Et encore un chapitre imprévu. De base la bataille de Poudlard devait être divisée en deux, pas en trois. Mais j'ai revu mes plans et l'histoire est ronde, donc ça va. Bonne lecture <3.

Ma tête était si lourde, mes oreilles bourdonnaient tellement que je n'entendais qu'un vague bruit de fond à peine audible. Mais je crois qu'on m'appelait. Lorsque mes sensations revinrent, je sentis une énorme masse poisseuse et chaude qui entourait tout mon bras droit.

– Adara, lève-toi, c'est pas le moment de flancher, cria une vague voix qui résonna dans ma tête.

Péniblement, mes yeux s'ouvrirent et je me redressais sur mes fesses. Ma respiration, déjà courte, s'interrompit lorsque je vis une mare de sang autour de moi. À ma droite, le corps inanimé de mon oncle Orion. Des flashes de Sally traversèrent mon regard. Je ne pouvais pas y croire, tout, mais pas ça.

– ORION, NON ! hurlais-je en me jetant sur son corps inerte.

Je m'empressais de le secouer, de lui donner des claques et de lui ordonner de se réveiller, mais rien n'y fit. Mon oncle refusa de bouger et de se lever. Ses yeux demeuraient fermés et sa respiration à peine perceptible. Il n'était pas mort et il devait forcément exister un sort pour l'empêcher de passer dans l'autre monde. J'avais déjà perdu Sirius et Sally, je ne pouvais en plus le perdre lui. C'était impossible. Je me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps en continuant d'appeler son nom avec l'espoir qu'il se réveille enfin. En le mettant sur le côté, je vis que le sang coulait de son bras, sa main droite avait été arrachée par l'explosion.

Un effroyable Mangemort se présenta au-dessus de moi. Il sortit sa baguette, se baissa à ma hauteur et toucha le moignon saignant d'Orion. Son terrifiant masque était à quelques centimètres de mon visage. Était-ce lui qui nous avait attaqués ? Si oui, pourquoi venait-il de soigner l'homme qu'il venait de blesser ? Derrière moi, Hugo menaçait fermement ce mage noir et lui lança un regard ténébreux.

– Restes en dehors de ça petit, dit très calmement le Mangemort, sans même se retourner.

– Stupéfixe, répondit Hugo en jetant un éclair rouge avec sa baguette.

Le sort atteignit bien l'homme, mais il ne flancha même pas. C'est comme si son corps était naturellement protégé par un bouclier magique. Sa réponse fut claire, le Mangemort dégagea Hugo d'un simple geste du bras. Ce type était sincèrement effroyable. Devais-je vraiment me battre contre lui ?

Je ne savais pas ce que je devais faire. Hugo était inconscient à plusieurs mètres de nous et mon oncle était en train de mourir sous mes yeux. Tout ce que je voyais, c'était ce Mangemort qui se tenait entre moi et Orion. Même s'il semblait terrible, il me fallait me battre contre lui. Lentement, l'homme se leva en tenant fermement sa baguette et se plaça en position de combat. Les choses étaient désormais limpides, nous devions nous affronter.

– Vous ne me faites pas peur, si vous êtes là pour me tuer sur ordre de Voldemort, je ne compte pas me laisser faire, assurais-je en me levant vigoureusement à mon tour.

– J'ai hâte de tester tes capacités magiques, Adara.

Dans sa façon de parler, cet homme me rappelait Travers. Je n'avais pas eu la chance de venger Sally, mais ce sale type allait servir d'exemple. Grâce à lui, j'allais pouvoir passer mes nerfs. J'ignorais d'où il connaissait mon nom, sans doute l'avais-je déjà rencontré. Mais avec son masque, je ne pouvais l'identifier. Tout d'abord, il me salua en s'inclinant, me forçant à faire de même. Visiblement, il cherchait un réel affrontement. J'ignorais si j'étais prête pour mon premier vrai duel magique, mais je devais me montrer digne de mon oncle. Pendant une longue seconde, nous nous dévisageâmes. J'ignorais ce qu'il fallait que je fasse. Attaquer ? Où bien me préparer à me défendre ? J'eus ma réponse lorsque le Mangemort me jeta en premier un sort informulé. Heureusement que j'eus le temps de le parer.

– Tu te défends plutôt bien et tes réflexes sont impressionnants, mais il va te falloir davantage si tu veux espérer me battre, me lança-t-il d'un ton des plus doux.

– Attends de voir mes attaques, répliquais-je sérieusement.

Je me mis donc à l'attaquer avec presque toute ma puissance. C'est alors que le Mangemort répliqua sans ménager sa force. Il se servit même des débris du château pour me les envoyer en pleine face. Dans sa façon de se battre, il me rappelait mon oncle Orion. Heureusement pour moi, j'avais bien retenu ses leçons de duel.

Ce Mangemort était vraiment fort, mais j'arrivais à lui tenir tête sans trop de difficulté. Il paraissait évident qu'il n'était pas au maximum de sa puissance, je n'aurais aucune chance sinon. Mais cela n'allait pas m'empêcher de l'écraser. Après que nous n'eûmes plus de morceaux de pierre à nous jeter dessus, on revint aux sorts plus classiques.

– Endoloris ! lança le mage noir.

La peur ne me paralysa pas au point de ne pas me protéger. Ainsi, nous pûmes nous fusiller du regard. Je ne voyais toujours pas son visage à cause de son masque, mais je sentais qu'il commençait à se battre sérieusement. Visiblement, nous étions entrés dans la phase où les sortilèges impardonnables pouvaient être utilisés. En même temps, avec un Mangemort, ce n'était pas étonnant. Même si mon adversaire s'autorisait le luxe d'utiliser la magie noire, je tenais à ne pas dévier de la voie de ma rédemption. J'étais Adara Selwyn, une simple Poufsouffle. Je n'avais pas le droit d'utiliser ce pan de la magie, même pour me débarrasser de ma Némésis.

– Si tu veux espérer me vaincre, tu vas devoir te battre mieux que ça, me lança de nouveau le Mangemort.

– Ne t'inquiète pas pour moi ! Confringo !

Mon explosion le déstabilisa suffisamment longtemps pour que je puisse le mitrailler avec ma baguette avant de terminer par un diffindo qui atteignit sa figure de plein fouet. Son masque tomba au sol, me permettant enfin de voir son visage. C'était un homme d'âge moyen, à peu près le même que mon oncle, il avait de courts cheveux noirs et un petit bouc autour de la bouche. Mais le plus étonnant était son regard, il était si noir qu'il me donna l'impression de pouvoir me tuer avec. Mais son visage, bien que dur, semblait serein, presque sympathique. Sans doute la joie d'écraser une insignifiante élève de Poudlard, une traîtresse en plus de ça.

– La voilà, la véritable puissance d'Adara Selwyn, affirma l'homme d'un ton délicat.

– Je te rassure, tu n'as encore rien vu, répondis-je en respirant maladroitement.

Je n'avais plus de force, mais je n'avais pas encore vaincu mon adversaire.

Une nouvelle cascade de sortilèges se mit à fuser entre nos deux baguettes. Je ne savais pas comment le vaincre. Chaque sort que je lançais ne semblait pas l'atteindre ou ne rien lui faire. Lui, en revanche, il me touchait bel et bien et il faisait très mal. Il finit par jeter un énième doloris, tandis que je répliquais avec un Expeliarmus. Nos sorts se rencontrèrent et formèrent une boule d'énergie. Je devais tenir et mettre plus de force pour briser sa garde, ce que je réussis finalement. Sans même prononcer le moindre mot, je le désarmais, ce qui paraissait ravir mon ennemi. Je le maintenais fixe face à moi et le fusillais du regard.

– Vas-y, fais-le, je sais que tu en rêves depuis longtemps, encouragea le mage noir avec la même voix délicate qu'il avait depuis tout à l'heure. La magie noire coule dans nos veines, tu es une Selwyn après tout.

– Non ! Je vaux mieux que ça, il est temps de briser ce cycle infernal ! hurlais-je en relâchant mon emprise sur mon adversaire. Serpencendre, Mangemort ou juste mage noir, tout ça, c'est terminé. J'ai tué quelqu'un tout à l'heure et ça m'a fait du bien, mais ce n'est pas moi...

– Tu vois, tu es enfin passé du mauvais côté, tu es prête à tout pour atteindre tes objectifs, comme moi. Embrasse ta véritable nature...

– Ferme ta gueule ! Je ne suis pas comme toi et je ne le serais jamais. Je suis Adara Selwyn, une Poufsouffle insignifiante et je n'ai plus peur de toi ! affirmais-je en lui tenant très fermement tête. J'ai mes amis, et ma famille pour me soutenir et me guider, ajoutais-je en regardant tour à tour Hugo et Orion, tous deux inconscients.

– Fais attention, petite, la famille, c'est très éphémère, ce n'est pas toujours fiable. Elle peut te trahir ou t'abandonner, nous en savons quelque chose toi et moi...

Son ton était devenu bien plus menaçant et son regard se porta sauvagement sur Orion. Tout ceci ne me dit rien qui vaille. Instinctivement, je me remis à lui balancer une dizaine de sorts. Étant désarmé, le faux Mangemort ne pouvait que subir mes attaques. Ma dernière fut fatale, elle l'envoya bouler dans le décor. Je m'approchais alors triomphalement de son corps, encore conscient.

– Je n'ai plus peur de toi, et je t'ai vaincu. Crois-moi, si nos routes se croisent encore, je ne serai pas aussi clémente, menaçais-je sévèrement.

– Nous savons tous les deux que c'est faux, mais j'ai hâte de vivre ce jour, conclut l'homme avant de s'évanouir en ricanant sauvagement.

Le combat terminé, je pus retourner auprès de Hugo, qui commençait à peine à se réveiller, contrairement à Orion qui n'avait pas donné signe de vie de tout l'affrontement. Je me remis alors à sérieusement pleurer au-dessus de sa dépouille. Mon ami posa délicatement sa main sur mon épaule, ce qui me fit m'effondrer dans ses bras.

– Adara, tu es... Hugo se tourna furieusement pour mépriser Drago, qui venait de me retrouver. Est-ce qu'il est ?

– Il ne respire presque plus, dis-je en pleurant.

Malefoy s'approcha de nous, au grand désespoir de Hugo, qui le toisa. Tel un miracle, mon oncle poussa un puissant râle, se redressa et cracha une importante quantité de sang. Je n'avais jamais été aussi heureuse de ma vie, il n'était pas mort ! Je fus enfin soulagé.

– C'est ton œuvre ? demanda-t-il en regardant le moignon de son bras droit.

– Non, celle de ton agresseur, répondis-je en montrant le corps du mage noir avec ma tête.

– Je vois, toisa Orion en se relevant avec notre aide.

Il choppa une fiole dans l'une de sa poche et engloutit d'une traite son contenu après l'avoir débouché avec ses dents. La bataille de Poudlard n'était pas terminée. J'avais peut-être vaincu ma plus grande peur, Lord Voldemort était encore en vie, tout comme son serpent. Il nous fallait les trouver et les vaincre. Même avec une seule main, Orion restait un homme plein de classe et de prestance.

1777 mots. Décidément, jamais je n'aurais cru faire trois chapitre sur la bataille de Poudlard (pas terminée) ni même réussir à écrire ce combat (mon gros défaut). En tout cas je suis fier de ce que j'ai produit. Il ne reste plus beaucoup de chapitres, mais j'espère que la direction que prend la fin vous plaît.