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« Leurs deux corps réunis sous les draps formaient une bombe atomique »
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2006, Corbeil-Essonne

M'étant levé un peu plus tôt que d'habitude, j'étais allé bossé un devoir avec Hana, une fille que j'appréciais beaucoup depuis la primaire. Nous avions un exercice noté à réaliser en français et étant donné que les ordinateurs de chez nous ne fonctionnaient qu'une fois sur douze, on s'était donné rendez-vous ici. Après ça, j'avais ensuite prévu d'aller au cinéma avec mon meilleur ami, ce glandeur professionnel décidait enfin de sortir de sa grotte. Le soir, j'avais ensuite rendez-vous avec mister Nabil à la laverie, du moins si mes plans n'étaient pas modifies par ma mère puisqu'elle avait le chic de me donner quelque chose à faire quand j'avais déjà un plan de prévu. J'espère qu'elle n'allait pas me faire ce coup là, encore moins m'imposer une séance de babysitting, sur ce terrain là j'avais donné. Deux fois qu'elle m'imposait à la suite de garder un gamin d'une de ses collègues et deux fois que je devais annuler mes soirées nocturnes. Si ce n'était pas pour garder des gosses, fallait que je surveille mon petit frère de quatorze ans ou que je garde la maison en son absence, à croire que ma vocation dans la vie était d'être vigile. Ma mère était tous le temps sur mon cul et je commençais sérieusement à ne plus pouvoir la supporter, toujours en train de me demander ce que je faisais et où j'étais, c'est simple j'avais l'impression d'être fliqué. Et puis faut dire que son sale caractère et le mien n'arrangeait en rien notre relation, je pouvais pas me la voir et elle non plus je crois bien. Si elle pensait que je ne l'entendais pas se plaindre à ses copines au téléphone, sur ma nouvelle « phase » de l'adolescence.

Mon portable vibrait dans mon sac à dos, adossé contre la chaise sur laquelle j'étais assise. J'ouvrais la petite poche de devant et le prenais entre mes mains. Pas de bol. Je décrochais illico par peur de me prendre une tornade arménienne en rentrant à la maison ce soir.

- Oui ? Soupirais-je rien qu'à l'idée d'avoir sa mauvaise humeur sur le dos.

- J'ai besoin que tu me dépannes. Me balançait ma madré.

Qu'est-ce que je vous disais ? Toujours un moyen de ruiner mes plans.

- Si c'est encore un petit qui a besoin d'être assisté pour son popo c'est mort !

- Hecho un esfuerzo..Osait-elle soupirer alors que ce n'était pas elle qui avait dû accompagner un enfant à aller à la selle. C'est un gentil petit garçon de neuf ans.

Génial.

- Il ne t'embêtera pas, ses parents sont même prêts à te payer-

- C'est bon tu peux m'envoyer l'adresse et les horaires par messages. La coupais-je dans son élan, satisfaite qu'elle ait employé la monnaie dans cette affaire.

Restait plus qu'à prévenir Nabil de mon nouveau programme, il allait définitivement me détester mais tant pis.

[...]

J'étais parti pour m'habiller en une tenue confortable mais nan, apparemment je devais faire bonne impression devant les parents du futur môme que je devais garder. Ma mère m'avait déposé en voiture chez la famille, elle ne s'était pas gêné pour se barrer vite fait et aller rejoindre ses amies je ne sais où dans Paris. La maison du petit « Maxence » était bien grande..on se croyait dans un mini palais. Honnêtement, j'aurais pensé que le gamin serait un vrai petit con mais je m'étais bien trompé. Il était adorable et ne faisait aucun bruit. Je l'avais mis devant un film au salon et il regardait sagement la télé. On était bien tranquille tous les deux. Jusqu'à ce que son grand frère se la ramène. C'était un blond vénitien aux yeux verrons, son nom ? À vrai dire je m'en fichais pas mal et je n'étais pas venue pour faire connaissance, rien qu'à la mine ferme que j'affichais on voyait très bien que je n'étais pas d'humeur à parler. Mais ce n'était pas son cas d'après ce que je voyais. Voilà qu'il retirait son manteau et ses chaussures qu'il laissait sur le porte-manteau de l'entrée. Il se ramenait sur le canapé avec nous, obligeant même son frère à s'asseoir sur le tapis, pauvre petit. Ce malin allongeait ses bras des deux côtés du fauteuil pour faire style qu'il voulait se mettre à l'aise sauf que je n'étais pas conne, j'avais flairé d'avance le truc.

- Ça va il est pas trop chiant ? Pointait-il son frère de la tête, toujours concentré à regarder son film.

- Nan. Répondais-je sèchement.

Ce dernier se levait, allant chercher de quoi grignoter à sa grande cuisine américaine. Mon téléphone sonnait dans l'une des poches de mon jean et je fus ravi de voir mon contact « Cabrón » s'afficher sur l'écran de mon cellulaire. Je répondais directement afin de trouver une échappatoire face à l'autre guignol qui sortait déjà les couverts de ses placards.

- T'aime vraiment bien te foutre de ma gueule toi ! Crachait-il d'une voix à moitié grisaillée, sûrement du aux transports en communs. Préviens quand t'es pas chez toi aussi, et il te sert à quoi ton tél si tu réponds pas ? M'agressait-il dans la foulée. T'façon j'arrive dans deuspi, t'aura des comptes à me rendre.

- Co..comment ça t'arrive bientôt ? Paniquais-je en l'imaginant débouler dans la maison et tomber sur l'autre imbécile.

- Chui toujours au courant de tout bella. Rétorquait-il du tac au tac. Va mettre ton manteau, j'passe te récupérer.

- Nan mais att-

Il avait déjà raccroché.

- Tu t'en vas déjà ? S'incrustait le blondinet. Tu sais que t'es payé pour garder mon petit frère et non pour te barrer en plein travail ?

- T'es là maintenant, tu peux t'en occuper. L'envoyais-je bouler, m'en allant enfiler ma veste.

- Mais-

La sonnette du domicile retentissait, je m'apprêtais à aller ouvrir cependant le petit blond me devançait, il ouvrit la porte et tomba sur Nabil qui ne se dérangeait pas pour le dévisager longuement.

- Tu comptes gébou ton cul ou t'attend que je me déplace ? Grognait Nabil.

- C'est dommage..mes parents t'auraient bien payé. Se la ramenait l'autre con.

- On s'en branle. Lâchait le maghrébin, me tirant au passage par le bras pour me faire sortir de la maison.

Je remarquais qu'il était clairement sur les nerfs..était-il jaloux ?

En avançant vers son véhicule, je remarquais une ombre apparaître sur le côté conducteur, en réalité c'était son grand frère qui se trouvait caché dans l'ombre de sa propre voiture. Je lui disais bonsoir par politesse, je m'asseyais timidement sur le siège du côté gauche pendant que Nabil se plaçait juste à côté de celui de son grand. Celui-ci le prévenait qu'il devait s'arrêter chez un « ami » à lui, mais j'avais très bien compris qu'il s'agissait d'un collègue chez qui il devait passer pour récupérer sa came pour les prochaines semaines à venir. Tarik se garait sur le parking du bâtiment, nous laissant donc seuls pour une durée indéterminée. Le cadet de la fratrie sortait à l'extérieur se fumer une clope sur le capot du véhicule noir de son grand frère. Après cinq longues minutes assise à ne rien faire, je me décidais à rejoindre monsieur qui observait la Lune pendant qu'il recrachait la fumée de sa cigarette. Pas un regard qu'il détournait à mon égard, j'avais bien tenté de le taquiner en lui racontant une blague marrante que mon meilleur ami m'avait faite plus d'une fois mais visiblement elle n'était pas drôle pour lui. Il me faisait bel et bien la tête pour le coup improvisé du babysitting.

- Dis-le clairement si t'es pas intéressé. Beuglait-il en écrasant sa clope sous sa paire de Nike. J'veux pas perdre de temps et surtout pas me faire passer pour un con.

- Je t'ai dit que j'avais besoin de temps. Finissais-je par m'impatienter à mon tour, passant une main sur mon visage tandis qu'il se plaignait encore que je prenne trop de temps à me décider.

- Et bah cogite vite pour me donner une réponse à la fin de la semaine parce que j'vais pas t'attendre dix piges non plus. M'avertissait Nabil. J'comprend pas pourquoi tu te prends autant la tête..un simple oui ou nan, j'sais même pas pourquoi tu bloque là-dessus. S'agitait-il en shootant dans un petit cailloux de rien du tout.

Rafaël m'avait dit la même chose. Il ne me prenait jamais au sérieux quand je lui disais que j'avais peur d'avoir un petit copain. Pour moi tout était déjà clair dans ma tête, je n'avais pas envie de me mettre dans une relation qui allait durer un mois ou deux, je dis pas non plus que je voulais finir ma vie avec la personne, loin de là, mais il fallait un minimum de durée. En fait j'étais surtout dégoûté d'avoir été témoin de la relation toxique entre mes deux parents, c'est sur ça que je bloquais depuis le début. J'avais peur de m'attacher à une personne pour au final la virer de ma vie des semaines après. Dans ma tête, la réponse était clair et net mais dès que je voulais ouvrir la bouche toute mes inquiétudes refaisaient surface et je terminais par me braquer ou esquiver le sujet quand Nabil me demandait si j'avais finis par réfléchir ou non. J'avais vu beaucoup trop de fois ma mère se déchirer à cause de sa mauvaise relation avec mon père et je voulais pas de ça pour moi.

- Se poser avec une personne pour au final se séparer deux mois après c'est pas ce que j'attends. Le prévenais-je.

- Parce que tu m'prends pour quelqu'un de pas sérieux ? Se braquait légèrement Nabil, retirant son postérieur adossé à l'instant sur le capot de la voiture.

- Mais j'ai jamais dit ça ! M'énervais-je sur lui, comprenant qu'il avait encore pris de travers mes mots.

À peine on parlait et il s'enflammait pour un rien. Sa sensibilité et ma nervosité n'arrivaient jamais à collaborer ensembles.

- Tu l'as insinué. Accentuait-il en articulant sur sa prononciation. Si tu sais pas t'exprimer c'est ton blem.

- Va bien te faire voir-

- Arrête de crier, tu vas nous mettre tout le bâtiment à dos. Osait-il me corriger. Ça serait dommage que je sois obligé d'aller casser des têtes pour toi..hein ma poupée ? Me poussait-il sur le côté, un sourire narquois au bout de ses lèvres qu'il venait d'humidifier.

Pas étonnant que la moitié des filles de sa classe soient sur son dos. Ce con savait plaire et il le savait. Sa plus grosse cote tapait chez les filles populaires et celles de bon « statut » financier sauf qu'il n'y avait rien à faire, où elles se faisaient recaler ou bien elles n'osaient pas ouvrir leurs bouches, trop gênés pour aller parler à monsieur Andrieu. Nabil avait d'ailleurs tenté d'activer mes nerfs en espérant me rendre jalouse avec l'une de ses camarades de classe, qui était donc en terminale. Je ne connaissais pas son nom et il allait m'importer peu à ma vie. À quoi ressemblait-elle ? Une belle blonde vénitienne aux yeux bleus avec des cheveux fins et brillants tel une princesse sauf qu'elle n'était rien d'une princesse. Je savais simplement par mon fidèle espion Tonio que ses parents connaissaient mon père, comment je j'en savais rien mais j'allais bien finir par le découvrir. Mais pour revenir au fait, le maghrébin avait su me tirer les vers du nez en ignorant quelques messages à moi pour privilégier miss pimbêche qui lui prenait tout son temps. Le jeu n'avait duré qu'une seule semaine puisqu'Iris devenait beaucoup trop collante au goût de Nabil alors il avait finit par en avoir marre et la mettre définitivement encore pour une autre. Moi évidemment.

- Arrête de m'appeler poupée ! Le bousculais-je à mon tour afin de lui rendre son coup qu'il venait de faire subir à mon épaule gauche.

- Vous pouvez pas la fermer deuspi vous deux, c'est un truc de ouf ! Soufflait Tarik qui venait de descendre de l'immeuble.

Nous remontions donc à bord de son véhicule en direction de mon bâtiment.

[...]


Rafaël venant dormir à la maison, ma mère avait fait l'effort d'aller acheter des pizzas pas loin de notre bâtiment pour qu'il n'ait pas à devoir se taper des restes datant de la semaine dernière. Moi qui pensais que mon petit frère allait nous foutre la paix, j'aurais pensé passé une soirée tranquille avec mon meilleur ami mais d'après ce que je voyais elle n'allait pas être pour ce soir. Imrân avait rappliqué à la minute où ma mère avait franchi le seuil de la porte, avec ses cartons de pizzas à la main. Ayant reconnu l'odeur de la célèbre quatre fromages, ce goinfre ne s'était pas prié pour se jeter dessus. Il croyait vraiment que tout ce bon repas serait pour lui sauf que j'avais pas oublié ses soucis de constipation qu'il avait eu la veille, il était tellement bouché qu'il vomissait tout ce qu'il avait dans le corps. Et qui a dû nettoyer sa crasse ? Moi évidemment, Mahalia la bonne fée.

- Donc moi je mange un vieux reste de légumes et elle, elle a le droit à ça ? Désignait-il les cartons de pizzas d'une mine dégoûté.

- C'est pas moi qui suis bouché du cul. Le narguais-je en prenant un croc d'une quatre fromages.

- Et ça vient dire que chui méchant avec ma petite cousine mais toi..un vrai démon. Me taillait mon meilleur ami.

Je n'étais pas méchante avec mon frère, loin de là, j'aimais juste l'embêter c'est tout. Rien de plus.

- Vous alliez voir quoi sinon comme film ? M'interrogeait ma mère qui s'habillait déjà de son manteau puisqu'elle avait rendez-vous dans la ville avec des copines à elle.

- Jure, vous allez au ciné ?! S'exclamait le morpion en me postillonnant au visage un petit morceau de ses légumes que je lui renvoyais à charge de revanche. J'ai fait tout mes dev-

- Si ma mémoire est bonne tu as un contrôle en histoire que tu n'as pas révisé donc tu resteras ici. Le cassais ma mère.

En réalité le cinéma n'était qu'une couverture. Nous avions prévu d'accompagner Tonio à une soirée organisée chez sa cousine Deva que j'avais dû voir une fois ou deux lorsque j'étais de passage chez mon ami. Malgré mon envie ultime de débarquer en survêtement j'avais quand même fait l'effort de m'enfiler un jean noir et un t-shirt que je comptais garder caché sous une veste sportwear que je portais lorsque j'avais la flemme de m'habiller dans la semaine. Techniquement Imrân filerait dans sa chambre après son dîner, il y restera jusqu'au lendemain matin ce qui nous laisserais donc la liberté de pouvoir nous barrer d'ici Rafaël et moi-même. Tonio comptait venir nous chercher à moto d'ici les prochaines quarante minutes, on avait donc intérêt à nous dépêcher d'engloutir nos pizzas.

[...]

Sirotant un verre de soda, je me laissais enivrer par la bonne musique rythmé qui fredonnait dans la pièce. J'avais perdu mon meilleur ami en cours de route quand une vague de monde s'était ramené pour faire la fête, mais connaissant Rafa il devait sois être au balcon ou bien en bas de l'immeuble à tirer une taff avec le groupe de Nabil qui était redescendu en bas il y a un moment. J'avais d'ailleurs reçu un sms du concerné qui me demandait de descendre un instant parce qu'il avait apparemment quelque chose à me dire. Je prévenais ma copine Hanal de mon absence, la laissant seule en tête à tête avec la grande table à buffet. Je m'empressais de quitter l'appartement en marchant plus ou moins vite par curiosité de ce que j'allais entendre dans les deux prochaines minutes qui allaient suivre. J'optais pour le chemin des escaliers n'ayant pas du tout la patience de devoir patienter mon tour de passage puisque l'ascenseur de cet étage était déjà occupé pour le moment et je n'avais pas de temps à perdre. Atterrissant dans le hall de l'immeuble, la porte menant sur les escaliers claquait violemment derrière moi, j'y étais peut-être allé un peu fort. Chaque garçons présents s'étaient retourné vers moi pour me reluquer puis ils étaient tous retournés à leurs occupations à l'exception de Nabil, qui ne s'était pas dérangé pour observer mon postérieur lorsqu'il j'étais sorti du hall pour qu'on s'en aille s'isoler dehors. Ce dernier avait quitté ses jogging pour un jean bleu qu'il avait mis avec un simple haut noir imprimé avec notre numéro départemental situé au dos.

- Qu'est-ce que tu voulais me dire ? L'interrogeais-je, recoiffant une de mes mèches rebelles.

Moi qui pensait qu'il était de bonne humeur je m'étais trompé. Il avait plutôt l'air à cran et agacé sur les bords, qui sait, il avait sûrement dû apprendre une mauvaise nouvelle dans la journée.

- Rien, je voulais juste te voir. Me parlait-il à cœur ouvert.

- Quand je te dis que tu m'aimes trop. Le taquinais-je en souriant à pleine dent.

Nabil se posait sur l'une des voitures garés, il m'invitait à me joindre à côté de lui et je préférais refuser par précaution comme la voiture n'était pas à moi et que je ne savais pas à qui elle appartenait.
Nabil sortait un billet de cinq euros soigneusement plié qu'il tendait entres ses mains, me forçant à accepter de me faire rembourser pour la dernière fois. Ça le dérangeait vraiment de savoir que je l'avais dépanné en liquide une partie de ses courses, pourtant il n'y avait pas de quoi, ça me paraissait normal mais pas pour lui. Il n'y avait pas de honte à ne pas pouvoir rouler sur l'or, ça faisait parti de la vie. Fixant le peu d'étoiles présentes en cette nuit de semaine, je dérivais mon regard sur le téléphone au jeune corse qui sonnait à tue-tête. Je n'avais rien compris à sa conversation vu qu'il ne lâchait que des « hmmh » à chaque phrases que son contact lui prononçait. Raccrochant son appel il m'annonçait qu'il devait malheureusement s'en aller parce que sa belle-mère le réclamait, j'affichais une mine déçu et c'est peut-être pour ça qu'il me disait que nous nous reverrons cette nuit à notre endroit habituel. Déposant un bisous sur ma joue, il trainait des pieds jusqu'à la moto que son père lui avait sûrement prêté et s'en allait chez lui, me laissant retourner en haut avec tout les autres.

[...]

La pluie battant à toute allure contre le pare-brise de l'auto bus, je m'arrêtais à l'arrêt qui se trouvait à deux pas de la laverie. Mes cheveux maintenus dans une longue queue de cheval, ils valsaient derrière ma nuque mouillé par la flotte que j'étais actuellement en train de me manger pour un garçon en dernière année de lycée. J'avais cogité durant trois bonnes heures à tirer un trait sur mes craintes et j'étais maintenant sûr de ce que je voulais vraiment. Courant dans les rues nocturnes de ma ville, le led vert et jaune de la blanchisserie où était indiqué si le lieu était ouvert ou non, pointait le bout de son nez. Pour une fois à l'heure pour notre je ne sais combien de rendez-vous, je retrouvais Nabil assis juste à côté de la porte du fond, réservé uniquement aux membres du personnels de la laverie. Sa paire d'écouteurs à ses oreilles, il fixait le sol et murmurait des syllabes inaudibles d'une chanson de Fifty Cent qui résonnait dans la pièce. Me baissant à sa hauteur, je passais l'une de mes mains humides derrière son cou, ses iris se relevaient vers les miennes, scrutant par la suite mes lèvres qu'il regardait avec envie quelques secondes avant de les embrasser timidement et finalement s'arrêter dans son baiser. Se rendant compte de son geste il s'excusait automatiquement faisant rougir ses petites pommettes qui me faisait littéralement craquer. Effleurant l'un de mes pouces sur ses lèvres, je joignais les miennes aux siennes, lui arrachant un faible gémissement de plaisir contre mes lèvres. Nos lèvres formaient une parfaite alchimie sous la défaillante luminosité de la pièce qui clignotait chaque fractions de secondes. Ma main glissait un peu plus loin dans ses cheveux et il rapprochait mon visage du sien, m'attrapant fermement par la mâchoire. Nos langues se rencontraient enfin, le brun m'invitait à m'asseoir sur ses genoux que j'utilisais désormais comme nouveau siège. Toujours scellé à ses lèvres, je reculais mon visage du sien afin de rompre notre baiser qu'il n'était visiblement pas près d'arrêter maintenant alors mon souffle n'allait pas tarder à faiblir. Mes mains sur son torse le repoussait violemment et monsieur râlait après moi.

- Tu m'fais plus attendre hein ? Me murmurait-il entre deux baisers.

J'hochais la tête de gauche à droite ce qui le fit sourire. Qu'est-ce qu'il était beau quand il souriait.

« Il était sa Lune et complétait ses nuits chaque jours qui défilaient, leurs deux corps réunis sous les draps formaient une bombe atomique.

Fin du chapitre XV. »

« Maudit livre qui me ramenait au passé. »

Défilant la page suivante de mon livre préféré pour découvrir la suite de l'histoire, je n'eus pas le temps de lire les deux premiers mots que l'on m'arrachait mon livre des mains. Fronçant mes sourcils face à l'incompréhension de la situation, je relevais ma tête en direction des garçons qui ricanaient derrière leurs barbes. À coup sûr c'était Karim. Il était encore sur le cul que je ne lui adresse toujours pas la parole depuis notre partie de bowling.

Je montais à l'étage retrouver la chambre de mon ami que j'aimais et que je détestais à la fois. Ce malin venait d'allumer son enceinte, mettant sa chanson « Moi ça m'ira » en sourdine dans sa chambre. Je l'admirais hésiter entre deux chemises colorés qu'il avait déposé sur son lit, mon livre se trouvant juste à côté. Je pensais qu'il aurait plus d'imagination que ça mais non.

- Met la rouge. Me mêlais-je à son propre choix.

- Tu me fait plus la gueule ? Me demandait-il en passant une main dans sa tignasse.

- J'ai pas trop le choix si je veux récupérer mon livre. Souriais-je faussement.

Je pénétrais dans sa chambre qu'il partageait avec Samy, me posant sur son lit je repliais sa deuxième chemise qu'il ne porterait pas pour aujourd'hui. Karim avait prévu d'aller se balader en ville avec Nabil pendant que d'autres préféraient rester bronzer sous les parasols de la villa. Béa avait rendez-vous pas loin de la maison pour une séance photo et pour ma part j'avais un rendez-vous sur la capitale, j'allais devoir rencontrer un des PDG de la marque Versace qui était de passage en Espagne.

Récupérant mon bouquin, je quittais la chambre de Karim afin d'aller changer ma tenue pour mon entretien qui n'allait pas tarder à arriver. Je prenais une simple combinaison à col bateau couleur bleu marine à matière fine pour ne pas avoir trop chaud sur la route. Portant déjà le pendentif que mon père m'avait offert lors de mon cinquième anniversaire, je mettais en plus une chaîne en or décoré par mon signe du zodiaque. Quelques gouttes d'anti-cernes et de poudre matifiante ainsi qu'une légère touche de mascara, je me parfumais ensuite puis habillais mes pieds par une paire de talons noir que je mettais depuis plusieurs années maintenant. J'hydratais simplement mes lèvres à l'aide d'un baume. Je prenais mon téléphone portable et mon sac à main que je comptais me trimballer jusqu'en bas. M'apprêtant à descendre les marches, mes prunelles se figeaient sur la vue d'en bas qui me montrait mon ex petit ami bloqué devant la porte d'entrée qu'il venait d'ouvrir à mon copain actuel. N'Dirty qui se prélassait précédemment dans la piscine avait très vite rappliqué à l'entrée. La tension était plus qu'électrique. Rien que de dos Nabil était aussi tendu qu'un piquet et Naël tirait la gueule à des kilomètres, les deux se dévisageaient plus que mal et je sentais que le premier qui l'ouvrirait allait se manger un pain par l'autre.

- Nabil..tu..tu veux pas qu'on aille faire un tour dans le jardin ? Bégayait Issam en se raclant la gorge.

- Les hôtels sont pas trop loins tu devrais en trouver normal-

Alors qu'il pensait pouvoir refermer la porte à double tours, Naël venait de la bloquer en positionnant son pied dans l'encadrement de la porte d'entrée. Je descendais donc les marches à une vitesse folle, me plaçant entre les deux qui se fusillaient du regard tel un chat et un chien. Nabil n'était absolument pas décidé à vouloir laisser passer mon petit ami et je me trouvais dans l'obligation de devoir me mêler au milieu du problème.

- T'inquiète pas je prends pas beaucoup de place, je dormirais avec ma copine. Le piquait Naël, contournant Nabil et moi afin de rentrer dans la maison, roulant sa valise à la main jusqu'au salon.

Le londonien partait serrer la main à N'Dirty qui le fixait avec interrogation depuis son arrivée, comme toute personnes présentes dans cette pièce. Je me demandais vraiment à quoi il jouait. Il sait très bien qu'en étant ici il causerait une troisième guerre mondiale, premièrement parce que sa relation avec Nabil était plus qu'électrique et deuxièmement, il ne fallait pas qu'il s'attende à recevoir un tapis rouge de la part des autres garçons. La plupart d'eux l'avaient encore en travers du fait que j'ai pu mettre un terme à ma relation avec leur frère de cœur mais je m'en fichais, j'avais pris la meilleure des décisions et personne n'avait à me dire quoi faire ni à me juger. Au fond personne ne me comprenait.

- À quoi ça sert de toute façon, personne ne..Se stoppait Béa en descendant les escaliers, ayant aperçu Naël dans le salon. Je te rappelle. Finissait-elle par raccrocher son appel.

Pendant que Lukas escortait Nabil au jardin, je montais dans ma chambre au côté de Naël qui me suivait au pas. À peine arrivé dans mon dortoir qu'il m'enlaçait par la taille, essayant même de m'embrasser langoureusement par la suite sauf que je n'étais pas d'humeur. J'attendais des explications.

- T'avais pas une tonne de dossiers à boucler ? Fronçais-je mes sourcils. Tu peux jamais prendre de congés et du jour au lendemain tu débarques en Espagne.

- Parce que tu croyais que j'allais rester dans mon coin alors que l'autre en profite de se faire exposer sur les médias ? Montait-il sur ses grands chevaux. Chui pas un bouffon.

Il s'avançait vers la fenêtre de ma chambre, prenant appui sur celle-ci.

- Et comme par hasard vous tombez dans la même maison. Faisait-il mine de me reprocher la faute.

- J'allais pas partir à l'hôtel alors que j'avais déjà payé ma part. Grimaçais-je en passant une main sur mon visage, devinant parfaitement qu'on allait de nouveau se prendre la tête.

- T'a pas non plus demander à te faire rembourser. Me piquait-il à son tour.

Sentant que cette discussion allait me faire perdre pied et jouer en plus sur mon temps, je préférais filer à mon rendez-vous professionnel plutôt que de devoir supporter la mauvaise humeur de monsieur.

- Quand tu seras décidé à effacer ton comportement de connard, tu me feras signe. Beuglais-je en refermant la porte de la pièce.

Et c'est à partir de là que les périples arrivèrent.

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J'étais sensé poster le chapitre pour demain mais j'ai pas résisté.
Il ne reste plus qu'une semaine d'aventure Marbella et j'enchaînerais directement sur les périodes de fêtes. Que pensez-vous qu'il se passera ? 🤔
Est-ce que le chapitre vous as plu, j'attend votre avis sur :
- la relation d'avant entre Nabil et Mahalia ?
- l'arrivée et le comportement de Naël ?

Une chose à dire..vous n'êtes pas prêt.

Sur ce je vous souhaite un bon week-end en avance 🤗

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