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« Accompagne-moi dans la danse, on y verra nos pertes et la fin du cycle »
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Marbella, 08h11
Les reflets du soleil frappaient ma peau, tapant également contre ma paire de solaires que je portais en début de cette belle matinée qui commençait. M'étant exposé sur le mini balcon de ma grande chambre, je fermais un instant mes yeux, profitant du bruit de la nature et non du vacarme matinale auquel j'étais habitué depuis mon arrivée en Espagne. Je n'allais pas tarder à descendre en bas prendre mon déjeuner avec le reste de la troupe parisienne. Naël dormait encore à poings fermés lorsque mes jambes avaient quitté notre lit et je préférais le laisser faire la grasse matinée même si il avait horreur de ça, mais il avait besoin de repos. J'avais encore en travers le fait qu'il soit apparu à l'improviste à cause d'une simple première page de magazine, c'était ridicule. Il m'avait toujours fait confiance jusqu'à présent et j'avoue que le comportement de monsieur Nabil n'arrangeait en rien notre situation. La villa venait de frôler l'engueulade la veille, entre le premier qui lançait des piques toutes les deux minutes pendant le dîner et le deuxième qui lui renvoyait la balle par ses regards accusateurs, l'ambiance était devenue plus que lourde. J'ai bien crû que les deux allaient finir par se taper dessus. Naël n'était pas du genre à se disputer pour si peu, il laissait couler les choses en temps normal et attendait que tout passe contrairement à moi qui préférait régler mes problèmes directement. J'avais eu la malchance d'avoir hérité de certains traits de ma mère à la naissance et je ne compte plus le nombre de disputes ou de désaccords que j'avais pu avoir avec Nabil à l'époque. Nous étions comme le feu et la foudre. Je vous laissais deviner qui était qui.
Une dernière vague de vent chaud dans mes cheveux, je retournais à contrecœur à l'intérieur enfiler un bas de pyjama pour descendre convenablement rejoindre les autres dans leur déjeuner. Je refermais discrètement la porte derrière moi, marchant à pas de loups jusqu'aux escaliers que je déambulais en une fraction de secondes. Un simple signe de main aux garçons en guise de bonjour, je filais à la cuisine me chercher les céréales que seul Sohan et moi-même mangions et que nous avions cacher au fond d'un placard au cas où un goinfre taperait dans notre stock personnel Bizarrement je ne trouvais pas mon fameux paquet bleu marine à sa place habituel et je savais que S-Pion le rangeait par automatisme à sa place après chaque utilisation. Je m'approchais donc de la table en scrutant ce que chacun avait pris pour son petit déjeuner et aucun d'eux n'avaient utilisé mon paquet de céréales. Cependant je remarquais que la chaise sur laquelle mon ex avait l'habitude de se poser lors des repas était vide, ce qui voulait forcément dire qu'il mangeait au jardin en plein soleil, je ne voyais que ça.
Je sortais donc un instant de la salle à manger, faisant coulisser la porte coulissante qui menait sur la terrasse et la piscine. J'apercevais directement l'accusé de dos, assis bien tranquillement sur un transat de plage en écoutant la radio espagnole. Avançant jusqu'au voleur de petit-déjeuner, ma cible virait au rouge dans mes yeux lorsque que je la vis mettre sa cuillère remplis de mes céréales dans sa bouche. Le pire était que mon paquet bleu était littéralement couché par terre et je devinais bien qu'il ne restait plus rien pour moi ou alors un simple fond qui n'était que le reste de poudre de mon propre déjeuner. Me plaçant juste en face de mon ex, je me permettais d'arrêter sa musique joviale qui allais plutôt me mettre un peu plus de mauvaise humeur que je ne l'étais déjà. Ce con gobait la dernière bouchée de mes propres céréales restantes dans son bol avant d'avaler d'une traite son lait coloré à la couleur du chocolat. Une goutte de lait glissait du coin de ses lèvres, il la rattrapait en passant sa langue dessus afin de la faire disparaître. Le salaud.
- T'a mangé toutes mes céréales ? Claquais-je mon talon gauche contre le sol carrelé de la terrasse.
- Nan regarde..Prenait-mon paquet bleu qu'il secouait d'un geste vif pour me montrer qu'il en restait encore alors qu'au crépitement du paquet ce n'était que de la poudre et rien d'autre. Y'en a encore.
Je me pinçais l'arrête du nez, me demandant si il plaisantait ou non. Il n'avait pas ce petit sourire sournois et malin au contraire il paraissait plus que sérieux et osait même froncer ses sourcils alors que c'était plutôt à moi de le faire.
- Te fous pas de moi, y'a plus rien Nabil..t'a tout mangé. Passais-je une main sur mon visage en soufflant bruyamment.
- Ouais bah tu vas pas crever de faim non plus, t'es pas contente tu vas t'en racheter. Avait-il le culot de râler après avoir ramassé son bol ainsi que l'emballage en carton dans lequel il s'était servi des minutes plus tôt.
Pas de pichenettes sur le nez, pas de balayettes ni de sourire imbécile, ce n'était pas son jour à lui non plus à ce que je vois.
- Tu crois vraiment que j'ai le temps ? Sinon je serais déjà allé en acheter cabrón ! M'emportais-je face à la situation plus que pénible.
J'avais horreur que l'on touche à mes affaires surtout quand il s'agissait de la nourriture. Il sait que je mange toujours la même chose et il a fallu qu'il tape dedans évidemment, Nabil la tête en l'air refait surface.
- Pour de la bouffe tu me traite de bâtard ?! Me grognait-il dessus alors que je me trouvais déjà à quelques mètres de lui, ayant avancé jusqu'à la porte que je traversais en vitesse.
Montant à l'étage pour trouver chemin à ma chambre et choisir ensuite ma tenue d'aujourd'hui, j'entendais l'autre vermine me rattraper dans le couloir et taper sa crise de bonhomme offensé. J'avais refermé la porte de ma chambre en prenant bien la peine de l'avoir claqué pour qu'il comprenne qu'il pouvait se la fermer, sauf que je n'avais pas prévu qu'il continuerait à râler dans le couloir alors que d'autres dormaient encore à cette heure-ci. Heureusement son grand frère l'avait repris dans la foulée car ça aurait été moi qui l'aurait repêché jamais je ne lui aurais parlé calmement et vous savez autant que moi que tout serait parti en troisième guerre mondiale.
[...]
M'ayant appelé sur le chemin du retour, je fus ravi de répondre à l'appel de mon morpion préféré. Il me racontait ses dernières nouvelles dont l'une qui attirait particulièrement mon attention. Il pensait que notre mère avait refait sa vie.
- Tu crois qu'elle a quelqu'un ? Interrogeais-je mon petit frère en continuant de me sécher les cheveux.
- J'en sais rien..on peut s'attendre à tout avec elle. Mais avoue que son comportement est bizarre, elle m'appelle toute les semaines sans me tailler ni en me traitant d'imbécile bourchouflu. Se questionnait Imrân sur le comportement anormal de notre mère.
Ma mère était toujours célibataire et j'en avais la certitude. Simplement, son attitude envers nous changeais depuis plusieurs semaines et l'on trouvait cela suspect de sa part étant donné qu'elle était toujours crue dans ses mots que ça soit avec notre père ou nous-mêmes. Elle avait clairement la pêche, elle était souriante et prenait même le temps de sympathiser avec ses voisins, chose qu'elle n'avait jamais accomplie depuis au moins ma naissance. Bien avant d'être divorcé de mon père, elle était déjà d'une humeur de chien mais ce fût pire quand elle apprit la liaison de mon père. Je n'avais jamais vu une telle agressivité dans ses mots, ni pour moi ni pour mon frère ou ma sœur, le padré avait pris tellement cher. Mais il l'avait cherché. Je me souviens de cet journée là comme si c'était hier. Nous approchions l'été et je venais de terminer ma semaine en beauté avec un week-end bien programmé que j'avais prévu de passer avec mon meilleur ami. Étant en deuxième année de collège, je rentrais des cours en bus sous l'aile d'un de mes camarades de classe qui prenait la même ligne que moi. Pensant que j'allais passer une soirée banale à la maison, j'avais très vite déchanté en entendant des éclats de verres provenant de la cuisine, se briser en milles morceaux. J'avais pénétré timidement dans l'appartement familial et mon domicile s'était retrouvé en un véritable champ de bataille. Cette scène fut l'une des plus traumatisante de mon enfance puisque pour la première fois j'avais retrouvé ma mère en pleine nuit, pleurer dans la salle de bain à chaudes larmes. À savoir qu'elle ne pleurait jamais, en tout cas pas devant moi et la voir toute fragile me changeait complètement de d'habitude comparé à son dur tempérament de tous les jours.
- Faut pas rêver, sa bonne humeur restera pas vu qu'on passe les fêtes chez le padré. Se coupait-il dans son élan. Et qui dit papa-
- Dit problème. Terminais-je sa phrase où nous nous mettions à rigoler ensembles.
Nous étions resté une dizaine de minutes en ligne avant que l'un de nous ne raccroche le téléphone. Je quittais ma chambre pour aller dans celle de Béa qui traînait encore à choisir une simple paire de chaussures. Son portable était en haut-parleur, une femme parlait derrière le combiné.
- Maman c'est encore un raté. Soufflait l'argentine en enfilant des escarpins que je lui avais montré du doigt pour qu'elle les essaye. Souviens-toi du dernier qu'elle nous a présenté, un vrai boulet, il n'avait même pas de boulot ni d'ambitions.
- Tu pourrais faire un effort pour ta sœur quand même. Râlait son interlocuteur.
- Ce n'est pas ma sœur, c'est la fille de ton conjoint avec qui tu t'es mariée. Je n'ai qu'un frère dans ma vie. La reprenait la latina. Et je ne vois pas en quoi ma présence est obligatoire, ça sera simplement un dîner de cons, voilà tout.
Parler de sœurs me faisait penser que je ne m'étais toujours pas expliqué avec la mienne. On allait se revoir chez notre père pendant les fêtes ce qui voulait donc dire qu'on allait s'expliquer en pleine pleine période de Noël, super.
- On en reparlera plus tard, j'ai à faire. Raccrochait-elle son appel. On peut y aller. Attrapait-elle un de ses sacs à mains qu'elle plaçait au niveau de ses épaules.
Quittant son dortoir afin de rejoindre le rez-de-chaussée de la maison, nous croisions Lukas sur notre chemin qui parlait au téléphone avec sa grande sœur que j'avais rencontré une ou deux fois lorsque que je m'étais rendu chez lui pour aller récupérer quelques affaires à Nabil. Je continuais toujours de penser que les deux iraient parfaitement ensembles malgré leurs deux caractères opposés.
L'argentine et moi-même montions à bord de l'une des voitures louées par les garçons que la bourgeoise décidait de conduire pour cette fois. On avait prévu d'aller se faire masser dans un spa pour la matinée puis passer par la case shopping pour l'après-midi comme nous n'avions aucun rendez-vous professionnel pour la journée, quel miracle. J'allais pouvoir enfin me décompresser et prendre du temps rien que pour moi, chose qui n'arrivait pas souvent.
[...]
2006, Corbeil-Esonne
Comme il n'y avait plus rien dans le frigo de mon père, il nous avais emmené au restaurant Imrân et moi, il m'avait même proposé d'inviter mon meilleur ami à nous rejoindre dans le meilleur restaurant du coin qui préparait les meilleurs nouilles aux haricots noirs, l'un de mes plats préférés depuis la quatrième. La soirée était plus que bonne, pour les rares fois de ma vie je ne m'étais pas pris la tête avec mon petit frère, au contraire, nous avions mis nos différents de côté. Je rigolais même aux blagues débiles de mon frère et ce morpion en avait profité pour s'allier avec Rafaël qui prenait un malin plaisir à me tailler depuis le début de la soirée. J'étais presque sûr qu'il se vengeait du coup de la dernière fois. Monsieur avait voulu me forcer à venir l'accompagner à l'un de ses match de basket cependant j'avais déjà prévu de mon côté d'aller au cinéma avec Nabil et l'italien avait très mal pris le fait que mon copain passe avant lui, sachant qu'on s'était toujours promis depuis petits de ne jamais faire passer un petit copain ou une petite copine avant l'un de nous, et j'avais maladroitement trahi cette promesse. Et je peux vous dire que ce coño me le faisait payer très cher. D'abord parce qu'il avait catégoriquement refusé de se mettre à côté de moi alors que je l'avais invité, ensuite il n'avait pas voulu me passer le sel quand j'en avais besoin et j'en passe. À présent, il ne me parlait que pour m'enfoncer et cracher du venin sur ma personne avec le morpion qui me servait de frère. Rafaël pouvait changer d'humeur de temps à autre, un coup il rigolait à l'une de mes conneries puis il se remettait directement à me bouder comme si sa rancune était réapparu tout d'un coup. Malgré ce petit accrochage, je savais très bien que d'ici ce soir je recevrai mon message de bonne nuit, comme tous les soirs depuis que nous avions eu un téléphone portable. C'est vrai que mon meilleur ami n'était pas très démonstratif ni tactile mais il avait sa façon à lui de me montrer que notre amitié valait plus que de l'or. Pour vous dire que j'avais littéralement mis une année entière pour comprendre que lorsqu'il m'ébouriffait les cheveux ce n'était rien qu'un signe d'affection. À savoir qu'il n'aimait ni les câlins ni les bisous sur la joue, du moins seulement quand j'avais quelque chose à me faire pardonner et qu'il me donnait donc carte blanche.
- Et votre mère sinon, comment elle va ? J'ai beaucoup de mal à la joindre. Nous confiais mon père.
À la base il avait encore son numéro au cas où il aurait un imprévu mais ma mère avait fini par le bloquer de son téléphone. Ça lui arrivait de le débloquer quelques jours puis le remettre sur la touche de départ quand elle n'était pas d'humeur à voir son nom s'afficher sur l'écran de son portable.
- Peut-être qu'elle a pas envie de te parler- AHH MAIS T'ES MALADE ! Couinait-il comme un enfant alors que je ne lui avais donné qu'un simple coup de pied.
- J'ai toujours dit qu'elle était pas net. En rajoutait Rafa.
Et toi un bel enfoiré.
- Et toi tu dis rien ? Quand c'est elle qui me frappe c'est jamais grave ! Se plaignait mon frère auprès de notre père qui se moquait ouvertement de lui.
- Mais ça c'est parce que t'étais pas désiré à la naissance mi gallina. Souriais-je à pleine dents. Ce sont les inconvénients, moi je suis aimé par les gens et toi non.
- T'es une putain de mytho ils étaient grave contents quand maman a appris qu'elle était enceinte de moi ! S'énervait le morpion pour un rien.
Pas du tout. Ma mère ne voulait que deux enfants mais elle a quand même tenu à garder le troisième et me faire l'honneur de devenir sa grande sœur adorée.
Fin du flashback.
[...]
Nabil
J'arrêtais pas de cogiter dans ma chambre en faisant les cent pas depuis une bonne trentaine de minutes. J'espérais me réveiller de nouveau et me dire que le mec de la chambre du bout du couloir n'était jamais venu jusqu'ici. Ce connard avait eu le culot de rappliquer son cul juste parce que je m'étais retrouvé en première de page avec mon ex, il me faisait tiep. C'était pas en traversant toute l'Europe que ça allait m'empêcher de rien tenter, au contraire. Il comprenait toujours pas que sa relation avec elle n'était rien comparé à la mienne, il avait pas connu tout ces moments à la laverie ni en bécane pendant tout le printemps-été des années qui passaient, c'était pas lui sa première fois. Il me faisait bien rire à jouer les mecs protecteurs alors que c'était qu'une chiffe molle. Je continuais toujours à croire qu'il venait pas de chez nous, ce con cachait un vice que je comptais bien découvrir. Je comptais me mettre sur le sujet à mon retour sur Paname. Quoi de mieux que de se renseigner auprès d'anciens en guise d'infos ? Les mecs parfaits cachent souvent le pire. Je le trouvais déjà bizarre à avoir deux téléphones portables, chez nous c'était le bigo le plus pourri qu'on utilisait pour la bibi sauf qu'il avait les deux mêmes, c'est Karim qui me l'avait dit. À chacun son espion comme on dit.
Pour le moment j'avais que deux petites informations sur lui. Il avait fait une grande école de droit et il avait rencontré ma princesse sur un tapis rouge. La seule chose qu'il avait pu lui apporter pour le moment c'était la vie de rêve. Moi, j'avais que fait de lui gâcher sa vie avec mes emmerdes et mes nombreux découverts, mon ange avait beau me dire qu'elle était heureuse à l'époque, je l'a croyais qu'à moitié. Je me rongeais toujours des péchés que j'avais commis, surtout celui de l'accident de voiture dans lequel j'avais embarqué son petit reuf, simplement pour quelques milliers d'euros qu'aujourd'hui j'aurais même pas accepté. C'est simple, je me dégoûtais. Maha et tous les autres m'avaient prévenu mais j'ai pas voulu écouter et résultat c'est moi qui me retrouvais sans rien maintenant, quel con j'avais été. J'aurais pas dû l'allumer sur un petit bout de papier, au moins je l'aurais peut-être jamais rencontré et je lui aurais pas entaillé le cœur comme j'avais pu le faire y'a des années. Son père m'adressait plus du tout la parole ce qui était logique, mais le plus chelou était que sa mère m'adressait encore la parole alors qu'elle était la première à pas pouvoir me saquer depuis le début. C'était limite si elle m'appréciait pas mieux en étant séparé de sa fille. Le monde était très louche. Rafaël me parlait vaguement, seulement quand il était d'humeur à causer sinon il vous envoyait chier à la minute où vous ouvriez la bouche. Lui-même m'en voulait, c'était son meilleur pote et on avait développé des petits liens après quelques années de cohabitation mais mon erreur avait tout fait foiré. Il m'aimait déjà pas trop au début de ma relation alors je crois que maintenant il me détestait. Rien qu'il me tordait le bide avec ses yeuz de sorcières.
[...]
Le Terminus, cité des Tarterêts, 2006
Ayant terminé les cours à dix-huit par mathématiques, mon veaucer était H.S après avoir trop réfléchi pour des calculs inutiles qui n'allaient pas me servir pour plus tard. J'avais profité d'avoir reçu deux petits billets par mon grand pour aller faire un tour au resto d'à côté où on avait l'habitude d'aller avec ma bande et quelques mecs de ma classe. C'était ensuite prévu que je passe la réssoi tout seul à la son-mai puisque Tarik avait quelques ienclits pour ce vendredi soir. Habituellement j'avais le sourire aux lèvres en sachant que c'était enfin le week-end et que j'allais enfin pouvoir décompresser sauf que mon programme fut bien niqué. Je pouvais pas passer ma soirée de ce soir avec ma gazelle parce que sa mère taffait pas de nuit et elle allait le lendemain pioncer chez son daron avec son p'tit reuf. Gros seum pour moi.
Me levant un peu trop vite pour aller recommander un truc à boire, je me prenais quelqu'un en plein chemin et la personne venait de me renverser la moitié de sa canette sur mon nouveau manteau que je m'étais payé avec mes propres économies. Je relevais la tête illico croisant les yeuz de mon poto Naïm, un reuf de ma tour.
- Tu peux pas faire attention tête de gland ?! Me levais-je en sursaut pour m'être pris de la boisson gazeuse sur mon manteau.
- Détend-toi c'est que du jus. Me piquait Naïm qui se rasseyait à sa place en sirotant tranquillement sa boisson de merde. C'est parce que tu vois pas ta gonz' que t'es aussi tendu ?
- J'men fou, j'en ai partout maintenant ! Et qu'est-ce qui te dit que chui en ple-cou ?
- La laverie ça te parle ? Jouait-il avec sa bouteille qu'il tournait dans sa main en faisant des petits cercles.
Et comment que ça me parlait..c'était notre QG avec l'arménienne.
- Je vous ai vu-
- Tu gardes ça pour toi ok ? Lui ordonnais-je. Si ça remonte aux oreilles de sa daronne tu pourras oublier ta part de l'offre.
- Et tu compte pas nous présenter ta meuf ? Me demandait Isaac. Chui sûr que-
- Vasy ferme-là un peu. Le coupais-je dans sa lancée.
- L'amour commence à te rendre toxique frérot, fait gaffe hein. Se marrait Naïm.
Moi au moins j'en avais une de nana.
[...]
Tarik était pas encore rentré à la son-mai donc j'en avais profité pour m'éclipser un moment chez Mahalia comme on allait pas se voir du week-end et que la semaine pro allait s'annoncer chargé vu que j'avais prévu d'aller au parlu voir mon père et j'enchaînais ensuite sur le terrain, filer un coup de main à mon reuf. Fallait pas que je reste plus d'une demi-heure chez Maha sinon j'allais me faire cramer par mon grand. Je lui avais pas dit que j'avais une go parce que j'imaginais déjà sa réponse, il allait me dire qu'il fallait mieux que je me concentre sur ma dernière année de lycée, que les amourettes ne servaient à rien et que les filles avec qui on pouvait sortir n'étaient pas fiables, et que c'était pas elles qui seraient à nos côtés le jour où l'on aurait une couille. C'est pour ça que je préférais d'attendre de voir comment évoluerait ma relation avec l'autre folle avant de me poser sur tout les dires de mon frère.
Je venais d'aller un instant au toilette et je retournais maintenant voir la latina qui bossait sur le plan de travail de sa cuisine. Je profitais d'aller l'embêter un peu comme j'allais pas revoir sa sale bouille pendant un petit temps
- De la pâte à cookies ? Baignais-je mon index dans le saladier pour goûter à sa préparation. Bah y'en a qui ont de la chance, tu m'en as jamais fait à moi.
- Déjà j'y vais pas par plaisir Nabil..Soupirait l'arménienne en commençant à créer ses boules de cookies sur son plateau de cuisson. Et puis-
- Mais t'es pas obligé d'y aller. Essayais-je de la faire changer d'avis. On en a rien à foutre du petit gosse de che-ri en plus.
- Mais pas ma mère. Revenait-elle à la charge.
Qu'elle retourne là-bas me plaisait pas. Sa daronne voulait qu'elles retournent à la maison blanche pour assister à un truc bidon, et le petit blond avait balance à sa mère que Maha s'était barré en plein babysitting, la brune s'était mangé une belle raclé par sa daronne. Et pour s'excuser elle avait prévu d'emmener sa fille chez la première dame pour se faire pardonner.
- Donc tu préfères te faire chier toute une soirée au lieu de te faire un ciné avec oim ? Balayais-je une mèche de ses veuch qui l'a gênait depuis qu'elle s'était mise à faire de la pâtisserie.
- La próxima vez cariño. Déposait-elle ses lips sur l'une de mes joues.
C'est ça rattrape-toi.
- Je m'en branle la prochaine fois je t'accompagne, j'ai pas confiance en ce mec. Rageais-je dans mon coin en guettant l'heure pour pas me barrer au même moment où sa daronne était sensé rentrer.
Guettant l'heure de très près sur mon téléphone, j'informais ma belle que je devais m'en aller et je lui faisais des derniers boussah avant de redescendre en direction de mon bâtiment. Fallait que je file vite pour pas me faire cramer par la bac algérienne que je comparais à mon grand.
[...]
Retour au présent.
J'étais sorti une heure ou deux avec Casper, on s'était acheté des bières dans une supérette d'à côté puis on était allé se poser sur la plage d'à côté. On s'était remémoré le bon vieux temps et Lukas m'avait même fait quelques confessions concernant l'anglais. Il disait qu'il l'avait déjà vu quelque part. Où ça il s'en rappelait plus mais il était sûr de l'avoir déjà croisé. Moi-même sa face m'était pas inconnu mais je voyais tellement de nouveaux visages que j'en oubliais certains. J'étais rassuré de pas être le seul à penser qu'il était louche et que son blablatage sur Ivry tenait pas debout, il mentait. Karim avait fait quelques recherches sur lui qu'il m'avait confié dans la soirée, le père de Naël était un putain de blindé aux as et sa reum taffait pas d'après ce que j'avais compris. Apparemment il était né en France sur la capitale puis il a bougé sur Londres quand il était tout petit. Donc il avait bien menti. Pourquoi s'être inventé une vie dans nos quartiers si il avait connu les trucs cinq étoiles, ça n'avait pas de sens.
- Va pas trop loin dans tes conneries..on vous connaît les Andrieu, butés dans leurs lancées quitte à tout perdre. Me disait Casp'.
- Qu'est-ce tu crois, tu crois que j'vais rester comme un con à regarder le beau temps passer ? Nan nan, à mon retour sur Paname je vais pas le lâcher. Avalais-je une gorgée de ma bouteille. Il a voulu faire le malin en ramenant sa vielle gueule ici, bah crois-moi que j'vais vite lui retirer ses petits sourires d'arrogants.
J'aurais su que cette idée m'emmènerait à ma perte, j'me serais mêlé de mon cul et de rien d'autre.
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Chapitre pas très top, j'espère en tout cas qu'il vous a plu 🤷🏾♀️
Je sais pas encore pour quand sera la suite mais elle est en cours.
PS : l'homme sur la photo est bien Naël 😉
(J'aurais besoin d'un petit renseignement : est-ce que quelqu'un saurait l'année approximative où Ademo et allé en prison ? L'info est pour ma fiction.)
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