Chapitre 5 : Noël macabre
Deux jours, encore deux petits jours et c'était les vacances de Noël. J'en pouvais plus. Poudlard, c'était un rêve éveillé, mais plus l'année passait, moins je me sentais à ma place dans ce château. Entre les cours super dur, Malefoy qui me brisait les noix chaque fois qu'on se croisait dans les couloirs. Heureusement que je n'ai pas cours avec cette face de rat. Noël, ça n'a jamais rien signifié pour moi. Je crois que j'ai un souvenir d'une guirlande dans la maison quand je devais avoir quatre ou cinq ans, mais c'est tout. Pas de sapin ni de cadeaux. Heureusement, oncle Orion finit par avoir pitié de nous et commença à venir mettre un peu de magie dans notre triste maison. Merci maman indigne. En parlant d'elle, je n'avais aucune nouvelle de sa part. Sans doute qu'elle me faisait toujours la gueule. C'était pas croyable. Elle me mentit toute ma vie, me cacha mes origines et elle trouvait encore le moyen de m'en vouloir d'être une sorcière et d'étudier à Poudlard. J'avais envoyé de demi-douzaine de lettres chez moi, mais aucune réponse. J'avais oublié d'en envoyer une à oncle Orion. Je doute qu'en une journée, j'aurais une réponse. J'étais donc condamnée à passer Noël au château. C'était pas plus mal vu comment il était splendide avec ces centaines de sapins et ces milliers de décorations partout.
Au petit-déjeuner, je vis une lettre tombée dans mon assiette et Brownie se poser à côté de moi. C'était mon hibou, je l'avais appelé comme ça, car j'avais grave envie d'un brownie le jour où je l'ai acheté. En plus il était tout marron/chocolat. En voyant la lettre, j'eus un soulagement, je commençais à croire qu'on m'avait renié de la famille. Orion m'avait écrit début septembre pour savoir comment se passait ma nouvelle vie, mais depuis plus rien. J'étouffai un cri en voyant que la lettre venait de ma mère. Mes camarades me lancèrent plusieurs regards intrigués. Je me sentis ridicule, mais ce n'était pas important. Je ne pris même pas le temps de finir mon repas, j'avais trop envie de savoir ce que ma mère pouvait bien me dire dans sa lettre.
Je la lus en long et en large et ne ressentis que de la déception. Pas par rapport à son comportement, qui était de toute façon décevant, mais son contenu. C'était vide et sans aucune excuse de sa part. Elle m'a abandonné depuis six mois et ne vient même pas s'excuser. Tout ce qu'elle trouvait à me dire, c'était qu'elle ne pouvait pas me prendre cet hiver, car elle n'avait pas l'argent pour ça. Évidement depuis qu'on a reçu ma lettre d'admission, elle a cessé de travailler et de payer les factures de la maison. Naturellement, c'était de ma faute, comme toujours. Elle était sincèrement en train de me tenir pour responsable de son immaturité ?
Je n'avais même pas la foi de retourner manger, cette lettre m'ayant coupé l'appétit. En rentrant dans la Grande-salle, je tombai sur trois silhouettes désagréables. Je ne pouvais pas tomber sur un ami quand j'allais mal ? Je crois que je dis cette phrase à haute voix sans m'en rendre compte.
– Tu as refusé mon amitié par deux fois. Mon offre a expiré Selwyn, cracha le blond.
– Pitié, c'est clairement pas le moment de m'assassiner avec des piques. Je suis déjà morte, répondis-je, accablée.
– C'est toujours un plaisir de discuter avec toi Adara, me dit-il en me lançant un regard complice.
Les trois Serpentards partirent sans même poursuivre leur méfait. C'était sans doute le miracle de Noël. Maintenant, il fallait que je fasse bonne figure auprès des autres. Je m'étais empêtré dans un mensonge que je ne voulais pas poursuivre. Je ne pouvais et ne devais rien dire sur ma mère.
[...]
Sally fit sa valise et me serra fort dans ses bras en me promettant d'être toujours mon amie à son retour de vacances. J'y comptais bien, non, mais ho. Le lendemain, je me réveillai avec Ernie Macmillan qui tenait un cadeau.
– Je sais que c'est compliqué avec ta famille, alors je t'ai acheté ça. Ce n'est pas grand-chose, mais j'espère que ça te plaira quand même, dit Ernie en me tendant un paquet cadeau.
– Purée t'es un vrai Poufsouffle toi. J'y crois pas, c'est trop mignon, m'exclamai-je sur un ton super mielleux.
Ernie venait de m'offrir un fourreau pour ranger ma baguette. Une fois, j'avais dit que je trouvais ça stylé, que ça faisait un peu comme une épée. Il s'en était souvenu et me l'avait vraiment offert. J'étais obligée de le prendre dans mes bras.
– Sinon tu ne rejoins pas ta famille pour les fêtes ? Demandai-je curieusemen.
– Non, mes parents veulent profiter d'un Noël sans moi.
– Tu peux pas faire pire que moi. Ma mère vient de m'annoncer qu'on a perdu notre maison, car elle a tout abandonné quand elle a appris que je venais à Poudlard. Et qu'elle me tient responsable de ça alors qu'elle ne me parle plus depuis six mois.
Je ne sais même pas pourquoi je lui avais raconté ça. En bon Poufsouffle Ernie se montra très compréhensif et évita même de juger ma mère. Clairement, j'en étais arrivé au stade où j'en avais plus rien à foutre de l'envoyer chier. J'avais juste envie de rentrer chez moi pour l'insulter et lui balancer ses quatre vérités en face. Avoir mon oncle de mon côté me fit pousser des ailes. Je savais que j'avais une alternative et que je pouvais sincèrement dire ce que je ressentais à ma mère. Il fallait que je la voie pour m'expliquer avec elle. Plus rien à secouer des secrets, je devais forcer Orion à me la ramener. Après le petit-déjeuner, j'avais prévu de me rendre à la volière pour lui écrire une lettre.
En fait, je n'eus même pas besoin de me donner cette peine. Orion se trouvait étrangement dans la Grande-salle avec le professeur Dumbledore. Les deux hommes tiraient une drôle de tête, surtout mon oncle. Je laissai Ernie pour les rejoindre. Leur expression me glaça le sang.
Orion se contenta de me prendre fermement dans ses bras. Ça crevait les yeux qu'il était triste. Je ne lui avais certainement pas manqué au point de provoquer ce fort sentiment.
– Adara, ma chérie. Je suis tellement désolé, me dit-il en me serrant super, fort. Tu dois faire ta valise, nous rentrons à la maison, ajouta l'oncle en séchant ses larmes.
– À deux conditions : qu'on fête Noël et que, comme cadeau, tu m'offres une discussion sincère avec maman. Son visage se décomposa devant moi et ses yeux se remplirent de larmes. Orion, s'il te plaît...
Je me mis également à verser des larmes. Mon souffle se coupa et mon cœur se serra dans ma poitrine. Je voyais bien qu'il se passait quelque chose de grave, mais je ne savais pas quoi. Mon oncle s'efforçait de retenir ses sanglots face à moi et le professeur Dumbledore me fixa au travers de ses petites lunettes en demi-lune. Mon souffle revint, mais cette fois, il était saccadé, comme si j'avais une colère bouillonnante au fond de moi. Je voulais savoir ce qui était en train de se passer. J'en avais ma claque des secrets. Au fond... Je crois que je le devinais.
– Il faut que tu lui dises Orion, c'est le moment. Elle a le droit de savoir, assura Dumbledore d'u ton calme.
– Adara, ta mère elle... Elle était très malade et...
– Non. Ne me dis pas que... Tout, mais pas ça...
C'était si évident que je compris de suite. L'émotion fut si intense en moi que je perdis connaissance dans la Grande-salle pour me réveiller dans la calèche de mon oncle. J'en voulais presque à ma mère d'être morte sans que j'ai pu lui parler à cœur ouvert. C'était si dur à encaisser, j'avais tant de questions. Mais si cela faisait comme notre passé, jamais je n'aurai de réponse. Oncle Orion était en train de caresser une chose invisible devant la calèche. Après quelques secondes, il prit la place du conducteur et fit voler la voiture par magie pour nous ramener cher lui. Je passai tout le trajet à imaginer comment aborder le sujet avec mon oncle. Depuis quand était-elle malade ? Était-ce pour ça qu'elle était partie ? C'était quoi cette maladie ? Tant de questions fusèrent dans mon esprit.
[...]
Je passai les trois premiers jours de vacances dans mon lit. À peine arrivée à la maison que je m'éteignis comme une lampe. Je ne parlais presque plus et ne mangeais rien. Même l'hippogriffe ne me remonta pas le moral et Dieu sait que j'adore cette créature. Je n'avais qu'une envie, c'était d'avoir une explication avec mon oncle. Mais je ne m'étais pas préparé à ça. Je devais parler à ma mère, je voulais savoir, comprendre ce qui s'était passé avec elle. J'en avais rien à foutre de sa mort, c'était même une bonne chose au fond (c'était une pensée vraiment très profonde, à laquelle je ne croyais pas sincèrement.). J'avais tellement de choses à lui dire, mais elle aussi, des explications surtout. Pourquoi tu étais morte Fariga Selwyn ? Orion vint m'apporter mon repas quotidien et s'assied à mes pieds.
– Est-ce qu'il y a un moyen ? Un sort, un objet magique ou n'importe quoi qui me permette de lui parler ?
– Je regrette, mais non. Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle a accepté la mort et ne reviendra pas en fantôme. C'est dingue, quand on était jeunes, on se disait que jamais Fariga Selwyn ne traverserait de l'autre côté, expliqua Orion d'une petite voix à peine audible.
– Je me fous de tout ça, je veux juste lui parler !
– Je sais ma puce, me dit-il en caressant mes jambes. Orion se leva fébrilement. J'imagine que le plus dur pour toi, c'est d'apprendre que tu n'assisteras pas à l'enterrement.
– Tu te fous de moi ? lui répondis-je d'un ton très calme, mais bouillonnant de colère. T'as peur de quoi ? Que je rencontre ma famille ? Que je découvre des grands-parents cachés ? C'est quoi le putain de problème ?
– On n'a pas de famille ! aboya mon oncle. Je suis la seule qu'il te reste. Je vais prendre en charge ta responsabilité, si cela ne te convient pas, tu peux finir dans un orphelinat. Où te trouver une famille de substitution comme les Weasley.
Il quitta ma chambre en claquant la porte. C'était quoi le problème des adultes à m'en vouloir sans arrêt ? OK on était tristes tous les deux et je n'aurai pas dû lui parler sur ce ton, mais de là à faire comme si j'étais responsable de la mort de ma mère. Je commençais à en avoir ma claque des secrets familiaux. Son idée de trouver une autre famille ce n'était pas con.
Le père de Sally était prof et sa maman tenait une boutique de fleurs. Peut-être qu'ils accepteraient de m'adopter ? Je ne me voyais pas vivre avec une personne qui me ment sans arrêt et refuse qu'on aborde les sujets sensibles. Il s'était passé quelque chose dans mon passé et j'étais bien déterminée à découvrir quoi. Sans doute que cela avait un rapport avec la mort de ma mère.
1866 mots pour ce chapitre macabre. Je vous rassure, on va vite retrouver notre duo Adara/Drago et il va être explosif. Fariga porte décidément bien son nom, inutile jusqu'au bout. J'espère que cette direction vous plaît. (même si ce n'est pas le cas, j'ai tellement de chapitres d'avance que vous n'avez aucun pouvoir de la changer lol)
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