Chapitre 79 :Meilleures amies pour la vie
Vous allez bien après le suspens de la dernière fois ?C'est parti pour ce beau chapitre 79.
Cet éclair vert, ce visage démoniaque, prêt à nous massacrer, moi et ma meilleure amie et puis, plus rien. Maintenant, j'étais habitée par le néant. Comment les choses avaient pu aussi mal tourner ?
- Réveille-toi, bon-sang, réveille-toi ! hurla sévèrement une dure voix qui n'était qu'un écho lointain dans mon esprit
Je finis par ouvrir les yeux, j'étais entourée de mes amis de Poufsouffle, tous réunis et soulagés de me voir ainsi. À côté d'eux, Orion, refermé, froid et en colère. Son regard noir me méprisa si sévèrement que mon sang se glaça et mes poils de bras se dressèrent d'un coup. Jamais mon oncle ne m'avait si mal regarder. Sans cela, j'aurais pu aisément me croire au paradis, mais non, j'étais en vie et dans une merde noire.
- On ne pensait ne jamais te revoir, assura Ernie d'un ton soulagé.
- Tu nous as vraiment fait peur, ajouta Hannah avec la même voix.
Derrière eux, un Justin totalement abattu, qui ne disait rien. C'est à peine s'il osa me regarder. Au fond de moi, je savais ce qu'il avait, je ressentais la même chose, mais c'était comme si mon esprit refusait de l'admettre. Mais il fallait que je me risque à poser la question fatidique. Les voir tous me fixer avec leurs yeux de merlans frits, ça me révulsait.
- Où est Sally ? demandais-je de ma voix la plus faible.
Tous baissèrent la tête et virent leurs yeux se rougirent. Susan se mit même à pleurer à chaudes larmes. Tout ceci ne faisait que confirmer ce que je savais déjà. C'est Orion qui s'approcha de moi en premier.
- Je veux la voir ! affirmai-je sérieusement.
- Adara...
– Qu'est devenu Travers ?
Orion soupira gravement et sortit une petite tête réduite de sa ceinture. À une époque, cette vision m'aurait horrifié, m'aurait poussé à haïr l'homme qui se tenait diaboliquement face à moi. Mais aujourd'hui, je voulais apprendre à faire de même, je trouvais ça si cool que je regrettais de ne pas l'avoir fait moi-même.
– C'était à moi de le faire, de venger ma meilleure amie ! lançai-je d'une effrayante voix déterminée.
– Tu n'aurais rien pu faire, à peine le sort de la mort, avait-il été lancé que tu as perdu connaissance. Cela fait presque une journée que tu dors, expliqua froidement mon oncle. Si j'étais venue une seconde plus tard, c'est deux filles que j'aurais dû enterrer.
– Et si tu étais venu une seconde plus tôt, aucune ne serait morte !
Je ne savais pas pourquoi j'avais explosé de la sorte. Mais je venais de gueuler sur Orion et quitter la chambre en claquant la porte. Bien que je ne n'en aie pas l'air, la mort de Sally m'affectait bien plus que ce que je croyais. Passé le choc du réveil, le deuil venait me frapper de plein fouet. Déni, colère, résignation, tant d'émotion se bousculaient dans ma tête et dans mon cœur. Je pensais pouvoir l'accepter facilement, être devenu assez forte pour ça, mais non. Au fond, j'étais la même petite fille pleurnicharde qui en voulait à sa mère d'être morte comme une merde et qui, aujourd'hui, n'avait pas pu dire à sa meilleure amie à quel point elle comptait pour elle.
Je ne saurai poser des mots sur mon amitié avec Sally Stewart. En y repensant, je me disais qu'elle était peut-être déséquilibrée, parfois malsaine. J'étais insolente, menteuse et peu soucieuse des besoins des autres. Quant à Sally, sa peur du rejet la poussait sans cesse à pardonner mes erreurs, même si elle était jalouse et qu'elle n'appréciait pas toujours mon comportement, elle finissait par revenir. Étais-je une si mauvaise personne au point de ne pas lui rendre sa liberté ? Avais-je réellement enfermé mon amie dans cette relation dysfonctionnelle ?
– Je sais à quoi tu penses, intervint faiblement Justin. On a beaucoup parlé de toi cette année. Sache que jamais Sally ne t'a considéré autrement que comme sa meilleure amie. Comme toi, elle a douté de votre amitié, s'est demandée si elle n'était pas néfaste pour elle et si tu n'étais pas une mauvaise personne, expliqua le brun en s'asseyant à mes côtés. Sa conclusion fut sans appel : pour rien au monde, elle n'aurait voulu d'une autre meilleure amie. Tu lui as tellement apporté, sans toi, elle n'aurait pas rejoint l'AD, ne serait pas sortie avec moi et n'aurait pas passé les six plus belles années d'études dont une fille timide puisse rêver.
Les paroles de Justin me firent instantanément chialer comme une madeleine. Je me devais de le prendre dans mes bras et de pleurer dans les siens. Lui aussi en avait besoin. Tout ceci était ma faute. La mort de Sally n'était que le résultat désastreux de mes horribles choix. Mon ami avait beau me soutenir le contraire, je savais que j'étais une mauvaise personne et que ma meilleure amie était morte à cause de moi.
Les choses allaient si vite en ce moment. Je n'avais même pas fini de pleurer dans les bras de mon ami endeuillé que mon oncle vint me trouver pour me parler à son tour.
– Maintenant, que tu es réveillée, nous pourrons organiser des funérailles des plus formelles pour ton amie, ce soir, dit mon oncle d'une petite voix masquée par sa barbe.
- On n'attend pas les parents de Sally ? Je sais que c'est dangereux pour eux, mais ils méritent d'être présents à l'enterrement de leur fille quand même.
Le visage d'Orion se décomposa et il posa sa main sur mon épaule.
– Sally leur a jeté un sortilège de faux-souvenirs, ils ne se souviennent pas d'elle et je refuse de leur rendre la mémoire pour leur annoncer que leur fille unique est morte.
– Tu te fous de moi, là ? demandais-je en faisant un pas en arrière, choquée par cette terrible révélation. Comment est-ce que tu peux décider à leur place ? C'est une décision de méchant de faire ça, je refuse...
– Bienvenue dans la réalité des adultes, Adara, annonça froidement Orion Selwyn. Les humains ne sont ni bons, ni mauvais. Ils ne font que prendre des décisions, parfois stupides, pour essayer de survivre à ce monde de merde ! Tu crois que nous en serions là si je ne t'avais pas forcé à me pardonner pour me rejoindre ? Si tu n'avais pas tout fait pour te rapprocher du fils Malefoy ? De toute façon, même si je le voulais, je ne pourrais annuler ce sort...
– C'est bon, j'ai compris ! Je t'ai idolâtré, pris pour un héros, mais en fait... Tu n'es qu'un Mangemort...
– C'est donc l'image que tu as de moi, soit, acheva Orion en me jetant un terrible regard méprisant et hautain. Je suis désolé d'essayer de prendre la bonne décision.
J'étais sur le point de partir, mais cette dernière phrase me fit à nouveau vriller vers lui.
– La bonne décision pour qui ? Si tu le pouvais, tu prendrais ta baguette pour rendre ton univers tout joyeux. Plus de peine d'avoir perdu Gwendoline, une nièce toute mignonne qui dit « oui » à tout et plus besoin de jouer les Mangemorts. C'est sûr que ce serait plus simple de vivre dans une prison de cristal...
– Tu ne sais pas de quoi tu parles, me coupa sèchement mon oncle.
– Évidemment... Ma mère a préféré se suicider plutôt que de s'occuper de moi, je suis responsable de la mort de ma meilleure amie et je suis devenu une Mangemort. En plus, je n'ai plus d'avenir, à cause de toi. Je pense qu'au concours du plus malheureux, je gagne haut la main...
C'est sur cette dure vérité que je quittais mon oncle.
Je ne parlais à personne de toute la journée. De toute façon, je n'avais rien à dire. Comme convenu, Orion organisa des funérailles au crépuscule. Chacun s'approcha de Sally pour exprimer quelques mots bienveillants. Je ne pouvais pas assister à la cérémonie, c'était au-dessus de mes forces. Je ne sus donc pas ce que chacun dit.
– Tu t'en veux de ne pas avoir exprimé à Sally à quel point tu l'aimais, c'est ta dernière chance, même si elle n'est plus là pour l'entendre. Tu regretteras davantage si tu ne viens pas, expliqua Ernie pour me convaincre de venir parler.
Comme toujours, il réussit à me faire revenir sur ma stupide décision. D'un pas lent, j'allais retrouver ma meilleure amie. Je ne savais pas quoi lui dire, sur le moment rien ne me vint. Ou plutôt si, trop de trucs fusèrent dans ma tête. Mais je n'avais pas envie de m'épancher dix ans devant mes amis et cette personne que je ne connaissais pas. Sally fut la plus belle chose qui m'était arrivée dans ma vie de merde. Il n'y avait pas assez de beaux mots pour exprimer tout l'amour que j'avais pour elle. Arrivé devant le drap blanc, je sus que dire, cela me vint telle une évidence.
– Je suis désolée, Sally, je t'aime. Même si tu n'es plus là, nous resterons meilleures amies pour la vie...
1500 mots pour ce chapitre. J'avoue j'ai toujours du mal à écrire des trucs vraiment tristes. À part décrire 150 émotions dévastatrices, je n'ai pas l'impression d'avoir beaucoup d'outils. C'est une chose que je dois travailler davantage. J'espère quand même que ce chapitre vous aura plus et fait verser au moins une larmichette lol. On se retrouve très vite pour la suite.
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