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« Et il embrassait ses lèvres comme si elles étaient l'oxygène dont il avait besoin pour respirer »
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Mahalia

Terminant de nouer une robe de tapis rouge, je répondais à un dernier message de mon agent qui m'harcelait depuis une demi-heure afin d'être sûr que je venais bien à son événement populaire. J'aidais Naël à recoiffer quelques mèches raides de ses cheveux rebelles avant que nous sortions de notre appartement, retrouver le chauffeur de son père qui nous attendais soigneusement dans sa berling noir en bas de notre immeuble.
Monsieur allait ensuite se parfumer pendant que je récupérais une de mes pochettes que je gardais précieusement dans mon dressing. Je me dirigeais devant la porte d'entrée suivi de Naël qui talonnait derrière moi avec ses derbies chics qu'il portait tous les jours. J'ouvrais la grande porte puis pénétrais dans le couloir de notre palier. Naël fermait la porte puis il entourait son bras droit autour de ma taille, effleurant au passage mon manteau cotonneux. Nous prenions l'ascenseur qui nous déposais au rez-de-chaussée de l'immeuble, le chauffeur de famille de mon copain nous attendais juste devant sa voiture noir. Il nous serra la main et nous invita à nous installer après lui. Celui-ci allumait sa radio après avoir entouré sa taille par sa ceinture de sécurité.


[...]


Naël était encore derrière à discuter avec un collaborateur qui l'avait interpellé sur son chemin. Sans étonnement j'avais retrouvé mon ami Béa qui prenait plaisir à taper la pose devant les nombreux photographes venus de multiples pays. Elle avait assuré ce soir, elle s'était fait un jolie brushing et portait une robe pailletée sur une couleur crème, les manches longues de sa robe étaient recouvertes de dentelles et le bas de sa tenue également. Quelques sourires rayonnants pour ensuite reprendre son sérieux et taper une démarche de top modèle en montant les marches qui nous menais jusqu'au bâtiment de l'intérieur. Le temps de finir son numéro à la Gabrielle Solis, je retrouvais Naël qui faisait son crâneur à rester impassible face aux flash des projecteurs. Il me prenait par la main puis nous montions le tapis rouge devant la presse affolée par les nombreuses « stars », venus pour la soirée.

- T'es très belle chérie. Me complimentait mon brun qui ne tardait pas à me glisser un sourire en coin que je lui rendais.

Arrivé dans la grande salle remplis de beaux mondes, je retrouvais mon agent Pietro qui gloussait devant Béa qui venait de casser l'un de ses talons. Même si l'envie y était je ne préférais pas rire devant la latina pour ne pas m'attirer ses foudres de diablesses enragés. Mon portable vibrait dans ma pochette qui me servait ce soir de sac à tout faire. L'écran de mon téléphone affichait un message de ma sœur qui me demandait de passer chez Nabil, s'assurer qu'il ne soit pas en train de regarder un dessin animé avec sa fille alors qu'elle était sensé dormir à cette heure bientôt tardive pour son âge de petite fille. Je n'avais même pas le temps de lui répondre qu'elle m'appelait déjà, me suppliant presque de surveiller sa fille. Elle savait très bien qu'avec Nabil, Thaïs se sentirait en colonies de vacances étant donné qu'il se montrait très cool avec les gamins. Je disais à Inna de ne pas s'en faire mais sa paranoïa montait en grade donc je préférais mettre fin à cet appel en raccrochant sauf que mon aîné n'avait pas dit son dernier mot en m'engueulant par message puis en m'appelant deux fois d'affilée. Au bout d'un moment j'étais bien obligé de lui répondre.

- C'est bon je vais y aller mais arrête de m'appeler toute les deux secondes aussi ! Soufflais-je en me prenant quelques invités qui ne prenaient pas la peine de se pousser alors qu'ils voyaient très bien que je voulais passer.

Je me rendais derrière le grand bâtiment où je décidais de m'appeler un taxi qui arrivait en très peu de temps. Le chauffeur conduisait assez vite ce qui m'arrangeait puisque je devais rapidement me rendre chez mon ex afin de ne me faire trucidé par ma grande sœur. Dès le trajet finit, je lui payait sa course et m'empressais de monter dans l'appartement parisien de Nabil. Je sonnais deux fois à sa porte, voulant être sûr qu'il entende bien ma présence. Il m'ouvrait en me toisant du regard, se demandant ce que je foutais bien habillé devant son cinq pièces à cette heure-ci. Il me laissait rentrer et je retrouvais ma nièce glousser devant la télé. Effectivement Inna avait eu encore une fois raison, sa fille était loin d'être au lit. J'interrogeais mon ex petit copain histoire de savoir ce qu'ils avaient fait de leur soirée et si la petite avait bien dîné. J'appelais directement mon aînée pour la prévenir que Thaïs dormait paisiblement, du moins pas encore. Je sentais que Inna ne me croyait qu'à moitié et qu'elle allait rappeler dans une heure ou deux.

- T'aurais dû me prévenir, on serait venu te chercher. Me disait mon ex qui débarrassait quelques affaires à lui qui traînait un peu partout dans son salon.

Même maintenant il gardait ce besoin de me couver alors que ce n'était plus son rôle. Lui répéter d'arrêter serait une perte de temps pour moi vu qu'il prendrait mes arguments à la légère.

- T'a mangé ? S'interrogeait-il, arrêtant ce qu'il avait à faire pour me regarder.

- Nan mais je-

- Garde la p'tite un moment. M'ordonnait-il, enfilant un perfecto noir.

- C'est pas la peine de te déplacer, je mangerais en rentrant..Lui informais-je avant de m'arrêter de parler parce qu'il venait de me laisser en plan dans son appartement.

Je profitais de son absence pour aller faire couler un bain à Thaïs qui ne s'était toujours pas douché, je la couchais ensuite dans la chambre d'amis. Je remontais sa grande couverture sur elle avant de lui embrasser son petit crâne d'enfant adorable. Je parcourais le couloir principal qui menait jusqu'au salon, je contemplais le nouvel appartement de mon ex, touchant même à sa petite bibliothèque où était rangé mon livre favori qu'il s'était accaparé après notre séparation. Je le prenais en main puis soufflait dessus en constatant des traces de poussières par dessus, je caressais la première page de couverture à l'aide de mon index, je lisais le titre comme si c'était la première fois que je le lisais, « Âme vaincu » rédigé par Owen Lynch. Je retrouvais le canapé d'angle afin de me mettre à l'aise pour ma lecture. L'histoire commençait au bout de la quatrième page où le personnage principal racontait son quotidien de tous les jours lorsqu'il rentrait de son travail et qu'il retrouvait sa maison familiale avec son père qui se trouvait déjà au lit et son frère et sa sœur qui s'étaient endormis comme tous les soirs devant un téléfilm pour adolescents. Trop fatigué de sa journée sur les chantiers, l'homme de la famille allait à son tour se coucher après avoir bu un verre d'eau fraîche qu'il ramenait toujours dans sa chambre quand il gardait sa bouteille d'eau minérale. Je me replongeais tel une enfant dans le décor miséreux du personnage qui ne perdit pas de temps à s'endormir dans son lit une place. Les clés de la porte à Nabil grésillait dans sa serrure, me faisant sursauter à ma place sûrement réchauffé par la chaleur de mon postérieur. La tignasse ondulée de mon ex dépassait de l'entrée, une partie de ses cheveux étaient enfermés dans un bonnet blanc qu'il portait depuis des années. Je pouvais entendre sa musique de là où j'étais qui ressortait des écouteurs qu'il portait à ses oreilles, il écoutait une vieille chanson qu'il avait l'habitude de mettre lorsqu'on se voyait encore à la laverie tard le soir. Il fermait sa porte d'appartement puis s'essuyait les pieds avant de se rendre à sa cuisine ouverte, déposer ses deux petits sacs de courses en plastique sur son plan de travail. Je refermais mon livre que je plaçais sur la petite table basse qui se trouvait juste devant moi, je rangeais ma haine de côté pour aller aider Nabil qui commençait à peine à ranger de petites courses dans son frigo américain. J'attrapais le petit sac qu'il n'avait pas encore touché, je riais jaune en remarquant qu'il avait acheté l'un de mes plats préférés de quand j'étais gamine. Il avait certainement dû aller jusqu'au bout de la ville pour aller acheter des nouilles aux haricots noirs étant donné qu'il n'y avait plus qu'un restaurant qui en vendait depuis plus de quatre ans. Même avec les années passés il n'avait pas oublié mes faiblesses culinaires.

- T'a intérêt à tout graille parce que j'me suis pas tapé le mauvais temps pour que tu joues les meufs au régime. Me prévenait-il en retirant sa paire d'écouteurs qu'il mettait en boule dans sa veste en cuir qu'il avait dû taxer à son grand frère.

Je soufflais en silence pour ne pas m'agacer face à cet énergumène qui louchait une fois sur dix. Pendant qu'il allait à sa salle de bain pour se doucher je me mettais aux « fourneaux, du moins je jouais les grands chefs étoilés alors que j'avais juste à réchauffer les nouilles et la sauce dans deux marmites différentes. J'eus un sourire en coin lorsque j'entendis l'une des chansons qu'on avait l'habitude d'écouter lorsque j'étais en terminale et qu'il était en étude supérieur. Si il pensait m'avoir avec un jolie dîner et des belles paroles de chansons il pouvait rêver, il aurait fallu bien plus pour se faire pardonner sauf que le mal avait déjà était fait. Le cœur que je partageais avec lui était déjà cassé depuis bien trop longtemps, j'avais finir par le laisser aux oubliettes dans notre ancien appartement. Il avait plus que déconné en impliquant mon petit frère dans ses merdes à deux balles. De toute manière le mal avait déjà été fait et il savait d'avance que je ne le pardonnerais jamais. Je restais simplement poli avec lui pour ne pas craquer moi-même afin de ne pas ressasser mes mauvais souvenirs et blessures que j'avais reçu ce jour-là. J'avais beau dire que tout allait bien et que je me sentais épanouie dans mon nouveau couple, je restais tout de même blessé face à cet « incident » commis il y a plusieurs années de cela.

Je continuais de rester planté contre le réfrigérateur en observant la fumée du plat qui se réchauffait petit à petit. Nabil revenait de sa salle de bain, portant un sweat blanc et un bas de sport gris. Il avait attaché ses mèches brunes de devant vers l'arrière afin de se faire une demi queue de cheval alors que ses cheveux coulaient encore le long de ses vêtements. Il sortait une bouteille d'alcool d'un de ses placards qu'il amenait sur sa table basse du salon, il s'asseyait ensuite dans son canapé et prit mon livre entre ses mains. Il défilaient les pages avec l'un de ses pouces corrompus, je savais très bien à quel page il voulait aller vu qu'il m'avait saoulé étant plus jeune avec ce passage là. C'était un peu avant la fin du livre lorsque le personnage principal racontait sa vie amoureuse en parlant de lui par le pronom « il ».

J'entendais Nabil lâcher un soupire de satisfaction quand il trouvait sa page mémorable. Il la lisait avec un ton passionné, je ne calculais même pas son monologue d'homme romantique jusqu'à ce qu'il bégaye à la fin des deux dernières phrase de la page cent-dix-neuf.

- Chaque fois qu'il l'a voyait ses yeux scintillaient..et..et il embrassait ses lèvres comme si elles étaient l'oxygène dont il avait besoin pour respirer. Bégayait-il, refermant le livre d'un coup franc.

Sentant le malaise arriver, j'esquivais ses prunelles amoureuses en allant à la salle de bain, me retrouver toute seule un moment. Sauf que ce fourbe arrivait par la suite, prenant bizarrement son air attristé et affaibli qui avait le don de me mettre en rogne. Ce même regard de victime qu'il avait eu lorsque je lui avait craché à la gueule que c'était terminé entre nous, il s'était d'abord emballé dans une colère noir puis il était passé dans sa phase de victime qui tentait de me faire culpabiliser sur ma décision puis arriva sa phase de garçon fragile où il n'arrêtait pas de couiner en s'accrochant limite à mes hanches qui se déhanchaient dans les rues nocturnes de Corbeil. Je me rappelle encore de la sale tête que j'avais eu le lendemain matin, j'entendais encore les cris de douleurs de mon frère avec qui j'étais couché dans son lit d'hôpital. Il avait gardé une grosse cicatrice à son bras droit ainsi qu'une petite égratignure sur le coin de ses lèvres qu'il gardait encore aujourd'hui. Des flash de notre grosse dispute me montait au cerveau, un bruit sourd venant d'une porte d'un hall de bâtiment qui s'ouvrait, une sirène d'ambulances, un crissement de pneus fuyant nettement ses responsabilités et la voix de Nabil qui n'arrêtait pas de me titiller dans la tête.

Pas le temps de m'apitoyer sur le passé vu que l'autre coño me perturbait à me mater comme une escalope de bœuf bien grillé. Voyant ses iris plongées entre la mélancolie et l'attirance je ne pouvais que paniquer parce qu'en plus d'être un très bon acteur c'était également un forçeur qui n'allait pas me laisser passer sa porte de salle d'eau. J'avais beau le lui demander gentiment et sans m'énerver, l'algérien jouait les sourds et lançait même quelques petits sujets de conversation. Sans surprise il dérivait sur Naël, essayant de gratter quelques infos sur sa vie personnel. Il me trouvait assez conne pour que je lui balance des dossiers de mon petit copain pour qu'il se venge ensuite en l'humiliant.

- Ça va t'avancer à quoi de vouloir faire souffrir les autres ? Crachais-je, croisant mes bras juste en dessous de ma poitrine.

- Y'a pas que moi qui doit souffrir mi rayo de sol. Grognait-il, retirant enfin son gros poids de la sortie. Tu pensais quand même pas que j'allais vous laisser vous en tirer sans aucunes égratignures ? Ricanait-il faussement. J'ai tout prévu galbi.

Sachant pertinemment que le « vous » impliquait aussi Naël, je m'agaçais à mon tour en me répétant si il se foutait de ma gueule ou non. L'histoire ne regardait que nous deux et personne d'autres.

- Le met pas dedans il a rien à faire dans nos his-

- Bien sûr que si putain ! S'énervait-il. Il m'pique la femme de ma life et tu m'chies qu'il est pas dans l'histoire ?! S'agitait-il, balançant son pot à brosse à dents sur son carrelage de dalles noirs.

Il allait nous réveiller tout le voisinage si il continuait d'hausser le ton et de s'agiter dans tous les sens.

- C'était à moi que t'avais promis l'avenir-

- J'étais qu'une ado Nabil, j'abusais un peu sur les mots ! Me défendais-je, m'appuyant contre le meuble de son lavabo.

- Sauf que moi j'te croyais ! Criait-il un peu plus, faisant valser un autre objet à lui contre son sol carrelé. Tes p'tits yeux de biches m'paraissait sincères !

- Arrête de gueuler, tu vas réveiller la petite ! Lui marmonnais-je en lui faisant signe de baisser le volume sonore.

Pour couronner le tout, nos deux téléphones respectifs sonnaient à tue-tête dans nos poches. Si de mon côté je répondais, Nabil râlait encore puis finissait par sortir de la pièce allant vérifier si Thaïs dormait toujours. La voix autoritaire de ma grande sœur résonnait dans mes oreilles.

- Tu pourrais rappeler quand j'essaye de te joindre, non ? M'agressait-elle avant de passer à autre chose. Enfin bref, j'espère pour toi que t'es pas en train de te disputer avec ton ex alors que ma fille dort juste à côté parce que si c'est le cas, je viendrais moi-même te briser les os, bueno ?

- Jódete ok ? M'emballais-je, raccrochant par la suite son appel, allant retrouver le salon.

Nabil tournait en rond devant sa télé en tenant dans ses bras ma nièce qui avait sa tête collé contre l'une de ses épaules. Je commençais à culpabiliser de l'avoir réveillé et Nabil aussi.
Mon portable sonnait une nouvelle fois mais cette fois là c'était mon agent que j'esquivais en appuyant sur le bouton rouge de mon portable. Le connaissant très bien je savais qu'à la minute suivante il allait m'envoyer un long message pour m'engueuler de ne pas être resté à l'événement puis il m'enverrait ensuite un second message bien plus gros qui m'énoncerait toutes les choses que j'avais raté durant la soirée. J'allais devoir me lever tôt demain et il fallait que je rentre chez moi. Je prenais donc mon manteau encore couché dans le canapé du salon et mon sac à main. Je disais au revoir à la petite fille de ma sœur puis quittais la maison de mon ex. J'avançais dans le long du couloir pour finalement m'arrêter en me rappelant que j'avais oublié mon livre chez Nabil. Bien décidé à le récupérer je retraçais le même chemin que tout à l'heure, sa porte étant encore ouverte à clé, je me permettais d'entrer à son appartement. Je talonnais jusqu'au salon retrouvant un homme vulnérable assis dans son fauteuil et non un brun mastoc qui jouait les gros durs. En voulant prendre mon livre je constatais que ces yeux étaient aussi rouges que ceux de ma nièce lorsqu'elle pleurait après avoir fait un mauvais rêve.

- Na..Nabil ? Bégayais-je, ne réalisant absolument pas qu'il était sur le point de pleurer.

Il essuyait ses prunelles humides à l'aide des manches de son sweat blanc. Il reniflait tel un enfant enrhumé avant de m'exposer sa colère en pleine figure.

- C'bon t'a récupéré ton livre, maintenant tu peux repartir. Rageait-il, reniflant une seconde fois. J'ai b'soin d'être solo, tu comprends ? Poursuivait-il, levant ses jambes de son canapé afin d'aller rejoindre sa chambre dans laquelle il s'enfermait.

Je rangeais mon bouquin dans mon sac puis reprenais ma route jusqu'à dehors, retrouvant le vent frais de novembre. Je m'empressais de monter dans ma voiture pour rentrer au plus vite au chaud, retrouver mon poêle et mon sofa formé en angle.



[...]


Le lendemain.

Naël était rentré très tard dans la nuit, il était bien trop crevé pour assurer une matinée de rendez-vous alors il a contacté son adjointe à l'avance par sms pour lui dire qu'il ne viendrait au cabinet qu'à partir de treize heures. Moi qui m'étais couché un peu plus tôt que d'habitude j'aurais pu être de bonne humeur cependant je ne pouvais que être de mauvais poil avec tout ce qu'il se passait. Une vieille photo d'époque de Nabil et de moi avait fuité sur les réseaux sociaux, elle datait du temps de nos premiers mois de relation. Ma tête était heureusement brouillée mais n'importe qui pouvait l'améliorer pour ensuite m'afficher. Cette image circulait partout depuis trois bonnes heures maintenant, Pietro stressait à l'idée que l'on puisse m'identifier et venir ensuite m'harceler en message privée. Il connaissait la fan-base du groupe de rappeurs et ses nombreuses groupies affolées qui pouvaient s'exciter pour un rien. Par précaution il m'avait donc demandé de mettre mes réseaux en privé le temps que les choses se calment et que les gens oublient cette photo immonde.

Mon européen arrivait dans la salle à manger tirant une gueule de trois mètres de long qui m'affirmait bien qu'il était au courant des dernières nouvelles. Il se servit seulement une grande tasse de café brûlante qu'il buvait debout, adossé contre la baie vitrée qui menait sur le balcon. Le voir tout silencieux m'inquiétait, lui qui avait l'habitude d'être toujours de bonne humeur le matin et de sourire aux éclats dans son smoking gris perle qu'il accompagnait souvent d'une simple cravate noire, ce qui n'était absolument pas son cas d'aujourd'hui puisqu'il était encore habillé dans son ensemble de pyjama.

- Ça va ? Lui demandais-je d'un air hésitant.

- Comment tu veux que ça aille ? Me rembarrait-il, répondant du tac au tac à ma question. J'ai perdu l'un de mes plus gros procès après m'être acharné d'arrache pieds en travaillant dûr..et ton jolie visage est en train de se faire afficher dans tout le pays avec ton ex qui doit sûrement se marrer comme un con. Se plaignait-il, buvant la moitié de sa boisson caféiné pour finalement aller retrouver notre lit.

Voyant qu'il n'avait pas du tout l'air dans son assiette, je décidai de prendre quelques minutes de mon temps libre pour aller voir ce qui n'allait pas.

- Il va pas te lâcher. Soufflait Naël, la tête allongé contre son coussin.

- De qui-

- Ton ex. S'agaçait-il. T'a beau me dire que c'est passager j'y crois pas du tout.

- Mais-

- Tu vois pas comment il te regarde, c'est à peine si il va pas te bouffer devant les autres. Jalousait-il. Il te lâchera pas je te dis. M'assurait-il, adoucissant son ton énervé.

Il est vrai que quand Nabil avait quelque chose en tête, on pouvait être certain qu'il buterait encore là dessus même deux mois après.

2006, Corbeil-Essonne

Après avoir raccompagner Rafaël à son domicile familial, je traversais la pluie qui s'abattait dans tout Paris. J'avais intérêt à vite rentrer si je ne voulais pas me prendre la grande averse qui était en train d'arriver. Le temps avait été mitigé toute la journée et il a fallu que je me prenne toute l'eau du ciel en rentrant chez moi. Ma mère avait fini plus tôt de son boulot donc pour une fois elle était déjà à la maison avant moi, certainement en train de se prélasser dans notre vieux fauteuil à moitié déchiré.

Sentant mes cheveux se transformer en une véritable serviette mouillé, je traçais les rues de ma cité afin de rentrer au plus vite. Les vieilles portes rouillées de mon immeuble pointaient le bout de leurs nez. Vu les intempéries personnes n'étaient descendu traîner dans le hall principale, il allait donc rester vide en cette fin de soirée d'un jeudi soir. Mon ascenseur toujours pas réparé, je me tapais donc les sept étages sans faire de pause afin d'arriver plus vite à la maison. Comme une conne j'avais oublié mes clés sur mon bureau étant donné que je m'étais levé de mon lit plus qu'à la bourre et que j'avais donc dû me grouiller pour me préparer en vitesse et filer à mon lycée. Je sonnais juste une fois à la porte et c'est mon père qui vint m'ouvrir. Je fronçais automatiquement mes sourcils, ne comprenant pas ce qu'il foutait là puisqu'il était séparé de ma mère et qu'elle ne voulait pas que ses pieds dépassent notre paillasson d'entrée. Mon père me demandait de refermer la porte à clés derrière moi, pendant qu'il retournait au salon discuter avec ma mère qui se montrait très peu coopérative. Je lui adressais un simple bonsoir puis m'enfermait dans ma chambre glacée sans chauffage. On avait toujours pas payé le chauffage depuis quelques mois donc ils avaient fini par nous le retirer. Mon père avait tenté d'être gentil en proposant à ma mère de venir vivre chez lui, le temps qu'elle puisse rembourser sa facture coûteuse et dormir au chaud avant de tomber malade sauf que sa fierté avait parlé à sa place et sa langue de vipère avait envoyé balader son ex-mari.
Je jetais mon sac à dos dans un coin de ma chambre puis m'allongeais dans mon confortable lit avant d'être dérangé par mon morpion de frère qui s'invitait tout seul dans mon univers auquel il n'avait pas été convié.

- Tu viens d'esquiver la tempête d'Arménie là. M'annonçait le morpion qui venait de poser ses fesses sur mon fidèle ami d'Ikea.

- Qui à crié en premier ? Soupirais-je en me massant le crâne pour me détendre.

- Maman évidemment-

Mon petit frère se faisait couper par le son de mon smartphone qui sonnait dans ma poche de pantalon. Le nom de Nabil s'affichait sur l'écran et sans savoir pourquoi je me sentais obligé de répondre à son appel.

- J'arrive bientôt, attend-moi dans la laverie. Disait-il.

- C'était pas prévu qu'on se voit aujourd'hui..Sourcillais-je. Et puis flemme de me retaper la pluie-

- Attend tu déconnes..tu m'as encore zappé ?! S'énervait-il, faisant grésiller sa voix grave à travers mon portable.

- Mais tu m'as jamais dit qu'on se retrouverait là-bas ! M'emballais-je sous les rires agaçants d'Imrân qui se foutait de moi. No te rías ! Grognais-je en tapant gentiment mon frère à son épaule gauche.

- 'Tain ! Râlait l'algérien.

Je stoppais ma petite dispute avec Nabil ayant entendu qu'on frappait à ma porte. Ma mère entrait dans ma chambre, elle s'avançait dans la pièce et prit mon sac de sport de foot que m'avais passé mon frère, qui n'en avait plus besoin. Cette dernière ouvrait les portes de mon armoire, elle prenait quelques affaires à moi qu'elle fourrait dans mon bagage. À cet instant j'oubliais Nabil qui se plaignait préférant comprendre ce que ma mère trafiquait.

- Vous allez rester un petit moment chez votre père. Nous annonçait froidement notre mère qui terminait de fermer mon sac avant d'aller s'attaquer à celui de mon petit frère.

Je disais à Nabil que je le rappellerais plus tard. Je suivais maintenant le morpion qui jouait les commères avec notre père.

- C'est juste le temps que les choses se calment. Soufflait mon père.

- On va pas non plus crever pour un arrêt de chauffage. Rétorquait Imrân.

C'était à se demander si il ne préférait pas rester ici, à dormir avec deux couvertures et une mini bouillotte bien brûlante.

- Laisse-moi t'aider-

- Va te faire foutre ! Rugissait ma mère qui s'entêtait à vouloir faire rentrer un pull noir dans le sac à mon frère qui ne rentrait visiblement pas.

Sa mauvaise humeur était plus qu'exécrable.

- Il en a même pas besoin de ce pull. Tentais-je de convaincre mon dragon de mère qui plaçait ses nerfs sur mon père.

- Moi je te préviens-

- Moi je t'encule ok ? L'agressait-elle, refermant enfin le bagage du morpion. Je peux très bien me débrouiller toute seule alors reste à ta place et tout ira pour le mieux.

Habitué à ce genre de comportement, mon père ne préférait même pas répondre à ses injures. Si les voisins idolâtraient ma mère en une femme généreuse et polie ce n'était pas du tout sa vrai nature même si il lui arrivait parfois de se transformer en une marraine la bonne fée quand l'envie lui prenait. Ma mère était du genre à être sévère et à vouloir savoir où l'on était chaque fois que mon frère ou moi sortions dehors. À la maison on avait même un couvre-feu et si l'on ne le respectait pas, on pouvait être sûr de s'en prendre plein la gueule le lendemain matin, « une tempête d'Arménie » comme disait si bien Imrân. Elle avait beau être agaçante avec ses nombreuses règles et ses crises d'hystéries, elle restait celle qui nous avais donné la vie.

Le son des gyrophares de police me réveillait de mes pensées. Abraham se garait juste devant l'immeuble de Rafaël dans lequel je montais sans plus tarder.
Je retrouvais mon meilleur ami dans son appartement parisien, je ne pus m'empêcher de pouffer de rire en le voyant habillé en un smoking noir, lui qui mettait habituellement des polos et des jeans, parfois même des survêtements quand il avait la flemme de s'habiller. Cette tenue le changeait complètement et c'était à se demander si il n'allait pas à un rendez-vous galant mais ce n'était pas son genre. Je crois que depuis le collège les filles ne l'intéressait pas trop. L'envie d'être à deux ne lui venait pas à l'esprit malgré qu'il avait eu quelques aventures d'une semaine. C'était toujours la même chose, on lui courrait après et monsieur jouait les non intéressés alors qu'il tombait très souvent sur des canons.

- On verra si tu feras toujours la maline samedi. Me menaçait-il.

- T'a un rendez-vous important ? Lui demandais-je en esquivant totalement sa menace.

Son regard noir voulait tout dire, je pouvais aller me faire voir si j'espérais avoir des réponses à ma question.

- Tu crois vraiment que j'me ferais aussi beau pour une simple féline ? S'étonnait-il.

Plusieurs années après sa phase d'adolescence il n'était toujours pas capable de prononcer le mot « femme » comme tous le monde.

- Le jour où je le ferais, faudra vraiment qu'elle soit unique-

- Cette femme n'arrivera jamais vu comment t'es trop compliqué à choisir tes plans dragues. Le coupais-je, m'asseyant dans son canapé noir en cuir. T'a beau tomber sur des filles magnifiques, tu les recales une par une.

- Qui te dit que je les recale toutes ? Souriait-il en coin avant de m'ordonner de me lever de son fauteuil pour que nous partions sauf que je ne comptais pas partir d'ici avant d'avoir obtenu des explications de sa part.

- Tu..Tu vois quelqu'un ?

Il me tirait par le bras jusqu'à sa porte, esquivant toute questions que je lui infligeais. Je lui demandais même son prénom et ce cabrón rigolait devant mes iris inquiètes. C'est sûr que je serais ravis si il avait une petite copine mais d'un autre côté j'étais paniqué à l'idée qu'il ai le cœur brisé et que je sois obligé de le ramasser à la petite cuillère.

- Respire déjà. Ricanait-il, faisant talonner ses chaussures de luxe contre le carrelage du couloir.

- Oui ou nan ?! M'impatientais-je en remarquant qu'il n'avait pas l'air de me prendre au sérieux.

- Oula...deviens pas bipolaire comme ta maman sinon on a pas fini poupée. Lâchait-il, ajustant son costume noir face aux reflets transparents des portes de l'ascenseur qui venaient de s'ouvrir sur son miroir. C'est parce que t'a appris que Nabil venait avec vous pour l'Espagne ? Faut pas t'en faire-

Les portes de l'ascenseur se fermaient et j'eus un déclic sur ce qu'il venait de me dire.

- Comment ça il vient avec nous ? Riais-je ironiquement.

- Fais chier..Claquait-il entre ses lèvres avant de m'avouer la vérité. Il a quelques showcases avec son frère et ils ont loué une maison le temps du voyage sauf qu'apparemment ils ont pris la même que la vôtre. Le mec à qui vous aviez loué sa baraque vous a couillez.


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Aimé par maha_rvr et 44 098 autres personnes.
beanrz Marbella 🌾

pietroff je valide la tenue

maha_rvr @je_vis_je_visser 👀

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