu flippes et c'est moi qui vais devoir t'avoir au téléphone jusqu'à ce que tu t'endormes. Se jouait-il le parfait scénario que j'allais lui faire dans une dizaines de minutes.
— Imagine que c'est un tueur à gages qui m'attend derrière la-
— Bébé..tu flippes toujours pour un rien et tu te fais trop de films. Soufflait mon copain. Faut vraiment que t'arrête les séries policières.
Je ne me faisais pas de films puisque j'entendais de nouveau un autre son provenir du couloir de mon palier.
— Je te dis que y'a quelqu'un derrière la porte ! Passais-je l'intégralité de mon stress sur lui.
— Tu cris sur qui là ? Montait-il en pression pour un rien.
— Tengo miedo..Me reculais-je au maximum dans le fond de mon canapé.
— Bon j'arrive. Finissait-il par soupirer en raccrochant par la suite notre appel.
J'avais dû rester un bon quart d'heure à l'attendre avant qu'il ne toque à la porte que j'ouvrais directement pour l'accueillir. Il rentrait en trombe dans l'appartement, ne cessant de me répéter qu'il n'y avait personne devant la maison ni devant mon bâtiment. J'avais pas rêvé.
— Tu vois que y'avait rien. Soupirait une énième fois Nabil.
— Mouais. Tournais-je mon visage de gauche à droite, peu convaincu.
Il rapprochait son visage du mien, collant nos deux fronts puis mon nez que je caressais contre le sien. Il fermait toujours les yeux face à ce geste pour terminer par sourire bêtement avant de joindre ses lèvres aux miennes par manque d'impatience. Car oui, j'aimais prendre mon temps mais cet adolescent se montrait très impatient quand il s'agissait d'attendre un simple bisous. Baiser qu'il accentuait dès la première seconde où mes lèvres s'étaient retrouvées contre les siennes, cet insolent venait d'introduire sa langue dans ma bouche sans mon autorisation. Alors que je lâchais un petit grognement voilà qu'il se mettait à placer l'une de ses mains maudites derrière ma nuque afin de faire durer plus longtemps notre moment. J'allais manquer de souffle et il s'en fichait complètement.
— Attends..Gémissait-il, les lèvres toujours scotchées aux miennes.
— Mais j'ai plus de souffle Nabil..Le repoussais-je à contre cœur tandis qu'il pinçait fermement ma lèvre inférieur.
Alors que je mettait fin à notre baiser j'entendais la serrure de la porte principale retentir dans la pièce, y compris le bruit des sacs de courses avec lesquels mon frère rentrait. C'était clairement la merde. Ils venaient tous de rentrer un peu plus tôt que prévu et Nabil était là, debout dans mon salon.
— Oh salut Nabil ! Se réjouissait l'insecte de retrouver mon petit ami ici.
— On a finalement décidé de rester à la maison pour pas que tu- Qu'est-ce que..Sourcillait mon père en ayant vu mon petit copain stationner dans son salon.
— C'est Nabil, un ami de Maha. Mentait mon frère.
À la tête que mon père faisait il avait dû penser que Nabil et moi étions plus qu'amis mais visiblement il remballait vite son jugement.
— Hmmh..Acquiesçait mon père. Vous voulez restez dîner avec nous ?
Bien sûr que non en plus il a déjà mangé il y a une heure.
— Avec plaisir. Acceptait bêtement Nabil malgré mes nombreux appels de phares qu'il avait volontairement esquivé.
Mon père déposait donc les trois cartons de pizza sur le plan de travail de la cuisine, il réchauffait la première au micro-ondes, demandant ensuite à ma demi-sœur de mettre la table. J'essayais une dernière fois de lancer quelques coups d'œil à mon petit copain mais il n'avait pas l'air de vouloir comprendre ce que je voulais lui dire, du moins il en faisais exprès.
— Et ça va ça se passe bien le lycée avec elle ? L'interrogeait mon père après l'avoir invité à s'asseoir à table.
Voilà que je venais de m'étouffer avec un morceau d'olive de ma pizza, ce qui portait à confusion vu que mon père me toisait bizarrement. J'étais vraiment la seule conne à pouvoir être capable de mourir à moitié à cause d'un bout d'olive.
— On est pas dans la même classe..mais à ce que j'vois elle gère plutôt bien. Lui répondait Nabil en m'adressant un sourire en coin.
« Plutôt bien ». Je gérais carrément oui !
— Oui bah on est pas obligé de parler de moi pendant toute la soirée, si ?
— Détend-toi un peu, j'apprends à te connaître comme tu ne me dis jamais rien. M'enfonçait mon père.
— Comme ça j'suis pas le seul. Entendais-je marmonner mon copain.
C'était plus fort que moi. J'avais du mal à me confier, en fait j'aimais pas ça. À quoi ça sert de parler de ses problèmes aux autres quand ils ne peuvent rien y faire ? Rien du tout. Depuis petite je gardais tous mes problèmes pour moi, c'est peut-être parce que j'avais peur de me faire juger par les gens, à vrai dire j'en savais rien.
[...]
Le lendemain.
On avait décidé d'aller squatter chez notre ami Issam avec Nabil et les autres. Au départ, il était prévu que l'on se regarde un film à la télévision mais vu les agités de service qu'on se coltinait ce soir, notre séance ciné allait sauter. Certains s'installaient sur le sol par manque de place pendant que d'autres se posaient sur le canapé du salon dont Adrien, Rafaël, Nabil et moi.
— Chui plus trop chaud pour un film en fait. Se désistait Tonio.
— On a qu'à faire le jeu de la bouteille sinon. Proposait Adrien en me donnant un léger coup d'épaule que Nabil prenait d'un mauvais œil.
— Évite ça aussi. Le reprenait Nabil avant de se mettre entre nous deux.
Issam s'en allait quelques minutes à sa cuisine afin de récupérer une bouteille vide. Nous nous mettions bien en cercle avant de commencer. Naoual se portait volontaire et je devinais très bien qu'à sa tête elle avait peur de tomber sur quelque chose de complexe. La bouteille venait à présent de tomber sur Tonio.
— Vous voulez pas qu'on fasse un poker plutôt ? Disait Issam.
— Je vais tous vous coucher. S'emballait le petit blond.
— J'en suis pas si sûr. Le rembarrais-je.
— Tu veux faire une partie pour qu'on vérifie ? Me souriait-il avec son sourire de débile.
— Une prochaine fois. Lui lançais-je un petit sourire mesquin.
— C'est mort. Bronchait mon corse, les yeux rivés sur ma personne.
Je rêve.
— Vasy c'est bon on en parlera c'soir. Crachait mon copain. Et grouille-toi de faire ton gage Issam, on a pas toute l'année !
— Comment ça c'est mort ? Pensais-je à voix haute en oubliant complètement la présence des autres.
Quelle idiote j'étais.
— Moi j'veux pas de problèmes hein. Se levait Adrien vers la cuisine, les mains en l'air.
— T'en aura pas t'inquiète. Lui répondais-je du tac au tac avec un ton assez agacé que je n'avais pas prévu du tout. Et comment ça tu veux pas que je fasse une partie de poker avec lui ? Pointais-je du doigt mon camarade de classe.
— T'sais très bien je t'ai déjà dit. Grognait Nabil sans me donner plus de détails.
En réfléchissant un peu, je commençais à voir d'où venait le problème. Adrien avait confié à Nabil qu'il était tombé amoureux de moi pendant nos années de primaire, chose qu'il m'avait toujours caché et depuis cette révélation mon corse n'appréciait pas trop de me voir avec lui.
— On avait huit ans-
— Bah crois-moi que rien n'a changé. M'affirmait-il, l'air sûr de lui.
Je ne pouvais m'empêcher de pouffer de rire. C'était impossible. Adrien ne m'aimait pas et puis il était sur une jolie terminale du lycée, je n'étais pas du tout son style, je le savais.
— Ah ça te fait rire ? Se vexait mon petit copain.
— Mais Nabil c'était qu'un gamin, il a changé depuis et puis je suis pas du tout son type.
— T'a naïveté m'étonnera toujours..Soufflait Issam.
— Fait ton gage toi ! L'engueulait Nabil avant de se remettre sur notre sujet.
— Je suis pas naïve-
— T'es une putain de naïve c'est un truc de ouf. Hallucinait-il en frottant ses paume de mains sur son visage.
Pas si naïve que ça puisque j'avais bien remarqué à l'époque que Ivan me kiffait en secret.
— Bon bah nous on va vous laisser. Nous disais les autres, tous en cœur.
— J'en reviens pas que tu me fasses une scène pour ça. Soufflais-je bruyamment en sentant la migraine des problèmes arriver.
— Donc si demain j'me fait un truc avec une pote ça va pas te déranger ? Grognait-il contre mes lèvres.
— Non. Faisais-je mine de m'en foutre.
Et comment que ça me dérangeait mais c'était plus fort que moi, ma fierté parlait à ma place.
— Ok bah on verra ça demain alors. Se braquait-il en chopant son sac et son manteau.
— Tu vas où ?
— Ça s'voit pas ? Me répondait-il méchamment, se dirigeant vers la porte de sortie qu'il prenait la peine de faire claquer.
Il croyait qu'il allait me filer entre les doigts au beau milieu d'une dispute ? C'est pas comme ça que ça marchait. J'attrapais donc à mon tour mes affaires avant d'aller rattraper l'autre imbécile qui se trouvait déjà en bas de l'immeuble.
— La politesse tu connais ?
— Eh vasy bouge, j'ai même pas envie d'me prendre la tête avec toi.
— C'est déjà fait-
— Bon à plus. Traçait-il sa route pour aller je ne sais où.
Coño. D'un pas énervé, je me dépêchais de rentrer chez moi car la nuit n'allait pas tarder à se coucher et puis pour une fois j'avais envie de profiter un peu de mon frère. On s'était pas mal engueulé ses dernières semaines et je voulais qu'on mette les choses à plats. J'étais pas toujours cool avec lui, je m'en rendais compte mais il était tellement chiant parfois.
Après une bonne longueur de marche j'apercevais la jolie vue de mon bâtiment ainsi que la lumière de mon hall déjà allumé d'avance par un passant. M'apprêtant à y pénétrer à l'intérieur, je fus surprise de tomber sur mon ancien ami d'enfance en train d'attendre sagement comme un con contre l'un des murs de mon immeuble.
— C'est pas trop tôt. Râlait-il, une fois m'avoir vu arriver. T'a passé une bonne journée ?
— Génial. Répondis-je d'un ton ironique.
— Et tu me demandes pas comment s'est passé la mienne ? Jouait-il les victimes.
— Fous-moi la paix. M'arrêtais-je en plein chemin à cause de son gros corps qui me bloquait la route.
En plus de me faire perdre mon temps il me barrait maintenant mon chemin.
— J'ai besoin que tu fasses un truc pour moi. Continuait-il de me bloquer l'accès à la porte du hall de mon bâtiment.
— J'ai pas le temps.
— Et bah trouve-en. Balançait-il. Faut que tu gardes ça pour moi. Ouvrait-il son manteau, laissant apparaître ses poches d'intérieurs.
C'était donc ça. Il portait quelques grammes de stupéfiants sur lui et il voulait que je garde sa merde chez moi. Si j'acceptais, tout ça allait m'attirer pleins de problèmes et si je refusais il allait me faire du chantage, c'était bien son genre.
— C'est non. Lui répondis-je sans aucun temps de réflexion.
— Juste un mois ou deux..mon pote s'est fait chopper-
— Bah justement j'ai pas envie d'avoir la police chez moi et encore moins d'avoir ma mère sur le dos.
Je n'imaginais même pas le bordel que ça ferait si ma mère tombait par hasard sur un sachet de drogue dans ma chambre. Elle me tuerait.
— Parce que tu crois qu'elle sera pas sur ton dos en apprenant que tu sors avec le fils d'un bandit ? Souriait-il malicieusement.
Comment il pouvait être au courant ? Il n'avait encore jamais vu Nabil et il n'était pas sensé savoir l'identité du père à mon copain.
— Mais-
— Je te l'ai déjà dit, tout finit par se savoir ici. Disait-il en réajustant sa veste. C'est comme ça, toutes tes histoires deviennent celles des autres.
J'étais totalement perdu. Je repensais à ma dispute de tout à l'heure avec Nabil, également à ce qu'il penserait si jamais il apprenait que je gardais de la drogue chez moi. C'est sûr qu'il mettrait un terme à notre relation. Sauf que je ne pouvais pas prendre le risque que notre couple soit affiché par Ivan, notre relation devait rester secrète aux yeux de mes parents. Je savais qu'en concluant un pacte avec Ivan j'allais le regretter et peut-être même faire des erreurs mais il le fallait.
— Je te prends juste un sachet, ni plus ni moins. Annonçais-je sûr de moi.
— Tu vois quand tu veux. Me tendait-il un de ses paquets que je glissais illico dans mon sac à dos.
Il reprenait sa route comme si de rien était, me laissant comme une conne juste devant mon immeuble. Je remontais donc à la maison me taper un sprint jusqu'à ma chambre pour cacher le paquet d'Ivan que je cachais sous le sommier de mon lit. Je n'en revenais pas que je gardais ça juste en dessous de là où je dormais. J'avais intérêt à m'assurer que ma mère ne fasse pas le ménage dans ma chambre, il le fallait.
Où je prenais le risque de m'attirer des ennuis ou bien je prenais le risque de faire couler mon unique relation. Et ça c'était hors de question.
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Au passage on est bientôt 22k, je vous remercie 🤗
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