Chapitre 68 :Le club de Slug
Je ne suis pas fan du titre, mais je ne savais vraiment pas comment nommer ce chapitre.
– Plus de mensonge entre nous, hein, Orion, lançais-je fermement à l'homme qui me faisait dos.
Nous nous trouvions à la Tête de sanglier et mon oncle avait enfin daigné répondre à ma lettre lui demandant un entretien urgent.
– Il n'y en a plus, je puis te l'assurer, répondit-il d'un ton simple.
– C'est quoi le but de la mission ? demandai-je avec détermination. De mon point de vue, soit nous, réussissons, mais mourrons parce que Drago ne l'aura pas fait seul. Soit, nous mourrons à cause de notre échec.
Orion se mit à rire avant de me fixer tendrement. Comment pouvait-il être aussi calme dans un moment pareil ? Sa nonchalance me dépassait largement.
– Je pensais que tu comprendrais seule, qu'il est inévitable que Rogue tue Dumbledore. C'est le seul moyen de le sauver du serment inviolable.
J'avais complètement oublié cette histoire. Albus Dumbledore était-il réellement condamné ? N'y avait-il aucun moyen de lui sauver la vie ? Mon oncle était catégorique, aucun innocent ne devait périr par notre faute, sauf que le directeur de Poudlard n'avait aucune chance de survie, mais ce n'était pas un problème.
– Adara, ni toi, ni Drago ne deviez porter atteinte à la vie de Dumbledore. En revanche, l'armoire à disparaître doit être réparée, c'est impératif pour que nous puissions vous sauver auprès du Seigneur-des-Ténèbres.
Ce qu'il ignorait, c'était que la réparation de ce meuble était bien plus délicate et longue que prévue. Malgré nos compétences magiques indéniables, cela prenait du temps que nous n'avions pas. Orion avait confiance en nous et me quitta en m'infirmant qu'il m'avait recommandé auprès de Slughorn. Même si mon « ami » n'y était pas, je devais m'y rendre. Une perspective qui ne m'enchantait pas.
Sally m'attendait sagement à l'extérieur du pub. Elle savait que je faisais quelque chose d'important et de grave, mais ne pouvait m'interroger à ce sujet. Lui mentir me déchirait le cœur, mais j'y étais obligée. Le plus dur, c'était de sentir son envie de me soutenir, mais son impuissance face à son ignorance. Au moins, je souffrais autant qu'elle. À peine étions-nous posées aux Trois-ballais que mon triste regard l'interrogea.
– Pourquoi est-ce que tu ne m'abandonnes pas ? Je suis une horrible personne. Je te mens depuis notre première année, j'ai trahi mon serment en tombant amoureuse de Drago et en l'embrassant. Je ne comprends pas.
– Adara, je t'aime, lâcha-t-elle d'un ton brut. Tout au fond de mon cœur, c'est vrai, il y a un écho qui me dit de me méfier de toi, que tu ne vas pas me tirer vers le haut et tout. Mais le reste de mon corps sait que tu es gentille, loyale et généreuse. Tu es une bonne personne, ma meilleure amie. Et puis ton oncle m'a déjà expliqué la situation.
Je mourrai d'envie de lui demander ce qu'ils s'étaient dits, mais elle refusait encore de m'en parler puisqu'elle lui avait donné sa parole. Chaque jour, je craignais de plus en plus pour sa vie. Je ne voulais pas la perdre, mais c'était une fille forte, qui savait ce qu'elle faisait. On ne dirait pas, mais Sally Stewart était plus solide qu'elle ne le laissait croire.
[...]
Le jour du fameux dîner d'intégration chez Slughorn arriva le lendemain. Comme je m'y attendais, c'était un moment chiant et sans intérêt. Le professeur de potion avait réuni les élèves ayant le plus de chances d'avoir un brillant avenir après Poudlard.
– Mademoiselle Selwyn, c'est un véritable plaisir de vous compter parmi nous. J'ai cru comprendre que votre oncle a fait son grand retour en septembre. Quel post occupe-t-il exactement au Ministère ? questionna gaiement le vieux professeur, sans même me laisser le temps de m'asseoir.
– Pour être franche, je ne le sais pas moi-même. Mais, c'est un grand homme, qui lutte pour le bien et contre Voldemort, répondis-je fièrement en jetant un regard complice à Harry.
Les autres élèves présents ici semblaient douter de ma parole. Il faut dire que depuis septembre, j'avais un peu une tête de méchante. Je ne souriais presque plus et ma mèche blonde me donnait un air plus rebelle. Enfin, j'étais là pour me moquer d'eux et de leurs privilèges, pas pour me laisser miner le moral par leur élitisme. Après le repas, je me décidai à aller enfin aborder Potter, qui me devait une discussion sincère.
– C'est une impression ou tu m'évites vraiment depuis le début de l'année ? demandai-je innocemment.
Je vis bien qu'il était en train de bégayer et de chercher ses mots. Était-il réellement déconcerté par une dure vérité, ou soupçonnait-il mes intentions ?
– Oui, enfin, je suis désolé, bafouilla-t-il d'un ton à peine audible. Tu es une très bonne amie, vraiment, mais je t'ai mis en danger l'année dernière et je ne me le pardonne pas. J'ai vu comment cela t'a fait du mal...
– Arrête, on sait tous les deux qu'il y a plus, qu'est-ce que tu me caches, l'élu ?
– Quand je te vois, je ne peux m'empêcher de repenser à Sirius, avoua Harry, à demi-mot.
Ce n'était que ça ? Il y avait forcément plus. Il se doutait inévitablement de mon alliance avec Drago. Chacun de nous devait se montrer subtil pour tirer les vers du nez de l'autre.
– J'ai cru voir que tu étais de nouveau proche de Malefoy. Tu lui as pardonné ses actes de l'an dernier ? demanda-t-il subitement, en me désarçonnant.
– Tu sais comment est Drago, même quand on le répudie, il trouve le moyen de venir nous cracher sa supériorité. Même si cette année, j'ai l'impression d'être la seule à subir sa véhémence. Tu ne saurais pas pourquoi, toi qui t'intéresses de près à lui ?
Encore une fois, mon interlocuteur se mit à bégayer. Je vis bien que cette conversation ne mènerait nulle part. Alors, j'y mis fin instantanément.
[...]
Début décembre, je reçus une lettre qui tomba pile dans mon tant désiré petit-déjeuner. Elle venait d'Hugo. L'intérieur était partagé entre de la haine pour Drago et des excuses bidons. C'était un garçon charmant, vraiment, mais plus je le découvrais, moins j'avais envie d'être avec lui. Il m'invitait à passer Noël chez lui, en France. Je ne pris pas la peine de lui répondre, je brûlai son invitation, manquant de mettre le feu à la Grande Salle au passage.
[...]
Slughorn avait organisé une « très chouette » sauterie de Noël avec d'anciens membres de son club. J'y étais évidemment conviée, mais le seul partenaire que je voulais avait décliné trois fois mon invitation. Il récupéra une autre pomme pour tester l'armoire. Même si notre soirée se résumait à cela, j'avais mis une robe un peu chic. De son côté, Malefoy portait son habituel costume noir.
– Harmonia nectere passus, murmura le blond après avoir posé le fruit dans le meuble. Harmonia nectere passus, répéta-t-il avant d'ouvrir l'armoire.
La pomme nous revint avec un morceau en moins, ce qui agaça fortement mon complice.
– T'es sûr que c'est pas un des affreux jojos de la boutique qui l'a croqué ?
Drago ne me répondit pas. On s'était embrassé, il m'avait évité, on s'était de nouveau embrassé et là, il feignait de ne pas me connaître. Je ne le comprenais pas, mais je voyais sur son visage et son corps que cette opération commençait à le consumer. L'inquiétude le gagnait de jour en jour, il préparait même un deuxième plan pour assassiner Dumbledore. Je sentais qu'il atteignait le bout du rouleau, mais qu'il faisait tout pour le dérouler au maximum. Même si c'était encore subtil, le temps défilait et jouait contre nous. Nos progrès étaient minces et cette armoire devait fonctionner avant la fin de l'année. Tout ce que je demandais, c'était un peu de considération de la part de Drago, mais aussi retrouver le garçon taquin que j'ai connu. Voyant mon rêve impossible, je quittais la pièce pour reprendre mes esprits.
Par un grand hasard, la Salle sur Demande était à côté de la fête de Slug. Non pas que ce genre de moment soit devenu mon truc, mais entendre les autres s'amuser me donna envie d'être une ado normale, ne serait-ce qu'une soirée. Quelques instants plus tard, j'entendis des cris qui semblaient être ceux de Drago et de Rusard. Le concierge amena mon camarade chez Slughorn.
– Lâchez-moi, sale cracmol, cracha Malefoy avec haine.
Toujours aussi charmant celui-là. Même si c'était un abruti, je devais lui sauver les miches.
– Monsieur, j'ai trouvé cet élève en train de rôder dans les parages. Il prétend que vous l'avez invité à la fête, expliqua Rusard au maître des potions.
– D'accord, je voulais entrer en douce, avoua faussement le blond.
– Ce qui était inutile puisque je t'avais proposé d'être mon cavalier, intervins-je héroïquement. Je fais bien partie du club, moi ?
Slughorn bredouilla une affirmation inaudible avant que nous ne soyons pris en charge par Rogue. Dans les couloirs, il engueula Malefoy comme jamais. De mon côté, je vis Potter qui les écoutait et avait entendu leur conversation peu discrète. Décidément, fermer sa gueule était compliqué par ici.
Après que Rogue ait lâché mon ami, je me précipitais vers lui pour le gifler, ce qui lui déplu sincèrement.
– Bordel, tu ne peux pas la fermer ? Maintenant, Potter sait que tu as une mission confiée par Voldemort et que Rogue a fait un serment inviolable pour sauver ton cul de riche !
– Et alors ? Il ne va rien faire, parce qu'il ne sait pas ce qu'on prépare. Si tu trouves ça trop risqué, tu es encore libre de partir. De toute façon, c'est ma gloire, pas celle d'Adara Selwyn la Poufsouffle Mangemort !
Il m'avait sincèrement énervé en disant cela. Je me devais de le recadrer.
– Tu ne sais rien faire tout seul, tu es apeuré, gauche et pathétique. En plus, si je ne reste pas, on meurt tous les deux, imbécile ! hurlai-je pour qu'il réagisse un peu.
- Je n'ai pas besoin de toi, et ton sort m'indiffère vraiment. Ce sera toujours MA gloire et pas la tienne.
– Bordel, même dans un moment pareil, il faut que tu sois égocentrique. Quand est-ce que tu vas comprendre que je suis là pour protéger tes miches, parce que je t'aime !
Ses yeux s'illuminèrent d'un coup et commencèrent à se remplir de larmes. Sans réfléchir, je me jetai sur lui pour l'embrasser pour la troisième fois. Je sentis son cœur battre jusque dans ma propre poitrine. Il avait beau dire ce qu'il voulait, jouer les durs, il ressentait la même chose pour moi. Mes sentiments étaient réciproques, c'est tout ce que je retenais de cette belle soirée.
1755 mots pour ce chapitre. J'ai l'impression de faire une Miraculous à tout accélérer dans le dernier arc, lol. J'espère que ce chapitre (un peu galère à écrire) vous aura plus. On se retrouve très vite pour du lourd, j'ai hâte que vous soyez choqués xD.
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