Le fameux chapitre charnière dans Harry Potter, même s'il ne le sera pas forcément ici (ça c'était le renvoi lol).

Juin était déjà bien entamé et Drago semblait être au bout du rouleau. Il ne manquait pas grand-chose pour réparer cette putain d'armoire, mais cela allait nous prendre le peu de temps qu'il nous restait. L'année touchait presque à sa fin et notre mort certaine se profilait de plus en plus.

Concernant la lettre que je lui ai envoyée il y a un mois, il y avait répondu, à ma grande surprise. Ses mots étaient succins et peu engageant, mais laissaient croire qu'on en reparlerait une fois cette sombre affaire derrière nous. Je crois que de nous deux, c'est moi qui vivais cette histoire le plus mal. J'avais Orion à mes côtés, mais il ne pouvait rien faire, il n'en avait pas le droit. Je priais chaque jour pour que Blondie réussisse, il le fallait.

En parallèle, je maîtrisais de mieux en mieux la baguette de Gwendoline, je savais que j'étais une bonne personne et que je comptais l'utiliser pour le bien. C'est comme si elle l'avait compris et qu'elle m'avait prêté sa force. C'était vraiment de drôle d'objets, dire qu'en Afrique, on ne s'en servait pas. D'un autre côté, si je n'en avais pas eu, on n'aurait pas pu briser la mienne.

[...]

Juin touchait presque à sa fin et je reçus une lettre de Drago, ou plutôt une petite note. Il avait enfin réussi à réparer l'armoire à disparaître et elle était utilisable. Il m'invitait me joindre au groupe qui allait prendre Poudlard d'assaut. Je ne savais pas si ma place était là-bas, mais je voulais voir comment cette histoire allait se terminer. Orion m'encouragea également à m'y rendre, ne serait-ce que pour préserver l'âme de celui que j'aimais. Il ne fallait pas qu'il tue Dumbledore, sous aucun prétexte. Lorsqu'il me dit ça, je me souvins subitement de ce qu'il m'avait dit aux Trois-balais : « Dumbledore est condamné, il doit mourir, c'est inévitable ». Peu importe ce qui allait se passer ce soir, le Directeur de Poudlard disparaîtrait et mon rôle était de faire en sorte que ce ne soit pas de la main d'un ado paumé de seize ans.

C'était le moment, j'avais rejoint les Mangemorts, dont Bellatrix Lestrange, chez Barjow et Beurk et nous n'avions plus qu'à attendre que Drago nous donne le signal. Je ne me sentais clairement pas à ma place, mais j'étais bien plus calme que ce que j'aurais pensé. Étrangement, je m'attendais à me faire rejeter ou dévisager, mais il n'en fut rien. Seule la psychopathe ne semblait pas me porter dans son cœur, mais en même temps, c'était réciproque.

L'heure sonna et nous entrâmes dans l'armoire avant de nous retrouver dans la Salle sur Demande. J'avais l'impression de ne pas être venu ici depuis une éternité. Quand je sortis, Drago ne m'adressa pas un regard plus particulier qu'aux autres, ce qui froissa légèrement mon cœur. Mais je n'étais pas là pour ça, je devais sauver son petit cul.

– Dumbledore n'est pas là, mais il ne devrait pas tarder, on ne fait rien tant qu'on ne l'a pas éliminé, ordonna le blond en nous amenant vers notre cachette temporaire.

Ça y est, les Mangemorts avaient pénétré les défenses de Poudlard. C'était jusque-là l'endroit le plus sûr qui soit, le seul ou nous étions réellement en sécurité. Cela ne pouvait pas bien se terminer. L'école allait forcément tomber aux mains du mal, ce qui me donnait encore plus envie de m'en débarrasser, mais moins d'espoir d'y arriver.

L'attente fut toute particulièrement longue avant que Malefoy ne nous amène vers la tour d'astronomie, lieu où Dumbledore avait décidé de transplaner. Drago monta seul dans un premier temps.

– Bonsoir Drago. Qu'est-ce qui t'amène par cette belle soirée de printemps ? demanda le vieillard, d'un ton extrêmement calme.

Je voyais bien que le blond n'était pas dans son élément et que la nonchalance du directeur était déstabilisante pour lui. C'était étonnant de voir un homme si proche de la mort, l'accepter comme si de rien n'était.

– Drago, tu n'es pas un assassin, assura Dumbledore avec compassion.

– Comment savez-vous ce que je suis ? J'ai fait des choses qui vous feraient frémir !

– Ho, comme jeter un sort à Katie Belle, en espérant qu'elle me remette un collier ensorcelé. Où remplacer une bouteille d'hydromel par du poison ? Excuse-moi, mais je ne peux m'empêcher de penser que devant des tentatives aussi veines, tu n'y as pas vraiment mis tout ton cœur, expliqua-t-il avec une certaine gentillesse.

– Il me fait confiance, il m'a choisi ! hurla Drago en dévoilant sa Marques-des-Ténèbres

– Et pourtant, tu n'as pas accompli tout cela seul, ne me dit pas que tu as amené miss Selwyn est ici.

Mon cœur battait la chamade, mais je savais que je devais jouer mon rôle et rejoindre Drago. Poussé par un sale type, je me révélais face à Dumbledore qui dodelinait de la tête comme s'il somnolait.

– Surprise ! Même si s'en pas une, vous êtes loin d'imaginer ce que nous vous avons préparé, affirmais-je d'un air des plus insolents.

– Ho, j'ai bien ma petite idée sur ce que prépare réellement Orion, rétorqua simplement le vieil homme. Laissez-moi vous faciliter la tâche, dit-il en levant légèrement sa baguette.

– Expeliarmus, lança Malefoy pour désarmer cet homme qui semblait désormais bien impuissant.

– Excellent, complimenta-t-il avec une certaine nonchalance qui commençait à m'énerver. Un bruit de porte se fit alors entendre. Vous n'êtes pas seuls. Il y en a d'autres. Comment ? demanda l'homme qui afficha subitement de la peur sur son vieux visage.

C'est alors que Drago expliqua tout son plan concernant l'armoire à disparaître, que Dumbledore trouva astucieux. De mon côté, je me mis à ricaner nerveusement. Au moins, c'était raccord avec mon personnage. En parallèle, le vieillard, qui n'avait plus peur, tenta de nous raisonner en évoquant un précédent. Mais cela fut vain, nous étions déterminés.

– Drago, Adara, laissez-moi vous aider.

- Vous ne comprenez rien, il faut que je vous tue... Où il nous tuera.

La peur la plus sincère qu'il m'ait été donné de voir apparut sur le visage brisé de Drago. C'était la dernière ligne droite, celle qui allait déterminer notre survie ou notre chute. Je me laissais aller à un murmure, même si notre vie en dépendait, il ne fallait pas qu'il aille jusqu'au bout. Je savais que c'était à Rogue de le faire, mais ça, Drago l'ignorait.

C'est à cet instant précis que Bellatrix Lestrange et Fenrir Greyback entrèrent dans la pièce.

– Bien joué Drago, murmura-t-elle à l'oreille de son neveu.

Dumbledore, toujours aussi impassible, accueillit ses hôtes comme si ce fussent de vieux amis. Bellatrix tenta de pousser Drago au meurtre, tandis que j'essayais discrètement de l'en dissuader. Il fallait que je gagne du temps. C'était le moment parfait pour que Rogue vienne nous sauver la mise.

– Il n'a rien dans le ventre, il est comme son père, cracha le loup-garou. Laisse-moi le liquider à ma façon.

– Non ! Le Seigneur-des-Ténèbres l'a dit, c'est au garçon de le faire, répliqua sèchement Bellatrix.

Je ne savais pas où me positionner. Mes jambes commencèrent à trembler et la peur d'échouer ou d'être découverte pénétra dans ma tête avec une violence à laquelle je n'étais pas préparée. La folle sorcière insistait de plus en plus lourdement pour qu'il le fasse, tandis que je lui pris le bras en signe d'affection. Je n'avais pas énormément d'armes pour le dissuader d'agir malheureusement.

– Non ! lança une froide voix qui me redonna espoir.

Rogue débarqua face au plus grand sorcier de tous les temps, tel le plus gros coup de théâtre du siècle.

– Severus... Aidez-moi, supplia une ultime fois Dumbledore.

– Avada kedavra, répondit simplement le maître des potions en abattant froidement le grand Albus Dumbledore.

L'éclair vert du sort m'aveugla une fraction de seconde, et j'eus du mal à réaliser. Mais je vis bien le corps du plus grand homme de notre époque lentement chuter du haut de la tour d'astronomie. C'était donc bien la fin, Albus Dumbledore venait de mourir de la main de Severus Rogue ?

J'avais du mal à réaliser, tout allait trop vite et j'étais en train de vivre un moment historique. Un milliard de pensées se mirent à fuser dans ma tête. Qu'allait-il se passer maintenant ? Drago était pétrifié, le visage rongé par la tristesse, la culpabilité et la peur. Rogue le chopa pour le traîner dehors, tandis que je vis Bellatrix jeter la Marque-des-Ténèbres au-dessus du château. Dumbledore n'était plus, Poudlard était tombé aux mains de Lord Voldemort et j'étais en partie responsable de ce drame.

1416 mots pour ce chapitre. Bon, forcément, ça rend moins bien dans ma fanfiction que quand on a tous découvert la trahison inattendue de Rogue. Mais j'espère que ça vous aura plus malgré tout. Quelles conséquences tout ceci va avoir sur le mental déjà fragile de notre pauvre Adara ? Hâte de le découvrir avec vous dans la suite xD.